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Accueil du site > Tribune Libre > Le bureau de Poste, lieu hors du temps

Le bureau de Poste, lieu hors du temps

Les tribulations d'un provincial dans un bureau de poste local : La poste : "Ô temps, suspends ton vole".

On lit sur un moteur de recherches que" les français font confiance à la Poste". Mais peut-on faire confiance à un service public qui fonctionne si mal ? Vous me direz, que, pour le courrier il y a les pigeons, mais c'est un peu vieillot. Car les pigeons, ce sont les usagers. Autres temps, autres moeurs.

"la poste, entreprise française", on en a les plumes qui frétillent.

Avec ses 22,2 milliards de chiffre d'affaires, les affaires vont bon train. D'où l'utlité d'entretenir des hordes de technocrates qui passent leur temps les yeux rivés sur les courbes de rendement. Vous comprenez, on ne peut pas laisser à la dérive un machin pareil.

Et pourtant, malgré tous ces frais émoulus ... (fraisés, moulus).

L'autre jour, j'ai eu la sotte idée de vouloir aller poster une lettre recommandée au bureau de poste du village voisin (1.000 habitants). J'y suis arrivé à 10h42 exactement, ce bureau n'ayant pas de pendule (et pour cause, voir ci-dessous), j'ai jeté un coup d'oeil à ma montre.

Il y avait là, outre la préposée, une personne qui voulait acheter un téléphone portable. Je ne savais pas qu'on pouvait acheter un téléphone portable dans une officine de village. Mais pourquoi pas, depuis que la Poste se vante de vendre de la téléphonie mobile. Les discussion allaient paisiblement, l'employée faisait des copies d'un catalogue et effectuait des allers et retours entre son terminal et l'imprimante située à l'autre bout de la très spacieuse salle. J'attendais que le modèle fut choisi, que la carte SIM intégrée ou non, fut l'objet d'une modification tarifaire, et que la commande eut lieu. Mais là il apparut que le menu déroulant sur l'ordinateur de l'employée ne contenait pas le modèle choisi. Alors il fallut téléphoner : "Allô ? c'est Claudine. Dis-voir, comment je fais pour commander un téléphone qui n'est pas sur mon ordinateur ?" La conversation dura un bon moment, et enfin après les échanges usuels, cordialités et conseils informatiques, j'ai pensé que la commande allait avoir lieu. J'allais enfin pouvoir poster ma lettre. Non, car la question se posa, ô combien épineuse de savoir si l'objet magique en question allait être livré au domicile de la cliente ou retiré dans le bureau de poste. Re-palabres avec la spécialiste au bout du fil.

Perdant patience je suis parti pour aller à la boulangerie voisine.

Cinq minutes plus tard, revenant à la Poste, je m'aperçus qu'une autre personne était entrée, et que j'avais perdu mon tour. Mais, mais, la transaction du téléphone n'était toujours pas terminée. Il s'agissait maintenant de fournir une "pièce d'identité officielle valable", c'est le terme, et c'est normal. Re-palabres, la cliente fouillant dans son sac pour en tirer des photocopies de je ne sais quoi. Encore un peu d'attente, le paiement ayant eu lieu et une liasse de papiers dûment vérifiés ayant été fournis à la cliente, celle-ci s'en alla.

Mes espoirs renaissaient. Les choses, hélas, ne sont pas si simples.

La cliente suivante (celle qui était entrée pendant que j'étais chez le boulanger) voulait faire un versement sur son compte Banque Postale. Formulaire à remplir, puis, demande de retrait en espèces. Re-formulaire. Puis, elle demanda si elle pouvait avoir un rendez-vous avec un conseiller financier. Consultation de l'ordinateur, regards scrutateurs de la préposée et difficultés à fixer un rendez-vous, ici ou dans un autre bureau de Poste, le conseiller ne venant que rarement dans ce bureau-ci. Etc.

Enfin mon tour arriva. La transaction terminée rapidement, je sortis soulagé. Il était 11h23. Il m'avait donc fallu 41 minutes pour poster ma lettre. J'ai compris pourquoi les bureaux de poste n'ont pas de pendule.

Devant mon mécontentement l'employée me proposa un formulaire (encore un) de réclamation. Adresse : "Service Consommateurs, 99999 La Poste". Comme si cela changerait quoi que ce soit. Seuls les millions de clients et les milliards d'€ pèsent leur poids. L'individuel ? Connais pas.

Le temps du client ne compte pas. L'interface entre l'usager et un système pléthorique, multipliant des serivces qu'il ne peut assurer efficacement, ne fonctionne pas. Le tout-informatique lui-même étant envahi de scories.

De retour à la maison je vis mon petit-fils (6 ans) qui était en colère parce qu'il n'avait pu faire ce qu'il voulait. Le petit-fils a les mêmes réactions d'impatience que son grand-père, les âges se rejoignant.

Je lui dis : "Si tu n'es pas sage, je t'enverrai à la poste, tu verras ce que c'est que d'attendre".


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12 réactions à cet article    


  • alinea alinea 11 mai 2015 19:40

    Jason, la postière n’a sûrement pas pu être virée et elle est nulle commerciale !!
    Mais pour ce qui est du temps, allez passer quelques temps en Afrique - enfin si c’est toujours pareil- et vous comprendrez que le temps n’existe pas ; et vous rentrerez ici serein pour toujours.
    Si vous étiez passé au guichet en moins de deux, nous n’aurions pas le plaisir de vous lire !
    Elle avait un accent la postière ; je veux dire, un accent bourguignon ? smiley


    • Jason Jason 11 mai 2015 20:35

      @alinea

      Bonjour Alinea,

      Non, la postière savait très bien ce qu’elle faisait. Son rôle n’est pas de vendre des téléphones à l’aide d’un catalogue compliqué, ni de remédier à une informatique qui n’est pas à jour. C’est bien à sa hiérarchie de lui donner les outils nécessaires afin de satisfaire les clients. Mais, les chefs ont toujours d’autres chats à fouetter.

      En Afrique, c’est pire, vous avez raison, mais les postes africaines ne se vantent pas d’avoir un CA de 22 milliards !

      La postière n’avait pas un accent bourguignon. Français standard, c’est parfois dommage.

      A quelque chose malheur est bon. Et merci d’avoir apprécié ce billet un peu ronchon.


    • Jean 17 mai 2015 20:07

      @alinea
      pas grave la réalité, il s’agit de descendre du fonctionnaire, vous ne comprenez pas ????


    • Loule 12 mai 2015 10:37

      Vous avez fait de l’enseignement ? pauvres élèves...


      Ô temps, suspends ton vol"

      Retournez à l’école, quant à votre billet, je ne peux rien en dire, j’arrête
      toujours de lire à la première faute.


      • Jason Jason 12 mai 2015 11:40

        @Loule

        Ayez l’obligeance de signaler où se trouve la faute. Merci.

        Quant à ne pas lire dès que vous découvrez une faute d’orthographe, vous ne devez pas lire grand-chose. Dommage.


      • Armelle Armelle 12 mai 2015 12:54

        @Loule

        Quelle misère intellectuelle !!!

        On peut comprendre qu’un texte bourré de fautes puisse être repoussant, or ce n’est pas le cas ici ! par conséquent, c’est sans doute votre bêtise profonde qui vous prive parfois de texte dont le contenu est intéressant !!!
        D’autant que votre propos sous entend que vous ne faites jamais de faute !!!
        C’est d’une condescendance méprisante !!!
        Il ne doute de rien le gars !!!

        l’orthographe c’est l’intelligence des cons, qui n’ont que cela, à défaut du bon sens, pour se rendre intéressant, pour crâner...

        Et j’ajouterai une chose qui me démange ;
        En plus vous semblez assez limité car le monsieur te dit qu’il a enseigné dans le technique, donc bien après le CP et le primaire !!!
        On enseigne ce dans quoi on est « bon » et « passionné » par conséquent je ne vois pas en quoi le fait de coller un S à « suspends » changerait quoi que ce soit dans l’aptitude et les résultats de cet enseignant dans son domaine qu’est la technologie (je suppose), ayant sans aucun doute captivé l’attention de ses élèves contrairement à un abruti moyen qui dit bêtement à ses élèves qu’il faut mettre un S ici ou là, sans savoir pourquoi d’ailleurs la plupart du temps

        Votre allusion est donc nulle, d’une bêtise sans fond et ce qui est certain, c’est que je ne serai pas la seule à « imprimer » votre pseudo, pour ne pas vous louper le jour où vous ferez une faute sur ce site car FORCEMENT, ça arrivera, et ce jour là, ce sera votre fête !!!





      • alinea alinea 12 mai 2015 15:50

        @Armelle
        Mais l’impératif de « suspendre » est bien « suspends » !!
        C’est « vol » qui n’a pas besoin de « e » !!
        et ça, ce n’est pas une faute d’orthographe, comment disions-nous : inattention ?!!  smiley


      • bubu123 12 mai 2015 12:09

        le problème ne viens pas de la guichetière, le problème viens de la politique de la boite qui marche sur la tête


        • Armelle Armelle 12 mai 2015 13:16

          @bubu123
           « le problème viens de la politique de la boite qui marche sur la tête »


          Encore que ! pour « marcher sur la tête » il faut qu’il y ait une « tête »

          Et ce n’est pas drôle car des histoires comme celle-ci il y en a des tonnes tous les jours et il ne faudra pas venir se plaindre quand cette institution disparaîtra car devenue totalement inopérante !!!
          On y travaille encore comme il y a 60 ans !!! TOUTES, je dis bien TOUTES les entreprises de messagerie s’adaptent au client, sont à son service et traduisent sa demande. A la poste c’est l’inverse !!! c’est le client qui doit s’adapter aux méthodes archaïques de la poste 

          Il faut TOUT faire maintenant dans les bureaux de poste. Hier une dame âgée était devant la machine à oblitérer, qu’un préposé lui avait indiqué, Les 3 agents voyaient bien que celle-ci était embarrassée, ne sachant la faire fonctionner, mais d’aucun de ces « trous du cul » ne s’est bougé pour lui venir en aide.
          C’est comme ça maintenant à la poste !!!

          EN ATTENDANT LE PRIX DU TIMBRE AUGMENTE TOUJOURS....

        • Paulo/chon 12 mai 2015 15:04

          « que les gras salaires, lèvent le doigt » illustrait la médiocrité des Ressources humaines dans les administrations, au temps de l’invention du discount mais le management est arrivé.
          « Ce n’est pas en donnant de l’avoine aux ânes que l’on en fait des chevaux de course » et ils vont permettre à nos enfants d’écraser tout ce qui bouge grâce à nos cranes-d’oeufs solfériniens.
          La « conscience professionnelle » n’est plus un critère de sélection encore moins depuis la privatisation ET LES SALAIRES BAISSENT et c’est pas fini.
          Je vous prie de me pardonner mon intrusion, surement trop éclectique.


          • ZenZoe ZenZoe 12 mai 2015 15:20

            Tout en haut à la poste, il y a des Lumières. La preuve ? Les clients ne viennent plus, simple, doublons le prix des timbres, ah mais...
            Lumineux !


            • Jason Jason 12 mai 2015 16:29

              En général, je pense que le problème vient d’un manque de contrôle de qualité de ce service particulier (vente de téléphones portables), du manque d’intérêt de la part de la Poste pour les très petits bureaux peu rentables, et une indifférence de la part de la hiérarchie qui laisse se dépatouiller les employés qui font face à des nouveaux produits et de nouvelles procédures.

              Le slogan étant pour les petits bureaux : « la Poste vend des téléphones, et démerdez-vous ».

              Tout cela n’est pas très reluisant de la part d’une société qui fait 22 Milliards d’€ de chiffre par an.

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