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Accueil du site > Tribune Libre > Le mythe de l’éducation positive - partie 3/4

Le mythe de l’éducation positive - partie 3/4

Pourquoi l'inclusion scolaire des enfants lourdement handicapés est-elle une hypocrisie ? PARTIE 3/4

Intervieweuse : Ouvrons le chapitre de l'inclusion scolaire Jean-Luc ROBERT. Pourquoi est-ce pour vous AUSSI un mythe ?
Réponse : Nous fantasmons un monde idéal où nous apprendrions à chacun la tolérance et l'acceptation de toutes les différences. Et au nom de cet idéal, nous refusons d'admettre que des personnes puissent être exclues, ne pas avoir accès plus exactement, à une école ordinaire.
Je trouve le sujet de l'inclusion scolaire très parlant. Je pense, pour être direct, que nous voulons nous donner bonne conscience en prétendant pouvoir inclure toutes les différences, ce qui va bien avec l'esprit woke de l'époque, sans tenir compte de la réalité.

La secrétaire d'Etat de l'époque Mme Sophie CLUZEL m'avait littéralement horripilé je dois dire, lorsqu'elle avait mis en avant l'inhumanité de ceux qui affirmaient que lorsque le handicap était trop sévère, il fallait envisager une école spécialisée. Pondre des textes de loi est une chose, mais allez tenir une classe avec un enfant atteint d'un trouble autistique sévère une seule journée, et après discutons à nouveau de l'inclusion pour tous.
Je n'ai rien contre cet enfant, et comprends bien sûr la douleur de ses parents de devoir renoncer à une vie "normale" pour lui. Et c'est bien là le voeux pieux qu'il y a derrière ce fantasme : le droit à une vie normale pour tous.

Eh bien non, tout le monde ne peut pas bénéficier d'une vie normale. C'est peut-être injuste mais c'est ainsi. Un enfant autiste sévèrement touché ne restera pas assis une seule minute sur sa chaise, déchirera la feuille de son camarde, une fois, cinq fois, dix fois..., juste pour la sensation que ça lui procure. Dois-je continuer la liste des choses qu'il est capable de faire au cours d'une journée ou je m'arrête là ?
Alors toujours dans l'idéal, on vous dira que les AESH (Accompagnant d'Elèves en Situation de Handicap) sont là pour aider cet enfant à rester en classe. Mais elles sont pour la majorité non qualifiées et sous payées. Et pour vous faire une confidance, même le professionnel le plus chevronné ne saurait faire tenir un enfant autiste sévèrement atteint en classe quelle que soit la méthode utilisée. C'est bien là un mythe. Cet enfant ne peut pas bénéficier d'une vie ordinaire parce que, son handicap, trop sévère, ne le lui permet pas. Et notre société morale voudrait prétendre le contraire avec la plus belle des hypocrisies ?

Intervieweuse : Mais vous préconisez quoi alors ?
Réponse : La fin de l'hypocrisie. Mais la fin de l'hypocrisie, ce n'est pas la fin de l'école pour cet enfant.
Intervieweuse : C'est une école différente pour lui ?
Oui un enseignement spécialisé, vous l'avez compris.
Comprenez qu'à travers le cas de cet enfant, nous avons une société toute entière qui prétend pouvoir inclure toutes les différences, comme si l'on ne voulait pas accepter que l'égalité entre les citoyens, ne pouvait leur donner aussi une égalité de jouissance. Cet enfant a en effet le droit d'accéder au savoir comme tout autre enfant, mais pas avec la même jouissance.

Intervieweuse : Qu'entendez-vous par jouissance ? 

Réponse : La suite dans l'interview - partie 4/4

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7 réactions à cet article    


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 février 2023 17:58

    Je connais parfaitement le problème. Ayant travaillé sur ce qu’on appelle l’enseignement dit spécialisé de type un : les psychotique profonds, dont l’est autistes (dans ce cas on rapproche des ateliers protégés pour tenter d’arriver à les occuper), le type 2 plus rattrapable mais malgré tout impossible de les intégrer dans un enseignement classique. Le type 3 où, j’ai travaillé : les caractériels (certains avaient tendance à bouter le feu à n’importe quoi..), je ne me rappelle plus les orientations du type ’, cinq, six et sept. Mais le huitième (toujours le chiffre huit : Thoth HERMES : ce qui est en haut est comme ce qui est en bas : Dieu du verbe) : les dyslexiques. Par contre je me rappelle une expérience qui a été menée dans une classe.classique. Les élèves avaient une feuille de dessin et étaient amenés à dessiner ce qu’il leur passait par la tête. Classe de 15 élèves. L’expérience consista à tenter de rajouter un handicapé. Les dessins étaient plutôt agréables et joyeux. On amena un second hadicapé. Et là tout bascula : les dessins devinrent agressifs, belliqueux... Vous en tirez les avis que vous voulez . Bon, j’ai vérifié : le type 4 concerne les débiles plus ou moins profonds. L’enseignement de type 5 est destiné aux enfants malades ou convalescents, suite à une affection corporelle (cancer, mucoviscidose…) et/ou un trouble psychique grave (anorexie, boulimie, phobies, tentatives de suicide,…) réclamant un suivi psychiatrique. type 6 : déficience visuelle et le type sept : déficience auditive. Ces personnes recevant un enseignement hyper spécialise par du personnel compétent. C’est uniquement pour une question financière que ce type d’enseignement a été délaissé par le pouvoir public. Oui, mais des psys, des logopèdes, des éducateurs, cela coûte cher. alors, c’est jeunes finissent souvent SDF ou parqué loin du regards....


    • troletbuse troletbuse 27 février 2023 17:59

      Alerte : Le Poudré se prend pour le génocideur Bill Gates. Il a bien appris la leçon de son papa Klaus.

      Il continue à appliquer le programme point par point. Y’a que les cons bas du front qui ne s"en aperçoivent pas.

      https://www.charentelibre.fr/sante/emmanuel-macron-dans-un-college-de-charente-mardi-28-fevrier-14187930.php


      • Clocel Clocel 27 février 2023 18:04

        @troletbuse

        A Jarnac, ça ne s’invente pas...

        Y’a pas un reptilien enterré dans ce bled ?


      • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 27 février 2023 18:15

        L’acceptation des différences où plutôt l’effort d’acceptation des différences ne peut étre supporter que dans des sociètés d’abondance ou de paix séculaire.

        Or ceux qui veulent abolir les différences nous vendent également la sobriété et l’acceptation d’une existence précaire en surtension bien qu’ils ne voudraient pour rien au monde vivre ce qu’ils préconisent aux autres pour espérer donner corps à leur propre vision des choses.

        Les individus qui ont un besoin vicéral de faire le bien sont les produits d’une société en manque de répères où le sentiment de dévalorisation dans un environnement dominé par la paraitre et l’immédiat les pousse à s’inventer des combats en tout genre qu’ils estiment nobles pour soulager leurs souffrances et peu importe les effets collatérales que provoque ces envies de bonne intention sans considération pour la complexité du réel qu’ils sont en incapacité d’appréhender.


        • sylvain sylvain 27 février 2023 21:09

          cette « éducation positive », ou l’on met tout le monde dans la même classe et advienne que pourra, me semble plus tenir de la réduction de budget que de quelque chose de positif.

          Il y a des principes d’éducation positive beaucoup plus sensés


          • Jean-Luc ROBERT Jean-Luc ROBERT 27 février 2023 21:36

            @sylvain
            Je me suis trompé de titre. Je voulais écrire : Le mythe de l’inclusion scolaire 3/4. Cet article fait partie d’une interview où je parle de l’éducation positive, de l’inclusion scolaire, et du phénomène HPI que je considère comme des mythes. L’article étant publié, je ne peux plus changer le titre.


          • ZenZoe ZenZoe 28 février 2023 10:10

            L’école est déjà une épreuve pour beaucoup d’élèves même légèrement différents, même pas différents du tout quelquefois, alors je n’ose imaginer la souffrance et le sentiment d’isolement de ces pauvres gamins plongés dans une classe d’élèves avec qui ils ne pourront jamais rien partager. Quelqu’un s’est-il soucié de recueillir leur avis ?

            Ils seraient bien mieux dans un établissement spécialisé, avec des élèves qui leur ressemblent, avec qui ils peuvent échanger peut-être des impressions, des astuces pour mieux vivre... oui mais voilà, ça coûte cher tout ça, comme les hôpitaux psychiatriques, les foyers de transition, mieux vaut prétendre que vivre tous ensemble c’est mieux... et ça revient moins cher, comme ça on peut continuer à dépenser à tort et à travers pour autre chose que le bien-être de la population.

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