Satanisme, pédo satanisme, entretien avec le marquis de Sade
Face à la recrudescence d’accusations de satanisme et autres horribles propos, il nous a paru nécessaire d’apporter un éclairage. Certes, Rudy pourrait nous reprocher un manque de documentation et pour éviter cette embûche, nous invitons l’un des plus grands experts de tous les temps : M. Le Marquis de Sade.
Seyes : Comment Allez-vous monsieur le Marquis ?
Sade : Vous savez, lorsque vous revenez d’entre les morts, il y a mauvaise grâce à se plaindre de ses petites misères.
Seyes : Exact, comment est-ce là-bas ?
Sade : Vous savez comment les administrations sont tatillonnes : j’ai donné ma parole de ne pas révéler de secrets aux vivants.
En riant, je l’accompagne et l’invite à s’installer dans un vaste fauteuil gamer devant le siège.
Sade : Est-ce là, ce que vous offrez à vos invités où nourririez-vous une inimitié envers ma personne ? J’ai l’impression de me trouver à Charreton !
Seyes : Autre temps, autres mœurs monsieur le Marquis. Notre monde a perdu le goût des sièges finement décorés, mais vous le constaterez, les mousses sont confortables.
Il s’assied avec une grimace.
Sade : Exact, vous semblez avoir appris deux ou trois tours. Nous le constatons d’ailleurs : Non seulement vous êtes huit milliards et vous ne cessez de mourir, mais en plus nous sommes surchargés, vu la qualité des âmes que vous nous expédiez. À voir ce siège, je comprends mieux : vous avez perdu tout amour du beau !
Seyes : La qualité des âmes votre grâce ?
Sade : Madeleine Albright, Henry Kissinger et bien d’autres nous sont arrivés récemment, auriez-vous repris le goût de la barbarie ?
Seyes : Certains membres du département d’état américains ont décidé de prolonger leur pouvoir pour un siècle. Leur procédé est de détruire les pays pour les endetter et ensuite les réduire en esclavage par les remboursements !
Sade : Et survivent-ils à tant de haine et de vies détruites ? N’avez-vous rien appris ? Certes, je n’ai pas vu Waterloo, mais vous devriez vous en rappeler : Les missionnaires armés de la France lui ont ramenés toutes les armées d’Europe.
Seyes : Uniquement, car ils nous haïssaient ?
Sade : rire sacarstique. Non bien sûr, les rois refusaient les idées révolutionnaires et les anglais voulaient briser la France. En parlant de cela, Monsieur Pitt s’est occupé d’indiquer leurs places à ses amis américains. Ces anglo-saxons, ont l’amour de la guerre, mais ils la font comme des boutiquiers : Par l’argent, le matériel, mais sans gloire ni panache !
Seyes : Chacun se bat pour ce qui lui manque, disait un corsaire français à un anglais.
Sade : La France manque-t-elle toujours autant d’argent ?
Seyes : Comme toujours, l’état est désargenté et les fortunes privées se portent bien du pillage du pays. La dette publique est hors de contrôle, pour le plus grand bonheur des rentiers !
Je lui offre une tasse de café.
Sade : Je vous remercie, on perd l’habitude de ces petits plaisirs charnels dans la mort. À ce que je vois, Monsieur Necker bénéficie d’une belle descendance. Il a su piller les finances publiques, qui profite aujourd’hui ?
Seyes : De grands fonds américains qui dictent la politique du pays, de grandes fortunes dont les entreprises bénéficient de la commande publique ou des subventions sur le coût du travail ou du différentiel de taux d’impôts effectif avec les petites entreprises qu’elles concurrencent. Sous couleur de générosité, l’argent file là où il doit arriver.
Sade : La république a tenu ses promesses à ce que je vois. Le travail de la canaille enrichit les coquins au pouvoir et comme vous ne rouez ou ne guillotinez plus, l’insolence l’emporte.
Seyes : Vous ne semblez pas surpris ?
Sade : Pourquoi le serais-je ? Les traitants, les financiers s’enrichissent de la ruine publique, ne m’avez-vous pas fait venir pour cela ?
Seyes : Nous devions parler de satanisme et criminalité, pas de finance.
Sade : Moqueur. Vous êtes naïf, ou plutôt comme beaucoup en ces temps de décadences, vous n’osez tout dire. Songeur. J’aurais dû me faire accompagner d’un sénateur du temps d’Heliogabale. Lui aurait pu vous enseigner le sens de la décadence et le silence à conserver devant le seigneur. Mais foin de ces Italiens invertis, restons entre français !
Seyes : Pour se moquer comme son invité. La France ne change pas, elle demeure égale à elle-même.
Sade : Eh oui, douce France, cher pays des courtisans !
Seyes : Exact, pourtant, on a l’impression de la mise en place d’une nouvelle religion, comme une forme de satanisme.
Sade : Ne me dites pas que vous croyez à ce mythe de la France catholique ? Ce fut peut-être vrai au moyen-âge, mais déjà de mon temps, tant de nobles étaient d’un athéisme convaincu. À ma connaissance vos bourgeois ont su dignement reprendre le flambeau.
Seyes : Au XIX ème siècle, ils semblaient pourtant y croire.
Sade : Plié en deux par une explosion de rire. Même les Français n’y croyaient pas tant le haut clergé s’était prostitué avec tous les pouvoirs en place pour assurer son train de vie. Ils trouvaient juste que le curé coûtait moins cher que des policiers ou des gendarmes pour inciter les gueux à ne pas exprimer leurs revendications.
Un excellent calcul, cynique à souhait. Ils ont su ainsi conserver la loi le Chapelier et s’enrichir avec le travail des femmes et des enfants. Le curé les payaient en part de paradis. Il psalmodie : Il est plus facile pour un chameau de passer par le chat d’une aiguille que pour un riche d’entrer au paradis.
« Restez pauvres mes amis, le paradis vous attend !
Seyes : Rassurez-vous, aujourd’hui ils profitent du travail des ouvriers du tiers monde. Ils vendent les produits au coût de production d’ici et les achètent bien moins cher à l’étranger.
Sade : Au moins, leurs ouvriers ne risquent pas d’incendier leurs beaux hôtels particulier comme ca ! Et avec de telles fortunes, vous vous étonnez d’entendre de nouveau parler de satanisme ?
Seyes : Où se trouve le lien ?
Sade : Vous allez me gâcher cette sortie et le goût de votre café ! Voyons, l’or achète l’impunité, n’avez-vous jamais lu mes livres ? Et une impunité totale incite à se prendre pour dieu ! Sans parler d’une religion qui blesse le sens commun, existe-t-il un meilleur moyen de se proclamer différent et donc supérieur ?
Seyes : Vous en parlez au début des « 120 Journées », mais je pensais à une licence littéraire pour crédibiliser votre scène.
Sade : Étouffé par le rire. Pas tout à fait, je me contentais de déclarer que l’impunité encourage au crime, mais j’aurais pu et du le dire : Les Orléans ne sont pas devenus rois de France par leur piété ! Pourtant, vu le comportement du père pendant la régence, vous auriez dû vous méfier de « Philippe Égalité ».
Seyes : Son règne fut l’un des triomphes de la bourgeoisie qui s’est enrichie de façon démesurée. Ensuite, sous l’empire, Les barons de l’industrie ont continué à se goinfrer.
Sade : Certes, mais à l’époque on savait vivre et la canaille respectait ses maîtres. La prostitution fournissait la chair fraîche pour les plaisirs de ces gens. Monsieur Thiers qui avait épousé la fille de sa maîtresse et a vécu avec celle-ci et les deux filles pourrait passer pour un homme calme, si vous le comparez au régent.
Seulement, ils ont laissé les deux guerres mondiales advenir et il fut nécessaire de partager la richesse avec le peuple. Quelle perte de contrôle ! Ce cher Noirceuil eut désapprouvé, mais vos dirigeants ont accumulé les bêtises et ont dû lâcher du lest. Depuis, ils s’occupent de corriger.
Seyes : Songeur : Les fameuses réformes, contre la retraite, la sécu… Ils s’arrangent pour rendre les systèmes inefficaces avant de les détruire.
Sade : Joyeux. Ce cher Necker a organisé la pénurie de farine pour faire tomber Turgot, Noirceuil voulait s’en inspirer. Depuis, vous avez trouvé mieux avec ceux qui prétendent que la catastrophe arrive. Vos écologistes accomplissent un travail remarquable, seulement les catastrophes toujours remises à demain, ça ne marche pas. Au moins de mon temps, les curés annonçaient le paradis ou l’enfer, personne ne pouvait vérifier. Vos oligarques devraient réapprendre à mentir correctement !
Seyes : L’enfer, vous devez savoir si c’est vrai non ?
Sade : J’ai promis de ne pas en parler, vous rappelez-vous ? Imaginez le nombre d’intérêts qui seraient remis en question, les changements de comportement. Un libertin comme moi se doit de défendre l’ordre établi. Vous souvenez-vous de la société des amis du crime ?
Seyes : Certes, une gentille petite constitution !
Sade : Glousse. Vous êtes bien comme le vieux, toujours obsédé avec ses constitutions. Mais foin de lui, les constitutions de demains sont votre travail, avec vos expériences historiques, vous devriez dépasser sans peine les œuvres naïves des philosophes des lumières !
Seyes : Vous posez là un lourd poids sur les épaules de notre génération.
Sade : En colère maintenant. Vous êtes surtout une génération de paresseux : Vous avez l’expérience des totalitarismes. Les pensées de Marx, d’Orwell et de tant d’autres. À vous de les utiliser pour bâtir le monde de demain. Sinon, vos oligarques le feront et leurs créatures, comme ce Meadows font de l’excellent travail.
Songeur. Je me demande où on le mettra d’ailleurs, ça commence à se bousculer par chez moi avec ce que vous nous envoyez. Ce Meadows qui écrivait en paix qu’il fallait tuer des milliards d’hommes est un cas. Et vous avez toléré.
Seyes : Les gens pensaient bien faire !
Sade : Arrêtez de vous moquer, Noirceuil avait expliqué la théorie. Prétendre qu’il y a trop de gens permet de libérer les instincts criminels. Les véritables libertins, les adorateurs du crime sont toujours pour l’écologie et le banquet de la nature où la place est limitée. Comme cela, ils peuvent décider qui a la permission d’y venir et procéder à la réduction. Votre Meadows et ses perversions ont des sponsors puissants, c’est tout !
Seyes : Nous avons un peu perdu le contrôle de nos « Démocraties » il est vrai !
Sade : Effondré de rire. Un peu ? Totalement, de toutes les façons l’abbé avait fait le nécessaire pour que vous ne l’ayez pas et Thiers a parfaitement mis en œuvre ! Enfin, quand il ne couchait pas avec les filles de sa maîtresse ! La famille, c’est si bien pour dissimuler ses infamies…
Seyes : On dirait du Duhamel ?
Sade : Avec mépris. Petit joueur, même si c’était bien fait. À ce compte, on aurait du nommé le duc de Blangis directeur de Science po, lui aussi aimait la chair fraîche et il avait de l’esprit à revendre. Enfin, n’est pas Dolmancé qui veut et le duc était un peu paresseux pour le poste !
Seyes : Penseriez-vous à une autre personne ?
Sade : Oui et non, nous avons reçu depuis peu un nouveau assez amusant. Un certain Jeffrey. D’habitude j’apprécie peu les Américains, mais lui est plaisant. Il aime la France d’ailleurs et y venait souvent. Peut-être pas seulement pour la gastronomie !
Seyes : Fort heureusement, l’enquête judiciaire à ce sujet trouble peu nos médias.
Sade : Normal, ils confondent information et Édredon, ils sont les Fénelons de l’ordre établis ! On croirait les Jansénistes, ces insupportables moralisateurs qui se servaient dans les hospices et chez les orphelins.
Vos médias sont des courtisans, prêts à mendier, mentir pour ramasser une miette du pouvoir et des pensions.
Seyes : Machinalement. On dit subvention aujourd’hui !
Sade : Cela change-t-il la moindre chose ? Ces fonds demeurent l’argent des travailleurs utilisés pour couvrir d’or ceux distingués par la faveur royale et leurs complicités aux infamies. Vous paraissez revenus à Louis XV.
Seyes : Indigné ! Pas le parc aux cerfs tout de même ?
Sade : Hilare. Mon pauvre naïf. Votre Epstein passait plusieurs mois par ans en France. Si vous pensez que c’était pour les croissants, faites de la pâtisserie.
Seyes : Je fais de la pâtisserie !
Sade : Alors travaillez bien, le gros Carême manque à monsieur de Talleyrand !
Vous imaginez-vous sérieusement qu’il n’y ait rien ? Si vos dirigeants peuvent se permettre de parler de réduire la population de milliards de personnes et de décider comment vous allez vivre, cela signifie qu’ils ont testé leur impunité. Avec leurs fortunes et leur crédit, elle doit approcher de l’absolu !
Seyes : Vous êtes infâme !
Sade : Ma marque de fabrique, ma belle-mère m’en faisait si souvent la critique, j’ai fini par m’en lasser. Seulement, Blangis et ses amis entouraient leurs crimes dans le manteau du silence, mon tord fut de ne pas le faire. Vos dirigeants annoncent les leurs, croyez-vous une telle insolence possible sans disposer de garanties éprouvées ? Une poignée d’individus à l’échelle de la planète contrôle les pensées de trop de naïfs, les médias, la finance et la démesure de leur pouvoir les perds !
Regardez, mes scandales étaient publics, ils ont permis à mes ennemis de s’en prendre à moi. Si j’avais su me montrer plus discret, j’aurais pu continuer. Même si ce benêt de Louis XVI ne comprenait rien au libertinage, il a fini par attribuer un évêché à Talleyrand !
Simplement, pour moi le scandale était trop public, ma belle mère me haïssait et j’ai commis l’erreur d’écrire comment les gens bien placés se protégeaient grâce à leur or et à leur crédit !
Seyes : Donc, pour vous nos dirigeants bénéficient d’une impunité totale ?
Sade : Vu la partie visible, la portion demeurée cachée doit être gratiné. Ils utilisent la fenêtre d’Overtone pour graduellement habituer les peuples aux abus, mais même ainsi ils doivent tester leurs garanties. Le seul moyen de le faire est de commettre des crimes. Ce cher Jeffrey s’étonnait d’ailleurs du calme après sa mort.
En réalité, vos groupes financiers sont trop puissants et vous en avez perdu le contrôle. Ils négocient d’égal à égal avec vos gouvernements. Vos agences de renseignements écoutent vos gouvernants et les font sûrement chanter pour les pousser à trahir leurs charges.
Seyes : On se demande en effet, comment les dirigeants Européens ont pu adopter des politiques qui servent si ouvertement les intérêts US.
Sade : De bons dossiers. Ce cher Fouché n’a pas vécu en vain. Il a hâte de voir arriver vos responsables et croyez-le, si dossier il y a, ils portent bien sûr, sur les dirigeants, mais aussi les magistrats, les chefs de la police. Bref assez de gens pour contrôler et étouffer les enquêtes, ou les accélérer en cas de besoin.
Seyes : On n’en sortira pas !
Sade : Le jour où vous prendrez le pouvoir, vous devrez prendre le contrôle des grandes entreprises, mettre juges et responsables de la police sur la touche. Ensuite vous pourrez trier : Ceux qui n’ont pas commis de saletés, assez durs pour sanctionner les collègues… Ça vous laissera peu de monde et vous risquez de vous tromper !
Seulement, vous n’aurez pas le choix ! Un coup de balai massif s’impose vu l’ampleur de la corruption !
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