Mauvais temps électoral à venir pour les parti politiques « dits de gouvernement » ?
Alors que se profile de prochaines élections, notamment Européennes, à gauche, le PS est en totale situation d’échec électoral. Mais il n’est pas seul, à droite LR est dans une situation similaire. Quant aux actuels partis Présidentiels, avec les erreurs accumulées, ce n’est guère meilleur. LFI, dont certaines positions extrémistes répétées en font un repoussoir, seul le RN peut pavoiser.
Les partis politiques dit de gouvernement ne sont guère « au beau fixe » dans le cadre de perspectives électorales à court et moyen terme…
Parmi les partis politiques dits de gouvernement, on ne peut pas dire que les trois principaux de ces partis avec leurs alliés respectifs que sont le PS, LR et Horizon soient au « beau fixe ». la cause réside dans les erreurs qu’ils ont commis ou ne cesse de commettre, tant en terme stratégique que programmatique. On peut regretter que lors des précédentes élections et les prochaines ne devraient pas y déroger. Alors que tous parlent de transition écologique, voire d’écologie, aucun n’a évoqué et n’évoque la problématique fondamentale que pose la croissance démographique avec son rapport à l’occupation de l’espace territorial, tant pour se loger que ses effets des besoins économiques et ceux énergétiques nécessaires correspondant, avec leur impact sur le climat du à la loi du nombre.
Que dire aussi du peu d’intérêt accordé par tous les principaux responsables politiques à la question de ce que l’on définit « d’intelligence artificielle ». Ce qui fait entrer l’humanité dans un nouveau palier de la révolution numérique et dont les effets tant sur le plan culturel, de vie quotidienne d’économie et d’emplois, mais aussi des ressources naturelles que sont les terres rares vont avoir un impact, que l’on subira tel tel un coup de fouet au visage, faute de n’avoir pas su s’attarder préalablement à des réflexion et pris les mesures qu’il conviendrait de prendre. A lire : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/intelligence-artificielle-ia-quand-248361
Concernant le PS les raison du déclin
Il est incontestable que le déclin, voire l’effondrement de ce parti a commencé sous le quinquennat François Hollande avec « les frondeurs » de l’aile gauche et s’est poursuivi ensuite avec l’arrivée d’Emmanuel Macron et le débauchage d’un partie de ses anciens parlementaires. Avec sa dilution au sein de la NUPES la direction actuelle du PS, en décidant de s’inféoder à la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, n’a pas amélioré la situation de ce parti, loin s’en faut...
Pour rappel, le Parti socialiste a rejoint l’union des partis de gauche aux côtés de LFI, du PC et des Verts par un accord conclu le 4 mai 2022 et voté le 6 mai par le conseil national, malgré l’opposition de certains certains de ses » éléphants » du parti comme Anne Hidalgo, Stéphane Le Follet Carole Delga, farouchement hostiles à tout accord avec la formation de Jean-Luc Mélenchon. Ils dénoncent une « reddition » étant notamment en désaccord concernant le fait de « désobéir à certaines règles européennes », de sortir de l'Otan ou du nucléaire en démantelant les projets d’EPR. L'ancien premier ministre Bernard Cazeneuve quitte le parti.
Sur les 70 circonscriptions réservés au PS dans le cadre de la NUPES, le PS en remporte une trentaine et sauve son groupe parlementaire. La ligne politique qui est assumée par le premier secrétaire et député Olivier Faure reste néanmoins contestée par une partie de membres qui voit dans la NUPES une soumission à La France Insoumise. Lors du congrès de Marseille, Olivier Faure a du affronter deux candidatures plus ou moins hostiles à la poursuite de la NUPES, Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol. Le 20 janvier 2023, après une nuit de contestations de la victoire entre le camp d'Olivier Faure et celui de Nicolas Mayer-Rossignol, s'accusant tous deux d'irrégularités, finalement le PS annonce la réélection d'Olivier Faure avec 50,83 % des suffrages. Ce qui est loin d’être une confortable majorité et augure mal pour la suite électorale de ce parti.
Concernant LR qui est aussi en piteux état politique
Le constat et les prédictions de Nicolas Sarkozy, en « Nostradamus » de la vie politique, qui sont formulés dans une récente déclaration à un média, concernant une éventuelle candidature à droite, sous entendu LR, à la prochaine élection présidentielle, illustre parfaitement la situation de détresse dans laquelle se trouve ce parti qui gouverna le pays durant plusieurs décennies... « Il convient en effet de trouver un leader qui soit capable de rassembler les partisans de Zemmour, Macron et Ciotti. Sans rassemblement, la droite n’a aucune chance de gagner »...Et de rappeler, que sa « majorité, à l’époque, allait de Bernard Kouchner à Philippe de Villiers ».
Ce que Nicolas semble oublier c’est, d’une part, que malgré le positionnement très à droite d’Eric Ciotti, actuel président de LR, au-delà de leurs discours de rassemblement des droites, Marion Maréchal-Le Pen et Eric Zemmour sont sur des positions les plus extrémistes à droite et s’il pouvaient s’allier avec un autre parti, ce serait probablement plutôt avec RN que LR. D’autre part, vu la situation électorale de LR et son positionnement très à droite par son président et son candidat présidentiable Laurent Wauquiez, la marge de manœuvre de ce parti est pour le moins très étroite, sinon inexistante. Entre les centristes pro-Européens de LR plus sensible aux sirènes du camp « Macronien » et le RN de Marine Le Pen qui, pour l’instant, n’a pas, à l’évidence envie de traîner un boulet par une alliance, sachant que des LR les plus à droite la rejoindront sans contrepartie. L’avenir électoral de LR se dessine sous de sombres perspectives, y compris dans le cadre d’une alliance avec les actuels partis présidentiels, comme le suggère certain(e)s de leurs élu(e)s.
Durant plusieurs décennies, LR ne connaissait que des succès électoraux ce qui lui permis d’avoir une majorité assez confortable à l’assemblée nationale pour pouvoir gouverner le pays, sans courrir le risque d’une dissolution. Aujourd’hui il en est réduit à quémander des alliances en extrême situation de faiblesse politique, et cela risque de durer…Pour tout projet de société, « Singer » quotidiennement le RN sur la question de l’immigration n’est guère innovant et peu enthousiasment dans une perspective électorale, ce qu’à l’évidence Monsieur Eric Ciotti ne semble pas avoir saisi.
Concernant également les partis présidentiels (Modem, Horizon, Renaissance...)
Dans une perspective électorale, à l’instar du PS et de LR, Renaissance qui est un pur produit d’Emmanuel Macron avec ses alliés (Horizon, Modem…) n’est pas dans une situation particulièrement réjouissante.
Emmanuel Macron dans l’exercice, souvent autoritaire du pouvoir présidentiel et son attitude publique parfois méprisante à l’égard « des gens qui ne sont rien » en est incontestablement la cause principale. Si en plus s’y ajoute quelques maladresses ministérielles et des réformes successives depuis 2017 imposées, telle la réforme des retraites contre la majorité de la population, il sera très difficile, sinon impossible à « Renaissance » et ses alliés de rebondir sur le plan électoral.
Si la suppression de la taxe d’habitation pour la résidence principale et ensuite celle de la redevance télé furent bien accueillies, par contre, on ne peut pas dire que la réforme de l’assurance chômage et surtout celle des retraites, avec son report à 64 ans de l’âge de départ, ne furent pas particulièrement appréciées par la majorité de la population, tant par la méthode de définition de la réforme que l’incohérence dans la façon de la conduire.
Plutôt que de fixer l'âge de départ à 64 ans, la réforme des retraites aurait dû être envisagée et porter exclusivement sur la réduction du nombre de régime (42 régimes, une exception en Europe), en prenant le temps de la concertation préalable avec les partenaires sociaux, pour ensuite un débat serein avec vote de la loi au parlement. Mais là encore, avec des décisions hachées, prises « à la va vite », sous la contrainte à peine déguisée des marchés financiers, en imposant un report de l’âge de départ à 64 ans, elles contribuèrent à une forte mobilisation contre la réforme des retraites dans son ensemble.
Comme je l’avais déjà souligné dans un précédent texte, en imposant une mesure identique à tous, plutôt que de laisser s’opérer le choix individuel où chacun(e), en fonction de ses moyens, doit pouvoir estimer s’il peut ou non prendre sa retraite à partir de 60 ans, Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs semble avoir oublié que la société est une addition d’individualités et non de collectifs dans lequel l’individu doit « se dissoudre »…
Autre exemple avec l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qui a été transformé en impôt sur la fortune immobilière (IFI) par la loi de finance du 30 décembre 2017, à compter du 1er janvier suivant. Héritage de la gauche, l’ISF était pourfendu par le patronat et la droite.
La base de calcul, du nouvel impôt sur la fortune immobilière a été réduite. Seuls les actifs immobiliers sont pris en compte, la valeur de la résidence principale faisant toujours l’objet d’un abattement de 30 %. Comme pour l’ISF, le seuil de déclenchement de l’imposition s’élève à 1,3 Million d’euros€. Mais bien que le seuil de déclenchement de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) soit de 1,3 million d'euros, le barème commençant à partir de 800.000 euros (au taux de 0,5 %). Du coup, le contribuable à l'IFI acquitte d'entrée un impôt de 2.500 euros.
Autre dossier sensible avec une inflation croissante, dont la population en fait les frais, alors que quelques multinationales de l’agrobusiness alimentaire et des banques réalisent, en bons profiteurs de la guerre qu’a engager la Russie en Ukraine réalisent de très importants superprofits qu’Emmanuel Macron, contrairement à nos voisins Européens, refuse de taxer.
Faut-il rappeler que grâce à la réglementation européenne, il y a désormais au niveau Européen une définition institutionnelle et quantifiée des superprofits, ce qui facilite leur taxation par les Etats membres de l’UE. En effet, sont considérés comme tels les profits 2022 réalisés sur le sol européen qui sont de 20% supérieurs à une moyenne des profits calculée sur les exercices 2018, 2019, 2020 et 2021. Si cette définition peut être discutée, elle permet toutefois d’évaluer, pour chaque entreprise, si les profits réalisés en 2022 doivent être considérés comme des « superprofits » ou comme des profits normaux. La Commission laissait initialement la possibilité aux États membres d’appliquer sa proposition de taxe à d’autres secteurs que le seul secteur de l’énergie. Ce qu’à l’évidence le gouvernement Français refuse de faire…
Selon divers organismes, une taxation Française des superprofits rapporterait annuellement de 8 à 10/12 milliards d’euros, voire plus au budget de l’État. Ce qui permettrait de rendre plus supportable les effets de l’inflation.
Autre sujet sensible avec une loi à venir sur l’immigration, où le problème de régularisation de la situation des travailleurs immigrés qui travaillent dans des secteurs, où contrairement aux affirmation de Manuel Valls, ex-premier ministre socialiste de François hollande et aujourd’hui fidèle de Macron, il n’y aurait pas de problème de main d’oeuvre, alors que la réalité l’infirme est au coeur d’un débat controversé, y compris au sein du gouvernement et des partis de la majorité présidentielle. Ces personnes qui travaillent souvent dans des conditions difficiles avec des rémunérations de misère à la limite de la légalité, n’ont jamais eu le moindre problème avec la justice méritent d’être simplement régularisé, il s’agit d’une simple question de bons sens. Or il semble que là encore, qu’Emmanuel Macron et sa majorité s’enferment dans un labyrinthe d’incohérences pour céder tout simplement aux arguments d’Eric Ciotti.
Pour conclure
Dans la perspective de prochaines élections, notamment Européennes, si le PS et LR sont en totale situation d’échec électoral, les actuels partis Présidentiels, ce n’est guère meilleur. LFI, dont certaines positions extrémistes répétées en font un repoussoir, seul le RN peut pavoiser. Il y a une évidence Sauf à revenir sur la réforme des retraites, changer d’attitude en regard de la situation inflationniste pour ceux qui en tirent des superprofits et ouvrir de réelles négociations avec les partenaires sociaux sur les retraites en excluant à priori tout report d’âge, revoir sa position sur certains aspects de la loi sur l’immigration, il sera difficile, sinon impossible également aux partis de la majorité présidentielle de rebondir et éviter l’abîme électoral.
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