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Accueil du site > Tribune Libre > Lénine, le porte-drapeau des opprimés et des exploités

Lénine, le porte-drapeau des opprimés et des exploités

« Sa volonté était uniquement inébranlablement tendue, comme une force irrésistible de la nature, vers un seul but : la Révolution ». Clara Zetkin.

 

Le 21 janvier 1924, Lénine, le grand Lénine a cessé de vivre à l'âge de cinquante quatre ans après une lente agonie. Si la vie lui avait accordé quelques années de plus, le sort de la Révolution d'octobre aurait été probablement très différent. En cette sombre période et de débandade idéologique, il est utile, voire nécessaire de rappeler quelques idées d'un homme qui a, qu'on le veuille ou non, profondément marqué l'histoire contemporaine. Parler de Lénine, c'est en quelque sorte lui redonner la parole, citer ses écrits et souligner son rôle décisif dans la glorieuse Révolution d'octobre 1917.

La révolution que la bourgeoisie hait de toute ses forces, Lénine lui a consacré et sacrifié toute sa vie. Seule la révolution socialiste mondiale peut sauver l'humanité du capitalisme et de ses ravages qui deviennent aujourd'hui de plus en plus évidents et de plus en plus insupportables. Pour faire triompher la révolution, Lénine s'appuyait sur la doctrine de Marx et d'Engels, inconciliable avec le charlatanisme et la superstition. C'est lui qui disait « sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire » (1), Lénine a déclaré une guerre implacable à la société de classe, à l'esclavage salarié, à l’État bourgeois, à la soumission de la femme à l'homme, au chauvinisme national, à toute forme d'opportunisme, à l'oppression, bref à toutes les conditions économiques, sociales et politiques qui méprisent et avilissent les hommes.

Pour Lénine, la marche en avant vers le socialisme ne peut résulter d’une quelconque perfection de la démocratie bourgeoise, de la conciliation des classes etc. Seule une révolution est en mesure de mettre un terme à la résistance de la minorité d’exploiteurs, et d’enfanter une nouvelle société. « Les hommes, disait Lénine, ont toujours été et seront toujours en politique les dupes naïves des autres et d'eux-mêmes, tant qu'ils n'auront pas appris, derrière les phrases, les déclarations et les promesses morales, religieuses, politiques et sociales, à discerner les intérêts de telles ou telles classes. Les partisans des réformes et améliorations seront dupés par les défenseurs du vieil ordre de choses, aussi longtemps qu'ils n'auront pas compris que toute vieille institution, si barbare et pourrie qu'elle paraisse, est soutenue par les forces de telles ou telles classes dominantes. Et pour briser la résistance de ces classes, il n'y a qu'un moyen : trouver dans la société même qui nous entoure, puis éduquer et organiser pour la lutte, les forces qui peuvent - et doivent de par leur situation sociale - devenir la force capable de balayer le vieux et de créer le nouveau » (2).

Lénine s'est battu inlassablement avec toute son énergie et sur tous les fronts pour rendre possible la Révolution socialiste tant rêvée et espérée par tous les opprimés et par tous les exploités du monde.Toutes ses forces, toutes ses actions pratiques, tout son travail théorique et toutes ses tactiques tendaient vers la même stratégie, l'émancipation des travailleurs, vers la révolution non seulement en Russie mais à l'échelle planétaire.

Mais aujourd'hui pour tous les bourgeois du monde, petits et grands, Lénine est un monstre, un démon, un dictateur responsable de tous les crimes et de toutes les horreurs possibles et imaginables. On ne lui pardonnera jamais d'avoir appelé les ouvriers, les paysans pauvres et les soldats à se dresser, les armes à la main, contre la société bourgeoise. « Malheur au génie qui s’oppose fièrement à la société bourgeoise et qui forge les armes qui lui donneront le coup de grâce. A un tel génie, la société bourgeoise réserve des supplices et des tortures qui peuvent paraître moins barbares que ne l’étaient le chevalet de l’Antiquité et le bûcher du Moyen Age, mais qui au fond n’en sont que plus cruels » disait Franz Mehring parlant d'un autre génie, Karl Marx (3). De son vivant déjà, Lénine était haï, détesté, calomnié et persécuté par les classes possédantes et par tous les opportunistes du mouvement ouvrier. On a même tenté de l'assassiner à coups de revolver. Les balles qui l'ont touché ont certainement contribué à abréger sa vie. Cet attentat sur la personne de Lénine montre à l'évidence la haine viscérale que lui vouent les ennemis de la classe ouvrière. Rien de plus normal dans une société fondée sur la lutte des classes ! « Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d'oppresseurs les récompensent par d'incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies » disait Lénine (4).

JPEG Près d'un siècle après sa mort, les idées de Lénine font toujours peur à tous les défenseurs de l'ordre établi. Car Lénine s'est attaqué aux fondements même des pouvoirs de cette minorité d'exploiteurs qui n'hésite et qui ne recule devant rien pour perpétuer ses privilèges. Lénine a démontré que sans le renversement du capitalisme par une révolution socialiste, point de salut pour tous les travailleurs et pour tous les opprimés. Le véritable crime de Lénine c'est d'avoir remplacé la Révolution bourgeoise de février 1917 par la Révolution socialiste d'octobre. Ce crime là, la bourgeoisie ne lui pardonnera jamais. « Lénine doit naturellement apparaître comme Attila venu détruire la Rome du bien-être et du confort bourgeois, basé sur l'esclavage, le sang et le pillage. Mais de même la Rome antique a mérité sa perte, de même les crimes du monde contemporain justifient la nécessité de sa destruction » disait Maxime Gorki (5).

Lénine était aimé et admiré par les ouvriers et les paysans pauvres. Il savait leur expliquer des choses profondes avec des mots simples. John Reed le décrivait ainsi : « Peu fait, physiquement, pour être l'idole de la foule, il fut aimé et vénéré comme peu de chefs au cours de l'histoire. Un étrange chef populaire, chef par la seule puissance de l'esprit. Sans brillant, sans humour, intransigeant et détaché, sans aucune particularité pittoresque, mais ayant le pouvoir d'expliquer des idées profondes en termes simples, d'analyser concrètement des situations et possédant la plus grande audace intellectuelle » (6).

Il ne s'agit pas ici de verser dans le culte de la personnalité ou de l'idolâtrie. Lénine lui-même combattait fermement ce genre de futilités. Ce sont les masses qui font l'histoire et non « les grands hommes ». « Il n'est pas de sauveurs suprêmes » disait Eugène Pottier dans l'Internationale. Mais pour faire la révolution, les masses ont besoin de chefs de la trempe de Lénine et des intellectuels révolutionnaires : « les ouvriers ne pouvaient pas avoir encore la conscience social-démocrate. Celle-ci ne pouvait leur venir que du dehors. L'histoire de tous les pays atteste que, par ses seules forces, la classe ouvrière ne peut arriver qu'à la conscience trade-unioniste, c'est-à-dire à la conviction qu'il faut s'unir en syndicats, mener la lutte contre le patronat, réclamer du gouvernement telles ou telles lois nécessaires aux ouvriers, etc. Quant à la doctrine socialiste, elle est née des théories philosophiques, historiques, économiques élaborées par les représentants instruits des classes possédantes, par les intellectuels. Les fondateurs du socialisme scientifique contemporain, Marx et Engels, étaient eux-mêmes, par leur situation sociale, des intellectuels bourgeois. De même en Russie, la doctrine théorique de la social-démocratie surgit d'une façon tout à fait indépendante de la croissance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut le résultat naturel, inéluctable du développement de la pensée chez les intellectuels révolutionnaires socialistes » (7).

Sans Lénine, la Révolution d'octobre 1917 n'aurait probablement jamais triomphé. La révolution était le produit des rapports sociaux de la Russie de l'époque. Mais Lénine agissait dans le cadre des conditions sociales et politiques particulières. La Première Guerre mondiale et la Révolution de février étaient des occasions, des opportunités à ne pas manquer pour renverser le Gouvernement provisoire et donner ainsi le pouvoir aux ouvriers et aux paysans pauvres.

En 1915, un an seulement après le déclenchement de cette terrible guerre impérialiste, Lénine appelait déjà à la transformer en guerre civile : « Le caractère réactionnaire de cette guerre, le mensonge éhonté de la bourgeoisie de tous les pays, qui dissimule ses visées de brigandage sous le manteau de l'idéologie “ nationale ”, suscitent nécessairement, dans la situation révolutionnaire qui existe objectivement, des tendances révolutionnaires au sein des masses. Notre devoir est d'aider à prendre conscience de ces tendances, de les approfondir et de leur donner corps. Seul le mot d'ordre de la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile exprime correctement cette tâche, et toute lutte de classe conséquente pendant la guerre, toute tactique sérieusement appliquée d'“ actions de masse ” y mène inévitablement » (8).

Lénine expliquait à qui veut l'entendre qu'il ne s'agit nullement d'une simple opposition à la guerre, mais de renverser tous les gouvernements en guerre à commencer par celui de la Russie.

Mais son propre parti n'était pas prêt à cette tâche c'est-à-dire mener la révolution bourgeoise déclenchée en février jusqu'à son terme. La plupart des dirigeants bolcheviks, avant le retour de Lénine de l'exil en avril 1917, étaient prêts à travailler avec le Gouvernement provisoire de Kérenski composé de bourgeois et de propriétaires terriens.

Dans ses célèbres « thèses d'avril », Lénine exige des Bolcheviks de se préparer à l'insurrection et à la prise du pouvoir : « Ce qu'il y a d'original dans la situation actuelle en Russie, c'est la transition de la première étape de la révolution, qui a donné le pouvoir à la bourgeoisie, à sa deuxième étape, qui doit donner le pouvoir au prolétariat et aux couches pauvres de la paysannerie » (9).

Les thèses de Lénine ont été accueillies avec beaucoup d'hostilité :« Même ses camarades de parti, les bolcheviks ahuris, se détournèrent alors de lui » écrivait Trotsky dans « Histoire de la révolution russe ». Lénine se trouva alors seul avec ses idées révolutionnaires. Mais en même temps, il savait qu'il pouvait compter sur les ouvriers, les paysans pauvres, la base du parti et sur les soldats qui désertaient massivement le front. Lénine disait que « ce pays d'ouvriers et de paysans indigents était mille fois plus à gauche que les Tchernov et les Tsérételli et cent fois plus à gauche que nous autres, bolcheviks » (10) . Les masses opprimées savent que les puissants ne renoncent jamais à leurs privilèges, qu’ils n’accordent jamais rien par générosité ou grandeur d’âme et qu’ils ne reculent devant rien pour sauver leurs intérêts et perpétuer leur système. Elles ont compris, comme Lénine, que le moment était venu pour s'emparer du pouvoir les armes à la main.

Mais la direction du parti continue à tergiverser. Lénine devient de plus en plus impatient « Les bolchéviks doivent prendre le pouvoir sur le champ disait-il dans une lettre au comité central. (…) Temporiser est un crime. Attendre le Congrès des Soviets, c'est faire preuve d'un formalisme puéril et déshonorant ; c'est trahir la révolution » (11).

Le 24-25 octobre (6-7 novembre) 1917, les ouvriers, les paysans et les soldats russes s'emparent du pouvoir, un pouvoir qui les asservissait, qui les opprimait.

En ces premiers moments historiques, « quelque chose s’était brusquement éveillé en tous ces hommes écrivait John Reed. L’un parlait de la révolution mondiale en marche, un autre de l’ère nouvelle de fraternité, où tous les peuples ne seront plus qu’une grande famille (…) Mus par une commune impulsion, nous nous trouvâmes soudain tous debout, joignant des voix dans l’unisson et le lent crescendo de l’Internationale. Le chant roulait puissamment à travers la salle, ébranlant les fenêtres et les portes et allant se perdre dans le calme du ciel ».(12).

La Révolution d'octobre 1917 a renversé l'ordre ancien et ouvert les perspectives pour une nouvelle forme supérieure de vie. « La seule raison du succès des bolcheviks, c’est qu’ils réalisaient les vastes et élémentaires aspirations des couches les plus profondes du peuple, les appelant à l’ œuvre de destruction du passé et coopérant avec elles pour édifier sur ses ruines encore fumantes un monde nouveau » (13). Après la glorieuse Commune de Paris, les masses opprimées guidées par Lénine et les bolcheviks s’emparent à nouveau du pouvoir et entrent dans l’Histoire.

Mais on ne peut parler de Lénine sans évoquer sa compagne Nadejda Kroupskaïa. Comme disait Clara Zetkin « Il est impossible de parler de lui sans penser à elle. Elle était la main droite de Lénine, son meilleur secrétaire, sa compagne dévouée, la meilleure interprète de ses idées » (14).

Son dévouement a beaucoup aidé Lénine à supporter la clandestinité et la vie pénible des révolutionnaires partout traqués par la police du Tsar. Rappelons que Lénine et Nadejda Kroupskaïa ont passé plus de quinze ans dans l'immigration changeant sans cesse de pays, de villes et de logements. Kroupskaïa a probablement souffert plus que Lénine des affres de l'exil. Elle menait de front plusieurs combats et plusieurs tâches. En plus de ses travaux scientifiques dans le domaine de la pédagogie qui embrassent tous les domaines de la politique éducative (15), elle consacrait une grande partie de son temps à la diffusion des brochures et documents du parti, combattait les ennemis de Lénine, engageait des luttes pour la cause des femmes etc. mais si « la vie n'était pas gaie » en exil, le retour du couple en Russie en avril 1917 était triomphal : « Les masses, ouvriers, soldats, matelots, s'étaient portées au-devant de leur chef. Tout autour de nous, c'était une mer humaine qui bouillonnait. Qui n'a pas vu la révolution ne peut s'en imaginer la beauté majestueuse, triomphale » disait Nadejda Kroupskaïa dans « Souvenirs sur Lénine » (16).

Au crépuscule de sa vie, malade, affaibli et éloigné du pouvoir, Lénine pouvait encore et toujours compter sur sa plus fidèle camarade, Nadejda. C'est dire le rôle joué par cette femme discrète dans la vie de Lénine et partant dans la révolution d'octobre.

Le 21 janvier 1924, Lénine a cessé de vivre à l'âge de cinquante quatre ans. Si la vie lui avait accordé quelques années de plus, le sort de la Révolution d'octobre aurait été probablement très différent. En tout cas, ses ennemis se sont empressés, contre la volonté de sa veuve, d'embaumer son corps afin de consolider leur propre pouvoir et pour mieux enterrer ses idées révolutionnaires.

Parlant des chefs des classes opprimées en lutte, Lénine disait « Après leur mort, on essaie d'en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d'entourer leur nom d'une certaine auréole afin de "consoler" les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu , on l'avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire »(17).

Après l'adieu officiel à Lénine, Nadejda Kroupskaïa prononça ces paroles : « Camarades, ouvriers et ouvrières, paysans et paysannes. Ne laissez pas votre peine se transformer en adoration extérieure de la personnalité de Vladimir Ilitch. Ne construisez pas de palais ou de monuments à son nom. A toutes ces choses, il accorda peu d'importance au cours de sa vie. Ça lui était même pénible.(...) Si vous voulez honorer la mémoire de Vladimir Ilitch, construisez des crèches, des jardins d'enfants, des maisons, des écoles, des hôpitaux, et mieux encore vivez en accord avec ses préceptes » (18). Son avertissement n'a pas été entendu.

 

Mohamed Belaali

 

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(1) Lénine, « Que faire », Éditions du progrès, page 46.

(2) Lénine « Sur Marx et Engels » Éditions de Pékin, page 65.

(3) Franz Mehring « Karl Marx, histoire de sa vie », Bartillat, page 261.

(4) Lénine « L'Etat et la révolution » : https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/08/er1.htm

(5) Maxime Gorki dans V I Lénine : http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k1478992/f1.image

(page 13).

(6) John Reed, « Les dix jours qui ébranlèrent le monde », Editions Tribord, 2010, page 220 .

(7) Lénine, « Que faire ? » op cit, page 56.

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1902/02/19020200g.htm

(8) https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150800b.htm

(9) https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170407.htm

(10) https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1924/04/lt1924042100c.htm

(11) https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/10/vil19171001b.htm

(12) John Reed, « Dix jours qui ébranlèrent le monde ». Op cit. pages 228 et 229.

(13) John Reed, op. cit.

(14) Clara Zetkin, « Souvenirs sur Lénine » : https://www.marxists.org/francais/zetkin/works/1924/01/zetkin_19240100.htm

(15) http://www.ibe.unesco.org/sites/default/files/kroupskf.pdf

(16) Nadejda Kroupskaïa, « Souvenirs sur Lénine » : https://www.marxists.org/francais/kroupskaia/works/1924/00/emigration.htm

(17) Lénine, « L’État et la révolution », op.cit.

(18) Cité dans Tariq Ali, « Les dilemmes de Lénine », Sabine Wespieser éditeur, 2017, page 459.


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24 réactions à cet article    


  • Brutus paparazzo 21 janvier 2023 10:53

    « Si la vie lui avait accordé quelques années de plus, le sort de la Révolution d’octobre aurait été probablement très différent. »

    Comme disaient les Spartiates dans leur célèbre formule laconique  : « Si... »

    C’était déjà le problème que Pascal énonçait pour le nez de Cléopâtre qui, s’il avait été plus court, etc.


    • chapoutier 21 janvier 2023 11:15

      @paparazzo
      Lénine à modifié le cours de l’histoire à lui seul, 100 ans après sa mort il est encore vivant dans la mémoire de nombreux russes.
      Belaali à 1000 fois raison d’écrire que la haine de la grande bourgeoisie pour Lénine est toujours la même ( je cite approximativement ) .


    • Brutus paparazzo 21 janvier 2023 17:12

      @chapoutier

      je ne dis pas le contraire, même si je pense qu’il n’y a pas d’homme providentiel, mais des situations historiques, des rapports de forces, des stratégies et du courage
      OK, Lénine avait du courage, il était un bon stratège et s’est trouvé au bon endroit au bon moment dans une situation propice à l’action qu’i a organisée
      mon propos n’était pas de minimiser sa contribution

      le sens de mon commentaire consistait simplement à signaler qu’il ne sert à rien de faire des plans sur la comète en imaginant ce qui aurait pu se passer si le battement d’ailes d’un papillon au Brésil n’avait pas provoqué une tornade au Texas ? », si Ravaillac n’avait pas tué Henri IV ou si l’archiduc austro-hongrois n’avait pas été assassiné à Sarajevo. Il ne faut pas prendre les circonstances pour les phénomènes eux-mêmes.


    • chapoutier 21 janvier 2023 17:20

      @paparazzo

      « même si je pense qu’il n’y a pas d’homme providentiel ….

      ...s’est trouvé au bon endroit au bon moment dans une situation propice à l’action qu’il a organisée »


      je suis d’accord avec vous, MAIS personne d’autre dans le siècle n’aurait réussi ce que Lénine à réussi à faire. C’était une personne hors du commun, c’est cela que je voulais préciser.


      LENINE REVIENT


    • Brutus paparazzo 21 janvier 2023 17:27

      @chapoutier

      Lénine lui-même n’aurait certainement pas apprécié le caractère de culte sacré fabriqué autour de son souvenir, et en particulier la construction du mausolée de la Place Rouge que j’ai connu dans les années 70. Ce culte fonctionnait comme celui de Che Guevara à Cuba dont le mausolée (que j’ai visité en 2002) « fonctionne » toujours comme la Kaaba à la Mecque : des processions se rendent en pèlerinage sur un lieu saint pour vénérer une idole.
      Les hommes, aussi grands qu’ils soient ne sont que des hommes, pas des dieux.


    • chapoutier 21 janvier 2023 17:39

      @paparazzo
      Lénine lui-même n’aurait certainement pas apprécié le caractère de culte sacré fabriqué autour de son souvenir

      je souscris entièrement à vos propos mais ce n’est pas lui vouer un quelconque culte que de constater qu’il était unique en son genre Trotsky lui même a expliqué que aucun autre dirigeant du parti bolchévique n’aurait été en mesure de voir et de décider comme Lenine.
      et pourtant il y avait de grandes figures du socialisme au CC de PB
      bon il y avait Staline, c’est une autre histoire


    • CN46400 CN46400 22 janvier 2023 08:36

      @paparazzo
       Le mérite de Lénine, selon moi, est d’avoir compris avant tout le monde, dès le reflux des spartakistes en Allemagne, que la révolution ne pourrait survivre, dans ce pays arrièré, que par l’industrialisation légère aussi bien que lourde. Et donc qu’un accord avec les capitalistes US et Allemands serait nécessaire. Ce fût la NEP en 20-21, jamais complètement, acceptée par les jeunes bolchevics, qui peuplaient l’avant garde du parti, marxistes sommaires, sur lesquels Staline allait asseoir son pouvoir après 24 et 27 (abandon de la NEP), priorité à l’industrie lourde quasiment jusqu’en 91.
       Pendant ce temps Deng Xiao Ping, en 80, soixante année plus tard, reprenait avec les résultats que l’on connaît, la politique de Lénine.
       Le socialisme ne peut s’imposer définitivement que lorsque le capitalisme est arrivé au « bout du rouleau » !
      (Sources ; OCs T27,32,35,36,42,45)


    • Gégène Gégène 21 janvier 2023 11:02

      Merci à l’auteur !


      • JPCiron JPCiron 21 janvier 2023 11:24

        « sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire » >


        Sans aucun doute.

        Et le monde a besoin de changements.  Drastiques.

        Aujourd’hui, nous élisons d’abord des aboyeurs.

        Et des gesticulateurs.

        On fait ce qu’on peut...


        • Jonas Jonas 21 janvier 2023 11:40

          Lénine, inventeur de l’état totalitaire.

          L’idéologie révolutionnaire de lutte des classes de Karl Marx diffusée dans le monde entier a engendré le marxisme, le communisme, le léninisme, le trotskisme, le stalinisme, le nazisme, le castrisme, le maoïsme,.. qui ont fait plus de 100 millions de mort en moins d’un siècle par la répression, la mise en place de camps de concentration, et l’extermination de femmes, enfants, vieillards, civils, militaires dans des conditions innommables et d’atroces souffrances parce qu’ils refusaient de se plier à la doctrine de l’état social.

          « Le pouvoir des Soviets a agi comme auraient dû agir toutes les révolutions prolétariennes : il a cassé net la justice bourgeoise, instrument des classes dominantes. Les soldats et les ouvriers doivent comprendre que personne ne les aidera s’ils ne s’aident eux-mêmes. Si les masses ne se lèvent pas spontanément, nous n’aboutirons à rien. Tant que nous n’appliquerons pas la terreur vis à vis des spéculateurs, une balle dans la tête sur place, nous n’arriverons à rien ! »
          Lénine devant une assemblée d’ouvrier début 1918 - « Le livre noir du communisme » p86


          • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 21 janvier 2023 11:42

            Déjà à l’époque ... Financé par Kuhn Loeb & Co en 1917 pour environ 20M de $ (de l’époque) il « remboursera » environ 102M de $ en 1921 ... l’ami des exploités mouarf ^^


            • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 21 janvier 2023 12:47

              @bouffon(s) du roi

              lol les étoiles... on peut dire aussi qu’il était FM ? ^^


            • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 21 janvier 2023 13:16

               « Quoique la socialisation des femmes ne soit pas encore officiellement sanctionnée en Russie Soviétique, elle doit devenir une réalité et pénétrer la conscience des masses. Conséquemment, quiconque essaye de défendre une femme contre un assaut indécent manifeste une nature bourgeoise et se déclare en faveur de la propriété privée. S’opposer au viol est s’opposer à la révolution d’Octobre ».

              Nadejda Kroupskaïa, veuve de Lénine, dans son journal « Outchit Gazeta » 10 octobre 1929.

              la vache O_o  smiley


              • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 21 janvier 2023 13:28

                Une petite dernière

                Au Grand Convent (congrès) Maçonnique International, les 28, 29 et 30 juin 1917

                Il convient de construire la Cité heureuse de demain. C’est à cette œuvre vraiment maçonnique que nous vous avons conviés... Que constatons-nous ? Cette guerre s’est transformée en une formidable querelle des démocraties organisées contre les puissances militaires et despotiques ... Dans cette tempête, le pouvoir séculaire des tsars en la Grande Russie a déjà sombré. D’autres gouvernements seront emportés, à leur tour, par le souffle de la liberté. Il est donc indispensable de créer une autorité supernationale. La franc-maçonnerie, ouvrière de la paix, se propose d’étudier ce nouvel organisme : la Société des Nations"

                ah bon ? ^^


                • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 22 janvier 2023 13:54

                  @LOST on Earth

                  Bjr, si je suis pertinent, en fait c’est parce que cette société s’accommode de demies vérités et de mensonges. En réalité, rien de très pertinent d’exposer des faits et la réalité, même si le système fait tout pour occulter -disons- ses « magouilles ».
                  Quant à ceux qui adulent leurs tortionnaires, soit ils sont vraiment stupides ou souffrent du syndrome de stockholm (peut être les 2 ? ^^) , mais aussi parce qu’on nous raconte des histoires et qu’il n’est pas toujours facile de se débarrasser d’un « formatage ». 
                  L’exemple criant en ce moment, Putin qui est vu par une certaine « dissidence » comme un « ennemi du NWO » (etc.). Les gens se font piéger.


                • Yann Esteveny 25 janvier 2023 14:43

                  Message à avatar bouffon(s) du roi,

                  Le pouvoir occulte offre les idoles à adorer à la masse (Lénine, personnel du show-business, footballeurs agent du spectacle, homme politique de plateau-télé, etc...) et occulte l’essentiel.
                  Examiner avec attention la vie dépravée de Voltaire, Rousseau, Marx et Lénine permet à celui qui se donne cette peine de cesser cette idolâtrie perverse et de s’élever suffisamment pour rechercher les paroles de vérité qui élèvent l’âme.

                  Respectueusement


                • Gilbert Gosseyn Gilbert Gosseyn 21 janvier 2023 20:43

                  Merci beaucoup à l’auteur.

                  Et pour aller un peu plus loin mon pauvre Jonas :

                  https://youtu.be/eBAx91qMQzQ

                  John Reed, « Dix jours qui ébranlèrent le monde » en audio sur France Culture : Ici


                  • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 23 janvier 2023 08:43

                    Lénine état une ordure des plus abjecte que l’humanité a créé.

                    Un monstre sanguinaire, inhumain et débile doctrinaire a vomir.


                    2 exemples factuels de ce qu’a fait cette immonde ordure :


                    Télégramme de Lénine au président du Comité exécutif du soviet de Nijni-Novgorod daté du 9 août 1918.

                    Le président du comex du soviet venait de lui faire part d’incidents impliquant des paysans protestant contre les réquisitions.

                    « Il est évident qu’un soulèvement de Gardes blancs est en train de se préparer à Nijni-Novgorod. Il faut former immédiatement une troïka dictatoriale (vous-même, Markine et un autre), introduire sur-le-champ la terreur de masse, fusiller ou déporter les centaines de prostituées qui font boire les soldats, tous les ex-officiers. Pas une minute à perdre. Il faut agir résolument : perquisitions massives. Exécution pour port d’arme. Déportations massives des mencheviks et autres éléments suspects. »

                    Le lendemain, 10 août, Lénine envoya un autre télégramme de même teneur au Comité exécutif du soviet de Penza :

                    « Camarades ! Le soulèvement koulak dans vos cinq districts doit être écrasé sans pitié. Les intérêts de la révolution tout entière l’exigent, car partout la lutte finale avec les koulaks est désormais engagée. Il faut faire un exemple. 1/ Pendre (je dis pendre de façon que les gens le voient) pas moins de 100 koulaks, richards, buveurs de sang connus. 2/ Publier les noms. 3/ S’emparer de tout leur grain. 4/ Identifier les otages comme nous l’avons indiqué dans notre télégramme hier. Faites cela de façon qu’à des centaines de lieues à la ronde les gens voient, tremblent, sachent et se disent : ils tuent et continueront à tuer les koulaks assoiffés de sang. Télégraphiez que vous avez bien reçu et exécuté ces instructions. Vôtre, Lénine. P.S. Trouvez des gens durs.



                    • chapoutier 23 janvier 2023 11:05

                      @Spartacus Lequidam

                      Lénine état une ordure des plus abjecte que l’humanité a créé.

                      Un monstre sanguinaire, inhumain et débile doctrinaire a vomir.

                      c’est bien de se défouler de temps en temps !

                      lequidam tu as épuisé l’entièreté de ton vocabulaire ou tu as encore des ressources sous le coude ?.
                      tu as aussi oublié de préciser que hitler, gengis khan attila étaient de braves types accusés à tort .


                    • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 23 janvier 2023 08:48

                      Les gauchiste d’aujourd’hui, l’apologie des ordures, des autocrates, des meurtriers de masse.

                      De Lenine à Mao en passant par Castro ou Pol Pot.

                      Plus de 100 millions de morts par ces dégelasses que ces doctrinaires gauchistes actuels ne peuvent admettre sans se renier et simplement avouer qu’ils adorent dans le communisme, l’envie de spolier, la cruauté envers ses semblables, jusqu’a tuer, agresser et voler ceux qui n’ont pas leurs frustrations gauchistes d’intolérance.

                      Triste références !

                      Tristes gauchistes


                      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 25 janvier 2023 02:08

                        @Spartacus Lequidam

                        Ce que les bourgeois et leurs laquais ont surtout trouvé monstrueux chez Lénine et les bolcheviks c’est qu’après la révolution ils soient venus à bout des forces énormes de toute la réaction européenne. Ils ont su gagner la guerre civile que les puissants ont mené contre eux... C’est vraiment insupportable ! Les laquais des capitalistes ne s’en sont toujours pas remis.


                      • CN46400 CN46400 23 janvier 2023 10:39

                        Un zeste de Lénine et Spartacus est en haut des arbres à cracher son venin rance....


                        • Pascal L 23 janvier 2023 11:51

                          Nul n’est prêt à s’attribuer sa propre violence. Il faut toujours trouver un lampion qui servira de justification. Ainsi fonctionnent toutes les idéologies politiques qui savent user de nos plus bas instincts. Un groupe du bien qui s’oppose à un groupe du mal, ça ne peut exister. Nous avons tous le bien et le mal en nous. Apprenons donc à développer le meilleur.


                          • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 25 janvier 2023 02:29

                            Merci Mohamed pour cet article.

                            Tu as justement affirmé : Sans Lénine la révolution d’octobre n’aurait pas eu lieu. Tu as raison. C’est certain. Trotsky sans Lénine n’aurait pas pu convaincre les bolcheviks que le moment de l’insurrection était venu. Zinoviev et Kamenev y étaient opposés et Trotsky sans Lénine n’aurait pas pu l’emporter. Trop récemment adhérant au parti bolchevik il n’avait pas le poids de Lénine pour emporter la majorité des bolcheviks malgré toute la popularité qu’il avait à Pétrograd du fait qu’il était président du soviet après l’avoir déjà été en 1905.

                            Pour préciser, je t’invite maintenant à poser la question : sans Trotsky, la révolution d’octobre aurait-elle était victorieuse ? Ma réponse est : c’est probable mais pas certain. Elle se serait déroulée différemment. Lénine était pour qu’elle commence à Moscou (et non pas à Pétrograd) et il ne voulait pas attendre l’ouverture du congrès des soviets comme tu l’as rappelé avec une citation. Or, après qu’il ait été admis qu’il fallait passer à l’insurrection sur proposition conjointe de Lénine et de Trotsky la discussion s’est portée sur ces deux points : où et quand ? Fallait-il commencer à Pétrograd ou à Moscou ? Fallait-il commencer immédiatement où attendre le second congrès des soviets ? C’est la proposition de Trotsky qui l’a emporté car Lénine a été convaincu par ses arguments. Trotsky était mieux placé pour apprécier la situation sur le terrain puisque Lénine agissait clandestinement alors que Trotsky, président du soviet de Pétrograd, agissait au grand jour.

                            Si la première proposition de Lénine l’avait emporté il n’est pas entièrement certain que la révolution aurait été victorieuse. Elle aurait été différente...

                            Il était acquis pour tous que Lénine et Trotsky étaient ensemble les deux grands leaders de la révolution d’octobre.

                            Tu as à peine esquissé ce qui s’est passé ensuite...

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Mohamed Belaali


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