Les masques. Une mauvaise fable française
Fin janvier 2020, alors que les autorités chinoises officialisaient leur 1 000 décès en raison de la COVID-19, en France, AGNES BUZYN, ministre de la santé, de surcroît médecin dans le civil, déclarait avec assurance aux français que le masque était « totalement inutile ». En clair, elle nous mentait. Certes, fin janvier, aucun cas de la maladie n’est encore recensé en France. Le port du masque "par la population non-malade afin d'éviter d'attraper la maladie n'est pas recommandé", et "son efficacité n'est pas démontrée", affirme de son côté, le ministère de la santé sur son site internet.
La tension va monter d’un cran durant le mois de février où les professionnels de santé, hospitaliers, libéraux, pharmaciens, commencent à constater et affirmer qu’ils sont en rupture de stock de ces fameux masques « inutiles ». La réalité, c’est que l’état est en rupture de stock même s’il affirme qu’il maîtrise la situation. Il maîtrise tellement la situation que notre premier de cordée à la pensée si complexe décide de réquisitionner tous les stocks de masques pour les réserver aux personnels soignants et aux malades. Pour tous les autres français, c’est débrouillez-vous, avec ou sans masque protecteur. "Nous avons assez de masques aujourd'hui pour permettre aux soignants d'être armés face à la maladie et de soigner les malades", assure le 17 mars, le nouveau ministre de la Santé, OLIVIER VERAN. Le surlendemain, il en rajoute une couche, si j’ose dire, en affirmant « qu’une personne qui marche dans la rue pour aller faire ses courses n'a pas besoin de porter un masque, parce que le virus se transmet essentiellement par les mains".
Le 2 avril, seulement deux semaines après le début de la « séquestration des français à leur domicile », l’académie de médecine, par la voix de son président, JEAN FRANCOIS MATTEI, ex-ministre de la santé en charge de l’épisode caniculaire de l’été 2003, recommande de rendre le port du masque dit « alternatif » obligatoire pour tous. Dès le lendemain, JEROME SALOMON, directeur général de la santé et croquemort vespéral en chef, manque de s’étrangler en validant les recommandations de l’académie de médecine alors que le 4 mars, il assurait sur BFMTV que « les masques n’ont aucun intérêt pour le grand public ».
Au début de mois d’avril, tous les épidémiologistes sérieux et professionnels nous martèlent que le vecteur de transmission du virus se fait principalement par jets de postillons aux alentours de soi. Alors qu’en Asie du sud-est et en Chine, le port du masque est obligatoire même s’il relève aussi de la culture des populations asiatiques de le porter, le gouvernement français se contente de s’en remettre aux consignes de l’OMS sauf dans les transports collectifs où le port du masque devient impératif dès le 11 mai. Quelles sont-elles ces consignes ? Le 6 avril (5 mois après le début de l’épidémie en Chine), dans son rapport mensuel, l’OMS ne recommandait pas le port du masque pour le grand public tout en laissant le soin aux dirigeants de décider selon la situation épidémique de chaque pays. Mi-mai, il faut rappeler que notre pays n’a toujours pas reconstituer de stock de masques en nombre suffisant pour permettre à tout un chacun d’en acquérir et d’en porter s’il le souhaite. Ça arrange bien les affaires gouvernementales françaises de faire le suivisme des avis de l’OMS même si l’on peut à nouveau acheter des masques en pharmacie. Ce n’est que le 5 juin que l’OMS modifie sa doctrine et en vient à encourager le port généralisé des masques grand public dans les espaces clos, plus particulièrement. Elle laisse bien entendu le soin aux gouvernements de s’organiser comme bon leur semble. Toujours en retard d’un train, OLIVIER VERAN n’aura rendu obligatoire le port du masque dans les lieux clos que récemment, le 20 juillet précisément.
Une nouvelle étape semble envisagée : le port des masques pour tous à l’air libre. Une bonne gestion de la peur appelle nos gouvernants et leurs obligés, experts de tout poil, médecins des plateaux TV, etc… à des contorsions en matière de communication. Notre ministre girouette, OLIVIER VERAN vient d’affirmer ce 29 juillet que "Si vous êtes dans une rue où il y a plusieurs personnes qui vont se balader et vous n'êtes pas sûr de pouvoir garder la distance, je le recommande". Ni une, ni deux, il annonce aussitôt le 31 juillet que les préfets pourront décider et organiser géographiquement l’obligation du port du masque à l’extérieur.
Certains édiles devancent même les décisions des préfets comme à Nice, Bayonne ou Tours. Aux Sables d’Olonne, le maire n’a rien trouvé de mieux que d’interdire l’accès aux plages de la ville à certaines heures de la journée en raison du rétrécissement de la plage à marée montante. Mais si vous exploitez une concession de plage privée avec mise à disposition de matelas payants, vous continuez à être autorisé à accueillir les estivants. Que font les vacanciers ? Ils vont s’entasser sur d’autres plages, à quelques kilomètres des Sables d’Olonne. À Orléans, seuls des promeneurs masqués entre 21h et 6h du matin peuvent fouler les pavés de leur centre-ville ! Du grand n’importe quoi.
Alors qu’une très grande majorité d’épidémiologistes insistent aujourd’hui pour affirmer que le port du masque à l’air libre est d’une efficacité quasiment nulle tandis que tous les clusters répertoriés se multiplient exclusivement dans les lieux clos, les politiques ne l’entendent pas de cette oreille et appliquent le principe de l’extrême précaution pour ne pas dire parfois de l’extrême bêtise comme aux Sables d’Olonne ou à Orléans. Ils ne veulent surtout pas que l’on vienne un jour leur reprocher de ne pas avoir protéger la population. Et, le propos tient en une seule phrase. « Mes enfants », pardon, mes administrés, en portant le masque en toute circonstance, vous n’attraperez pas le virus et vous ne risquerez pas de mourir. Vous serez sauvés ».
C’est bien évidemment faux mais à jouer sur les peurs… Pour mémoire, en juillet 2020, les hôpitaux français ont eu à déplorer 10 à 20 décès par jour en raison de la COVID-19. En avril, c’était plus de 500 morts par jour (hors EPAHD).
À chaque jour suffit sa peine. Que vont-ils nous inventer et donc nous imposer pour la rentrée scolaire de nos enfants dans un mois ? Le port d’une sur blouse ? D’une charlotte ? les deux ? Des cours en plein air plutôt qu’en espace clos ?
La suite au prochain épisode.
Bertrand RENAULT – 3 août 2020.
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