• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > « Le premier qui bouge est Gay ! »

« Le premier qui bouge est Gay ! »

JPEG

Le premier qui bouge a perdu ! C’est un loser, un naze de chez nazebroc. Jeux de cours de récré qui débordent sur tous les continents, et ce, depuis plus d’un an. Que se cache-t-il donc derrière cet anathème ? Stigmatisant pour certains, de l'humour pour d’autres. Depuis l'émergence de ce défi sur TikTok, les jeunes sont nombreux à le reproduire. Ce défi n'est pas très élaboré. Il suffit de prononcer la phrase : « Le premier qui bouge est gay  » et les joueurs doivent alors s'immobiliser le plus longtemps possible, sous peine de voir leur orientation sexuelle moquée. Alors selon d’où on se place, cette « mode » doit être considérée soit comme de l’homophobie conscientisée ou non et qui nécessite une intervention de la part des adultes ; ou alors, ce n’est que de l’humour borderline, réponse naturelle à une surcharge, à une pression, à une contrainte sur la jeunesse de la part des associations LGBT qui on doit le dire sont devenues omniprésentes dans les circuits scolaires et médiatiques. L’intelligence serait d’éviter toute répression contre ce « défi », sinon ça deviendra pire. Le conseil à donner aux autorités et à sa trop fameuse « laïcité » : arrêtez de prendre la tête des jeunes pour des bassinets à remplir de vos obsessions, laissez-les vivre et lâchez-leur la grappe ; et ainsi, ce « petit jeu » blasphématoire et provocateur prendra fin de lui-même…

Ces derniers mois, cette « tendance » a même gagné plus loin que les cours d'école et autres espaces collectifs rassemblant la jeunesse. C’est même repris par des sportifs célèbres, comme le footballeur suédois Zlatan Ibrahimović, suivi par des dizaines de millions de followers, dont la vidéo a beaucoup circulé sur X. Il suffit de poser la question sur un groupe Facebook constitué d'assistants d'éducation pour le constater. « Déjà entendu en salle de permanence », rapporte un surveillant. « Malheureusement, tous les jours », répond une autre. Noah, qui travaille dans un collège de la Drôme, déplore aussi la récurrence de cette phrase stigmatisante : « Je l'entends depuis la rentrée scolaire, et de façon encore plus intense ces dernières semaines ». Il existe des variantes au premier qui bouge est gay, qui mutent de l'homophobie au sexisme : « Le premier qui bouge est une pute. » On n’a pas encore essayé « le premier qui bouge est un Macron. »  Ce dernier slogan n’est juste qu’une proposition…

Vous me direz, ce n’est qu’une tempête dans un verre d’eau. Et pourtant, derrière ces quelques mots, stigmatisant pour ceux qui à l’âge dit « ingrat » se cherchent, et tout particulièrement dans leur sexualité, entendre ce genre de « blague » correspond à un traumatisme, car dans les établissements scolaires, « les insultes homophobes (...) ont toujours été monnaie courante », rappelle Jean-Rémi Girard, président du SNALC,[i] qui cite en premier lieu le mot « pédé ». Mais comment en vouloir à ces jeunes, qui dès leur enfance doivent se conformer à tout un tas de règles, dites sociales et laïques, sans pouvoir les remettre en cause sous peine d’être taxés de délinquants et d’être mis entre les mains de psy les bourrant de médocs. Dans notre monde, la liberté de pensée n’a pas sa place et doit être traitée. Une sociologue, Gabrielle Richard, explique que les enfants appliquent inconsciemment une « police du genre et de l'hétérosexualité  ». En clair, ils ont intégré ce que la société considère comme la norme et « surveillent » chez leurs pairs « le respect des attentes liées aux rôles, à l'identité et à l'expression du genre  ». Être gay est alors perçu comme une forme de déviance vis-à-vis des normes socialement acceptables ; pour faire court, ils ne font qu’imiter beaucoup d’adultes. Pour citer à nouveau Noah, surveillant dans la Drôme : « C'est difficile de déconstruire auprès d'eux ce qui semble être très ancré. On est démunis. J'en viens souvent à sanctionner par une heure de retenue, même si je sais que ce n'est pas le plus formateur »… Punir, l’arme fatale d’un système qui depuis pas mal de temps veut faire rentrer par la force dans la tête des jeunes qu’être LGBT c’est cool, qu’ils/qu’elles peuvent entrer dans les salles de classes, promouvoir leur propagande sur des enfants qui ne sont pas dupes « mais m’sieur, vous n'êtes pas une dame ! » et que cette « dame » d’une voix rauque réponde « pourquoi tu dis ça ? »… Fait que « le jeune » de tout temps a été celui qui renaude, fait tout le contraire que les vieux d’adultes veulent et n’est souvent pas dupe des manipulateurs qui l’entourent, parents inclus. Dès qu’on veut forcer le jeune à dire ou penser quelque chose, peine perdue : on veut lui bourrer le mou avec comme résultat, des vannes limites-limites sur TikTok, des comportements outranciers et même destructeurs.

Pour la dominance, travailler les esprits des mômes qui représentent le futur et leur faire accepter que les minorités agressives et envahissantes sont les marques d’une société apaisée et tolérante où chacun peut vivre en bon voisinage avec « l’autre », même différent, est pour eux un prétexte à la déconnade où ils envoient un message clair aux tristes mines qui veulent leur fourrer des trucs dans la tête. L’humour potache en est la réponse naturelle, il faut le voir comme ça et éviter toute répression. Naturellement, la ministre de l’éducation dit que c’est une homophobie inqualifiable et que ce n’est pas un jeu (a-t-elle joué une seule fois la formatrice en femmes de ménages ?) et puis les forces du Système dénuées d’imagination et ne sachant rire de rien vont surenchérir par la création de guide d’accompagnement pour prévenir et sensibiliser aux LGBT+phobies. Il y aura aussi des cellules psychologiques ou encore la constitution d’un moratoire du vivre ensemble, pour aboutir à quoi ? Au lancement d’un nouveau « 1, 2, 3, soleil » aussi foutraque et fouteur de gueule que ce : Le premier qui bouge est Gay… Dans ce monde si triste. A force de forcer le passage, soit les portes se ferment, soit les vannes s’ouvrent !

Georges ZETER/décembre 2024

Cet article est inspiré par celui de Mathilde Goupil et Lucie Beaugé de France Télévisions

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/le-premier-qui-bouge-est-gay-on-vous-explique-le-jeu-homophobe-qui-a-envahi-les-cours-de-recre-et-comment-y-faire-face_6935846.html

vidéo : le jeu homophobe qui envahit les cours de récré 


[i] Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur (SNALC)


Moyenne des avis sur cet article :  1.89/5   (19 votes)




Réagissez à l'article

17 réactions à cet article    


  • ETTORE ETTORE 13 décembre 2024 20:16

    Nous avions de la chance ; nous marmots, à notre époque de jouer aux cow boy et aux indiens...Aux gendarmes et aux voleurs....A chat perché. Au ballon prisonnier...

    Imaginez, que nous voudrions jouer aujourd’hui, à :

    Aux cow boys et aux indiens.... ?

    Mon dieu, la descente des Droits de l’Homme, que nous aurions sur le dos.

    Jouer au gendarmes et aux voleurs... ?

    Mon dieu les accusations de la gauche bien pensante, qui nous accuserait de pourrir la vie de ces pauvres voleurs, en se foutant de leur gueule pour ridiculiser leur fonction de régulation de l’économie, si utile ..

    A chat perché...... ?

    Dix minutes, et une assoc de défense des droits des animaux, vous saute sur le paletot, pour incitation au sadisme animal !

    A ballon prisonnier... ?

    Vite un garde des sceaux, appelé à la rescousse, pour autoriser la liberté de gonflage de la baballe à l’azote, pour quelle puisse s’échapper dans les air...

    Voyez vous, je suis content d’avoir usé mes fonds de culotte, à ces jeux innocents, plutôt que de subir ce décervelage en continu, qui est la marque de fabrique, de ces « gens » mal finis, et qui cherchent des pièces du puzzle de leur psyché en rade !


    • Fergus Fergus 14 décembre 2024 11:36

      Bonjour, ETTORE

      De manière plus discrète, on jouait aussi « au papa et à la maman ». Mais cela risquerait aujourd’hui d’être stigmatisé comme stéréotype attentatoire au LGBTisme. smiley

      Cela dit, même s’il n’existait pas alors cette version discutable de 1, 2, 3... soleil, traiter les autres de « pédé » ou de « pute » n’était pas totalement absent des cours de récréation.


    • Seth 14 décembre 2024 14:32

      @Fergus

      Euh... on se la mesurait aussi et on se touchait un peu entre garçons et on voyait pour voir qui pissait le plus loin.


    • Fergus Fergus 14 décembre 2024 17:05

      Bonjour, Seth

      « on se touchait un peu entre garçons »
      Ah bon ? Je n’ai jamais connu cela, fort heureusement ! Pas même en internat chez les curés.

      « on voyait pour voir qui pissait le plus loin »
      Un classique auquel je n’ai jamais participé tant je trouvais cela puéril dès l’école primaire.

      Cela dit, j’ai fait aussi des trucs débiles, dans le genre sauter par dessus la rembarde d’un escalier le plus haut possible, au risque de se casser la jambe à la réception.


    • Et hop ! Et hop ! 14 décembre 2024 04:42

      Comme les mot « gay » et « genre », c’est encore une mode stupide importée du monde anglais, et qui ne marche pas en France. 

      Au Royaume-Uni, les blagues « stop being gay », « don’t be gay », etc... existent depuis des années, elles sont aussi faites par des gens qui se déclarent homosexuels.

      En France, sur les papiers d’identité et les actes d’état-civil, il n’y a pas écrit « genre » (gender) comme dans les pays anglophones, mais « sexe », le genre en français est purement grammatical.


      • Seth 14 décembre 2024 14:34

        @Et hop !

        Le genre est une notion linguistique qui n’est liée ni à l’humain ni au sexe. Son emploi actuel est bizarre.


      • Fergus Fergus 14 décembre 2024 17:10

        @ Seth

        Si, le genre est directement lié au sexe, qu’il soit réel ou ressenti en termes d’identité.


      • Seth 14 décembre 2024 20:45

        @Fergus

        Le genre n’a rien à voir l’identité, il s’applique indifféremment aux objet et/ou au sexe. Il existe des langues sans notion de genre connaissant néanmoins la notion du sexe quand il s’agit de l’être vivant.

        Ça n’a rien à voir.


      • Et hop ! Et hop ! 15 décembre 2024 14:23

        @Fergus : « le genre est directement lié au sexe, qu’il soit réel ou ressenti en termes d’identité. »

        Oui, en anglais, seuls les objets sexués ont un genre grammatical, sinon neutre.
        Mais absolument pas en français, allemand, italien,.. tous les substantifs ont un genre masculin ou féminin, et en français il n’y a plus de genre neutre, c’est le masculin qui en tient lieu.

        Quel est le sexe « réel ou ressenti » d’un buffet ? D’une sentinelle ? D’un nuage ? D’une idée ? D’un miasme ? De la folie ? D’un sucre ?

        En français, vous n’avez pas de catégorie : « genre » à l’état civil et sur votre carte d’identité, vous avez : « sexe », alors qu’en anglais vous auriez : « gender ».


      • Et hop ! Et hop ! 15 décembre 2024 14:45

        @Seth : «  Le genre est une notion linguistique qui n’est liée ni à l’humain ni au sexe. Son emploi actuel est bizarre. »

        Oui, l’usage du genre pour distinguer les personnes de sexe mâle et femelle est un détail dans la fonction des genres.

        À l’origine, dans les langues indo-européennes, il y a eu deux genres, M pour désigner les êtres animés de tous sexes, les sujets, les personnes (masculin) et N les choses, les objets (neutre), puis le neutre s’est dédoublé en deux sous genre : N pour les choses singulières et concrètes, et F pour désigner les choses spirituelles, les vertus, les divinités, les idées, les qualités (masse, vitesse, chaleur, lumière, humidité, durée, force..), les sentiments (peur, faim, joie, mélancolie,..) principes dont les attributs de la féminité faisaient partie, d’où l’utilisation du genre.

        L’emploi actuel de la notion de genre est d’autant plus bizarre qu’il prétend qu’il existe un nombre illimité de genres différents, y compris l’absence de genre, le genre indécis, le genre en cours de changement, et le genre inconnu.


      • Fergus Fergus 16 décembre 2024 09:12

        Bonjour, Et hop !

        Comme de nombreux autres mots, « genre » fait partie de ceux dont les sens se sont diversifiés au fil du temps
        En l’occurrence, c’est d’une acception sociétale récente (née il y a quelques décennies) qu’il est question.
        Et elle repose bien sur l’identité basée sur le sexe des personnes. Rien à voir avec le « genre » grammatical !
        On peut regretter cette innovation linguistique, mais c’est un fait !


      • sylvain sylvain 14 décembre 2024 12:55

        il y a quelque chose de terriblement normalisateur chez les enfants a l’ecole, particulierement a l’epoque du college. J’en ai un tres mauvais souvenir.

        Je ne verrais pas tellement de difficultes a me declarer gay dans les milieux dans lesquels j’evolue. A part des groupes minoritaire par exemple de musulmans, ou de rugbyman, ou la bande des chasseurs du coin, il me semble qu’on peut assumer ca sans trop de difficultes dans notre societe. Mais au college, malheur au pede identifie, a tort ou a raison d’ailleurs. Il n’y en avait aucun dans mon college, comme en iran !


        • Et hop ! Et hop ! 15 décembre 2024 14:27

          @sylvain : «  Je ne verrais pas tellement de difficultes a me declarer gay »

          Vous voulez dire homosexuel ?
          Mais en France, être homosexuel n’a jamais été maltraité, le frère de Louis XIV était homosexuel, il tenait une place normale à la cour


        • Ramdane ISSAAD Ramdane ISSAAD 14 décembre 2024 14:26

          À force de pousser le bouchon trop loin, les réactions surviennent !


          • docdory docdory 14 décembre 2024 16:38

            L’Etat a autre chose à faire que de régenter les cours de récréation !!!


            • ricoxy ricoxy 14 décembre 2024 16:42

               

              « [...] comme le footballeur suédois Zlatan Ibrahimović, suivi par des dizaines de millions de followers » Lapsus calami  ! Il faut lire : suivi par des dizaines de millions de folles au vert (ou over).

               


              • ETTORE ETTORE 14 décembre 2024 19:08

                Faut quand même avoir le cerveau bien vide, si le seul intérêt qui compte, est de savoir si sa nouille porte à gauche ou, à droite, ( laissons cela aux partIES pipolitiques) et/ou, si elle refuse la grande ouverture, pour la plus petite.

                Ce que j’en dis, c’est que tant que les amateurs de « terre jaune » s’occupent à ce qu’ils passent à f aire le plus clair de leur temps, c’est à dire à lorgner tout azizi-muté, pour savoir ou elle vas haBITEr, à chaque courant d’air de pissotière, et qu’ils foutent la paix à tous les autres porte Mentaux cintrés, du « comme m’as fait ma mère », moi, cela me vas.

                Mais les voir faire du prosélytisme, de leur vie sous clignotant, et vivre sous warning, à cloche pied entre la pilule pour gros seins, et le bistouri sécateur, au nom de la rose........Ca, NON !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité




Palmarès



Publicité