L’indigne Exploitation Mercantile du Naufrage de la Vieillesse
« Une société se juge aussi à la façon
dont elle traite ses anciens et ses anciennes »
Cette formulation, prêtée, sans réel écrit l’attestant, à Lucien BONAFÉ, trouve, en ces jours sombres, tout son sens. La marchandisation de la santé en général, et pour ce qui préoccupe ces quelques lignes, de la prise en charge de nos aînés, a fait l’objet de plusieurs scandales, mettant en lumière moult dysfonctionnements, depuis la négligence jusqu’à la maltraitance de nos anciens en structure d’hébergement tant privées que publiques. Ces affaires, d’autant plus choquantes quand on sait les somptuaires tarifs appliqués par certains établissements, auront eu vertu de sensibiliser l’opinion quant à la façon dont notre société traite nos aînés.
Attardons-nous spécifiquement sur les « EHPAD » qui d’années en années, de paisibles sanctuaires pour nos vénérables anciens, se sont métamorphosés en espèce de consigne dans laquelle on dépose nos vieux devenus trop encombrants. Bien évidemment il ne s’agit pas de culpabiliser les familles qui n’ont d’autre choix que celui de mettre les leurs dans ces institutions C’est à l’indigne exploitation mercantile du naufrage de la vieillesse orchestrée par un Etat sourd qu’il convient de s’en prendre. Les restrictions budgétaires dont il accable les établissements publics d’accueil pour personnes âgées, contraignent les directions à sacrifier le bien être des résidents au profit « du profit » justement, sous les bons auspices des ARS (agences régionales de santé) fidèles centurions du pouvoir.
La résidence en Ehpad est bien souvent la dernière escale avant le grand voyage. Brisons l’omerta complice. Nous sommes tous témoins, directement ou indirectement de ces manquements. Diminution du personnel soignants comme de services, entraînant immanquablement la déliquescence de la prise en charge, laquelle accélère la perte d’autonomie des résidents, sans même parler de leur confort et de leur dignité mis à mal par le manque de temps qui devrait leur être consacré alors qu’il leur fait cruellement défaut.
Beaucoup d’entre nous sommes de potentiels résidents. Doit-on se résigner à mal vieillir parce qu’une société se déshumanise ? Peut-on assister indolents à la détresse de nos vieux, otages rançonnés par un système que le mercantilisme aveugle. Tout est en péril, notre protection sociale issue du CNR*, si longtemps enviée, qui se délite chaque année davantage sous les coups de boutoirs d’une idéologie politique libérale exponentielle, le vivre ensemble, ciment d’une société longtemps solidaire, devenue refermée sur elle-même, présidée par l’individualisme. La litanie des doléances serait bien longue.
Toujours est-il que TANK le grand âge sera prioritairement traité comme un risque budgétaire plutôt que comme une obligation de prise en charge par un service public mettant sa mission avant la rentabilité, il ne fera pas très bon vieillir dans cette France plus prompte à fabriquer des armes qu’à construire des avres de paix pour nos vieux.
Dans ma région nous avons pour quotidien « La République des Pyrénées ». Mais ici comme ailleurs, par nos silences, nous validons aussi La Pire République des Aînés
* Conseil National de la Résistance, le vrai, et non pas l’inopérant comité Théodule de Macron Conseil National de la Rénovation
Che64
7 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON