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Accueil du site > Tribune Libre > Place aux « jeux », faisons place nette !?

Place aux « jeux », faisons place nette !?

Personne ne le dit, mais il s'agit pour les uns d'un objectif non avoué et pour les autres, les « sans dents », d'une peur qui les tenaille.

Les jeux olympiques, opération commerciale de renom auront lieu à Paris et il faut pour le gouvernement et les forces économiques qui soutiennent l'opération que rien, ni personne ne trouble cette grande fête planétaire.

Les coûts vont être colossaux mais il y a des intérêts en jeu : les sponsors et les opérateurs de toutes sortes qui vont s'en mettre plein les fouilles et le gouvernement qui sait très bien que la trêve des jeux peut lui être bénéfique.

Les JO de Tokyo de 2021 qui devaient coûter 6 milliards, ont laissé une dette totale du double qu'il a fallu régler.

En 2017, le budget prévisionnel de ceux de Paris était de 6,6 milliards et aujourd'hui, les plus optimistes parlent de 8,8 milliards.... L'addition va s'élever au moins au même niveau que pour les Jeux Olympiques de 2021 !

Les pouvoirs publics, l’État et les collectivités territoriales, directement ou par ricochet s'attendent à régler au moins le tiers de la note !

 

LES JEUX OLYMPIQUES DOIVENT SE DEROULER LE MIEUX POSSIBLE ET PARIS DOIT MONTRER QU'ELLE EST UNE VILLE PROPRE ET ACCUEILLANTE !

Pour ce faire, on aurait attendu que tous les SDF soient hébergés et qu'un plan d'éradication de la pauvreté soit mis en place.

Malheureusement ce n'est pas dans l'intention du locataire actuel de l'Elysée, ses équipes ont prévu d'envoyer les sans papier et les SDF en province pour « faire place nette » et pour libérer les chambres d'hôtels.

Le cabinet d'Olivier Klein, ministre du logement se défend :

« Ces logements doivent être temporaires en vue d’une réinsertion. Les hôtels ne sont pas adaptés à cela »

De qui se moque-t-il ?

Cela fait des années que les associations de solidarité expliquent que les hôtels ne sont pas adoptés, qu'il faut réquisitionner des logements vides, ouvrir et aménager des locaux pour en faire de vrais espaces d'accueils et d'insertion.

Aujourd'hui le ministère reconnaît cette situation uniquement pour justifier sa politique qui vise à renvoyer loin de l'Ile de France tous les SDF durant les JO !?

Ce qui compte pour le président de la République, c'est que la place soit nette, tant pis pour lui si sa politique est loin d'être nette et loin d'être humaine.

Comme l'explique Manuel Domergue de la Fondation Abbé Pierre :

« Quand un campement est expulsé par la police, on fait monter les personnes dans les bus et on les emmène dans des endroits dont elles ne connaissent même pas le nom. Quand 200 policiers vous encadrent, vous faites ce qu’ils disent. Ce n’est pas vraiment ce qu’on appelle un choix informé et éclairé »

 

LE ROULEAU COMPRESSEUR EST EN MARCHE, IL VA EMPORTER LES ETUDIANTS PAUVRES

 

Il faut de la place pour les JO, pour héberger les forces de sécurité publiques et privées.

Des étudiants vont être « invités » à laisser durant l'été leur chambre universitaire.

Ils iront voir ailleurs... On leur promet qu'un autre hébergement leur sera assuré et qu'ils retrouveront à la rentrée leur chambre universitaire !

Ce sont des promesses qui ne lient que ceux à qui elles sont faites.

 

Les Jeux Olympiques seront une fête pour certains, pour tous ceux qui pourront se payer les hôtels et les billets.

Quant aux pauvres, ils paient déjà la note, certains seront envoyés en « province » et d'autres devront se débrouiller seuls !

Le boycott des JO est difficile mais ce qu'il est possible de faire c'est de dénoncer la manière dont ils se préparent et que le mouvement ouvrier et démocratique commence à prévoir des mobilisations à Paris durant cette période, refusant pas là même la trêve des jeux !

 

Smina Kernoua et Jean-François Chalot


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8 réactions à cet article    


  • ZenZoe ZenZoe 29 mai 2023 10:31

    Ces sans abris sont essentiellement des migrants sans titre de séjour, il faut le préciser. A titre personnel, je continue à penser que le problème des clandestins doit se régler autrement qu’un exil rural contre la volonté des populations et des clandestins eux-mêmes, exil qui précède sans nul doute une catastrophe sociale à venir, JO ou pas JO.

    PS : précision : les ’’sas d’accueil temporaires régionaux’’ (locution on ne peut plus vaporeuse) n’offriront aucun accueil décent et ne seront ni des sas ni temporaires, mais une extension de la misère francilienne en province, une honte !


    • CHALOT CHALOT 29 mai 2023 10:54

      Zen Zoé ! Votre position est mesurée et juste sur l’exil rural non préparé pour eux et pour les locaux. Ce sont des trappes à rejet ! et des braves gens peuvent se retrouver contre leurs valeurs dans un positionnement d’hostilité !

      Juste un point : dans beaucoup de nos villes et à Paris il y a de plus en plus de SDF non "migrants.


      • ZenZoe ZenZoe 29 mai 2023 11:39

        @CHALOT
        Oui, la ’’répartition régionale’’ ne fait que déplacer et étendre le problème, et cette solution me choque vraiment, les migrants ne sont pas du bétail, mais là où nous divergeons Chalot, c’est sur la solution.
        Vous pensez qu’il faut mettre le plus de moyens possible pour accueillir tous ceux qui le demandent, sans aucun autre critère.
        Je pense qu’il faut réduire drastiquement la protection sociale des migrants et qu’il faut renvoyer chez eux fermement et le plus tôt possible des personnes qui ne remplissent pas les critères d’asile politique et/ou ne sont pas susceptibles de s’intégrer chez nous et seront un poids pour la société.
        Je n’en veux pas forcément à ces migrants, ils cherchent une meilleure vie, et c’est tout à fait humain, mais j’en veux aux politiques de louvoyer et ne pas avoir de cap précis, de ne pas mettre de moyens en oeuvre pour suivre ce cap, et de laisser s’envenimer les situations pour le malheur des autochtones et des migrants eux-mêmes.
        J’ai moi-même vécu plusieurs mois sans titre de séjour en Australie autrefois. j’ai du ruser pour survivre et utiliser de faux noms souvent. J’ai eu la chance d’être régularisée ensuite et j’ai pu rester des années, mais si j’avais été expulsée, j’aurais compris et accepté. Les lois sont les lois et un pays a parfaitement le droit de choisir qui doit entrer chez lui ou pas. Il en va de la cohésion sociale et dépend de la situation financière du pays.
        Pour ce qui concerne la France, faire traîner les dossiers des demandeurs d’asile en les laissant à la rue est juste insupportable et ne leur rend pas service du tout. De plus, c’est un poids financier énorme pour la France. Vous vous étonnez du nombre grandissant des SDF. Bien sûr, il y a une montée scandaleuse des inégalités, mais le poids énorme des migrants est en train de faire vaciller notre système de protection sociale. L’ASE par exemple est occupée à 40% par des mineurs isolés alors que son rôle est de veiller au bien-être des enfants autochtones, qui finissent alors par se retrouver à la rue. La psychiatrie est déjà en difficulté, alors que les centres médicaux psychologiques sont submergés par des migrants gravement traumatisés qui finissent pas se retrouver sans soins à la rue avec les faits divers graves que l’on sait. Sans parler de l’hébergement d’urgence qui n’est pas prévu pour accueillir des clandestins en attente de décision administrative.
        Bref, vous voulez accueillir tout le monde, c’est généreux, mais surtout déraisonnable, à tous points de vue.


      • CHALOT CHALOT 29 mai 2023 13:21

        Zen Zoé ! Vous vous trompez sur mon compte :

         une famille qui est à la rue et qui est ici doit être hébergée et secourue

         par contre et ce n’est pas antinomique, je suis pour des règles pour l’immigration : le droit d’asile doit être garanti comme celui pour l’accueil des étudiants mais il n’est pas possible d’ouvrir les frontières à tout va. C’est mon cadre de réflexion.


        • Tolzan Tolzan 30 mai 2023 12:42

          Eh non : une famille qui est à la rue et qui est ici NE DOIT PAS ÊTRE AUTOMATIQUEMENT hébergée et secourue.

          Cela créerait un appel migratoire suicidaire pour la population autochtone. Ce que vous n’arrivez pas à comprendre (ou pire ne voulez pas comprendre) c’est que, quand la France aura été submergée et sera devenue un appendice africain, nous aurons le niveau de vie d’un pays sous-développé, une protection sociale d’un pays sous-développé, un système de santé d’un pays sous-développé.

          C’est inexorable !

          C’est évident parce que nous ne sommes pas infiniment riches. Ce sera le nivellement par le bas (vous savez : la fameuse discrimination positive pour favoriser la diversité). En plus, cela nous détruira économiquement parce que nous aurons perdu notre excellence dans les technologies de pointe.C’est déjà en cours.

          Par conséquent, la survie de nos enfants passe par le renvoi chez eux

          des familles de migrants à la rue. Cela plaît ou ne plaît pas, mais il n’y a pas d’autre solution.

          Si vous connaissez une autre solution, je serais vraiment heureux que vous me l’expliquiez.


          • chantecler chantecler 30 mai 2023 13:07

            J’ai pas compris que toutes ces familles à la rue n’étaient que des clandestins .

            Il me semble que ce n’est pas le cas de tous les SdF ni de tous les gens expulsés , à la rue aujourd’hui .

            Après la guerre , le pays était très pauvre .

            il y avait nombre de gens qui avaient perdu leurs logements après destructions , bombardements parfois de villes entières par exemple .

            Et pourtant on a réussi à construire des logements, des cités d’urgence ...

            Ensuite il y a eu la période Abbé Pierre qui , député a alerté nos politiques pour renforcer les dispositifs d’hébergements urgents.

            Alors avant de traiter tous ces gens « au lance flamme ou de les noyer dans la Loire » , il faudrait peut être davantage réfléchir à des solutions rationnelles et humaines .

            Ces gens ne sont pas forcément des parasites : ils ont parfois des jobs difficiles ingrats et participent à la vie économique comme consommateurs et payants des TVA et autres taxes . Ils ont dans une situation particulière qui aurait du être prise en compte en amont .

            La politique c’est aussi prévoir .


            • ZenZoe ZenZoe 30 mai 2023 18:00

              @chantecler
              1)Si, ce sont bien des clandestins, ou migrants, ou sans-papiers, comme vous voulez les appeler. Selon un responsable du projet : ’’ce dispositif est en théorie avant tout destiné  aux personnes étrangères qui viennent d’arriver en France et qui vivent à la rue ou parfois dans des gymnases.
              2)La construction de logements pérennes pour ces personnes n’est pas à l’ordre du jour, puisqu’en grande majorité, elles vont in fine se voir signifier une OQTF, ne remplissant en général pas les critères demandés. (En revanche, des logements pérennes pour les mal-logés autochtones s’impose, mais c’est un autre sujet).
              3)Les migrants visés n’ont pas de papiers et ne peuvent pas travailler. Ils subsistent grâce aux aides sociales prévues et d’expédients.
              Quant aux solutions rationnelles et humaines, je n’en vois qu’une : traiter leurs dossiers au plus vite et les renvoyer rapidement chez eux, où ils retrouveront leurs repères, un toit, leurs proches et leur dignité. Il faut le dire et le répéter : les demandeurs d’asile dans leur immense majorité ont un chez-eux, dans leur pays, et ne sont pas sauf exception des sans-abris, comme l’ont été les victimes de la guerre des années 40.


            • Jean Keim Jean Keim 31 mai 2023 07:15

              Les miséreux ne quittent pas leurs contrées, ils n’ont pas les ressources tant matérielles que psychologiques.

              Il faut beaucoup de courage, d’énergie, de volonté et également des moyens pécuniaires pour quitter son pays, appâté par les mensonges mirifiques que ailleurs, là-bas, tout sera plus facile, les migrants sont finalement les victimes d’une organisations de salopards sans aucun scrupule, pour qui la vie n’a aucune valeur.

              Ceux qui viennent chercher le rêve dans des pays dits riches peuvent être également être vus comme les forces vives qui feront défaut à leur pays d’origine.

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