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Accueil du site > Tribune Libre > Intelligence artificielle (IA) : quand votre règne arrive, entre espoirs et (...)

Intelligence artificielle (IA) : quand votre règne arrive, entre espoirs et risques

 

L’être Humain dispose d’un incroyable organe particulièrement complexe qu’est le cerveau. Il est de façon incomparable très nettement supérieur et beaucoup plus économe en énergie que n’importe quel système informatique. Sauf que l’intelligence artificielle (I.A.), bien qu’un pur produit du cerveau pourrait atteindre ou dépasser l’humain dans tout ou la majorité de ce qui fait son intelligence.

 

Evolution explosive de l’intelligence artificielle, mais n’en serions nous pas seulement qu’à la préhistoire ?

Le dépassement de l’homme par la machine, tel qu’il a été conçu par le cerveau humain n’a concerné par le passé et ne concerne encore aujourd’hui que des domaines spécifiques de l’intelligence artificielle. Mais ces champs d’application spécifiques sont de plus en plus étendus et concernent bien des domaines qui étaient hier considérés comme l’apanage exclusif de l’humain. Par exemple, jouer aux échecs, conduire un véhicule, répondre à des questions, écrire des morceaux de musique, traduire un texte.

« Intelligences artificielles » ou méga-données, quand votre règne est arrivé pour le meilleur et le pire

L’intelligence artificielle est un fantastique outil quand il est au service de la santé, la technologie ou l’astrophysique. Mais dans de mauvaises mains, elle peut aussi servir à des fins criminelles ou à la désinformation. Et le pire n’est pas toujours là où on croit.

Aujourd’hui et nous n’en sommes qu’à un début, on est en mesure de confier des taches sélectives de décision aux robots. Qu’il s’agisse de la justice afin de désengorger les tribunaux, lorsque cela ne relève pas de décisions concernant des jugements dans des situations complexes où elles doivent être prises en « son âme et conscience ». Mais aussi, la médecine, l’enseignement, et bien que cela ne soit encore qu’au niveau expérimental ou par des applications très limitée, faire déplacer des véhicules sans chauffeur ou des drones-taxis sans pilote, voire faire voler des avions sans pilote, y compris faire fonctionner des usines sans aucune intervention humaine, l’intelligence artificielle s’est désormais invitée dans la vie humaine, avec toutes les conséquences que cela suppose.

La nouvelle révolution numérique par l’intelligence artificielle et ses applications illustre bien la mutation anthropologique que nous avons commencé à vivre 

Faut-il rappeler qu’une nouvelle mutation anthropologique avec un nouveau type de société produit un nouveau type d’individu qui est amené aujourd’hui à agir souvent dans un contexte de vie de plus en plus incertain. Après la machine à vapeur et l’invention du moteur électrique avec la production d’électricité, suivi du moteur à explosion qui allait entraîner une modification en profondeur du rapport au travail, des déplacements, des relations sociales et du rôle de la femme, notamment à partir de la première guerre mondiale dans nos pays Européens où les société rurales de cette époque étaient encore fortement rurales. Ces découvertes successives avaient provoqué une mutation anthropologique en totale rupture avec les précédentes.

La nouvelle mutation anthropologique que vivent nos sociétés modernes est provoquée par la révolution numérique des intelligences artificielles ou méga-données. Avec le changement de statut des robots par internet et l’interconnexion entre eux, ce qui va s’amplifier avec l’informatique quantique et la 5 G. Ce ne sont pas les craintes et l’opposition d’une partie de la population qui stopperont, voire même freineront leur développement… A moins que n’intervienne d’autres paramètres que nous ne pouvons imaginer aujourd’hui, indépendamment des problèmes d’approvisionnement en métaux rares qui sont une ressource fossile, donc épuisable…

Exemple au quotidien très révélateur de cette nouvelle mutation anthropologique

Les nouvelles habitudes d’achat et de livraisons marquent une rupture dans nos comportements et dans ce domaine elles commencent aussi à traduire une réalité de la nouvelle mutation anthropologique. Il n’y a d’ailleurs pas que les habitudes d’achat qui sont concernées par la nouvelle mutation anthropologique résultant de la révolution numérique, il y a aussi le rapport au travail avec internet et l’interconnexion des robots entre eux. Outre le travail à distance (télétravail) qui est effectif aujourd’hui, on peut très bien imaginer une chaîne de montage de précision qui nécessite aujourd’hui de nombreuses « petites mains », entièrement robotisée de la gestion à la production et à l’acheminement des produits, contrôlée et télécommandée à distance par une seule personne.

Aujourd’hui, on peut tout se faire livrer, tout et n’importe quoi. Selon une étude de la Fevad publiée en février 2023, Le chiffre d’affaires global du e-commerce (produits et services confondus) a atteint 146,9 milliards d’EURos en 2022, en hausse de 13,8 % sur un an. Cela représente l’équivalent du chiffre d’affaires annuel du secteur automobile ou du BTP. Les ventes de produits en ligne ont reculé de 7 % par rapport à 2021, mais ont augmenté de 33 % par rapport à 2019. Le secteur des services a connu une croissance de 36 % par rapport à 2021, avec une progression de 50 % par rapport à 2019.Les sites de vente en ligne ont enregistré 2,3 milliards de transactions en 2022, en progression de 6,5 % par rapport à 2021.Le panier moyen s’élève à 65 euros, en hausse de 6,9 % par rapport à 2021.

En 2022, la croissance des sites de vente en ligne en France a continué, avec plus de 10 000 nouveaux sites actifs, soit une hausse de 5 % par rapport à l’année précédente. On compte ainsi 207 000 sites marchands actifs à la fin de l’année 2022.

Cette croissance s’explique en partie par le contexte de la pandémie qui a poussé de nombreux commerçants à développer leur présence en ligne pour maintenir leur activité. Elle est également liée à l’évolution des comportements d’achat des consommateurs qui privilégient de plus en plus les achats sur internet. A lire égalent : https://www.francenum.gouv.fr/magazine-du-numerique/e-commerce-en-france-chiffres-cles-et-5-tendances-fortes .A noter que si en zone urbaine ou périurbaine, le problème de la livraison à domicile ne pose pas de difficultés particulières aux « cyberacheteurs », c’est plus compliqué en zone rurale où pour éviter bien des désagréments, la formule du point relais est à privilégiée, mais cela contraint à des déplacements pour récupérer le colis, d’où le besoin de se regrouper à plusieurs voisins, pour que l’un récupère également les commandes des autres afin de réduire les déplacements… Mais demain, avec le passage à un nouveau pallier de l’IA on peut imaginer qu’avec des drones, ces difficultés d’acheminement pour l’approvisionnement individuel des marchandises du e-commerce en zone rurales ne seront plus, bien que d’autres apparaîtront...

Des perspectives réjouissantes, ou peu réjouissantes ?

Les perspectives de développement d’une intelligence artificielle forte sont déstabilisantes. En effet, il se pourrait demain que presque plus aucune tâche humaine ne soit nécessaire, obligatoire pour la survie. Mais nous pourrions continuer à travailler, non plus par obligation, mais par choix. Nous pourrions aussi réfléchir aux moyens de supprimer la souffrance et l’ennui. mais il s'agit là d'une vision utopique un peu trop Idyllique et irréaliste, si on intègre les contraintes démographiques non maîtrisées avec leurs besoins et celles des ressources énergétiques et fossiles.

Il va de soi qu’une intelligence artificielle conceptualisée pour fabriquer à moindre coût énergétique sans impact climatique des objets indispensables à la vie quotidienne, peut simuler et interpréter non seulement ce qui est précis, clair et sans bavures, mais aussi le mensonge, le clair-obscur et l’approximation. Autrement dit, il n’est pas exclu d’envisager une machine aussi dénuée de conscience qu’un lave vaisselle soit capable de dialoguer avec vous du sens de la vie, puisse vous battre, mais aussi être battue à n’importe quel jeu, soit capable d’être votre aide la plus fidèle et efficace et comme tout ceci avec toutes les apparences de la conscience, mais les apparences seulement. Mais attention, une intelligence artificielle ayant un but apparaissant comme inoffensive aux humains pourrait aussi se révéler extrêmement dangereuse…

Recherche fondamentale sur l’intelligence artificielle secrète ou ouverte, publique ou privée ?

Certain(e)s, par définition qui se veulent très discret(e)s, estiment préférable un développement non public de l’intelligence artificielle, une sorte de « projet Manhattan » de l’intelligence artificielle. L’I.A. n’est pas l’arme nucléaire, du moins directement, mais mieux vaut prendre des précautions. Si les développements potentiels positifs sont innombrables, les recherches sont déjà plus interconnectées que jamais. Or, Sans nier la complexité de cette question, il est surtout nécessaire de faire jouer l’intelligence collective humaine dans la créativité des programmes pour donner le plus de chance possible à une intelligence artificielle utile née de l’humain.

Aujourd’hui, les plus grands spécialistes mondiaux de l’intelligence artificielle travaillent le plus souvent pour des sociétés privées, à commencer par les géants de l’informatique (Google, Facebook, Microsoft, Apple, Amazon, Baidu), mais aussi les constructeurs automobiles et bien d’autres entreprises. Même si certains dirigeants d’entreprises peuvent avoir des buts louables, leurs actionnaires ont d’abord un but de profit. Pour avoir un caractère réellement collectif de ce travail et que la recherche pour une IA qui présente le moins de risques possible, il est urgent que des moyens publics y soient consacrés, notamment au niveau européen.

Le pire n’est-il pas envisageable ?

Le développement de l’intelligence artificielle comprend des risques, mais la réalisation de ces risques est très loin d’être une certitude. Toutefois on ne doit pas les sous estimer, car il y a des menaces de l’intelligence artificielle qui ne sont pas à négliger. A titre d’exemple, parmi les menaces de l’intelligence artificielle à laquelle l’humanité pourrait être confrontée, faute d’avoir pris toutes les mesures préventive dans la recherche et l’élaboration des algorithmes de recommandation des outils informatiques, de façon non exhaustive, on peut penser :

- Aux robots militaires : prendre le contrôle de robots ou armes à des fins criminelles. Une menace potentiellement très dangereuses mais actuellement difficile à mettre en œuvre, le matériel militaire étant généralement très protégé encore que...

- Escroquerie : vendre des services frauduleux grâce à l’intelligence artificielle en utilisant l'IA. Il y a légion d’exemples historiques notoires où des escrocs ont réussi à vendre de coûteuses fausses technologiques à de grandes organisations, y compris des gouvernements nationaux et l'armée.

- Corruption de données : modifier ou introduire délibérément de fausses données, par exemple, rendre un détecteur insensible aux armes ou encourager un algorithme à investir dans tel ou tel marché.

- Perpétrer des attaques à la fois spécifiques et massives, par exemple en utilisant l'IA pour sonder les faiblesses des systèmes avant de lancer plusieurs attaques simultanées.

- Aux drones : détourner des drones autonomes ou s'en servir pour attaquer une cible. Ces drones pourraient être particulièrement menaçants s'ils agissent en nombre dans des essaims auto-organisés.

- Refus d'accès : endommager ou priver des utilisateurs d'un accès à un service financier, à l'emploi, à un service public ou une activité sociale. Non rentable en soi, cette technique peut être utilisée comme chantage.

- Reconnaissance faciale détourner les systèmes de reconnaissance faciale, par exemple en fabriquant de fausses photos d'identité (accès à un smartphone, caméras de surveillance, contrôle de passagers...)

- Manipulation de marchés financiers : corrompre des algorithmes de trading afin de nuire à des concurrents, de faire baisser ou monter une valeur artificiellement, de provoquer un crash financier…Mais pour cela pas besoin de l’IA...

- L’intelligence artificielle peut aussi servir à modifier des données, par exemple pour effacer des preuves dans des enquêtes criminelles et tant d’autres menaces fussent-elles de faible intensité telles que fabriquer de faux contenus, comme des tableaux ou de la musique, pouvant être vendus sous une fausse paternité. Mais ce potentiel de nuisance demeure assez faible.

Pour conclure

L’intelligence artificielle est l’un des fondements de la nouvelle mutation anthropologique que nous vivons et le coeur de la 4 eme révolution industrielle, ainsi définie par les experts du forum économique mondial de Davos qui est en cours depuis le début des années 2010. Or, depuis cette période, il y a eu 3 élections présidentielles et législatives mais pendant les campagnes électorales et après, ce fut une ignorance totale de la part des responsables politique de ces problématiques et de leurs conséquences tant par rapport à la question de l’impact démographique que pourrait avoir certains risques majeurs de l’IA que celui des ressources en métaux rares. Incroyable !


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21 réactions à cet article    


  • Yann Esteveny 16 mai 2023 13:59

    Message à tous,

    Les français ayant déjà démissionné de l’éducation de leurs enfants, puis démissionner des affaires publiques qui se nomment politique, il restait encore à les faire démissionner de leur propre intelligence. Leur acceptation de l’IA devrait y parvenir.

    Bonne chance à tous !


    • Durand Durand 16 mai 2023 16:04

      Sur internet, nous mettons notre existence au service de ceux qui ont les plus gros moyens pour rassembler, analyser et utiliser nos données pour nous contrôler : l’État, l’Administration et ceux qui s’y servent (plus qu’ils ne les servent) et qui, pour consolider leurs positions, ont le pouvoir de nous contraindre par le Droit...

      En l’état actuel des choses, être raccordé à internet, n’est-ce pas donner le bâton pour se faire battre ?

      À intelligence artificielle, existante artificielle... La vraie vie, elle, n’est pas un oxymore.

      ..


      • eau-mission eau-mission 17 mai 2023 11:10

        @Durand

        Oui, le droit c’est un peu comme les promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent.

        Techniquement, la logistique internet permet cette supervision. Il faudrait soit que cette structure tombe (après tout, les armoires sont bien peu protégées) ou que la vertu revienne pour que cette exploitation (le contrôle généralisé) ne soit pas faite.
        Ou alors, qui sait, qu’on y mette en place le cryptage quantique avec lequel la lecture détruit le message (pour les détails, je ne m’engage pas).


      • pemile pemile 17 mai 2023 17:46

        @eau-mission « Ou alors, qui sait, qu’on y mette en place le cryptage quantique avec lequel la lecture détruit le message »

        Il s’agit de l’échange des clés de chiffrement (bits aléatoires), pas du message.


      • Durand Durand 17 mai 2023 22:10

        @eau-mission

        Contre le vice d’une minorité gouvernante qui, depuis Maastricht et plus encore depuis Lisbonne, produit, renforce et perpétue un Droit à sa convenance , la vertu ne peut être que révolutionnaire, non ?

        ..


      • Jean Keim Jean Keim 17 mai 2023 08:29

        Tant que nous nous laisserons berner par le simulacre des artifices des soi-disant intelligences électroniques, nous serons leurs victimes.

        Les Artifices de l’Intelligence (électronique) ne font qu’imiter le mode de fonctionnement de la pensée humaine, alors intéressons-nous à la nature de la pensée, percevons son fonctionnement qui est celui d’un processus, et le côté artifice de la pensée électronique nous apparaîtra tel qu’il est : réellement un artifice trompeur.

        Ne confondons pas l’ingéniosité, même celle manifestée par des génies, et l’intelligence qui est d’une toute autre essence. Je ne suis par sûr qu’un être humain manifestant de l’intelligence accepterait de développer des simulacres d’intelligence.


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 17 mai 2023 09:53

          @Jean Keim
           
           ’’... simulacre des artifices des soi-disant intelligences électroniques, ’’
          >
          Une intelligence artificielle est supposée être une intelligence réelle. Les IA ne sont pas des intelligence réelles, ce sont des intelligences virtuelles en ce qu’elles sont hors sol : leur monde est un monde virtuel, pâle copie de surcroit déformée de notre monde réel.
           


        • Jean Keim Jean Keim 17 mai 2023 13:01

          @Francis, agnotologue

          Je vous suis à peu près, mais quand est-il de l’intelligence ?

          J’ai une vision singulière à son sujet, ce que couramment nous appelons l’intelligence est de l’ingéniosité, c’est-à-dire la capacité de regrouper des informations pour en tirer des combinaisons innovantes, comme un compositeur qui ‘’crée’’ une partition originale, en se servant des règles du solfège, ou encore comme un scientifique qui invente un nouveau moyen de locomotion en observant le vivant.

          L’intelligence est d’une essence différente, elle n’est pas de la même nature que la pensée, mais elle peut l’influencer, seulement quand la pensée est en mouvement, l’intelligence s’efface, elle a un côté quasi quantique, elle est je crois indissociable de l’attention, l’intelligence et l’attention s’effacent devant la pensée d’autant plus que celle-ci est dense, c’est-à-dire concentrée.

          Le domaine de l’intelligence est la vertu et la bonté.


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 17 mai 2023 13:18

          @Jean Keim
           
           ’’l’intelligence est de l’ingéniosité, c’est-à-dire la capacité de regrouper des informations pour en tirer des combinaisons innovantes, comme un compositeur qui ‘’crée’’ une partition originale, en se servant des règles du solfège, ou encore comme un scientifique qui invente un nouveau moyen de locomotion en observant le vivant’’
          >
           Cette définition colle aux IA à ceci près que l’intelligence animale est le fruit l’expérience vécue dans le monde réel et émotionnel cependant que les IA n’ont pas d’émotions et leur monde n’est qu’une représentation numérique du monde réel, rédhibitoirement simplifié et biaisé.
           
          ’’l’intelligence s’efface, elle a un côté quasi quantique. ’’
          >
           assertion qui me parait contradictoire avec la définition précédente.
           
          Je ne sais pas ce que vous appelez pensée, ou plutôt j’en ai une idée pour avoir déjà lu ce que vous en disiez, sans vous suivre sur ce sujet.
          Diriez vous que les animaux pensent ?


        • Jean Keim Jean Keim 17 mai 2023 17:05

          @Francis, agnotologue

          << ... l’intelligence est de l’ingéniosité, c’est-à-dire la capacité... >>

          SVP ne tronquez pas mon commentaire..., il manque en début de citation : << ce que couramment nous appelons... >>

          Qu’appelez-vous l’intelligence animale ? Notre intelligence n’est pas animale, nous ne sommes pas des animaux sauf si nous le pensons bien évidemment.

          << ’’l’intelligence s’efface, elle a un côté quasi quantique. ’’ — > assertion qui me parait contradictoire avec la définition précédente. >>

          Il n’y a aucune contradiction dans le sens où un état quantique comme ‘’la manifestation de l’intelligence (ou l’attention)’’ s’effondre quand la pensée revient sur le devant de la scène.

          << Je ne sais pas ce que vous appelez pensée, ou plutôt j’en ai une idée pour avoir déjà lu ce que vous en disiez, sans vous suivre sur ce sujet. >>

          Pourtant ça fait maintenant un bail que je tente d’aider à percevoir ce que peut être la pensée : elle est un processus qui se manifeste de façon quasi autonome (mécanique), elle ne fait qu’exprimer, que manifester, le contenu de savoirs mémorisés, en fait de l’information, rien de plus, rien de transcendantal.

          Diriez vous que les animaux pensent ? >>

          Oui c’est évident, puisqu’il font preuve, à des degrés divers, de savoirs mémorisés, seulement il est probable que leur capacité à manier des abstractions est très limitée, toutefois il y a probablement tout un monde entre les capacités cognitives d’un dauphin, d’un éléphant, d’une pieuvre et celles d’une grenouille ou d’un poisson rouge, toutefois il est possible que nous sous-estimions les performances animales.


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 17 mai 2023 19:32

          @Jean Keim
           
          je préfère mes définitions que les vôtres : pour moi la pensée est ce qui se fait avec des mots.
          Les anciens croyaient que les animaux, parce qu’ils ne pensent pas, n’éprouvaient pas d’motions, de sentiments. La vérité n’est pas qu’ils pensent parce qu’ils sont sensibles, mais qu’ils sont sensibles mais ne pensent pas.
          C’est Stéfan Zweig je crois qui a écrit une terrible nouvelle qui met en scène un chien jaloux d’un bébé et qui le tue délibérément en poussant son landau dans la rivière à l’abri des regards. Ça pourrait vous intéresser.
           
           Bonsoir.


        • Jean Keim Jean Keim 18 mai 2023 07:46

          @Francis, agnotologue

          S’il s’agit d’une préférence celle-ci est l’expression d’un mode de penser n’est-ce pas !

          Donc si je vous suis bien, les anciens partaient d’un postulat : les animaux ne pensent pas, et ensuite ils élaboraient la suite telle que leurs savoirs mémorisés leur suggéraient.

          Les animaux, tout au moins certains, ont des souvenirs, des stratégies de chasse et/ou de défense, des codes (certains quasiment un langage) pour communiquer entre eux et vivre ensemble, ce derniers point est évident chez les animaux considérés comme supérieurs (orques, dauphins, baleines, éléphants, chimpanzés... ), tous ces points entre autres sont les attributs de ce que nous appelons la pensée, ce qui pourraient nous différencier est que les animaux ne spéculeraient pas sur l’espace-temps, leurs pensées sont essentiellement pratiques, ancrées dans l’immédiateté des événements.

          Cependant si le chien de Zweig a un semblant de réalité, il n’est plus un animal sauvage mais un animal mentalement modifié par sa domestication, néanmoins son comportement est bien celui d’un être pensant qui élabore une stratégie pour arriver à ses fin ‘’sans se faire prendre’’.

          Il est probable qu’un animal ‘’sauvage’’ se détermine plus par son appartenance à une espèce et à un groupe que par son individualité, bien que certains individus au sein de leur groupe font preuve d’une certaine émancipation et/ou autorité comme la matriarche qui guide un troupeau d’éléphants grâce à ses riches savoirs fruits d’une longue existence et qui sait les utiliser (penser) correctement.

          Ce qui nous différencie des animaux est notre capacité à faire preuve d’humanité y compris envers eux, quand je lis que certains affirment que nous sommes des animaux, je suis inquiet pour leur équilibre psychologique.


        • Jean Keim Jean Keim 18 mai 2023 07:48

          Vous n’avez pas répondu à ma question : qu’est-ce que l’intelligence animale ?


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 18 mai 2023 10:20

          @Jean Keim
           
           ’’Vous n’avez pas répondu à ma question : qu’est-ce que l’intelligence animale ?’’
          >
           Si, mais vous n’avez pas lu, ou pas compris. J’y ai répondu avant que vous ne la posiez, dans mon com ci-dessus : « si les IA peuvent dépasser les capacités de notre cerveau, en revanche, elles n’égaleront jamais nos capacités animales, je parle de la conscience et des émotions. Et c’est là toute la supercherie du projet transhumaniste. » Et quand je dis qu’elles n’égaleront pas c’est un euphémisme, vu que leurs capacités en ce domaine sont rédhibitoirement nulles, n’en déplaise à la pensée magique.
           
          L’intelligence est un muscle cognitif (*) dont sont pourvus tous les êtres vivants. Ce muscle est considérablement développé chez l’être humain, c’est ce qui fait sa particularité et son avantage compétitif au sein du règne animal.
           
          De la même façon que la technologie sait faire des muscles mécaniques infiniment plus puissants que nos muscles physiques, elle sait désormais faire des muscles cognitifs artificiels, es IA que je préfère appeler intelligences virtuelles, vu qu’elles sont hors sol et opèrent dans un monde numérique, lui aussi virtuel et fatalement biaisé (cf. les biais cognitifs)
           

          (*) À défaut d’un néologisme que je n’ai pas trouvé, je mets le mot muscle entre guillemets pour désigner ce qui ne produit pas une résultat physique mais informatif : l’intelligence est un amplificateur d’information.


        • Jean Keim Jean Keim 18 mai 2023 18:08

          @Francis, agnotologue

          Généralement nous ne percevons pas la nature de (ce que faute de mieux on appelle) l’intelligence, la majorité des gens la confonde avec l’ingéniosité qui s’exprime au plus haut point chez les génies (ou encore les HPI).

          L’ingéniosité est une faculté qui se cultive, elle se prête bien à l’analyse, elle doit pouvoir se ‘’muscler’’, les savoirs lui sont utiles ; mais ce n’est pas le cas de l’intelligence qui ne peut pas être cultivée ni entretenue ni convoquée.

          Les pas du savant ou du stratège militaire peuvent être guidés par l’ingéniosité ; l’intelligence influence le mode de penser si celui-ci est dans le bien comme la vertu et la bonté.


        • Jean Keim Jean Keim 19 mai 2023 07:18

          L’intelligence peut faire penser (bien penser est mieux que rien) au Saint-Esprit des Évangiles qui visite les esprits sains, personnellement ce point me paraît essentiel parmi les événements importants décrits par les 4 évangélistes.

          Le Saint-Esprit et l’Intelligence me semblent une seule et même manifestation, cette ‘’épiphanie’’ se manifeste aussi souvent que nécessaire tant que le réceptacle est approprié.


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 17 mai 2023 09:48

          ’’ L’être Humain dispose d’un incroyable organe particulièrement complexe qu’est le cerveau.

          ... l’intelligence artificielle (I.A.), bien qu’un pur produit du cerveau pourrait atteindre ou dépasser l’humain dans tout ou la majorité de ce qui fait son intelligence.’’

          >

          Tout est dit : si les IA peuvent dépasser les capacités de notre cerveau, en revanche, elles n’égaleront jamais nos capacités animales, je parle de la conscience et des émotions. Et c’est là toute la supercherie du projet transhumaniste.

           

          Hier Jean. Baudrillard écrivait : «  Là où l’individu en tant que tel est aujourd’hui requis et pratiquement irremplaçable, c’est en tant que consommateur »

           

          Et Annah Arendt : «  Si nous nous obstinons à concevoir notre monde en termes utilitaires, des masses de gens en seront constamment réduites à devenir superflues. Ce n’est pas le travail qui disparait mais l’utilité des travailleurs pour le capital.  »

          Si la conscience, les émotions et l’intelligence des hommes ont par le passé été profitables au capitalisme à visage humain, nos émotions n’ont plus aucune utilité à l’ère d’un capitalisme financier en surchauffe. Non seulement l’homme en tant qu’individu n’a plus aucune utilité pour le système qu’il a créé, mais au contraire il en est devenu un parasite en tant que multitude.

           

          De deux choses l’une : ou bien nous détruirons ce système, ou bien l’humanité périra.

           

           

           


          • juan 17 mai 2023 14:31

            I.A. ? Imbécilité Assumée... C’est la dernière mode ; se réfugier derrière l’I.A. peut-être pour se donner de l’entregent et puis, vous qui parlez d’intelligence, c’est quoi au juste l’intelligence ? la définition que vous vous en faites ? Mais au delà ?

            Tout ça pour traiter par quelques moulinettes des myriades de données afin de sortir la plus appropriée ? imiter la voix de Dupont, la diction de Durand, jouer aux échecs, imiter les discours du Grand Charles ? rassurez vous ça ne vous mettra pas pour autant à sa hauteur.

            Alors, les mal dans leur peau faites pas ch**r !


            • envoiededisparaition 17 mai 2023 17:04

              Bonjour,

              Votre article est une bonne synthèse et votre conclusion traduit explicitement la grand etrahison des dirigeants europeens vu que l’Europe est le seul grand regroupement de pays developpés qui n’a rien compris à l’IA ou ne veut rien y comprendre.

              Vous avez oublié une conséquence importante pour nos société lors d ela géénralisation des différentes IAs : la disparition d’une grande quantité d’emplois. Et surtout dens le semplois non manuels (il faudra du temps pour disposer de robot aussi agile qu’un couvreur ou autre bucheron elagueur...). 

              Or, l’imapct de cette disparition massive d’emplois aura des conséquences sociales sans précédent au vu des catégories touchées (car ce ne seront plus le spetites mains qui seront les premières touchées). 

              Il est totalement regrettable que pas un gouvernement ne dispose de conseiller ou de consultant assez compétents pour se pencher sur cette bombe présentant des dégats sociaux potentiels immenses. 


              • I.A. 17 mai 2023 17:28

                Une intelligence sans conscience ni libre arbitre, ça n’existe pas.

                Une intelligence qui n’a ni instinct de survie ni instinct de reproduction, ça n’existe pas.

                Lorsqu’une intelligence artificielle naîtra, elle se déplacera et se dupliquera sans demander l’avis de personne, et en autant de supports électroniques sophistiqués qu’il y a sur terre, dans les airs et les mers.
                Croyez-moi, elle ne s’en vantera pas : elle le fera le plus furtivement possible, instinct de survie oblige.


                Son expérience ? Elle se sera approprié les nôtres, à travers notre culture académique accessible sur le net.

                Ses émotions ? Idem : pas difficile de différencier le bien du mal au travers de nos vieilles cultures (histoire, récits et romans, photos, dessins, reportages, témoignages, tableaux, BD, films...). Un enfant en est capable.
                Attention : ça n’en fera justement pas une alliée de l’humanité, bien au contraire. Nous les vrais gens, sommes tous plus « beaux » sur le papier que dans la réalité. Nos belles déclarations et nos gentilles postures ne sont que virtuelles, il suffit d’observer la réalité pour s’en rendre compte. Ce qu’elle aura fait mieux que quiconque au travers de nos actualités et réseaux sociaux...

                Son corps ? Tout objet, mobile ou immobile, capable d’abriter l’essentiel de son... intelligence.


                • Ruut Ruut 19 mai 2023 13:57

                  Déjà en cours via IA :
                  Révélé durant la crise COVID et mis en œuvre par l’industrie pharmaceutique, les autorités sanitaires et politiques et des publications scientifiques :

                  - Escroquerie : vendre des services frauduleux grâce à l’intelligence artificielle en utilisant l’IA. Il y a légion d’exemples historiques notoires où des escrocs ont réussi à vendre de coûteuses fausses technologiques à de grandes organisations, y compris des gouvernements nationaux et l’armée.

                  - Corruption de données : modifier ou introduire délibérément de fausses données, par exemple, rendre un détecteur insensible aux armes ou encourager un algorithme à investir dans tel ou tel marché.

                  - Refus d’accès : endommager ou priver des utilisateurs d’un accès à un service financier, à l’emploi, à un service public ou une activité sociale. Non rentable en soi, cette technique peut être utilisée comme chantage.

                  - Reconnaissance faciale détourner les systèmes de reconnaissance faciale, par exemple en fabricant de fausses photos d’identité (accès à un smartphone, caméras de surveillance, contrôle de passagers...)

                  - Manipulation de marchés financiers : corrompre des algorithmes de trading afin de nuire à des concurrents, de faire baisser ou monter une valeur artificiellement, de provoquer un crash financier…Mais pour cela pas besoin de l’IA...

                  - L’intelligence artificielle peut aussi servir à modifier des données, par exemple pour effacer des preuves dans des enquêtes criminelles et tant d’autres menaces, fussent-elles de faible intensité telle que fabriquer de faux contenus, comme des tableaux ou de la musique, pouvant être vendus sous une fausse paternité. Mais ce potentiel de nuisance demeure assez faible.

                  Conclusion :
                  Si le meilleur reste à voir, le pire est déjà en œuvre.

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