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Accueil du site > Tribune Libre > Les feuilles mortes craquent sous nos pas

Les feuilles mortes craquent sous nos pas

 

La nature est analogique.

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La nature est comme une montre à aiguilles qui indique l’heure mais avec une marge d’incertitude qui laisse du temps pour changer et se réveiller, du temps pour vivre, simplement pour vivre.

Ses constantes comme Pi ou Phi sont rigoureusement définies mais leur valeur exprimée dans le langage des hommes est un nombre dont les chiffres après la virgule sont infinis, c’est cette liberté prise par la nature qui lui permet de se manifester dans une suite innombrable et inépuisable de possibilités.

Ce qui nous enferme est nos choix, nous pensons être libre par la possibilité de choisir quand la décision d’un choix nous engage dans un terminus et élève les murs de notre prison.

Les hommes ont conçu la prison et les roses, un prisonnier est-il plus libre assis près de la porte de sa cellule ou debout sous la lucarne ? Il y a des prisons avec des roses.

Les hommes ont inventé la quantité qui obéit à des règles, on n’additionne pas des cœurs et des chagrins, ils ont donné un nom à chaque chose et divisent le temps, l’espace, l’énergie en petits paquets insécables, comme dans un autre temps, ils ont imaginé l’atome comme étant la plus petite quantité de matière possible, et la nature à chaque fois est prise d’un fou rire devant nos temples, nos sapins de Noël et nos pyramides de savoirs.

La peur des hommes leur a fait imaginer un monde numérique où toutes les activités doivent être encadrées par des normes, et maintenant toute déviance normative est jugée par des hommes qui on fait des études pour devenir des juges, peu importe leur sagesse, ils connaissent la loi et commandent d’autres hommes pour la faire respecter, leur parole est incontestable, leur autorité drapée dans une robe de magistrat se lit à la commissure de leurs lèvres et à la fixité de leur regard.

 

Le poète de l’inexprimable est remplacé par l’arpenteur et son mètre laser, mais il y aura toujours des fous et des enfants pour s’extasier que les feuilles mortes puissent craquer sous nos pas.

 


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21 réactions à cet article    


  • Adèle Coupechoux 14 août 2021 09:58

    Joli...

    Vive la vie !


    • amiaplacidus amiaplacidus 14 août 2021 17:33

      @Adèle Coupechoux

      Je viens de lire un aphorisme d’Alphonse Allais :

      La vie, c’est un pont entre le néant d’avant et le néant d’après.


    • Adèle Coupechoux 14 août 2021 18:23

      @amiaplacidus

      « L’être et le néant », en somme avec le concept de liberté...


    • cevennevive cevennevive 14 août 2021 10:23

      Bonjour Jean,

      Les « docteurs de la loi », les juges, les politiciens ignares ont remplacé aujourd’hui les curés d’hier. Ceux qui prétendaient régler notre vie selon leurs principes.

      Mais la nature ne s’achète pas. Nous en faisons partie et c’est notre mère à tous.

      Beau texte et bonne journée !


      • Aimable 14 août 2021 12:15

        @cevennevive
        Vous rêvez, l’homme s’en est emparé sans même lui demander son avis et c’est lui qui la vend , un peu comme un maquereau .


      • Jean Keim Jean Keim 14 août 2021 13:41

        @cevennevive

        Merci.


      • alinea alinea 14 août 2021 11:07

        Je ne crois pas que ce soit la peur qui leur ait fait inventer la technologie ; j’y vois plutôt une grande admiration mêlée d’un grand étonnement devant ce qu’ils nomment leur intelligence, et qui n’est que leur faculté à l’abstraction, aux calculs, puis à leur retour dans la matière. Mais ceci ne concerne qu’eux, je veux dire pas ouvert sur le monde, parce qu’ils utilisent leurs trouvailles dans l’étroitesse de leur intelligence justement ; même pas leur peu de contact avec ce qu’ils sont, émotions, psyché,etc.

        Donc ils donnent utilité à leurs choses dans la limite, oui, de leur peur, de leur volonté de maîtrise qu’ils croient pouvoir juguler leur peur.

        Ils font tellement peu attention à leur humanité, et aux autres humains, qu’ils ne savent pas que la peur ça se brave, ça se construit aussi avant ! Alors ils pensent que la machine humaine est comme ça : abstraction et volonté de maîtrise du monde avec tout ce qu’ils appellent obscurantisme dedans !

        Même les petites choses de citadins : marcher pieds nus dans l’herbe et sa rosée le matin en retroussant la jupe et en étant belle, enlacer un arbre parce qu’on a dit que cela ressourçait... ils ne le font pas ! alors mettre

        en musique les feuilles mortes, ça ne peut pas leur arriver !


        • Clocel Clocel 14 août 2021 12:48

          @alinea

          Just, greenleeves ! smiley Bon week-end !


        • alinea alinea 14 août 2021 13:41

          @Clocel
          Qu’est-ce que vous avez tous avec Jordi Savall en ce moment.. il est mort ?smiley !!


        • Jean Keim Jean Keim 14 août 2021 15:33

          @alinea

          La peur n’a pas créé la technologie, mais la peur et plus précisément un palliatif à la peur de mourir a créé le monde numérique, seul le numérique donne l’illusion de la maîtrise, si on compare la recherche d’un passage sur une k7 et sur un disque laser, y a pas photo, le num c’est ‘’grave’’.

          Le robot de SF maîtrise son environnement, il est quasiment immortel mais... il n’est pas vivant.


        • alinea alinea 14 août 2021 16:16

          Je ne dis pas que la maîtrise ne s’affine pas, entre l’arbalète et le drone, il n’y a pas photo !! Mais je pense, et je ne dis pas que j’ai raison, que ce n’est pas la peur qui fait chercher, mais l’excitation de la maîtrise, utilisée après, forcément avec les pauvres outils en leur possession.

          Ce qu’il ne prennent pas en considération, c’est leur aliénation à la source d’énergie ! C’est ce qui nous sauvera je pense.

          Mais bien raccord avec vous sur l’évidente et nécessaire adéquation au monde, aussi habituel soit-il, surtout !

          Le sage connaît le monde sans sortir de chez lui ; le touriste ne se connaît même pas hors de chez lui.

          C’est la même illusion.


        • Jean Keim Jean Keim 14 août 2021 18:10

          @alinea

          L’ignorant ne sait pas, le sage non plus mais il le sait.


        • Jean Keim Jean Keim 14 août 2021 18:49

          La peur naît dans la pensée, je ne peux pas avoir peur de qq. chose que je ne connais pas, aussi tout naturellement la pensée invente des parades, comme la maîtrise de soi, ou encore un cadre de vie où tout est sous contrôle.


        • alinea alinea 14 août 2021 21:42

          @Jean Keim
          Je ne sais pas si la peur naît dans la pensée, la peur est première chez tous les animaux comme vigilance réflexe face au danger. Mais c’est vrai que l’Homme pervertit tout, le pauvre ..et il faut toute une vie, et c’est pas assez, pour dénouer les nœuds, resserrer les fils effilochés de notre nature !


        • Jean Keim Jean Keim 15 août 2021 07:58

          @alinea

          Ils semblerait que les petits des animaux et des humains se côtoient sans problème ; un tout jeune enfant, un lapereau, un louveteau joueront ensemble, la peur (du prédateur, des dents, des griffes...) viendrait plus tard, par l’apprentissage et l’éducation, si ce que je dis est recevable alors la mémoire et donc une forme de pensée jouent donc un rôle certain, la peur n’est pas innée mais elle est sans conteste une émotion puissante qui influence une existence, toute parade imaginée contre elle trouve sa source dans la pensée qui se réfère à un savoir.

          La cause première de nos avatars est la noèse.


        • alinea alinea 15 août 2021 10:17

          @Jean Keim
          Je possède la noèsis, je connaissais le noème pas pas la noèse !! L’acte de penser".
          Je pense que pour la peur vitale et instinctive, ce n’est pas la pensée, mais la conscience ; c’est une réception qui provoque une réaction, plutôt qu’un acte... Mais je ne me battrais pas pour défendre ceci !! smiley


        • Jean Keim Jean Keim 15 août 2021 11:54

          @alinea

          Alors une dernière question : de quoi est faite la conscience ?


        • alinea alinea 15 août 2021 17:18

          @Jean Keim
          L’anima.
          Vous voulez on ne peut pas la disséquer et nommer chaque parcelle perceptible comme on fait du corps ? Donc on ne sait pas de quoi elle est faite ?
          C’est exactement ça !


        • Jean Keim Jean Keim 15 août 2021 18:37

          @alinea

          Je vous cite :

          << L’anima.

          Vous voulez on ne peut pas la disséquer et nommer chaque parcelle perceptible comme on fait du corps ? Donc on ne sait pas de quoi elle est faite ? C’est exactement ça ! >>

          L’anima pour le souffle ou l’âme, c’est pratique mais ne fait que remplacer un terme par un autre.

          Si on ne connaît rien de la conscience, alors comment lui attribuer qq. chose de particulier ?

          Il est perceptible qu’il y a un mode de penser propre à chaque être humain car chacun a un vécu différent, et il s’agit, alimenté par nos savoirs, d’un processus – la pensée – qui est commun à l’ensemble de notre espèce, et probablement à d’autres espèces.

          La conscience, plus ou moins consciente, est un instantané de ce processus qui s’actualise par des pensées qui s’enchaînent au gré des événements d’une vie et qui viennent stimuler ce processus.

          Le contenu est l’ego, qui avec sa ruse suprême, pour perdurer, a imaginé un contenant c’est-à-dire le penseur.


        • Jean Keim Jean Keim 15 août 2021 18:41

          Noèse : Acte par lequel la pensée porte sur un objet, le noème.


        • alinea alinea 15 août 2021 22:08

          @Jean Keim
          Je suis allée voir : l’acte de penser disent-ils !
          On nomme, c’est ce qu’on appelle savoir ; pourquoi tout nommer ? Et pourquoi avoir peur de l’innommable ? La noèsis s’en passe !!

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