• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Penser le « wokisme » (2) : Le postmodernisme dans l’Histoire – (...)

Penser le « wokisme » (2) : Le postmodernisme dans l’Histoire – De 2001 à nos jours : Sommeil et réveil du « wokisme »

Nous terminons le cycle sur le postmodernisme dans l'Histoire. Les deux dernières décennies racontent le retour des discours réactionnaires, la relance de la contestation étudiante, son basculement dans la pensée postmoderne, et le développement plus général de cette pensée dans la société.

Le vingtième-et-unième siècle, et le troisième millénaire ont commencé le onze septembre 2001 à huit heures quatorze, heure de New-York. L’attentat aux avions sur le WTC et le Pentagone a marqué le début d’une nouvelle phase politique internationale, un tournant offensif conservateur général, et notamment sur les mœurs. La gauche, ramollie depuis les années quatre-vingt, n’a rien vu venir, et s’est laissée déborder dans les années suivantes, avant de réagir finalement. C’est dans cette réaction, nous allons le voir, que la gauche bourgeoise intellectuelle et politique adopte alors la pensée postmoderne.

NB : Pour le premier et le troisième paragraphe, j’invoque, plus encore que de coutume, mon expérience personnelle, méthode pourtant considérée comme peu scientifique. Malheureusement, ce que je veux mettre en lumière, c’est-à-dire le basculement progressif des milieux contestataires dans la pensée postmoderne, n’a jamais été étudié par un chercheur certifié, et ne le sera certainement jamais. Je livre donc un témoignage, un peu à la manière d’une profession de foi, en tentant d’être le plus sincère. Dit autrement, je prends pour moi cette phrase de Coluche sur 68 : « Je vous dis ça, j’ai l’air de vous donner les nouvelles du front, mais… J’habitais le quartier, j’ai pas pu sortir. »

 

Années 2000 – Offensive de droite, réaction de gauche

Au cours de la première décennie du millénaire, le postmodernisme a stagné, voire régressé dans les milieux universitaires, tandis qu’il a connu sa première percée dans le milieu immigré.

J’ai fait mes années de philo exactement à cette période1, à Paris I, en partie au Centre Pierre Mendès-France, plus connu sous le nom de Tolbiac, qui faisait grève et bloquait les cours à la moindre occasion, et je peux témoigner que l’on ne parlait pas beaucoup de Foucault, ni des Studies. Et que, pour tout dire, il n’y avait pas vraiment de foisonnement intellectuel. On m’avait décrit 68 et 86 comme des périodes d’échanges intenses de livres et de discours, et j’ai été très déçu de ne voir que des échanges de discours peu fournis intellectuellement, et excessivement méfiants à l’égard de tout auteur. L’ambiance était cool, et les pratiques étaient parfois intéressantes, mais j’ai vite compris que ma génération n’était pas révolutionnaire. Elle était totalement nihiliste.

En 2005, Elsa Dorlin, une des actrices majeures de la diffusion des Gender Studies en France, a ouvert un cours sur le genre, mais elle est partie à Saint-Denis quelques années plus tard. Bien sûr, les facs de Saint-Denis et de Nanterre, comme l’EHESS, avaient davantage de cours sur les auteurs post-modernes, mais ils n’ont pris part à aucun mouvement social avant celui du CPE, et les étudiants n’étaient pas du tout dans le folklore.

Cependant, c’est en janvier 2005, au dehors du milieu universitaire, que l’Appel des Indigènes de la République est lancé. Si l’on peut dire que la première association woke est la Tribu Ka, fondée un mois auparavant par le polémiste franco-béninois Kémi Seba, c’est véritablement la création du mouvement indigéniste (M.I.R.) qui marque la naissance du « wokisme » français. Le texte manifeste invite à une Marche en souvenir du soulèvement de Sétif en 45. Tout le monde y voit un écho à la Marche de 1983, et il est impensable que les instigateurs n’y aient pas pensé. Simplement, la rhétorique n’est plus celle moderne, de l’égalité, mais celle postmoderne de « l’anticolonialisme postcolonial » : le mouvement s’inscrit clairement dans la pensée critique des Lumières.

Aux États-Unis, la décennie marque une avancée stratégique importante du postmodernisme à l’Université. Citant mon expérience personnelle une fois de plus, je me souviens que, en raison de mon sujet de Mémoire, le jeu, considéré comme postmoderne, il m’a très souvent été conseillé de « regarder ce qu’il se faisait » aux États-Unis sur le propos. J’ai connu plusieurs professeurs, frustrés de ne pouvoir traiter des sujets un peu décalés en France, partir dans des Universités américaines qui, au contraire, leur confiaient des crédits pour mener leurs recherches. Et déjà, de nombreux échos très négatifs sur la rigueur des recherches en Sciences Humaines revenaient. J’ai notamment connu un détenteur de DEUG (Bac+2) qui est parvenu à obtenir l’équivalent d’un Bac + 4 américain pour étudier les Sciences Humaines dans une Université. J’ai vu des chargés de TD d’origine américaine surpris de devoir préparer leurs cours tant les élèves attendaient des connaissances plus que des débats avec le prof.

La relancée d’une contestation de gauche aux couleurs du postmodernisme est la conséquence de deux causes directes majeures : le retour des discours réactionnaires, et le développement du réseau internet. Parlons d’abord de la première. En France, la création du M.I.R. répond au lugubre article 4 de la loi mémorielle du 23 février 20052 qui voulait reconnaître le rôle positif de la colonisation française, et, de façon plus lointaine, à l’interdiction du voile dans les établissements scolaires, votée un an auparavant. Et le débat ne va faire qu’amplifier dans les années suivantes, notamment au vu de l’ambiance nerveuse instaurée par le petit Hongrois. Globalement, la montée progressive puis l’avènement de Sarkozy ont été le ferment du « wokisme » français. De même, son avancée dans les Universités américaines des années 2000 apparaît comme une résistance à la présidence de Bush, qui a fait revenir, aux USA, les discours réactionnaires d’antan. Le lien causal paraît évident quand on garde à l’esprit le contexte dans lequel le postmodernisme a fait ses premiers pas : une croissance générale dans une société encore régulée par des mœurs chrétiennes. Dans les années 2000, le développement de l’informatique annonce une nouvelle ère de progression technologique, mais Bush lance la grande bataille contre l’avortement (qui se concrétise aujourd’hui aux USA), contre les arabes, contre l’Axe du Mal, et Sarkozy veut karcheriser les banlieues où « la plupart des délinquants sont des arabes ». En revenant à des discours et des raisonnements antérieurs aux années 70, il est tout à fait logique que les critiques émises sur ces discours se réactivent presque immédiatement.

C’est le mouvement du CPE de 2005 qui relance en France la dynamique contestataire étudiante qui n'avait pratiquement pas repris depuis 86 (95 n'a été qu'un peu étudiant). Dans les années qui suivent, d’autres mouvements ont lieu (affaire Zyed et Bouna, réformes des universités, retraites, etc.), mais sont freinés par un jeu de répression subtile : les émeutes de Clichy seront condamnées par les médias, Tolbiac sera nettoyée (expulsion de la CNT, procès d’étudiants et de professeurs, terrasse fermée), le Comité Invisible pris dans des affaires judiciaires et carcérales sordides, les anarchistes de Rennes vont subir expulsions et procès… Malgré cela, la violence de Sarkozy a su maintenir et même augmenter considérablement la colère sociale des jeunes.

Au tournant des années 2010, je me souviens d’avoir été surpris par le discours des jeunes de gauche nés en 1989, ou 1990, que je trouvais hautement plus désireux d’une révolution que les gens de mon âge, nés cinq ans avant, ou un peu plus. Leurs années de lycée avaient été en fait perturbées par le CPE, et l’élection de Sarkozy, là où les nôtres n’avaient été que de simples années Jospin3. Si on étend maintenant ce raisonnement sur la suite des générations, on peut comprendre pourquoi, après les trahisons inouïes de Flamby et les impudiques saillies du président MacKinsey, les jeunes sont de plus en plus furibards.

 

Internet et la gauche

À propos du développement d’internet, la vraie question est de déterminer s’il y a dans la nature même d’internet, une accointance particulière, une adéquation naturelle avec la pensée post-moderne. Si la simple structure de réseau d’information favorise la diffusion et le développement de toutes les formes de pensées, il faut se demander si la pensée post-moderne n’était pas, plus que d’autres, « faite pour internet ».

Dans ce registre, il existe de nombreuses études qui démontrent que les contenus réactionnaires sont favorisés par la nature d’internet. Sans produire de grandes recherches complexes, on le comprend aisément. La phrase provocatrice, un peu bourrine, qu’elle soit sincère ou qu’elle émane d’un simple troll, attire l’œil de tous : tant de ceux qui sont d’accord, que de ceux qui, en désaccord, repèrent l’ennemi, mais aussi de ceux qui, indifférents à la portée socio-politique de la phrase, y voient le burlesque, trouvent ça drôle. Celui qui crie se fait entendre, aurait dit La Palice… Dès lors, si tout le monde est attiré, le publicitaire sait qu’il gagne à y rattacher ses produits et le vendeur d’espace publicitaire sait qu’il a intérêt à mettre en valeur ce contenu… Dans les faits, la première échappée politique sur internet sera menée par la pensée réactionnaire. Aux États-Unis, l’histoire du site 4Chan et de ses antécédents est très symbolique de cette tendance précoce4.

En revanche, on dit souvent que, au début du développement internet, la gauche autonome a pris beaucoup de retard, par rapport à la percée des réactionnaires. La remarque est juste si l’on s’en tient au réseau médiatisé, ce que l’on pourrait appeler le réseau Mainstream. Mais, ayant été étudiant à cette époque, je peux témoigner qu’il existait déjà un réseau important d’extrême gauche. Les sites Indymédia, que tout le monde cite aujourd’hui comme paradigmes du mauvais exemple, étaient, à leurs débuts, des relais puissants d’extrême gauche, sans lesquels le mouvement de résistance contre le CPE n’aurait probablement pas pu se former.

Il faut dire que, historiquement, l’extrême gauche a suivi de près les avant-gardes de l’informatique, et créé des réseaux de communication et d’information très tôt, bien avant que les réactionnaires ne s’intéressent aux écrans. Et il y a, dans les structures des sites internet les plus utilisés, des interfaces, des fonctionnalités dont on peut dire qu’elles ont été influencées par la pensée de gauche de la deuxième moitié du vingtième siècle. La présence quasi-systématique d’espaces dédiés aux « commentaires » est issu d’un désir, un peu naïf, de démocratie et de progressisme. Les traditionnels forums proviennent de ce même esprit. Aussi, les pionniers d’internet se voulaient les bâtisseurs d’une culture alternative, un peu pop, un peu contre-culture. Ils étaient dans l’esprit de la postmodernité.

Surtout, le modèle sociétal virtuel d’internet, c’est-à-dire l’interactivité générale, le fait que chacun puisse avoir une visibilité sur le réseau, est tout à fait postmoderne. Malgré l’idée d’une toile, que l’on pourrait qualifier d’universelle, le Web est surtout une agglomération de réseaux plus ou moins interpénétrés qui subsistent, vivent et se développent grâce aux systèmes de niches. Ce qui fait Internet, c’est que l’on peut tout y trouver. Construit par les usagers, il est à ce point constitué de divers et de multiple que les discours officiels et scientifiques y sont traités à égalité avec les pires insanités, et qu’ils deviennent, en quelque sorte, des discours alternatifs comme les autres. En quelque sorte, nous pouvons dire qu’Internet est multiculturel par nature.

Enfin, nous devons parler de la question de la gratuité. Si la « bataille pour les petits prix » apparaît aujourd’hui un combat très libéral, puisqu’elle est insérée dans un discours anti-inflationniste, il ne faut pas oublier qu’elle est à l’origine une lutte de gauche qui vise à dénoncer les marges que se dégagent les capitalistes sans rien faire. L’idée d’un internet gratuit, de délivrer comme de consulter des contenus gratuits, est plutôt de gauche. Mais la tradition n’a pu se propager et se maintenir qu’avec le développement d’une publicité de plus en plus perfide. L’hégémonie actuelle du numérique et d’internet n’aurait probablement jamais pu se faire si cette gratuité n’avait pas été assurée par des services publicitaires. Or, nous l’avons dit dans l’article précédent, le milieu de la publicité, qui fait partie du milieu culturel, est politiquement hybride : il est très imprégné d’une culture de gauche, mais demeure dans une impitoyable réalité capitaliste. La numérisation du monde est en quelque sorte corrélative de la mue de la gauche vers son état bobo, et l’a aidée à se faire. Elle a certes mis en place une concurrence féroce avec le téléchargement, illégal ou non, et l’auto production, et donc appauvrit les conditions de vie des artistes, mais elle a aussi fait grandir en conséquence la pensée libérale dans le milieu. En 2007, le nombre de vedettes ayant déclaré voter Sarkozy était ahurissant.

En définitive, les pionniers d’internet étaient des gens cools qui ne crachaient pas sur l’argent. De fait, la gauche a influencé les traditions du réseau. Si l’on ne peut pas dire que la structure d’internet a été conçue pour favoriser la pensée postmoderne, les ingénieurs avaient en tête des objectifs forts de développement culturel, de pluralisme et d’interactivité. Les systèmes et les interfaces qu’ils ont mis au point et qui ont déterminés ceux qui ont suivi, étaient donc en phase avec l’esprit postmoderne, et assez logiquement, Internet a favorisé son développement. Aujourd’hui, les ingénieurs de la Silicon Valley sont de gauche socialement, mais économiquement libéraux, globalement libertariens, et donc caricaturalement postmodernes.

 

Années 2010 – Réveil du « wokisme »

En un sens, le foisonnement intellectuel dont j’ai pu déplorer l’absence au cours de mes années d’études et de mouvements étudiants s’est véritablement enclenché dans le tourbillon d’internet à partir des années 2010. En 2011, aux États-Unis, des hordes de jeunes viennent occuper Wall Street. Le mouvement fait écho à celui des Indignés en Espagne, et va se répercuter dans un certain nombre de pays occidentaux. En France, en 2012, l’élection de Hollande est suivie, quelques mois plus tard, par l’opération César, qui vise à expulser les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Mais la résistance est solide, et provoque une vague d’intérêt dans le pays, un peu à la manière de la lutte des ouvriers des usines Lip dans les années soixante-dix. Les jeunes de gauche, en particulier, y voient à la fois un lieu de pèlerinage, un camp de vacances, et une université d’été. Le milieu de la bohème, pratiquement confondu avec le Lumpen Prolétariat (qui reste enfant de la bourgeoisie), devient alors post-moderniste. Vivant en son cœur à cette période, je peux témoigner que le basculement du milieu le plus radical s’est fait entre 2010 et 2012. Mais ce n’était alors pas encore hégémonique dans la contestation étudiante.

En 2013, l’expulsion de la jeune Leonarda met les lycéens dans la rue. En 2016, les manifestations contre la loi travail sont encore un mouvement dont le cœur est lycéen. Les Nuits Debouts, qui ont résultées de ces manifestations, ont été un évènement tout à fait exemplaire de l’éducation à la pensée post-moderne, et de sa diffusion. La crainte de voir émerger des leaders, ou même des représentants, comme celle de se voir récupérées par un mouvement politique officiel, ont été typiques d’un rejet de la logique moderne classique. La prise en compte, au sein des débats, de toutes les questions de discriminations a amené très vite les participants à adopter des usages post-modernes. Beaucoup de jeunes ont commencé le mouvement en étant peu éduqués aux questions politiques et ont appris beaucoup au cours de ces Nuits Debout, souvent changé d’avis sur de nombreux points. La plupart des observateurs ont insisté sur le fait que ces manifestations n’avaient abouti à rien, mais d’autres ont bien souligné l’éducation politique assez massive qui s’était faite alors. Il faudrait faire une étude à la fois qualitative et quantitative complexe et longue sur les podcasts YT, les twitts, les blogs, les messages FB de ces années là : je suis quasiment certain que l’on pourrait alors en déduire que les Nuits Debouts ont été l’événement qui a postmodernisé la contestation étudiante5.

En 2017, un cartoon est élu leader du monde libre. Il tient les discours les plus stupidement réactionnaires sur les immigrés, les femmes, les feignants, et il défend la puissance de Wall Street, mais dès le début de son mandat, l’augmentation des droits de douane permet une (petite) reprise de l’emploi dans les régions les plus appauvries par le néolibéralisme. La gauche intellectuelle américaine, qui entre dans une résistance active, va concentrer ses critiques sur les caractères racistes, sexistes, et immoraux du personnage, mais ne trouvera que peu à dire en matière économique. De fait, depuis l’ère Bush, elle est déjà postmoderne. Et déjà très boboïsée, elle dirige la plupart des institutions culturelles du pays. Sa résistance active est alors, en toute logique, une offensive culturelle postmoderne. Au cours du mandat de Trump, les fictions où les minorités ethniques ou sexuelles sont à l’honneur se multiplient. En même temps que les réactionnaires voient leurs rangs augmenter drastiquement et se radicaliser, une vague postmoderne saisit la culture anglo-saxonne.

La même année, une autre sorte de dessin animé, plus français6, prend la tête de l’Élysée. Au cours de son ascension, Macron a su courtiser habilement une partie de l’électorat postmoderne, notamment en parlant de la colonisation algérienne comme d’un crime contre l’Humanité. Aussi, les rumeurs sur son homosexualité, contrebalancées par une surexposition de son couple avec une femme un peu masculine qui pourrait être sa mère l’ont fait apparaître progressiste en matière de genre et de sexualité. Enfin, la nomination de Marlène Schiappa, dont les discours sont (très maladroitement il est vrai) inspirés par le féminisme postmoderne, a permis de créer une sorte de confusion idéologique et institutionnelle au sein même du gouvernement.

Je crois que Macron a pensé que le postmodernisme n’était pas une menace, et qu’il pouvait prendre une partie de l’électorat de gauche en soutenant des thématiques sociales focalisées sur les mœurs, mais que le projet n’a pas fonctionné, car il nécessitait de faire un trop grand écart : la droite est encore globalement allergique aux discours postmodernes trop explicites. En outre, le postmodernisme a explosé durant son mandat, et lui-même y a réagi de façon parfois virulente. Mais il y a participé aussi, en jouant avec ses thématiques : contre-culture, vocabulaire du renouveau et de la diversité, interventions internet, relations avec des youtubeurs, etc.

Surtout, la gauche intellectuelle bourgeoise et politique a clairement adopté le « wokisme » au cours de ce premier mandat. Quand le mouvement MeToo se déclenche, Mediapart crée une cellule spéciale consacrée aux violences faites aux femmes dont l’axe idéologique est complètement postmoderne. Mediapart sera à l’avant garde de toutes les affaires de ce type, ainsi que sur nombre des histoires de violences policières. Le Youtubeur Usul qui, lorsqu’il était indépendant, était encore très influencé par son trotskisme de jeunesse, adopte toute la rhétorique et les principes postmodernes en rejoignant Médiapart. Le site Arrêt sur Images (ASI), dont le créateur Daniel Schneidermann est pourtant connu pour sa dispute avec Bourdieu, augmente le nombre de ses émissions consacrées aux violences sexistes, au racisme, puis crée une émission sur la presse indépendante et une autre appelée explicitement Post-Pop7. Un autre site, épigone d’ASI, nommé Hors-Série, multiplie également les entretiens avec les auteurs postmodernes8. En quelques années, l’idéologie devient hégémonique à gauche, il faut le dire, jusqu’à l’écœurement.

 

La France et l’Amérique

À tous les niveaux, la France imite les États-Unis. Les réactionnaires français s’inspirent de l’Alt-Right américaine, et les « wokistes » des Studies postmodernes. Le débat sur les origines du postmodernisme, que nous avons qualifié de dégénéré, reflète en réalité le problème actuel de l’influence américaine. Et, au contraire de ce que la doxa médiatique présente, cette imitation est à l’initiative de l’extrême droite et non des « wokistes ». C’est Sarkozy, « zi américain » qui s’est inspiré, le premier, de la verve réactionnaire de l’Alt-Right américaine à l’heure où le postmodernisme déclinait en France. En 2017, c’est toute la droite réac française de Manuel Valls à Zemmour, en passant par Seguela et Pascal Praud, qui a voulu singer l’outrance de Trump, avant même que MeeToo n’apparaisse et que Black Lives Matter n’arrive au pays.

Mais la France n’est pas l’Amérique. Le fantasme d’une société multiculturelle qui fait cauchemarder les réactionnaires n’a pas vraiment de sens dans notre pays qui a une histoire millénaire, et où l’immigration reste faible (comparativement aux USA) et s’assimile en trois générations maximum. De même, les « wokistes » militants confondent facilement l’Histoire américaine, qui s’est construite dans l’esclavage et a connu la ségrégation institutionnelle jusque dans les années 60, et une Histoire française qui s’est faite davantage dans le pillage, et dont les institutions garantissaient en hypothèse une certaine forme d’égalité. Sans dire que la société française est mieux ou moins pire, elle est simplement différente, et ces différences sont importantes pour les sujets que traitent « wokistes » et réactionnaires.

Aussi, des différences fondamentales entre les pensées économiques des deux pays subsistent. La gauche française repose, depuis le début du vingtième siècle, sur un fondement marxiste encore irréductible, alors que le marxisme américain est toujours resté marginal. Si elle est aujourd’hui pratiquement incapable d’avoir une analyse lucide des classes sociales contemporaines, la gauche radicale française reste très attachée à l’idée symbolique de luttes de classes. Alors que la gauche américaine persiste à croire que le capitalisme libéral reste le moins pire des systèmes, et qu’il est possible de le moraliser, le cortège de tête français en manif’ affiche et scande fièrement son anticapitalisme comme jamais auparavant. Malgré toute l’imitation économique des États-Unis par la France et l’Europe pour imposer une culture libérale définitive à leurs peuples, cette idée est restée, tenace, accrochée au militantisme français de gauche comme une tache d’huile sur un vêtement blanc.

Simplement, ce marxisme subsiste aujourd’hui surtout par le fétichisme qu’il dégage. Il provoque encore des réflexes salutaires, comme par exemple dans la résistance à l’ubérisation, mais, globalement, il agit surtout comme un leurre. En France, les « wokistes » donnent vraiment l’impression de ne pas avoir abandonné la question économique à cause de leur aisance à invoquer la lutte des classes et à citer quelques idées de Marx. Mais ils se dévoilent lorsqu’on les interroge sur les questions plus générales de production (globalement : comment organiser la production ?), puisqu’elles ne sont pratiquement pas traitées par les penseurs postmodernes : la doxa du milieu tend à penser qu’organiser la production, c’est déjà diriger, et que ces questions sont donc déjà autoritaires. Aussi, la gauche n’a pratiquement pas bougé devant la destruction méthodique et générale des services publics qui a eu lieu les vingt dernières années. Alors que les fermetures, par centaines, des relais étatiques en tous genres (hôpitaux, postes, tribunaux, commissariats, casernes, transports publics) donnaient l’occasion de se mobiliser, et, à long terme, d’organiser une vraie résistance, voire une contre-offensive, les gauchistes professionnels se sont contentés d’écrire quelques bouquins indignés, avant de retourner se consacrer à la critique de la cérémonie des Césars.

À force de vouloir dépouiller Marx de ses tendances autoritaires, on a finalement dévitalisé sa pensée jusqu’aux simples questions qu’il posait. Il n’est pas anodin qu’il suscite un intérêt Outre-Atlantique depuis une dizaine d’années – loin de pouvoir qualifier cela de marxisme. Sur bien des points, les analyses marxistes peuvent compléter une pensée libérale de gauche, et la Guerre Froide étant terminée, il n’y a plus à craindre de se voir soupçonné de connivence avec la Russie pour l’avoir simplement cité. Pour autant, il reste encore inconcevable, bien sûr, de voir un mouvement américain militant en faveur d’une plus grande collectivisation des moyens de production9.

D’une certaine façon, cet intérêt américain pour Marx se conjugue avec la dévitalisation française de la pensée marxiste pour donner une forme d’harmonisation idéologique entre les gauches bourgeoises intellectuelles et politiques des deux pays. À la longue, il semble que, pour cette classe sociale précisément, il y ait une homogénéité forte qui se crée. L’Internationale Bobo semble pratiquement inévitable. Les moyens modernes de transport et de communication, dont les bobos sont friands, ont rapprochés les deux pays comme jamais, et la pensée postmoderne s’est constituée comme référent idéologique.

Alors que, parallèlement, le rapprochement reste très limité à l’extrême droite. Il est possible que, à la longue, il y ait une alliance entre les droites bourgeoises réactionnaires de France, d’Europe et d’Amérique du Nord, mais, par nature, les mouvements nationalistes peinent à s’allier à l’international. Aussi, dans la mesure où les classes populaires n’ont pas les moyens de financer des rencontres réelles (IRL comme on dit), ceux qui, devenus réacs avec le temps, s’inspirent des autres pays pour faire leurs propres diatribes, n’envisagent même pas de rapprochement. La proximité ne s’exprime pas du tout dans les mêmes proportions que chez les bourgeois.

 

Le déclin de l’Occident

On connaît la situation économique des vingt dernières années. La victoire américaine sur la Guerre Froide a vu s’étendre la globalisation et la financiarisation de l’économie à son point ultime. Les délocalisations, commencées dans les décennies précédentes, ont achevé de désindustrialiser les États-Unis, et, dans le contexte de la construction libérale européenne, tous les membres de l’Union, même si l’Allemagne a conservé une part de son industrie. Avec cette concurrence économique de pays complètement inégaux, les pays riches ont exporté leurs industries dans les pays pauvres pour faire baisser les coûts de production. Le projet de Ricardo, d’interdépendance économique des pays, poussé à son comble, a fini par aboutir sur une répartition mondiale des activités selon laquelle les pays pauvres produisent pour les pays riches, qui ont encore des pauvres. Cela donne une configuration étrange où, en quelque sorte, la lutte des classes s’opère à l’échelle des pays, entre possédants et producteurs. Pour autant, chaque pays garde ses tyrans, et si la misère est moins pénible dans les pays riches (où il ne fait pas toujours soleil), elle demeure partout.

 

Crise des subprimes, déni idéologique

La crise des subprimes, en 2008, a marqué le pic final de l’envolée néolibérale. On connaît les causes techniques de cet effondrement financier : pendant des années, des crédits immobiliers à taux élevés ont été distribués à une foule de gens qui n’en avaient pas les moyens, et lorsque l’information, authentique donc, que la majorité de ces crédits n’étaient pas fiables a fini par prendre de l’ampleur, les actionnaires ont tous voulu retirer leurs parts en même temps, chose impossible puisque, justement, les crédits étaient pourris. L’économie financière étant un réseau interconnecté, et l’immobilier constituant une part très importante de la masse totale, le problème s’est répercuté partout, puisque, dans la crainte des mauvais jours, tout le monde se retire des marchés. On traite généralement moins du type de raisonnement, devenu consensuel, qui a permis d’en arriver à ce chaos.

Comprenons. La pensée néolibérale fait de l’autorégulation du marché un principe essentiel10. Dans ce cadre, ceux qui ont pris conscience de l’instabilité radicale de ces crédits immobiliers et qui ont laissé faire se sont fondés sur l’idée que le déséquilibre serait, en définitive, résorbé par d’autres phénomènes du marché, que la vente de ces crédits avait tellement bien fonctionné que le retour en arrière n’était plus possible, et que le marché finirait, en quelque sorte, par légitimer ces crédits. Le célèbre film The Big Short (2015) raconte l’histoire des traders qui ont parié sur cet effondrement. De fait, et le film le montre, pour parier, ils ont dû contracter avec des banques qui, pour leurs parts, ont donc fait le pari inverse. C’est là que toute la folie est révélée : les banquiers savaient très bien que des crédits impayables étaient distribués en masse, mais ils ont fermement cru que « ça glisserait ». Sans une croyance forte en la capacité du marché à légitimer ses produits frelatés, on ne voit pas comment les banquiers de Goldman Sachs aurait pu tenir un tel pari – et le perdre. L’idéologie libérale a en fait verrouillé le chemin du drame.

Le déni collectif est un phénomène courant, mais il est particulièrement conséquent et vicieux lorsque ce qui le produit est un principe essentiel de l’idéologie dominante. Le monde occidental ne s’est jamais remis de la crise des subprimes, mais le discours officiel ne peut l’admettre sans remettre en cause ses propres fondements. Le système politique économique n’a donc pas changé en Occident, il est seulement devenu davantage autoritaire, et, dans le déni radical qui a perduré, un vrai déclin s’est enclenché.

Dans ce registre du déni collectif idéologique, on peut citer un exemple d’actualité particulièrement parlant avec les débats autour de la « loi pour le pouvoir d’achat », votée dans les dernières semaines de juillet. On le sait, l’hypothèse du ruissellement, proposée par Reagan et ses amis, a été officiellement considérée comme caduque par plusieurs instances économiques libérales. Plusieurs économistes ayant obtenu le prix « en faveur d’Alfred Nobel » ont plusieurs fois réfuté ce mythe11. Si, pour cette raison, les libéraux n’osent plus utiliser la sémantique du ruissellement, c’est pourtant toujours cette théorie, mais par des biais détournés, qui a constamment justifié que la loi n’impose pas d’augmentation des salaires : ce sont les patrons qui font l’économie et donc la consommation, etc12.

Après la présidence lamentable de Bush, celle de Barak Obama apparaît comme un trompe-l’œil grossier mais qui a très bien fonctionné. Ses quelques idées économiques intéressantes ont été écrabouillées par les banquiers dès les premiers jours de son premier mandat, mais la gauche n’a jamais trop manifesté contre lui : OWS était un mouvement anti-banquier qui restait finalement très indulgent envers le « leader du monde libre ». Obama a fait tampon, en quelque sorte. Aussi, sous sa présidence, les États industriels ont terminé de s’effondrer et de « rouiller », laissant aux classes ouvrières le sentiment que la gauche les avait définitivement abandonnés. La fracture dichotomique radicale américaine entre la gauche culturelle et la droite populaire et institutionnelle, dont on parle beaucoup aujourd’hui, et qui avait commencé sous la présidence Reagan, a pris sa tournure violente au cours du second mandat d’Obama, et s’est révélée avec l’élection de Trump en 2016.

Il s’avère que c’est à peu près au même moment que les hauts conseillers financiers des institutions ont commencé à admettre qu’il fallait peut-être freiner la désindustrialisation, notamment parce qu’elle avait trop profité à la Chine. Le discours économique de Trump était finalement dans le ton d’une réforme déjà commencée dans « l’État profond ». Certes, Trump est resté néolibéral, et la régulation par les droits de douanes n’a pu avoir que des effets très limités au vu du niveau de globalisation, et donc d’interdépendance dans laquelle le monde se trouve. Mais les États-Unis ont compris que leurs rivaux ont la main, et ils se préparent à la possibilité de sombres jours : replis stratégiques, décompte précis des alliés les plus sûrs, alliances militaires.

 

L’Europe libérale autoritaire et sa molle résistance

En Europe, l’adoption de la Constitution en 2008 malgré plusieurs rejets par référendum marque un tournant autoritaire symbolique. Après la crise des subprimes, la Grèce effondrée et les pays du Sud affaiblis ne peuvent trouver de solutions que dans une Europe à la monnaie et aux règles budgétaires rigides. Ces pays sont confiés à des banquiers impitoyables et littéralement méchants. Pris dans le tourbillon du déni collectif idéologique, leur violence libérale augmente. Or, les résistances, les contestations manquent cruellement de stratégie et d’efficacité. Sans revenir sur le sujet, que nous avons traité plus haut, répétons simplement que la grande majorité de la littérature contestataire actuelle ne parle que trop peu d’économie, et qu’elle n’est donc pas du tout en phase avec le déclin économique grave que l’Occident subit. Les mouvements contestataires s’élargissent, foisonnent, communiquent à l’échelle internationale, mais ne produisent aucune théorie politique et économique qui puisse être reprise massivement et donc efficacement. À l’heure où l’Occident commence à crever la dalle, et où les travailleurs de l’énergie tentent de bloquer le pays pour forcer le pouvoir à réagir, les jeunes consacrent leur énergie de rébellion pour jeter de la tomate (d’une marque abjecte, soit dit en passant) sur des tableaux de maître.

Les principales avancées sociales ont en fait été dans le domaine des mœurs : mariage homosexuel, reconnaissance des intersexes, droits à l’enfant pour les couples non hétéronormés, mais aussi reconnaissances mémorielles des abominations commises par l’Occident dans l’Histoire, etc. Du point de vue économique, les résistances se sont globalement toutes soldées par des échecs : lois retraites, lois chômage lois travail, lois Macron etc. En Grèce, Tsipras a été maté. En Espagne, Podemos a fini par être atomisé.

 

Aujourd’hui

La pandémie de Covid, puis la guerre en Ukraine semblent marquer une nouvelle étape d’intensification tant du déclin que de l’autorité. La faiblesse de l’Occident est devenue évidente aux yeux du monde. Les États-Unis multiplient les fiascos : gestion comique de la pandémie, retrait d’Afghanistan en débâcle, pris pour des enfants criant au loup lors de la montée des tensions entre Ukraine et Russie… Si Trump est tout à fait fou, il semble que Biden n’ait pas non plus toute sa tête13. Plus de la moitié de la population est dépendante de médicaments. Leur armée est toujours « la plus forte du monde », mais leur société se fracture et se délite.

L’Europe n’est pas en reste. La France et l’Angleterre tout particulièrement ont suinté de ridicule dans leur gestion de la pandémie. Si partout, de beaux discours solennels ont été prononcés sur la nécessité de réindustrialiser l’Europe, aucune mesure aux agendas de l’Union et des nations ne vont en ce sens. L’Europe reste fascinée par l’Amérique comme un parent isolé soumis par son enfant tyrannique. La France a pu mimer l’autorité en rappelant ses ambassadeurs lorsque les États-Unis leur ont soufflé la main sur les approvisionnements de sous-marins à destination de l’Australie, mais elle a surtout révélé que ses décideurs n’avaient pas conscience des enjeux stratégiques mondiaux.

Aussi, les élections françaises ont montré à quel point nous nous trouvons dans une société très comparable à celle du début du vingtième siècle, à l’époque où le libéralisme d’origine, pré-keynésien, était hégémonique (ce qui indique, une fois de plus, que le néo-libéralisme n’est que du libéralisme dépoussiéré). Comme jamais sous la Vème République, la carte du premier tour de la présidentielle a fait réapparaître la vieille carte Boulard, qui distingue les régions les plus catholiques de France, autour du vote Macron14, de l’ordre établi. Aussi, la division du front réactionnaire a étrangement rappelé les irréconciliables Maurras et De la Roque dans les années trente. Et puis, bien sûr, les législatives ont dégagé les trois même blocs qui occupaient l’Assemblée sous la Troisième République : socialiste, bourgeois et autoritaire. Plus globalement, les relations internationales sont particulièrement tendues, et ouvrent à nouveau la possibilité d’un conflit général, hypothèse pratiquement disparue depuis la Guerre Froide.

L’Histoire connaît des refrains, mais elle ne se répète pas. En 14, puis en 39, les guerres ont détourné des poussées sociales. Mais les luttes visaient alors principalement une amélioration des conditions de vie. Aujourd’hui, la colère sociale est divisée entre un pôle bourgeois, postmoderne, qui feint de s’intéresser à la question économique mais ne s’occupe que de mœurs, et un pôle populaire qui, sans référence idéologique et en grave déclin économique, est sensible à la pensée réactionnaire. Autrement dit, c’est la cata…

D’un point de vue international, « l’Orient » pourrait récupérer la main. Le projet à long terme de la Russie et de la Chine est de constituer un pôle économique eurasien, centré sur ce que l’on appelle les nouvelles routes la soie. Pour ces deux puissances, l’Europe a son rôle à jouer, mais elle doit être claire sur la configuration de son territoire : c’est une des finalités de l’attaque de l’Ukraine. En revanche, les États-Unis ne font pas partie de ce projet, puisque, à l’origine, le but est de fonder une alternative à leur hégémonie asphyxiante. Et, à l’évidence, si un marché eurasien coordonné se constituait, ils seraient rapidement balayés.

Tant que l’Europe restera fascinée par les États-Unis, le projet eurasien ne pourra se développer que lentement, dans le conflit, dans la guerre. Mais nombres d’acteurs européens ont déjà bien conscience qu’il serait, à long terme, plus avantageux de s’allier avec la Russie et la Chine. Simplement, cette alliance se ferait, comme toujours, entre les bourgeoisies, et si le peuple se réjouira de voir s’effondrer l’Empire américain, il devra aussi se préparer à une montée de l’autoritarisme, à la répression sanguinaire, à la note sociale, au fascisme postmoderne.

 

Conclusion

Reprenons notre fil historique général.

D’abord, la pensée post-moderne émerge dans un contexte de Guerre Froide, et de croissance générale inédite du monde occidental (et même au-delà). Cherchant une alternative aux pensées libérales et socialistes, dominantes, elle éloigne volontairement la question économique du cœur de sa réflexion politique pour s’intéresser aux cultures, aux genres, aux corps et aux signes. Dans les années soixante et soixante-dix, elle évolue en parallèle des Civil Rights Movement et de la contre-culture qui amènent un adoucissement progressif des mœurs.

Dans les années quatre-vingt, la révolution conservatrice ramène le libéralisme pur au pouvoir, mais sous un visage bien plus cool. Le compromis keynésien est sapé, la pensée socialiste s’écroule avec le bloc soviétique, et le projet d’un ordre libéral mondial est engagé. La pensée postmoderne se développe plus lentement, mais une nouvelle classe sociale émerge, caractérisée par son niveau éducatif, et son orientation plutôt de gauche. Sans trop en avoir conscience, elle s’accorde avec le projet libéral de tertiarisation de l’économie occidentale, et se rend dépendante du capitalisme financier.

À partir des années 2000, le pouvoir libéral renoue progressivement avec des pensées autoritaires. Avec un décalage, la contestation se relance. À partir des années 2010, surtout, l’état du réseau numérique internet permet de diffuser largement les problèmes et évènements politiques, de relier les contestataires du monde entier, et d’organiser, mieux que jamais, des actions résistantes. Mais les camps de résistances sont confus. Les classes les plus populaires ont tendance à soutenir des pensées autoritaires et réactionnaires, et à voir dans la présence des immigrés un facteur essentiel de l’appauvrissement général. La contestation la plus à gauche est, pour sa part, un peu plus bourgeoise, grâce à son capital culturel acquis en études supérieures, mais ses membres sont entrés dans un processus de déclin systémique. Son problème est d’être infiniment plus intéressée par les problèmes de racisme et de sexisme que par le déclin économique.

Nous revenons à notre point de départ, fermant la boucle historique à la période la plus actuelle et à sa problématique : comment concilier les prolos réacs et les bobos wokistes ? Mais en exposant les conditions historiques, nous avons montré les causalités qui dépassent les simples intentions humaines, et qui, en s’entrecroisant, donnent parfois rien de ce que l’on voulait au départ, et nous espérons avoir commencé à désamorcer le contenu émotionnel du conflit. Le postmodernisme est une phase philosophique de déconstruction qui a pu s’engager grâce au calme relatif de la période des Trente Glorieuses. Mais le capitalisme libéral est vicieux, et il a su s’adapter et profiter que la contestation lavait son linge sale en famille et se remettait en question pour frapper : défier certains, s’allier aux autres, diviser et régner.

Notre période n’est plus calme et il convient de sortir de cette phase de confusion pour se remettre en ordre de bataille – la récré est terminée. Que nous chutions avec l’Amérique, ou que nous nous allions avec l’Orient, le projet en marche reste un plus grand autoritarisme, un plus grand asservissement par les tâches ingrates, une plus grande humiliation générale. Et ce n’est pas en luttant contre l’immigration, contre les arabes, ou contre le racisme, contre le sexisme que l’on empêchera ça.

 

 

1 2001-2007

2 Alors en rédaction, puis votée, et finalement abrogée en 2006.

3 On n’a eu qu’un petit mouvement lycéen en 1998, qui a duré moins d’une semaine.

4 Ce n’est pas notre sujet ici, mais le déroulement de cette histoire donne de nombreuses clefs pour comprendre les rouages d’un basculement politique vers l’extrême droite : devenu geek par frustration originelle des parents pauvres, humour potache, mais aussi mépris des autres, et notamment des bourgeois de gauche, provocations, puis radicalisations, etc.

5 L’ironie de l’histoire est que François Ruffin, à l’origine de la première Nuit Debout, est pourtant une des rares figures de gauche radicale qui résiste au postmodernisme.

6 Je pense au roi de Paul Grimaud…

7 Que je recommande par ailleurs. Les tensions régulières entre Raffik, représentant de la culture populaire plutôt banlieue, et Delphine, intellectuelle féministe postmoderne, sont souvent malaisantes, mais, à long terme, tout à fait salutaires. Il faut saluer ce courage particulier d’oser se confronter, « remuer la merde » jusqu’à se faire du mal.

8 Je recommande ce site qui est une véritable bibliothèque du postmodernisme, très à la page. La complétude des entretiens permet de se faire des avis très nuancés.

9 La gauche française a beaucoup salué (autant pour moi) le fait que le candidat aux primaires démocrates des élections américaines, Bernie Sanders ait osé introduire le mot « socialisme » dans le débat américain, mais son bon score, notamment chez les classes moyennes de gauche, doit probablement davantage à ses caractères postmodernes, et sa défaite face à un pensionnaire d’Ehpad s’explique par le fait que ce dernier, ayant été le suppléant d’Obama pendant huit ans, avait davantage de crédits en la matière.

10 Les théoriciens néolibéraux n’ont d’ailleurs pas hésité à expliquer la crise des subprimes par un excès de régulation. Sur les têtes d’épingles des économistes libéraux, les anges dansent en farandole.

11 Joseph Stiglitz, Esther Dulfo.

12 Dans une perspective historique large, on peut penser la théorie du ruissellement comme la remplaçante de la loi de Say, réduite à néant elle-même par Keynes dans les années 30. Si elles ne traitent pas du même sujet (Say traite de la surproduction), leurs prescriptions sont identiques : donner aux patrons. On voit là comment tous les faux semblants scientifiques du libéralisme servent ses obsessions cliniques.

13 Je ne saurai dire si c’est Carter la cacahuète ou Reagan from Hollywood qui a lancé la mode, mais depuis, les présidents ont toujours relevé de personnages burlesques : Bush 1 le Ranger guerrier, Clinton le saxophoniste obsédé, Bush 2 l’alcoolique analphabète, Obama le hope-crooner, Trump le réactionnaire abruti, Biden le pensionnaire d’Ehpad.

14 Emmanuel Todd déduisait que les manifestations Charlie était un flash réactionnaire en partant de la corrélation entre la carte Boulard et celle des manifs. Le coefficient de corrélation entre la carte Boulard est celle du vote Macron au premier tour est, à l’œil nu, largement plus élevé. Je propose ici une analyse un peu plus détaillée du phénomène : https://www.docdroid.net/th2JJlV/1er-tour-pdf


Moyenne des avis sur cet article :  2.69/5   (13 votes)




Réagissez à l'article

60 réactions à cet article    


  • PascalDemoriane 29 octobre 2022 17:21

    @l’auteur
    Pour quelqu’un qui a semble t-il trempé dans la fange psycho et socio-pathogène du phénomène du « post-modernisme » petit bourgeois décadent vous avez le mérite d’avoir su vous en distancier, a preuve cette rétrospective critique mesurée, souvent complaisante, mais critique qu’en même.

    Particulièrement apprécié vos paragraphes sur la dilution du marxisme dans l’Internationale Bobo de gauche. Une Internationale plus atlantisto-otanienne qu’autre chose. Clin d’oeil cligné aux petits bobos castors agoravoxiens qui sévissent voire complotent ici.

    Ces phrases sont crucifiantes de réalisme :

    « Aussi, dans la mesure où les classes populaires n’ont pas les moyens de financer des rencontres réelles (IRL comme on dit), ceux qui, devenus réacs avec le temps, s’inspirent des autres pays pour faire leurs propres diatribes, n’envisagent même pas de rapprochement. La proximité ne s’exprime pas du tout dans les mêmes proportions que chez les bourgeois. » dites-vous.

    Eh oui et pour cause, nous avons là le bug congénital de la pensée marxienne : le prolétariat n’a par définition et par construction pas les moyens ni le temps ni objectif ni subjectif de son internationalisation comme acteur historique. Il n’y a donc d’Internationale en auto-mouvement que du capital, c’est évident !
    Mais les collectifs imaginaires et les confortables combats chimériques ont la vie dure, la gauche est foncièrement religieuse... et cléricale !

    Merci pour ce travail, même s’il ne conforte que de mauvaises augures.
    La cata sera violente.


    • sylvain sylvain 29 octobre 2022 19:57

      @PascalDemoriane
      Eh oui et pour cause, nous avons là le bug congénital de la pensée marxienne : le prolétariat n’a par définition et par construction pas les moyens ni le temps ni objectif ni subjectif de son internationalisation comme acteur historique

      pourtant les ouvriers du 19eme siecle, qui bossaient 70 heures par semaine ont certainement été plus proches de réaliser une internationale que ceux d’aujourd’hui . Ils n’avaient ni le telephone, ni internet et étaient la plupart du temps illéttrés .
      Les classes populaires occidentales ont surtout été incroyablement inconsistantes et frivoles . Et ça ne me fait pas plaisir de le dire . On leur a laché quelques sous, on les a noyés sous la pub et le divertissement bas de gamme, et elles ont foncées la dedans comme des chiens a qui on vient de lacher un peu la chaine .

      On aurait pu, et on peut toujours, faire bien mieux que ça avec le temps qu’on a


    • Désintox Désintox 29 octobre 2022 21:32

      @PascalDemoriane

      Le « wokisme », les « bobos », tout cela n’est que du vent, qui souffle en provenance de l’extrême-droite.


    • mac 29 octobre 2022 22:02

      @Désintox
      Comme l’expression extrême droite complètement galvaudée par les mêmes bobos Woke ?


    • mmbbb 29 octobre 2022 22:37

      @Désintox Vous portez mal votre pseudo , je prefere lire ce genre d incongruite que d etre aveugle .
      Vous êtes le type qui me fait plus voter à gauche depuis fort longtemps .
      une gauche décervelée . idiote et ideologue incapable d uin discernement correct 
      Je n ai jamais entendu « l extreme » droite promouvoir la PMA ou la GPA pour toutes .
      Vous en tenez une couche , c est comme la crasse cela tient chaud 


    • Joséphine Joséphine 30 octobre 2022 09:01

      @Désintox

      Se faire traiter d’extrême droite par un petit soldat servile Trotsko-woke est un plaisir de fin gourmet. Le Wokisme est bien une dérive de la gauche progressiste . une fanatisation militante et ses meilleur représentants sont bien sûr Sandrine Rousseau et Jean-Luc Mélanchon


    • mmbbb 30 octobre 2022 09:03

      @Joséphine atteindre ce degré de connerie m étonnera toujours !


    • Joséphine Joséphine 30 octobre 2022 09:29

      @mmbbb

      Cet internaute n’est qu’un pion servile qui cherche à  imposer tout ce qui détruit à la fois notre peuple européen et notre culture : immigration de masse, destruction de la famille par le LGBT, destruction de la culture par le wokisme, destruction économique par la mondialisation/délocalisation et les crises financières dues aux bulles spéculatives, espionnage généralisé, imposition du droit américain qui remplace nos lois pour mieux nous piller et nous entraîner dans des « sanctions » qui sont autant de suicides contre nos alliés naturels, etc, etc...

      Le peuple américain est victime des mêmes maux, nous faisons bien la différence entre ce peuple et ses gouvernants. Et nous savons qui est coupable.

      Desintox devrait s’appeler Intoxication ! 


    • NiNi NiNi 29 octobre 2022 18:55

      Un gros marteau pour écraser un mouche…


      • sylvain sylvain 29 octobre 2022 19:49

        Je crois que Macron a pensé que le postmodernisme n’était pas une menace, et qu’il pouvait prendre une partie de l’électorat de gauche


        Et ce n’est pas le seul . C’est une forme de contestation complètement gratuite pour le patronat . Qui peut même rapporter : ça permet aux oligarques occidentaux et à leurs larbins de donner une leçon de morale au reste du monde, et ça donne une super image de l’empire pour tous les paumés qui s’apprêtent a le rejoindre pour se faire exploiter en toute égalité de race, de sexe ....

        Il me semble que si on peut dire que le racisme et le sexisme sont les thèmes qui ont fait avancer l’empire capitaliste et organisés la contrainte pendant la période moderne, ce n’est déja plus le cas quelques années après la seconde guerre mondiale . Ca ne veut pas dire qu’ils disparaissent, simplement qu’ils deviennent plus génants qu’autre chose a la progression de l’empire et qu’il ne les promeut plus


        • sylvain sylvain 29 octobre 2022 19:50

          en tout cas, merci pour cette série d’article, qui sont d’une grande qualité et ont du prendre un certain temps a mettre au point


          • mmbbb 29 octobre 2022 22:14

            @sylvain un peu long souvent imprécis mais dont l auteur oublie ceci apres les avancées sociétales , le transhumanisme portée par cette gauche prônant le progressisme sans barrière morale , une suite logique à ces avancées sociétales , Ce sera le post modernisme apres le post modernisme .
            Sur les avions a reaction de chasse on met la post combustion pour atteindre le plus vite le plafond 
            la post modernite c est la même chose 


          • sylvain sylvain 30 octobre 2022 11:36

            @mmbbb
            si vous dites que c’est imprécis, citez donc les imprécisions .
            Le fait que le sociétal serve de tremplin au transhumanisme est une évidence, mais le fait que vous attribuiez ça a la gauche montre seulement que vous êtes de droite et que vous ne comprenez pas que le mouvement tranhumaniste dépasse largement ces clivages


          • mmbbb 30 octobre 2022 18:25

            @sylvain je fus de gauche J ai perdu mes illusions et mon pucelage

            Lorsque j observe cette gauche contemporaine , quels résulats  !  

            Quant au transhumanisme , cette gauche progressiste s applique a cette dynamique de cette évolution .

            La droite traditionnelle par essence est plutot conservatrice . Voir l avortement aux USA 

            Je ne suis pas pour la GPA , je passe pour un réact , je m en tape exemple de l extraordinaire incohérence de cette gauche tel cet auteur qui ne cesse de taper sur le libéralisme alors que cette gauche applique le mercantilisme à savoir marchandiser le corps de la femme .

            Et je me répète notamment à propos de la PMA pour toutes « plus les femmes se liberent , plus elles se rapprochent de la condition bovine » .

            Autre exemple d incohérence , LGPT X n est pas dans le champ de la politique 

            Il est bourre l auteur , ce groupe de pression a reussi a faire enlever la civilité des envois des courriers administratifs  On n adresse plus M MME  mais DUPONT 

            Et n est pas LGBT X qui a imposer la PMA pour toutes De surcroit avec la levée de l anonymat S il y a encore des cons pour donner leurs gametes !! 


          • sylvain sylvain 30 octobre 2022 18:45

            @mmbbb
            cet auteur qui ne cesse de taper sur le libéralisme alors que cette gauche applique le mercantilisme à savoir marchandiser le corps de la femme .

            Je ne vois vraiment pas en quoi l’auteur soutiens la marchandisation du corps de la femme

            Autre exemple d incohérence , LGPT X n est pas dans le champ de la politique

            Je suppose que vous parlez des LGBT . Ce terme n’est jamais utilisé dans le texte, et j’ai vu dans les commentaire qu’il explique qu’il n’y a pas de doctrine LGBT car je cite "L’orientation sexuelle n’est pas un courant politique...

            "


          • mmbbb 30 octobre 2022 20:07

            @sylvain  Vous êtes un pisse froid , c est de l humour Vous avez le degre zero de la dérision !! 

            «   »L’orientation sexuelle n’est pas un courant politique..." on arrête vous êtes idiot 


          • Nick Corey 31 octobre 2022 07:28

            @sylvain
            Je vous remercie pour votre retour  qui n’est pas le premier.
            « prendre un certain temps a mettre au point ». Tout à fait, mais j’avance à pas de fourmi.
            En fait, je bosse en rentrant du taf, parfois avant d’y aller... J’ai commencé en novembre dernier. J’avais des vacances en octobre, donc j’ai pu les retoucher et les éditer.
            « Il me semble que si on peut dire que le racisme et le sexisme sont les thèmes qui ont fait avancer l’empire capitaliste[...]  »
            En fait, je ne suis pas sûr que l’on puisse aller jusqu’à dire ça. C’est ce que, a fortiori, finit par sous-entendre le postmodernisme, par ailleurs. On ne peut pas aller jusqu’à dire que le racisme a motivé d’aller piller l’Inde ou l’Afrique. C’est plutôt l’avidité, et un peu la croyance sincère en l’universalisme républicain. Après y a un contexte historique : l’Angleterre a toujours eu peur d’être trop petite pour nourrir sa population, a pris un siècle pour se faire une supère marine (Walter Raleigh, Elizabeth I...) et a commencé à aller se taper partout. De l’autre côte, les espagnols venaient de bouter les arabes, il y avait toute une noblesse sans terre, un peu laissés pour compte par la Reconquista, et encore bien montés à bloc. Après, les autres pays d’Europe se sont dits qu’il fallait qu’ils se mettent à la page. Et c’est parti... Surenchère jusqu’aux 2 guerres mondiales.
            Pour le reste, vous avez tout à fait raison.


          • sylvain sylvain 31 octobre 2022 10:21

            @Nick Corey
             On ne peut pas aller jusqu’à dire que le racisme a motivé d’aller piller l’Inde ou l’Afrique. C’est plutôt l’avidité, et un peu la croyance sincère en l’universalisme républicain.

            Ca n’a pas motivé, ça a justifié . Pour justifier une exploitation et une hiérarchisation basée sur l’hetnicité rien ne vaut le racisme . Pour justifier des expéditions sur tous les continents qui coutent cher en matériel et en hommes il est bon d’avoir des sauvages a aller civiliser, et pour ça il faut bien être supérieur...

            Le patriarcat n’a pas non plus motivé le fait d’avoir une démographie galopante, recherchée par toutes les puissances occidentales pour avoir leur armée de réserve d’ouvriers ou de soldats, mais a justifié un système organisant cette démographie .



          • Laconique Laconique 29 octobre 2022 20:43

            Tout cela est tout de même très indulgent envers la gauche. Au fond la pensée de gauche reste convaincue de représenter le sens de l’histoire, pensée mythologique s’il en est, contre l’ogre neolibéral. La bonne conscience est la tare originelle de la gauche, qui lui occasionne régulièrement des réveils douloureux : en 2002 et en 2007 en France, en 2016 aux États-Unis, etc. Surtout, il manque à cette perspective historique la prise en compte du bilan de l’URSS : comment le libéralisme n’aurait-il pas eu le vent en poupe, lorsqu’on compare la croissance économique des États-Unis depuis les années 80 avec ce que l’on a appris progressivement de la réalité de l’URSS ? Bilan qui n’est jamais fait à gauche, et pas plus dans votre série d’articles qu’ailleurs. Mais si les intellectuels de gauche français ne le font pas, les peuples, eux, ont vite choisi, à commencer par les pays de l’est de l’Europe, comme la Pologne, farouchement pro-américains. La terminologie marxiste de vos écrits dissimule (ou révèle) cette absence de prise de conscience, cet anachronisme, cette naïveté de la gauche française, très contente d’elle et très sûre d’elle, mais qui se réveille toujours avec un Sarkozy ou un Trump au pouvoir, faute d’une véritable autocritique.


            • mmbbb 29 octobre 2022 21:58

              @Laconique  j ai néanmoins un respect pour cette « gauche d hier » qui nous a donner des droits Je sais d ou je viens ; du peuple ouvrier mais je le dis sans ambages j aurais aime naitre bourgeois , Le peuple n a pas toutes les vertus .


              Quant a cette gauche contemporaine, l auteur le démontre , elle patauge dans une idéologie délétère . Une gauche de petits « bourgeois  » ( l esprit ) .
              La conclusion le montre , ils sont a leur corps défendant, des mondialistes , les idiots utiles du patronat .

              Quelques passages 


              " Aujourd’hui, la colère sociale est divisée entre un pôle bourgeois, postmoderne, qui feint de s’intéresser à la question économique mais ne s’occupe que de mœurs, et un pôle populaire qui, sans référence idéologique et en grave déclin économique, est sensible à la pensée réactionnaire" 

              je suis idiot mais le mariage pour tous ,la théeorie du genre, la PMA pour toutes la GPA sont avant tout des questions de moeurs et elles sont portées par la gauche ; Holllande doit sont élection au mariage pour tous. Une vision politique de la france réduite aux moeurs  !

              L etat doit s occuper de la gestation des ventres et s immiscer dans les foyers puisque c est ce que l on lui demande , Une etat omniprésent omnipotent 

              Parlons d’abord de la première. En France, la création du M.I.R. répond au lugubre article 4 de la loi mémorielle du 23 février 2005  qui voulait reconnaître le rôle positif de la colonisation française, et, de façon plus lointaine, à l’interdiction du voile dans les établissements scolaires, votée un an auparavant"  

              Relisez J FERRY  Il est d usage d affirmer que la colonisation n a rien apporte , c est le credo qu il faut chanter si l on veut pas être traiter de reactionnaire de fascisme . Le réalité historique est un peu plus complexe bien que je ne suis pas un fervent de la colonisation .. la gauche a ete le promoteur de la colonisation J Ferry Pour lui la France avait le devoir de coloniser les races inférieures Voir la replique de Clemenceau L auteur a des lacunes évidentes .

              Quant au voile les femmes iranniennes risquent leur vie en brûlant  le leur

              En france les femmes se coupent les cheveux en signe de soutien

              Société schizophrène , la raison ne gouverne plus les esprits .

              Entre temps Paty y a laisse sa tête 

              Quant a ces pauvres etudiants nihilistes , qu ils aillent sur les chantiers  : 

              Le nihiliste mène au fascisme .


              Une pensée profonde ! mais partiale et tronquée 


            • Nick Corey 30 octobre 2022 13:54

              @Laconique

              Je vous remercie pour votre réponse  même si nous ne sommes pas d’accord.
              J’ai noté que vous m’avez remercié chaque fois pour les autres articles (dont une fois en commentaire modo) : j’apprécie. Je pense, en plus, que vous aviez vu ma tendance marxiste dès le début  je ne m’en cache pas.
              Je veux tout de même répondre sur le bilan de l’URSS.
              L’atrocité du régime, ses conséquences encore aujourd’hui, tout ça, y a pas de souci... Un autre commentaire me reprochait, sur un autre article, de réduire l’URSS et Marx au Goulag.
              J’ai toujours vu l’URSS comme un Spectacle façon Tintin chez les Soviets. Aussi, si des choses ont été révélées officiellement progressivement, beaucoup savaient déjà. Ma famille était marxiste mais a toujours été anti URSS et anti PCF. Mon grand-père maternel a basculé anar quand il a compris, à la libération.
              Aussi, Marx a dit des conneries, fait des erreurs, mais on ne peut le réduire au Goulag, comme on ne peut réduire Hayek à Pinochet, Maurras à Pétain, etc... Et même : Marx préconise beaucoup moins qu’on ne le dit et finalement moins que Hayek ou Maurras. Le Capital est surtout une critique, et oui : je pense qu’il n’y en a pas de plus juste. Même s’il devient urgent de la dépasser.

              Mon idée globale est qu’il n’y a qu’une seule idéologie par époque : la dominante. À la nôtre, c’est bien évidemment le libéralisme, qui s’est substitué à la fideis d’Ancien Régime  qui elle-même avait fait tomber le clientélisme romain. Les autres ne sont que des réactions : Marx, comme Maurras, comme Bonald ou de Maistre avant (désolé je déteste Burke), comme Fourrier, comme Proudhon... Je pense que la réaction de droite a su trouver des problèmes que la réaction de gauche n’avait pas vu (voire ne pouvait pas voir). Mais à part Maurras, toutes les pensées de droite sont économiquement libérales, et donc finissent par être aussi inutiles que le wokisme. C’est là toute l’hypocrisie de ce que l’on appelle l’extrême droite, et la mère Pen, qui ne vote les motions de censure que quand elle est certaine qu’elles ne sont plus dangereuses, l’a encore montré y a qqs jours. 
              Maintenant, on peut discuter du retour aux corporations que préconise Maurras. Économiquement, on n’est pas si éloigné d’un système communiste (au sens large). Après, Maurras est abominablement antisémite, et je ne pense pas que la France puisse encaisser un retour à la noblesse et au folklore d’Ancien Régime...

              Je suis de Benoist depuis 20 ans, et si on est d’accord sur bien des choses (je kiffe qu’il commence toutes ses réflexions par la Querelle des Universaux et c’est la honte qu’il n’y ait pas un mec de gauche qui le fasse), il n’a pas de pensée économique clarifiée, et il est finalement évident qu’il a vendu son âme à Hayek, comme tous les autres. Les autres ne sont d’ailleurs que des épigones de Benoist. Qu’ils osent revenir à l’économie d’Ancien Régime et après on verra. Et c’est ça qui me gêne chez les natios, et dont l’histoire révèle que cela n’a jamais été que ça, en fait. Ce sont des traîtres, au moins autant que la gauche politique. Dans l’Histoire, les natios cathos qui en avaient vraiment à faire des ouvriers, c’est la clique à la Tour du Pin qui a donné le catholicisme social, et qui est finalement de gauche. Du Pin voulait un retour au corpo, lui. Les autres, ils ont transformé leur critique du capitalisme libéral en un antisémitisme furieux. Sauf Maurras qui a fait les deux. On y revient.

              Je pense que la question dite « culturelle » est bidon, en fait. C’est un prétexte pour les droitards et les bobos pour ne pas parler d’économie. Donc oui, je ne peux être que de tendance marxiste.
              Ceux qui parlent de la Grande France, alors qu’ils ne la connaissent pas, comme Zimmy par exemple, ça me fait pitié. J’ai, moi-même, des tendances chauvines, mais je sais pourquoi, je sais d’où je viens. J’ai fait ma généalogie, je suis français depuis le début de l’état civil au moins (1650).
              J’aime pas Clovis pasque c’est un belge, même si je suis assez fan de l’épisode du vase de Soisson. J’aime pas Napoléon pasque c’est un corse, et que c’était un pourri de la tête au pied, une vraie ordure. J’aime Martel parce qu’il n’a pas pris la couronne pour lui. J’aime Charlemagne parce qu’il est plus légitime que son père (oui ça me gène que les Carolus ait usurpé les Méroves), et qu’il a compris l’intérêt de la pensée alors qu’il était analphabète. Je déteste Hugues Capet, pasque c’était un sale con, et qu’il a usurpé. Même si je me sens flatté que la dynastie capétienne reste la plus balèze de tous les temps. J’ai une passion pour les villes féodales françaises, leurs organisations, leurs relations avec les seigneurs, leurs problèmes internes... J’ai des théories précises sur la Guerre de Cent ans, des avis comme si j’y étais. J’ai étudié les batailles comme un gamin. Je suis partagé sur Onze, l’Aragne. Je hais viscéralement le protestantisme. J’aime Rabelais. J’aime (avec une certaine honte c’est vrai) Quatorze parce qu’il était sincère et qu’il a laissé sa bonne femme gouverner à la fin de sa vie. Je défendrai Seize sur mon lit de mort, pasque c’était pas de sa faute (même si j’ai fêté, seul dans ma chambre, à 9 ans, le bicentenaire de la sienne  mais ça aussi c’est français), et je cracherai toujours sur l’autrichienne (même si ma raison la défend à bien des égards). Je garde toujours à l’esprit que mon ennemi c’est l’anglais, protestant qui plus est... L’anglais, petit frère traître, qui nous demande de s’aligner sur notre neveu, les USA.... Qui nous ont trahi à partir de la querelle des Universaux. Et je suis un grand fan de la Révolution Française  j’avais 5 ans en 89, j’ai été élevé au bicentenaire. Et, au risque de choquer, j’ai plus de sympathie pour Laval que pour De Gaulle.
              Mais tout ça, c’est dans le coeur de tous les Français, et je pousse mon chauvinisme jusqu’à garder confiance en ça. Dans mon quartier, y a même des arabes et des portugais qui parlent de l’Histoire de France comme ça, parce que ça fait trop longtemps qu’ils sont en France, et qu’ils en viennent à faire comme si c’étaient leurs ancêtres. Ils ont voté Marine d’ailleurs... Pas tous au premier tour, mais certains oui, et au 2ème tout le monde. Ils disent pareil que vous : pourquoi t’es de gauche ?

              Ma réponse est toujours la même : le capitalisme libéral est une saloperie, et si on s’engueule aujourd’hui et qu’on crève la dalle alors qu’on peut nourrir trois fois la population mondiale, c’est à cause de ça. Le reste, je m’en fous. Voilà. 


            • mmbbb 30 octobre 2022 18:04

              @Nick Corey «  Aussi, Marx a dit des conneries, fait des erreurs, mais on ne peut le réduire au Goulag » .

               Lorsqu il mourut Lenine n avait pas encore pris le pouvoir et Staline n avait pas encore 5 ans .

              Marx n a pas théorisé le goulag . Le GOULAG c est Lenine qui l instaura ainsi que la police politique en réponse au pouvoir qui lui échappait 

              Vous êtes un génie , un grand génie sartrien . 

              Ma plus grande déférence , L université francaise donne des tres grands esprist erudits !! 


            • sylvain sylvain 30 octobre 2022 18:36

              @Laconique
              Surtout, il manque à cette perspective historique la prise en compte du bilan de l’URSS : comment le libéralisme n’aurait-il pas eu le vent en poupe, lorsqu’on compare la croissance économique des États-Unis depuis les années 80

              les années 80, c’est la fin de l’URSS, c’est donc une drole de période pour comparer . Mais si vous regardez la période 1917 — 1980, alors je suis loin d’être sur que la croissance du PIB américain soit supérieur en proportion a celle de l’URSS . En 1917 les états unis sont une nation industrialisée depuis des décennies, alors que la russie n’a pour ainsi dire pas d’économie moderne . L’industrialisation de la russie sous le régime bolchevik est certainement la plus rapide qui ai jamais eu lieu, a l’exception peut être de la chine .

              Et il ne faut pas oublier le seconde guerre mondiale, qui a fait chuter le PIB de l’URSS de 25% alors qu’il fait augmenter celui des EU de 30%, ce qu(on peut difficilement imputer au système politiuqe . Sur ses 10 dernières années par contre, l’URSS est en chute libre


            • Laconique Laconique 31 octobre 2022 10:36

              @Nick Corey

              Merci pour votre réponse.

              Je vous lis toujours avec intérêt. Vous êtes brillant, vous avez du souffle, vos écrits sont habités, c’est très appréciable.

              En effet, je ne partage pas du tout votre postulat de base (en gros « tout est politique »). Je pense avec Jacques Ellul que la politique n’est pas le facteur déterminant de notre réalité. C’est un domaine symbolique qui déchaîne les passions, mais les véritables déterminations, et les véritables aliénations de notre temps, se situent ailleurs.

              « La question culturelle est bidon » : 100 % d’accord. Les délires identitaires à la Zemmour ne parlent qu’à de vieux inactifs, et ne recouvrent rien de concret.

              Il faut que je précise que, si je ne me considère pas vraiment de gauche, je ne suis pas du tout un nationaliste identitaire. Je n’ai pas lu une ligne de Maurras de toute ma vie. Votre panorama de l’histoire de France montre la profondeur de votre lien avec ce pays. Ce n’est pas mon cas, la moitié de mon arbre généalogique (au moins) se situe à l’étranger. Ce n’est pas un héritage pour moi. Mon héritage est celui de ceux qui n’en ont pas : Jésus Christ, les Écritures. Donc je n’ai pas les mêmes centres d’intérêt ni la même approche du réel que vous. Toutes les pensées de gauche me semblent d’ailleurs habitées par un messianisme inconscient, une compensation par rapport à quelque chose de perdu sur le plan spirituel. C’est peut-être là un ressort de votre anti-libéralisme viscéral (et vous ne seriez pas le seul dans ce cas).

              See ya.


            • Laconique Laconique 31 octobre 2022 10:38

              @sylvain

              Man… I won’t even answer…


            • Eric F Eric F 31 octobre 2022 18:45

              @Nick Corey
              Votre évocation de l’histoire de la France est un beau passage, vous être imprégné de cette part d’identité commune que vous qualifiez un peu péjorativement de chauvinisme, mais vous êtes excessivement optimiste en écrivant que cela est partagé par l’ensemble des Français y compris d’origine extra-continentale. C’est vrai pour ceux qui se ’’pensent comme Français’’ au plus profond d’eux-mêmes, mais il y a une large part qui se sentent ’’autre’’ avant de se sentir français, ou à un stade plus radical au lieu de l’être.

              C’est curieux que vous défendiez Louis XVI, car il a commis une haute trahison en communiquant à l’ennemi des informations militaires. Ce n’était pas sa faute d’être roi, c’est de sa faute d’avoir mis sa couronne au dessus de la patrie.
              Le plus incongru à mes yeux est (évidemment) l’assertion ’’j’ai plus de sympathie pour Laval que pour de Gaulle’’, mais tout dépend évidemment sur quel critère repose cette sympathie, peut être la couleur de sa cravate.


            • PascalDemoriane 29 octobre 2022 21:37

              @Laconique
              « Tout cela est tout de même très indulgent envers la gauche. »
              OUI ! La gauche n’est en substance qu’auto-narration narcissique d’elle-même...


              • mmbbb 29 octobre 2022 22:07

                @PascalDemoriane ce qui donne une gauche chimérique la NUPES 
                A Lyon, Melenchon a tenu un discours a la Croix Rousse , quartier populaire jadis et mixte Quartier BO BO désormais  Ce qui prouve que Melenchon a un électorat populaire CQFD ! Je me marre .


              • ILS tuent à distance.

                0:09

                J’en reviens pas de ce qui s’est passé en Corée du Sud, où maintenant c’est près d’une centaine de personnes (de jeunes) ayant eu simultanément une crise cardiaque....Quelques pistes sont à examiner.

                • https://reseauinternational.net/pourquoi-loccident-ouvre-ses-bras-au-fascisme-de-nouveau-aujourdhui/

                  par Matt Ehret.

                  Nous avons souvent entendu dire que la Seconde Guerre mondiale était « la guerre qui (mettrait) fin à toutes les guerres ».

                  D’autre part, beaucoup en Occident en sont arrivés à croire que l’idéologie du fascisme nazi avait été tellement monstrueuse qu’aucune autre idéologie de ce style ne pourrait plus apparaître de nouveau chez nous, en Euro-Amérique.

                  La nouvelle parue en 1935 « Impossible ici » de Sinclair Lewis (le titre original en anglais est : « It Can’t Happen Here ») tentait de prévenir les Américains que le plus grand danger du succès du fascisme ne résidait pas dans la marche au pas caricaturale que les médias aimaient à rappeler, mais plutôt dans l’illusion psychologique des masses qui ne peuvent penser qu’un tel système puisse exister en Amérique, le pays de la liberté.

                  Malheureusement, comme nous l’avons vu tout au long des 80 dernières années après la victoire des Alliés en 1945, le fascisme, en fait, n’a fait que de se développer sous toutes les formes à peine imaginables.

                  De même que le système financier aujourd’hui nous mène inévitablement à un effondrement qui ressemble fortement à la démolition contrôlée des bulles du casino économique mondial en 1929, les forces géopolitiques sont de nouveau appelées à jouer leur rôle dans ce qui peut effectivement se transformer en une nouvelle guerre mondiale.


                  • Mirlababo 30 octobre 2022 03:16

                    A l’auteur,

                    Quelles sont selon vous les origines de la doctrine LGBT ?


                    • mmbbb 30 octobre 2022 07:51

                      @Mirlababo selon l auteur " le pôle bourgeois, postmoderne, qui feint de s’intéresser à la question économique mais ne s’occupe que de mœurs

                      « 

                      La gars a fait des » ETUDES " payées par nos impôts . J ai vraiment envie de devenir un libéral pur et dur en lisant ce genre d ineptie .

                      Une gauche décadente et l auteur s étonne que le monde ouvrier se détourne de l idéologie Etre con à ce point dénote le dégré zéro de la pensée et de la simple réflexion de bon sens

                      Les universités française sont vérolées par cette idéologie . Voir Sandrine Rousseau qui fut enseignante !


                    • Nick Corey 30 octobre 2022 14:13

                      @Mirlababo
                      Au risque de passer, une fois de plus, pour indulgent auprès de la gauche, je ne pense pas qu’il y ait de doctrine LGBT. L’orientation sexuelle n’est pas un courant politique...
                      Intellectuellement, les questions autour de l’orientation sexuelle ont été posées principalement par les milieux féministes, et les « milieux gays », du moins sur le dernier siècle. Il existe tout un tas de bouquins qui résument les différentes phases du féminisme, depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours, avec la distinction, un peu artificielle, des trois vagues féministes (sufragettes, Beauvoir, Butler).
                      Ce sont en fait les Gender Studies, initiée par Judith Butler, qui pensent aujourd’hui le plus les questions sur l’orientation sexuelle. En France, la personne qui a le plus popularisé ces recherches est Elsa Dorlin.
                      Ces travaux sont totalement postmodernes, c’est-à-dire qu’ils s’efforcent de se fonder principalement sur des données empiriques, et opèrent une critique des conceptions modernes (des Lumières) autour de ces questions. Ils s’efforcent aussi de ne pas être doctrinaire, c’est-à-dire de ne pas donner de solution définitive aux problèmes, seulement des pistes de propositions.
                      Ma critique est notamment de dire que les Gender Studies ont connu une popularité telle qu’il y a maintenant des tendances doctrinaires radicales en leur sein, et des généralisations rapides, excessives, propagandaires, notamment autour de la notion du « masculo-caucasien », qui est devenu une marotte, comme l« ’islamo-gauchiste » est devenu une marotte d’un autre type de personne.
                      Mais c’est le lot de beaucoup de courants de pensée. Le problème est surtout que la gauche n’a pas grand chose d’autre à proposer que ça et l’antiracisme.


                    • Mirlababo 30 octobre 2022 16:42

                      @Nick Corey

                      Avez vous des difficultés à faire simple ? 

                      La doctrine LGBT consiste à libéraliser toutes les pratiques sexuelles déviantes, comment le nier ? Il suffit de voir les évolutions... c’est le premier point.

                      Second point Judith Butler, et l’autre, c’est cela vos références ? Ce qui se fait aujourd’hui or il faut remonter à la fin du 19ème siècle pour voir apparaître les premières études sur les deviances sexuelles.

                      Troisième point, on y arrive, la doctrine LGbT relève du champ de la sexologie (voir second point).

                      Déduction sur votre approche ? Immaturité pour ne voir que des personnes toujours vivantes parler du sujet des « orientations sexuelles » = aucune perspective, aucune horizontalité intellectuelle. Ou est de la simple manipulation ?

                      En effet vous ne savez pas citer un seul sexologue et vous ne savez pas comprendre que LGBT émane de la sexologie.


                    • Mirlababo 30 octobre 2022 22:13

                      @Mirlababo

                      Bon ... Gender Studies Judith butler années 2000

                      Harry Benjamin ? 50 ans auparavant ? 

                      La malhonnêteté ou l’ignorance. 

                      Le silence est d’or 


                    • Mirlababo 30 octobre 2022 22:19

                      @Nick Corey
                       « L’orientation sexuelle n’est pas un courant politique.. »

                      Là il faut définir courant politique car quelque chose m’échappe. 

                      La politique a pour finalité d’orienter la vie en société ? En modifiant ou non des lois ? 

                      Donc un courant politique a le même objectif.

                      LGBT ne fait pas de politique !?

                      Sinon ce sont les conservateurs, les gens de droite qui ont promu la PMA pour toutes ( révision loi bioéthique = politique ) ?


                    • Le bébé de Macon Le bébé de Macon 30 octobre 2022 22:54

                      @Mirlababo

                      @Nick Corey

                      « L’orientation sexuelle n’est pas un courant politique.. »

                      Exactement. Ainsi que la négritude.
                      Ca se transforme en mouvement politique à partir du moment où le réac persiste dans l’insoutenable.

                    • Le bébé de Macon Le bébé de Macon 30 octobre 2022 23:42

                      @ㄒ尺ㄖ㇄㇄ ᗪE ᗪ尺闩爪E
                      Les heteros ne sont pas combattus... Ca sort d’où ça ? Un réac ne perd rien à accorder les droits à un autre.
                      Part contre les LGBT, n’ont pas les mêmes droits. Ça c’est.
                      Sous ce régime ou un autre c’est comme ça. Alors le combat me semble très juste.
                      Même droits, rien de plus.


                    • Mirlababo 30 octobre 2022 23:55

                      @Le bébé de Macon
                      Comment peut on écrire cela sans réfléchir avant ?

                      Programmation mentale ?

                      Les lgbt n’ont pas les mêmes droits, la blague propagandiste basique. Une affirmation gratuite sans argument.

                      Lgbt ne vote pas à 18 ans, la majorité civile n’est pas à 18 ans... ? Alors nous attendons vos exemples.

                      Quelque chose à dire sinon au sujet de la perversion du droit de l’enfant devenu droit à l’enfant grâce à la pma pour toutes ? 


                    • Le bébé de Macon Le bébé de Macon 31 octobre 2022 00:07

                      @Mirlababo

                      Quelque chose à dire sinon au sujet de la perversion du droit de l’enfant devenu droit à l’enfant grâce à la pma pour toutes ?

                      Je ne comprends rien à la phrase.

                      Les lgbt n’ont pas les mêmes droits, la blague propagandiste basique. Une affirmation gratuite sans argument.

                      En effet. Les gilets jaunes ont les mêmes droits que les sans gilets. Qu’est ce qu’ils branlent sur les ronds-point ?

                      Ils revendiquent quoi ? Ils votent à 18.


                    • Le bébé de Macon Le bébé de Macon 31 octobre 2022 01:31

                      @ㄒ尺ㄖ㇄㇄ ᗪE ᗪ尺闩爪E
                      Tu es assez musulmans tout compte fait, quand je te vois intégrer les curés dans la décision.


                    • Mirlababo 31 octobre 2022 01:35

                      @Le bébé de Macon

                      https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000038749626 = droits de l’enfant = socle de la protection de l’enfance.

                      Or pma pour toutes = droit à l’enfant, l’enfant objet du droit et plus sujet du droit.

                      Faut approfondir pour comprendre je suppose et c’est triste...


                    • Mirlababo 31 octobre 2022 01:38

                      @Le bébé de Macon
                      Quant au couplet sur les Gilets Jaunes comparés à la lutte lgbt. Impressionnant de perspicacité.

                      Mes félicitations et surtout ne lâchez rien.


                    • Mirlababo 31 octobre 2022 01:39

                      @Le bébé de Macon
                      Donc il est incapable de citer un exemple. Point.


                    • Le bébé de Macon Le bébé de Macon 31 octobre 2022 01:39

                      @ benala

                      Tu es assez peux laïque plutôt.

                      La laïcité, concept égaré et ridicule, à se justifier tout les deux jours. Comme tu le fais pour l’opus dei.


                    • Le bébé de Macon Le bébé de Macon 31 octobre 2022 01:55

                      @Mirlababo
                      Je trouve que c’est très perspicace.
                      C’est une lutte non aboutie (les gilets jaunes). Revendications sociales.
                      Et bien celles des droits civiques aux usa n’est pas encore aboutie non plus et celle des lgbt ici ou ailleurs non plus.
                      Et vous en êtes l’opposant si je vous lis.


                    • Mirlababo 31 octobre 2022 11:24

                      @Le bébé de Macon
                      Gilets jaunes vous continuez ?

                      Le mouvement lgbt est un mouvement planétaire qui a débuté en Allemagne en 1897.

                      Les Gilets Jaunes sont un mouvement microcosmique d’hier.


                    • Eric F Eric F 31 octobre 2022 17:37

                      @Nick Corey
                      Vous écrivez d’abord ’’je ne pense pas qu’il y ait de doctrine LGBT’’, et ensuite à propos des gender studies : ’’’il y a maintenant des tendances doctrinaires radicales’’. Donc il y a bien un aspect de doctrine.
                      Il y a un autre aspect, c’est celui de ’’groupe de pression’’, entrisme dans les ’’milieux qui font l’opinion’’, cooptation, etc.
                      Quand vous dites que ’’l’orientation sexuelle ne constitue pas un courant politique’’, on pourrait dire que la classe sociale ne constitue non pas en tant que telle un courant politique. Mais disons que ça y participe.

                      Cela concerne surtout les ’’classes éduquées’’ bourgeoises généralement progressistes (bobos mais pas que), et provoque un rejet à la fois des classes populaires plus conformiste sur ces questions et des milieux conservateurs, dans le cadre plus large d’un traditionnalisme (Zemmour reproche au RN de ne cibler que les premiers et se targuait sans succès de les rassembler avec les seconds).


                    • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 30 octobre 2022 06:49

                      Sous le déluge de mots en surnombre, de phrases sensées être de l’intellectualisme, de métaphores caricaturales et anathèmes sur ceux qui s’opposent au wokisme suivit de ce péremptoires comparaisons se cache une immaturité de pensée notable. La pensée WOKE.


                      C’est un nouveau délire d’intellectuels.

                      Bon nombre des horreurs du XXe siècle découlent d’idées d’intellectuels et d’utopistes venus de gauche désireux de corriger et lutter contre les supposés déséquilibres de notre monde.


                      Les idées intellos de gauche, toutes avec objet visant à améliorer le sort de l’humanité, se sont toutes terminées en massacres, frustrations et seuls les pervers y ont trouvé leur compte. 


                      Ils veulent trouver des problèmes sociétaux, là ou la société a fait des compromis depuis des lustres, parce que la société comprend que bien vivre sa vie commence par l’acceptation du caractère inéluctable des compromis.


                      • mmbbb 30 octobre 2022 07:43

                        @Spartacus Lequidam le communisme est la conséquence de l effondrement des empires libéraux apres la guerre de 14 18 .
                        Lénine n est pas venu au pouvoir en mocassin et descendant de sa voiture et criant à la cantonade « je suis au pouvoir »
                        Nicolas II a ete un piètre acteur politique et n oublie pas qu il fit tirer sur la foule des manifestants lorsque ceux manifestèrent .

                        Quant a la Chine , ce pays était en décadence et la douairière vivait dans un huis clos, le jeune empereur ne comprenait pas que la modernité occidentale modelait le monde
                        De surcroit la France l Angleterre , des empires liberaux menerent des guerres de l opium dans cet empire et l affaiblirent et surtout l humilièrent .

                        Ces deux pays etaient dans l etat de servage de leur population rurale

                        Un décalage complet entre les fastes de la cour et leur dirigeants incapable de mener des réformes .

                        Je déplore l avènement du communisme , je blâme les pays , les gouvernements qui ont menes ces guerres et semes le chaos .

                        C est la même antienne aujourd hui , on fout le bordel et on déplore la déliquescence du monde .


                      • mmbbb 30 octobre 2022 09:15

                        @Spartacus Lequidam J ai néanmoins un point d accord , cet auteur représente la décadence de cette gauche . 

                        Ce qui est le plus étonnant et que ce typé prétend avoir fait études universitaires .

                        Jadis j accompagnais ma compagne a la faculté de Bron j ai été surpris du laisser aller du manque de respect des lieux  détritus graphismes .

                        Des porcs qui veulent réformer la société ! 


                      • Eric F Eric F 31 octobre 2022 18:19

                        @mmbbb
                        ’’ le communisme est la conséquence de l’effondrement des empires libéraux après la guerre de 14 18’’


                        La Russie était une autocratie réactionnaire arriérée, pas un empire libéral.
                        Concernant la Chine, le mouvement communiste s’y est développé surtout lors de l’occupation japonaise plus que du fait des comptoirs coloniaux occidentaux antérieurs.

                        La chute et le démantèlement de l’empire austro-hongrois et de l’empire ottoman n’a pas donné lieu au communisme dans ces pays.
                        La chute de l’empire allemand a conduit à des insurrections communisantes, mais qui n’ont pas pris l’ascendant.


                      • the clone the clone 30 octobre 2022 09:00

                        11 millions de citoyens sous le seuil de pauvreté se soucient du wokisme ....


                        • Eric F Eric F 31 octobre 2022 18:08

                          L’article constitue quasiment une thèse sur l’évolution récente de la société et des courants de pensée, c’est une beau travail, et bien que n’ayant pas le même positionnement politique que l’auteur, je trouve ce panorama instructif et globalement convainquant.

                          Évidemment je ne suis pas en accord avec l’ensemble des analyses, comme par exemple la lénifiante assertion ’’l’immigration reste faible (comparativement aux USA) et s’assimile en trois générations maximum’’

                          C’était vrai jusqu’aux années 60/70, mais ce n’est plus vrai ni en ampleur ni en nature, on a même un phénomène de ’’désassimilation’’ de générations ultérieures (retour à l’identité de ses origines).

                          Concernant le Déclin de l’occident, je suis d’accord concernant le déclin économique lié à la mondialisation (et concernant l’Europe à la dilution trop large de l’UE), et l’érosion de l’influence dans le monde. Mais il y a un autre aspect du déclin, que l’auteur semble récuser, c’est le délitement de la cohésion du peuple/nation autour de traditions et histoire commune et de grands projets communs. Communautarisme, séparatisme intérieur, multiculturalisme institutionnel, abandon de volontarisme économique public, etc. divers aspects y participent.


                          • Mirlababo 31 octobre 2022 18:38

                            Internet existe grâce à la pornographie à la base... vous ne dites rien de cela.

                            Comme la plupart des sites aujourd’hui existent à cause de l’industrie du sexe, que d’ignorance... 

                            Fancentro ou onlyfans en sont de parfaits exemples, on attire avec le sexe puis après on « lutte contre »... 

                            Avec 12% des sites internet dans le monde qui seraient des sites à caractère pornographique, les vidéos de ce type représentent plus de 35% du total des contenus téléchargés sur le web. L’industrie du sexe est l’heure actuelle, dans une position dominante sur internet. En outre, les mots-clés à caractère sexuel comptent pour plus 25% du search mondial.

                            Bref vous ne maîtrisez aucun sujet


                            • Mirlababo 31 octobre 2022 18:43

                              Metoo est un mouvement élitiste pour les femmes de l’élite ! Et surtout destiné à entacher l’image de l’homme hétérosexuel incarnant la norme (doctrine lgbt). 

                              Quel sens de l’analyse... 


                              • Mirlababo 31 octobre 2022 18:53

                                Très scolaire en tout cas, devoir à rendre ?

                                Seul passage correct pour moi :

                                Mais la France n’est pas l’Amérique. Le fantasme d’une société multiculturelle qui fait cauchemarder les réactionnaires n’a pas vraiment de sens dans notre pays qui a une histoire millénaire, et où l’immigration reste faible (comparativement aux USA) et s’assimile en trois générations maximum. De même, les « wokistes » militants confondent facilement l’Histoire américaine, qui s’est construite dans l’esclavage et a connu la ségrégation institutionnelle jusque dans les années 60, et une Histoire française qui s’est faite davantage dans le pillage, et dont les institutions garantissaient en hypothèse une certaine forme d’égalité. Sans dire que la société française est mieux ou moins pire, elle est simplement différente, et ces différences sont importantes pour les sujets que traitent « wokistes » et réactionnaires.

                                En revanche parmi les grandes nations de ce monde, laquelle n’a procédé à aucun pillage ? Car les USA n’ont pas pillé peut être ? Moins que les français ? 


                                • Nick Corey 31 octobre 2022 20:16

                                  @Mirlababo
                                  La haine puérile, de genre histrion, que vous exprimez dans pratiquement tous vos messages, notamment par des accusations d’ignorance, révèlent le peu de confiance que vous avez en vous et en vos propres connaissances. Les hypothèses caricaturales que vous faîtes sur les uns et les autres y compris moi sont drôles de mauvaises intuitions mais un peu pénibles tout de même.
                                  Calmez-vous voyons... Vous n’avez pas d’ami ? Vous êtes au chômage ? On embauche pas loin de chez moi si vous voulez.

                                  Aussi, il est évident que vous ne comprenez pas un traître de mot de cet article, parce que, parfois, lorsque vous êtes presque clair dans vos mots, je suis presque d’accord avec vous.
                                  Mais laissez tomber. Si ce texte vous donne tant d’urticaire : pourquoi y retourner ? Savez-vous que c’est en grande partie à cause de vous qu’il est resté aussi longtemps en tête de la Une (c’est la première fois que j’y reste plus d’une heure  j’y suis resté plus de 24h).

                                  Alors je comprends que ça fait passer le temps de troller, et c’est amusant. Mais j’ai l’impression que vous prenez ça beaucoup trop à coeur.


                                • the clone the clone 1er novembre 2022 09:49

                                  Le veau kisme meugle a tout vas .....


                                  • Bombe Bombe 1er novembre 2022 14:12

                                    Il faut dire que, historiquement, l’extrême gauche a suivi de près les avant-gardes de l’informatique, et créé des réseaux de communication et d’information très tôt, bien avant que les réactionnaires ne s’intéressent aux écrans

                                    Faux, l’extrême-droite est globalement présente sur le web avant l’extrême-gauche, ces derniers n’y étant présents historiquement que dans des niches prenant leurs cas pour des généralités, en France le FN fut l’un des premiers mouvements ayant eu un site web, dès le milieu des années 90. Ce qui est logique puisque l’extrême-droite est censuré partout ailleurs.

                                    Vos truc de « libérale » machin ça n’existe pas, c’est la gauche qui domine tout l’occident comme le christianisme dominait autrefois. On s’en tape qu’elle soit libérale ou socialiste.

                                    Et dans les années 2000, alors que la gauche pérorait sur tout les plateaux Tv, toutes les radios, journaux, films, albums et festivals etc.. étaient gangrénés de gauchisme.

                                    L’extrême-droite elle, investissait massivement le web et a donné d’autres explications de la réalité aux gens, d’où son succès.

                                    Pendant des années la gauche était larguée, pendant qu’elle continuait de parler aux boomers à la tv, l’extrême-droite elle, encanaillait la jeunesse sur le web, et en récolte les fruits aujourd’hui avec des scores convainquant aux élections.

                                    Il aura fallu des années pour que la gauche réagisse.

                                    Cette réaction a commencé vers 2014, avec la radicalisation des grandes plate-formes (toutes de gauche en effet) comme youtube ou facebook, ayant multipliés les bannissements et censures politiques, puis l’arrivée d’une vague de gauchistes censés contrer l’extrême-droite sur le web.

                                    Toutes ces chaines yt qui sont arrivées en même temps, les nota bene, tronche en biais, linguisticae etc...

                                    Les gafam tous de gauche.

                                    Bien triste évolution.

                                    Aujourd’hui le web est bel et bien vérouillé par la gauche en effet



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité