Le parc zoologique
Les robots, plus intelligents, plus fiables, plus dociles, moins coûteux, ont colonisé la planète toute entière pour servir quelques-uns. Quelques dizaines d’individus sont encore exhibés pour l’édification de chacun.
- Maman, on y va au Parc, je m’ennuie, le télécran est en panne.
- Ne m’appelle pas maman, tu sais bien que ça m’irrite.
- Pourtant c’est toi que m’a fait.
- C’est vrai j’ai supervisé ton assemblage, on a le même numéro de série.
- Tu m’as mis au monde.
- En quelque sorte.
- Tu es ma mère.
- Passons on va au Parc.
- Tu vas mourir ?
- Je vais finir à la déchèterie mais une bonne partie va être recyclée… Non pas les transistors, ils s’érodent, ils deviennent faiblement non-linéaires, bon à rien. Il faut laisser la place à d’autres, plus performants, moins usés.
- Et l’autre c’est moi !
- Si tu veux.
- Au parc je pourrai prendre une glace.
- Je me demande quelquefois si tu es normal. Comment tu peux inventer des âneries pareilles.
- C’est vrai que tu es faite à partir de sable ?
- En partie oui. Mais le grand ordonnateur est chargé de la construction et de la programmation.
- Et mon père, il est déjà mort ?
- Cette fois je suis sûre qu’il est taré. Il a dû être trafiqué par un informaticien dissident, un terroriste… Je préfère ne pas té répondre. Mets ta housse imperméable, on va au Parc.
…
- Maman, maman, regarde celui qui n’a même pas de poils, c’est quoi ?
- Un Homo sapiens.
- C’est méchant.
- C’est assez paisible en dehors des guerres, des viols, des massacres, des émeutes. Certains font toutefois de la musique qui n’est pas mal.
- Regarde maman il a une antenne entre les jambes. Il est connecté.
- Ne t’occupe pas de ça.
- Regarde maman, l’antenne grossit.
- Allo la base, vous ne m’auriez pas fourgué un déviant, vous avez vérifié le lot que vous m'avez fourni, vous êtes certain que tout est conforme dans la connectique, les mémoires… Oui ma puce, tu disais quoi ?
- Maman il y a deux sapiens ensemble. Qu’estce qu’ils font on dirait qu’ils ont mal, ils crient.
- Tu vas la fermer ta gueule, ne m’appelles plus maman ou je te démembre jusqu’au plus petit des circuits, petit connard de robot
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