La critique incessante des hommes politiques et des « élites », une passion triste des Français
Depuis des lustres la politique en France est un jeu de massacre et le Président de la République une cible rêvée pour les frustrés, les jaloux ou simplement des citoyens en quête de reconnaissance.
Quelques mois après son élection de 2017 E. Macon était critiqué, raillé, parfois même conspué ou menacé.
Entre 2012 et 2017 il en fut de même de François Hollande, cible à la fois des extrêmes (Gauche comme Droite réunies dans la critique systématique), des biens pensants ("aucune allure") et des grands penseurs politiques (Y-aKa Focon).
N. Sarkozy lui aussi a été tellement détesté qu'une partie de la Gauche souhaite encore qu'on lui coupe la tête (symboliquement en l'envoyant de nombreuses années en prison).
Jacques Chirac (encensé depuis qu'il est décédé) fut selon certains un "roi fainéant", un radical qui avait pour doctrine La célèbre formule d'Henri Queille "Il n'est aucun problème politique qui ne puisse se résoudre par l'inaction".
Pour les prédécesseurs de ces présidents il en fut de même : Mitterrand ("et les 40 voleurs"), Giscard (et les diamants", De Gaulle ("un dictateur")...
Bref les Français aiment à se payer leur personnel politique (supposé corrompu, incompétent, fainéant, superficiel, profiteur....).
Aujourd'hui faire de la politique consiste à placer une cible dans son dos et à attendre son exécution (symbolique en France, toujours possible aux USA).
Pourquoi une telle hargne, une telle ingratitude et méchanceté la part de nombreux citoyens ?
- Une tradition ancienne de fronde face au pouvoir, d'insultes (ou de colportage de ragots sous la royauté),
- Une tradition violente anarcho-syndicaliste et politique (la terreur, les massacres de la commune)
- Une détestation du pouvoir en place quand on est dans l'opposition
- Une incapacité à se développer économiquement sans l"Etat (financements publiques de la vie politique ou syndicale),
- Une incapacité à négocier des consensus, à écouter et prendre en compte les arguments du camp opposé,
- un manque de culture civique (s'attaquer au Président c'est au final s'attaquer à la République)
- une méconnaissance de l'histoire, de l'économie, de la psychologie,
- Une défiance généralisée (entre citoyens, envers les administrations, envers les entreprises, envers les politiques, envers la politique)
- une frustration économique généralisée ("les riches, les puissants sont responsables de mes insuffisances"),
- une passivité des citoyens qui seraient bien incapables de prendre des responsabilités mais ont un avis sur tout
- la caisse de résonnance de réseaux sociaux où la parole des plus excités peuvent faire foi
....
Bref si notre pays est devenu le champion d'Europe de la grogne sociale, de l'inaction économique et du déclin pédagogique il y a de fort bonnes raisons, celles-ci tiennent bien plus à nos comportements, à nos idéologies, à nos conformismes qu'à une quelconque malchance politique ou économique.
Nous avons les résultats économiques et sociaux et les "élites" que nous méritons et ceux qui prétendent incarner le changement (pour les autres évidemment) feraient mieux d'abord de changer et d'évoluer eux-mêmes.
Soyez vous-même le changement que vous voudriez voir dans le monde.
Gandhi
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