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Accueil du site > Tribune Libre > Quand le Tamazight fut une victime collatérale de la religion

Quand le Tamazight fut une victime collatérale de la religion

  Pour d'aucuns, les Maghrébins ne sont pas seulement arabophones, comme on l'entend souvent de la bouche d'une grande partie des élites "arabisantes", mais de culture arabe. Ce qui apporte plus qu'une nuance à la question linguistique, déjà combien complexe, de la région nord-africaine en général, et de l'Algérie en particulier. Il va de soi que cette culture arabe a triomphé de diverses cultures venues de l'étranger et ancrées, au fil des siècles, en Afrique du Nord. Quel en était le secret ? En somme, l'on peut dire que, comme auparavant pour le latin, c'est la religion. Depuis l'antiquité, la langue berbère, le Tamazight, fut la victime collatérale de la religion des "envahisseurs", des "nouveaux débarqués", "des entrants", peu importe les qualificatifs que l'on leur donne, et ce pour des considérations spirituelles. C'était le cas avec le Judaïsme, puis avec le Christianisme, et enfin avec l'Islam. Les Berbères furent un peuple très spirituel et attaché à la croyance, ce qui justifie, au demeurant, le polythéisme dont ils furent célèbres. En conséquence, malgré leurs résistances du départ, ils embrassèrent vite les nouvelles religions.

   Avec l'invasion romaine, la romanité, qui avait, elle même, réduit à sa plus faible expression la culture "carthaginoise" (pour rappel, la langue punique "commerciale" fut également officielle au côté du latin dans le Royaume numide depuis l'Aguellid Massinissa), était restée l'apanage de la bourgeoisie romaine, installée généralement dans les centres urbains, surtout après la destruction de la cité de Carthage en 146 av. J.-C. Une question s'impose ici : quel est le statut de Tamazight ? Force est de dire que cette langue fut circonscrite au domaine de l'oralité et à l'usage populaire. On ne faisait de la politique, la diplomatie, le commerce, l'économie qu'avec le latin et le punique. Empruntant le latin comme langue officielle, le catholicisme a réprimé, à son tour, le berbère. Ce fut dans cet esprit que Saint Augustin, le fils de Thaghast (Souk-Ahras) et docteur de l'Eglise officielle, avait déclaré hérétiques les Donatistes contre lesquels il avait cautionné les persécutions menées par l'Empire jusque dans leurs églises, puisque ces derniers voulaient, parait-il, pratiquer leur culte en Tamazight, la langue de leurs ancêtres. A la base, le Donatisme fut une doctrine "prolétaire", à l'image du Protestantisme, pour la religion chrétienne. Grâce à l'alliance des "Circoncellions" (les Berbères prolétaires), il s'est transformé en une force militaire puissante. Saint Donat fut plutôt un chef spirituel, à l'image de Martin Luther de la Réforme du XVIe siècle en Europe. En représentant attitré de l'église des pauvres contre l'église officielle de l'Empire, il avait tenté d'imposer une sorte d'école de "chrétienneté berbérisée" aux Romains. Le schisme donatiste reflète, d'une certaine manière, un syndrome atavique : "l'insoumission permanente des Berbères à l'ordre établi". Vers 372-275, après avoir tenté de récupérer le mouvement, Iferman, appelé ou plutôt "latinisé" Firmus, allié aux Donatistes, avait échoué de battre le général romain Théodose à cause de la trahison de son frère Gildon. Il finit par se suicider. Malédiction ou atavisme séculaire, les Berbères n'arrivent plus à s'entendre contre les ennemis, mais s’entretuent facilement entre eux mêmes. L'étranger ou les étrangers chez eux furent, à la fois, source d'un mélange de "fascination", de "crainte" et de "danger imminent".

   L'épisode de l'aguellid Jugurtha avec le "traître" Bocchus est là pour nous rappeler que le sens de la "fraternité" berbère est sujet à de multiples interprétations. Puis vient celui de Saint Augustin contre Saint Donat. Suite à cette confrontation, l'Eglise officielle avait réussi à réduire à néant le Donatisme, quoique l'influence de ce dernier fût pour longtemps prégnante dans les esprits. Enfin, une chose est sûre, le municipalisme démocratique concentré autour de l'idée de la tribu, de "Tadjemâat" (conseil du village) et du repli villageois, avait eu pour résultat d'émietter, durant l'époque romaine, la communauté berbère en de multiples petites agglomérations insignifiantes, incapables de constituer un front commun et uni contre l'envahisseur-occupant. Mais si le Tamazight des villes fut absorbé par la culture romaine, celui des montagnes était resté ancré dans son authenticité, autour d'un legs mémoriel, fait de tradition orale, des us et coutumes ancestrales, gardées des siècles durant, par la femme en tant que garante du foyer et de la mémoire collective. En dépit de tous les aléas du temps et de l'histoire, Tamazight a pérennisé. En fin de compte, l'on ne pourrait que confirmer un miracle linguistique qui ajoute du panache aux épopées de la résistance dont furent connus les Berbères, depuis la nuit des temps, contre toutes les formes d'invasion étrangère et de colonisation.  
 

Kamal Guerroua


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7 réactions à cet article    


  • JPCiron JPCiron 30 janvier 2023 17:49

    Le peuple Amazigh, ce sont les Berbères (Imazighen) : un peuple autochtone de l’Afrique du Nord. On les y trouve partout : des Canaries à l’Égypte ; de la Méditerranée au fleuve Niger ; outre une grande diaspora. https://fr.wikipedia.org/wiki/Berb%C3%A8res


    Le génome ’’Arabe’’ ne pèse que pour 4 à 10 % pour les ’’Nord-Africains’’ : c’est le génome ’’Berbère’’ qui y prédomine largement : 88% en Tunisie, 68% en Égypte.


    Du temps de l’Antiquité Égyptienne, les Berbères y étaient appelés ’’Lybiens’’. Sur une fresque égyptienne, vers 1200 avant JC, les Berbères sont représentés : quatre Lybiens (= Berbères), un Nubien, un ’Asiatique’ (= Syrie-Palestine), et un Egyptien :

    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4d/Races2.jpg

    On remarque que, dans ces temps anciens, les Lybiens pratiquaient déjà les tatouages.


    Les Berbères sont un peuple très ancien, déjà raffiné & civilisé quand nos admirables aïeux vivaient encore de petits élevages itinérants dans les steppes arides d’Arabie ou d’ailleurs.


    A cette époque, la Bible assure que le peuple Hébreu était fort connu des Égyptiens, y compris dans les très hautes sphères. Cependant, les historiens de l’époque, égyptiens ou autres, ne mentionnent aucunement les Hébreux. Les hiéroglyphes non plus.


    La République du RIF de l’Article s’inscrit dans cette ancienne perspective.



    • saint louis 30 janvier 2023 20:42

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_berb%C3%A8res

      Sur ce document, nous pouvons constater que la langue Berbère est encore utilisé par une partie de la population.

      Dans certains secteurs il y a des panneaux indicateur écrits en trois langues, tifinagh, Arabe et français


      • Étirév 31 janvier 2023 07:57

        La langue des Touareg est une langue berbère. Elle s’écrit en caractères tifinars.
        Les Touareg sont le résidu d’une race qui a conservé les lois de l’époque matriarcale. On les trouve dans les profondeurs du Sahara où ils forment une aristocratie qui a conservé ses caractères natifs et ses antiques institutions sociales. Ils sont de véritables archives vivantes, du plus grand intérêt, puisqu’ils sont une confirmation de l’histoire vraie, un lambeau conservé de cette antiquité disparue, une preuve vivante et agissante de ce que fut le « Régime primitif ». M. Barth, qui a consacré cinq années à l’exploration du pays des Touareg, nous a révélé cette fière aristocratie du grand désert, qui a continué à vivre comme vivaient les primitifs il y a des milliers d’années et qui n’a pas laissé entamer ses antiques institutions par l’Islamisme qui l’a dominée sans la convertir.
        Il y a là une mine inépuisable pour la science de l’histoire.
        Quand l’Egypte fut envahie par la domination masculine, les Touareg se réfugièrent dans les montagnes, et c’est là qu’ils ont continué à vivre et qu’on les a retrouvés, pendant que les Éthiopiens de race chamitique occupaient la partie centrale de l’Afrique. C’est cette race chamitique qui engendra les Hottentots, les Cafres, les nègres.
        Au Nord, les peuples berbères sont les plus anciens dont l’histoire ait gardé le nom.
        Vers l’an 1200 avant notre ère, ils occupaient le pays compris entre la Méditerranée, l’Egypte, l’Ethiopie et l’Océan Atlantique, c’est-à-dire la Numidie (Algérie actuelle moins le désert) ; La Mauritanie (le Maroc) ; La Gétulie (Sahara ou désert septentrional).
        L’histoire des Berbères remonte dans la nuit des temps. Les auteurs grecs et latins ont connu les Berbères dans la contrée des Somalis et sur les bords de la mer Rouge.
        Les écrivains arabes relèvent l’existence de ce peuple, bien avant l’invasion de l’Islamisme sur les bords du Nil, sur la lisière nord du grand désert et le long de la côte méditerranéenne, depuis le Fezzan jusqu’à l’Atlantique.
        Aujourd’hui nous les retrouvons formant trois groupes bien distincts : En Algérie, les Kabyles ; Au Maroc, les Chillouh ; Au désert, les Touareg, dont la langue a chez tous le même fond, avec des variantes suivant les régions où elle est parlée, ce qui fait que les Kabyles ne comprennent pas les Marocains et que les Touareg ont un dialecte spécial connu sous le nom de Tamalek.
        Les Berbères, dit Vivien de Saint-Martin, appartiennent à une race intelligente. Ils ont tenu leur place et joué leur rôle sur le théâtre des événements du monde.
        La Genèse, dans son Xème chapitre de l’Ethnographie, en fait une branche des Hamites, sœur des Mizraïm.
        Le royaume de Méroé, dans les temps anciens, et un peu plus tard les royaumes d’Axoum ou d’Abyssinie, reposent ethnographiquement sur un fond berbère.
        Enfin, la portion de la race à laquelle l’appellation de Berbère est restée plus particulièrement attachée, les Berbères de l’Atlas, qui se nomment eux-mêmes Amazih, a glorieusement figuré dans les événements de l’histoire romaine, de même qu’aux premiers temps de l’Islamisme. Plusieurs chefs berbères, en Afrique et en Espagne, fondèrent des dynasties renommées qui ont eu leur histoire dans Ibn Khaldoun.
        Les hommes qui ont écrit l’histoire après la conquête masculine ont volontairement laissé dans l’ombre tout ce qui pouvait faire retrouver le régime antérieur. Ils n’ont pas voulu mentionner les régions où s’étaient réfugiés les Touareg, et longtemps on crut qu’il n’y avait là qu’un désert de sable, le fond d’une ancienne mer, mais tout cela a été mis à néant depuis les explorations modernes.
        On a fait dire à Hérodote, décrivant ce pays, dont on voulait effacer le souvenir parce qu’il était le dernier rempart des Féministes : « Au nord du plateau sablonneux que je viens de décrire, la Lybie ne présente que des déserts sans eau, sans humidité et sans végétation ».
        LIEN


        • JPCiron JPCiron 31 janvier 2023 12:17

          L’industrie lithique est présente au Maghreb depuis 2 millions d’années.

          Il y a 700.000 ans, l’ Homo mauritanicus (Atlanthrope) était présent. Voici 50.000 ans le climat devient humide au Sahara et au Maghreb, et se peuple de girafes, de rhinicéros, d’éléphants, d’autruches, etc... que les hommes chassent activement.


          Il semble bien qu’il y a une très ancienne continuité de peuplement au Maghreb, sans remplacement. Ainsi, aux anciennes populations Moustériennes (avec caractères néandertaloïdes) succèda la culture Atérienne, qui est déjà de type Homo sapiens. Ce dernier ne diffère de la culture suivante (Ibéromaurusiens de Mechta-Afalou) que par l’accentuation de certains aspects archaïques/ robustes.


          A partir de 25.000 ans environ, nombre de squelettes assez ’’robustes’’ de l’ ’Homme de Mechta-Afalou (dits Proto-Berbère)  ont été retrouvés à l’Est d’Alger. Les analyses craniométriques montrent déjà leur apparentement avec les Berbères. Les sites plus récents de Mechta et de Taforalt livrent des squelettes ’’graciles’’ (Ibéromaurusien Mechtoïde) Dès 15.000 ans avant notre ère, on faisait déjà des statuettes de terre cuite.


          Après une période de cohabitation mélangée, les Mechtoïdes ont intégré la culture des Capsiens, lequels adoptèrent néanmoins des rituels des Mechtoïdes (avulsion des incisives) dès le 8 ième millénaire.

          « Le Capsien est essentiellement continental et n’atteint jamais la mer. C’est une civilisation des Hautes-Plaines. » Les escargotières sont une particularité culturelle remarquable des Capsiens.

          Sur le plan anthropologique les Capsiens sont proches des actuels habitants d’Afrique du nord.




          • njama njama 1er février 2023 11:07

            "C’était le cas avec le Judaïsme, puis avec le Christianisme, et enfin avec l’Islam. Les Berbères furent un peuple très spirituel et attaché à la croyance, ce qui justifie, au demeurant, le polythéisme dont ils furent célèbres. En conséquence, malgré leurs résistances du départ, ils embrassèrent vite les nouvelles religions.« 

            Chaque nouvelle Révélation prophétique ramène à l’Essentiel, au Spirituel, désencombrant le superfétatoire, l’empilement de rites, absurdes parfois, de coutumes, d’interdits décrétés par quelques hiérophantes autoproclamés le plus souvent, de dogmes théologiques autant d’amphigouris venues se greffer sur chacune en obscurcissant la nitescence des Paroles Révélées, pour alourdir le Spirituel et façonner façonner petit à petit la religion. Le Talmud pour exemple dans le judaïsme, mais pareillement dans le christianisme précocément dès le Concile de Nicée en 325 qui n’avait pas grand chose d’œcuménique, l’empereur Constantin faisant farouchement par la suite la guerre à tous ceux qui n’étaient pas »trinitaires« , à tous ceux qui ne pensaient pas comme eux, et qui ne reconnaissaient pas cette nouvelle Verticalité du pouvoir temporel, du nouveau Patriarcat qui mariait religion et politique.

            La Révélation est le fait de Messagers (rasūl), de Prophètes (nabiy), la religion est ce que les hommes en font, en ont fait par la suite.

            Il était donc logique, que les »Circoncellions", ces Berbères prolétaires,

            ouvriers agricoles ou artisans, se rallient au Donatisme qui préservait au moins leurs « racines culturelles », leur langue et l’âme berbère.


            • njama njama 1er février 2023 11:41

              Dans la même logique, il n’est pas surprenant que ces peuples d’Afrique du Nord et d’Hispanie adoptèrent l’arianisme suite à la conquête de Carthage par les Vandales en 439, une doctrine christologique beaucoup plus simple et tellement moins tarabiscotée que la doctrine trinitaire.

              « Le concept arien du Christ est fondé sur la croyance que le Fils de Dieu n’a pas toujours existé mais a été engendré dans le temps par Dieu le Père. »

              Ce qui favorisera un peu plus tard l’adoption assez facile de l’islam

              https://fr.wikipedia.org/wiki/Arianisme#Expansion_et_disparition_de_l’arianisme

              Interview de Dolors Bramon arabiste et historienne spécialiste de l’époque médiévale par Alex Ansfruns Journaliste à Investig’Action

              (...) Vous êtes spécialiste du Moyen-Âge, sur lequel est véhiculée la même idée : que l’islamisation a été imposée depuis l’extérieur, à la suite d’une invasion… Mais vous affirmez, au contraire, qu’il s’agissait d’un fait civilisationnel et que la population a accepté l’islam. Alors, comment l’islam est-il arrivé dans l’Espagne wisigothe ?

              De fait, dans la période postérieure à l’invasion, on a ouvert la porte à une religion ayant des valeurs supérieures aux valeurs de l’Hispanie wisigothe. Cette dernière était un désastre : des enfants qui quittaient leur foyer, des esclaves qui s’échappaient, des femmes mises enceintes par l’évêque… Il est alors arrivé une civilisation qui était une civilisation clairement supérieure.

              Et en tant que religion, il est beaucoup plus facile d’accepter l’existence d’un Dieu unique, sans dogmes, que d’accepter la croyance chrétienne d’un Dieu unique qui découlerait de trois personnes. C’était aussi beaucoup plus facile que de croire en une mère de Dieu qui, jusqu’à je ne sais quand, était en péché originel et qui un jour a été déclarée « immaculée » par un concile. Autre dogme, celui de l’Eucharistie qui dit que le fils de Dieu se transforme en pain et que lorsque tu manges ce pain, tu manges sa chair… Tout cela est plus difficile à accepter qu’un seul Dieu créateur, et que nous sommes tous égaux devant lui, etc. Il est plus facile de comprendre l’islam. Je ne suis pas en train de dire que c’est une religion facile.

              De plus, ce qui nous a été enseigné à tous depuis le franquisme, que l’Espagne romanisée s’est christianisée, n’est pas vrai. L’intégralité de la population hispanique n’a pas été christianisée : le christianisme était présent dans les grandes villes et tout au long des voies de communication. En conséquence, il y avait en Espagne celui qui adorait le soleil, la lune ou les étoiles. Des individus sont alors arrivés en disant : “il n’y a qu’un seul Dieu créateur”, et c’est beaucoup plus rationnel que de croire en un polythéisme. Pour le cerveau humain, il est plus facile d’admettre un seul Dieu. Cela ne signifie pas que tout le monde doive l’admettre, mais c’est plus rationnel.
              (...)
              http://www.investigaction.net/fr/dolors-bramon-nous-sommes-tres-mal-eduques-aux-questions-de-lislam/



              • njama njama 1er février 2023 11:52

                Dans la même logique, que la greffe de christianisme arien sur le christianisme nicéen : 

                LES ARABES N’ONT JAMAIS ENVAHI L’ESPAGNE : La révolution islamique en Occident VIIe - Xe siècle
                de Ignacio Olagüe (Auteur), Hakim Saidani (Avec la contribution de)

                Ce livre retrace une période grandiose de l’Histoire de l’Humanité. Il met en évidence que l’islam ne s’est pas établi dans le bassin méditerranéen, et plus particulièrement dans la péninsule Ibérique et dans le Sud de la France, par des conquêtes militaires mais par une révolution culturelle. Ainsi, la naissance de l’islam d’Occident repose non pas sur une action militaire des Arabes mais une mutation du credo religieux. Cette mutation est caractérisée par une greffe de l’islam sur le christianisme arien.
                À ce titre, l’auteur Ignacio Olagüe démontre que pour comprendre la société d’Al Andalus, il faut la voir sous le prisme de son histoire religieuse et se démarquer des fables, des épopées et des légendes de son histoire politique.
                Pour saisir l’Espagne médiévale dans ses premiers temps, le lecteur verra comment les ariens que l’on peut considérer comme les chrétiens authentiques puisqu’ils réfutent la divinité du Christ, ont évincé les catholiques partisans de la Trinité dans la société et au sommet du pouvoir lors de la guerre civile et la crise révolutionnaire qui en découla lors du VIIIe siècle.

                À travers une critique implacable des documents partiels et partiaux de la prétendue invasion des Arabes en Espagne et en France, Ignacio Olagüe est parvenu à reconstituer l’Histoire médiévale véritable de l’Espagne et de l’expansion de l’islam qu’il expose avec génie et talent. Dans cette Histoire religieuse d’Al Andalus, la réédition et la traduction de l’intégralité de sa thèse a pour objectif de restaurer la vérité historique sur l’alliance ou la fusion islamo-chrétienne au Moyen Âge.
                L’Histoire est souvent présentée comme une compétition et une confrontation à mort entre les civilisations sémites et indo-européennes. Or, elle prouve ici le contraire : les civilisations peuvent fusionner comme ce fut le cas entre le christianisme authentique et l’islam dans le bassin méditerranéen et sa périphérie.
                Un livre percutant, polémique, audacieux et qui met en échec la pensée unique et le terrorisme intellectuel !

                Disponible sur Amazon.fr : https://amzn.eu/d/0SUvOMk

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