Loi El Khomry : quelle mobilisation ?
1 - Quel est le problème ?
Le Ministère du Travail prépare un projet de loi qui réforme le Code du Travail.
Le journal Le Monde en fournit un aperçu édifiant : Le Monde
Ce projet est un vrai cauchemar, qui s'attaque aux droits qui protègent les salariés.
Par exemple, des apprentis à 10H de travail par jour ! C'est quasiment du Zola !
D'où la necessité de faire connaitre ce texte le plus largement possible.
Et surtout de lutter pour sauver nos droits.
2 - Quelle mobilisation ?
La lutte a débuté, notamment le 9 mars avec d'importantes manifestations.
Dans les semaines et les mois à venir, des millions de salariés vont descendre dans les rues.
Plus il y aura de manifestants et plus on aura de chances d'empêcher ce projet de loi.
Mais cette mobilisation ne suffira pas !
En 2010 des millions de salariés ont manifesté contre la loi sur les retraites. Sans doute plus qu'en 1968.
Et nous avons perdu la bataille !
En 2003 c'était pareil et la loi Fillon est passée.
Nous pouvons maintenant tirer la leçon des échecs de 2003 et 2010.
Les manifestations traditionnelles, même massives, ne suffisent plus.
3 - Il faut passer à l'étape supérieure.
La seule façon de se faire entendre c'est de bloquer le pays, comme l'ont fait nos anciens en 1936 et en 1968.
Cette forme d'action porte un nom : la grève générale !
Or la grève générale ne se décrète pas avec des incantations.
Mais elle se prépare, et activement.
L'expérience du passé nous montre que cela fonctionne bien si dans chaque quartier, dans chaque entreprise, il existe un "comité de grève" qui prend les choses en main.
Ces formes d'organisation locale sont indispensables, avant, pendant et même après une grève générale.
Il nous faut donc y travailler sans perdre de temps.
Sinon serons battus et le Code du Travail patronal sera mis en oeuvre.
4 - Nous ne pouvons compter que sur nous même.
J'éviterais de faire rire en prétendant que les partis de gauche vont nous aider.
Qui peut croire que des politiciens professionnels vont aider les salariés contre le patronat ?
Ce qui est plus grave c'est que nous ne pouvons pas davantage compter sur les syndicats.
Actuellement la moitié des syndicats sont d'accord pour accepter la destruction du Code du Travail, à condition de changer quelques virgules dans le projet de loi.
Les autres syndicats n'iront pas tous jusque là, mais ils n'iront pas non plus jusqu'a soutenir une grève générale.
Les salariés doivent donc s'organiser. Seuls.
5 - Commencer petit.
Nous disposons d'un certain nombre de points d'appuis.
- Il existe dans le pays un ras le bol général qui ne demande qu'à s'exprimer.
Salariés sur-exploités, chômeurs stigmatisés, jeunes sans avenir, pauvreté et précarité généralisées.
Cette situation ne peut plus durer, surtout quand on sait que les patrons (les vrais ! pas l'artisan boulanger !) réalisent des profits qui dépassent toutes les bornes.
Une mobilisation contre la loi El Khomry peut donc réunir la majorité des salariés. Les premiers sondages font état de 60% à 70% contre la loi El Khomry.
- Les moyens de communications modernes peuvent accélérer la mobilisation en faveur de la grève générale.
Le web est un outil inestimable, on le voit bien chez les étudiants qui s'organisent sur des réseaux sociaux. Ou encore avec la pétition sur internet qui a déjà dépassé le million de signatures.
Et en plus, aujourd’hui chaque salarié dispose d'un portable.
La coordination d'un mouvement national est donc techniquement possible, même sans une grande centralisation.
- Enfin les grandes manifestations à venir seront l'occasion de se rencontrer et de s'organiser pour tous ceux qui veulent aller plus que le Bastille-Nation sans avenir.
Et surtout la possibilité de convaincre ceux qui hésitent encore !
L'idée de la grève générale est déjà là. Il ne manque plus que l'étincelle.
6 - Mon pronostic.
La prévision est difficile surtout lorsqu'elle concerne l'avenir. (Pierre Dac)
Il est évident que l'idée de la grève générale sera combattue avec férocité par tout ce que notre pays compte de notables : politiciens professionnels, syndicalistes de toutes tendances, économistes libéraux, journalistes ... et j'en passe.
Il suffit de lire les titres de quelques journaux récents pour se rendre compte que la propagande libérale fonctionne déjà à plein rendement.
Nous serons aussi combattus sans pitié par un gouvernement aux ordres du MEDEF.
Et nous sommes toujours sous le régime de l'état d'urgence. Ce qui autorise toutes les répressions, toutes les manipulations, toutes les provocations policières.
L'histoire moderne recense nombre d'attentats meurtriers survenus miraculeusement pour conforter des régimes menacés.
Autant dire que préparer une grève générale c'est s'engager sur un chemin très dangereux.
Qui demandera l'unité des salariés, de la prudence et de la responsabilité.
Mais avons nous un autre choix ?
Sauf à accepter de revenir au 19ème siècle.
Le Code du Travail nous protège !
Protégeons le Code du Travail !
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