La grande Pétaudière
La grande Pétaudière
COP 27 Novembre 2022
Grande conférence sur le climat de la planète Terre à Charm el-cheikh, ville consacrée presque exclusivement au tourisme mondial qui recherche le soleil et le sable.
Cette ville est donc un temple de la consommation que les organisateurs ont adoubé pour recevoir la plus grande pétaudière de notre temps.
Ainsi est la première contradiction : choisir un lieu qui est la parfaite image du superflu que l'objet officiel de la réunion veut éliminer.
La deuxième contradiction est le fait de faire venir des centaines de personnes dans un lieu où l'on accède quasiment qu'en avion alors que l'objet officiel de la réunion est de réduire l'utilisation de l'avion.
La troisième contradiction est le fait de mobiliser des centaines de personnes qui pourraient être très utiles dans leurs pays, ainsi que de dépenser des sommes astronomiques, alors que l'objet officiel de la réunion est de transférer des dollars vers les pays du sud.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, totalement absent dans les conflits armés actuels comme dans les outrages au respect de la vie et de la liberté dans de nombreux pays espère trouver dans cette farce de Charm el-cheikh un peu de la grandeur du poste qu'il occupe.
Voici une conférence mondiale qui rassemble le gratin de l'espèce humaine sur une scène où se déploient toutes les ruses et les misères humaines, pensez l'enjeu se chiffre à quelques 100 milliards de dollars chaque année.
Le véritable objet de cette conférence tourne autour de cette manne.
On trouve ceux qui possèdent les dollars, c'est-à-dire les Etats riches, les grandes multinationales et qui sont présents pour donner ou faire illusion de donner.
On trouve ceux qui veulent recevoir, c'est-à-dire notamment les pays du sud.
On trouve aussi les faire valoir, ceux qui sont vraiment convaincus que réduire la consommation de carbone réduira ipso facto le réchauffement climatique. Ceux là sont les faire valoir de la grande pétaudière.
Si l'on regarde encore de plus près :
- Les pays donateurs d'abord, ils sont des démocraties et leurs représentants élus sont enclins naturellement à satisfaire leurs électeurs. Dans le cas d'une opinion qui se dit favorable à un transfert financier au profit des pays du sud, cette opinion se dit favorable globalement, mais la plupart du temps elle est surtout favorable à que ce transfert soit réalisé par ceux qui sont "plus riches" que soi, à peu près quelque soit le niveau de richesse d'ailleurs.
Un exemple d'actualité : les salariés de Total parmi les salariés les mieux lotis, font grève pour améliorer leur pouvoir de consommation et réclament une part des "superprofits" de l'Entreprise. D'aucuns peuvent penser que, dans un élan de générosité, ils auraient pu céder leur revenus supplémentaires pour lutter contre le réchauffement climatique.
Donc les Présidents "riches" gesticulent pour fâcher le moins de monde.
- Les Multinationales : Elles naviguent en permanence entre deux eaux. D'abord, bien entendu, leurs profits qui doivent toujours être augmentés pour satisfaire les fonds de pensions (souvent les retraites des Etasuniens) et augmenter encore le traitement des dirigeants qui n'ont pas encore atteints le niveau de revenus des grands joueurs de foot ou de la chanson. Ensuite les clients, qui risquent de se détourner si l'Entreprise tourne le dos aux idées en vogue dans l'opinion publique du moment.
- Les pays bénéficiaires dont les dirigeants vont souvent tenter de prélever leur commission sur les sommes transférées et qui doivent sélectionner les entreprises qui recevront l'aide finale.
Le discours officiel des pays du sud est de dire : Nous polluons peu alors que nous sommes plus atteints par les effets de la pollution des pays du nord, donc ces derniers doivent nous indemniser pour cette injustice.
La simple réalité est que les pays du nord aident les pays du sud à rattraper leur niveau de développement (on pourrait dire aussi, leur niveau de pollution).
Cependant la fierté (parfaitement compréhensible d'ailleurs) habille cette donation en contrepartie, ce qui est beaucoup plus acceptable par les populations des deux côtés, aussi bien celle du nord que celle du sud.
Nous avons la chance de vivre une époque de grand cirque pendant laquelle on a pu voir une adolescente Greta Thunberg enseigner la bonne façon de vivre aux députés et sénateurs de nos grands pays, et pas un pour revêtir les habits de l'évêque cochon !
Tout de même le fait que les humains de toute la planète se parlent, même s'ils ne s'écoutent pas, c'est déjà bon signe pour l'avenir … même lointain.
César Jules, 12/11/2022
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