France : est-ce que le système des coalitions « vole » les élections aux Français ?
Des responsables politiques français, proches d’Emmanuel Macron, comme François Bayrou, veulent introduire le système d’une coalition en France sur le modèle allemand pour résoudre – pour un parti – l’absence de majorité absolue aux élections législatives. Ces responsables politiques vantent le modèle allemand. Pourtant, celui-ci est une catastrophe pour la démocratie et les citoyens, voire une horreur pour la vie des Allemands car la vie démocratique est radicalement réduite en détruisant l’opposition politique, en formant – en définitive – un unique parti politique qui règne au quotidien sur le pays en osmose avec le chancelier.
Risque d’effondrement prématuré du gouvernement. « L’aversion de la France pour les coalitions signifie que tout nouveau gouvernement risque un effondrement prématuré », annonce le Guardian. L’une des premières personnalités politiques françaises à évoquer d’engager le système de la coalition sur le modèle allemand est François Bayrou. Celui tend la main aux forces de gauche hors LFI qui ne « correspond pas aux valeurs » du bloc central.
François Bayrou va encore plus loin en déclarant : « L’impulsion ne viendra pas des partis mais d’Emmanuel Macron qui devra nommer un premier ministre rassembleur ». Le « vol » des élections aux Français se dévoile. La France, après les législatives, retourne à la case départ avec – encore – à sa tête un président français, Emmanuel Macron et un pouvoir politique qui ont perdu les élections législatives.
Avec les résultats des législatives, Observateur Continental se posait la question, comme Éric Ciotti ou comme Mathilde Panot et Manon Aubry qui dénoncent tour à tour un un « coup d'État démocratique » ou « un coup de force présidentiel ». L’idée de mettre en branle une coalition comme sur le modèle allemand semble bien être la preuve de ce « coup d'État démocratique » ou de ce « coup de force présidentiel », ce qui permet de « voler » le vote aux 8.744.080 électeurs du RN. « 10,6 millions d'électeurs ont voté pour le RN et ses alliés », rappelle France Info. Ainsi, si le président français ne propose pas une coalition avec le RN ou avec le NFP, il ne reconnaît pas la victoire du RN et du Nouveau Front populaire (NPF) aux élections législatives. La démocratie française est à l’agonie.
Le Guardian rapporte que « la Suède est dirigée par des coalitions depuis les années 1970, que l'Allemagne n'a plus connu de gouvernement à parti unique depuis 1961 et qu’en Italie, le multipartisme est la norme depuis le début des années 1940. Les Pays-Bas ont été dirigés pour la dernière fois par un seul parti en 1879 ». « Les centristes de Macron ont accepté l’idée d’une large coalition possible allant du parti socialiste (PS) de gauche modérée à LR, reconnaissant qu’un gouvernement stable nécessiterait compromis et coopération. Ils ne le feront tout simplement pas avec LFI », continue le quotidien britannique, précisant : « Au niveau du gouvernement national, les politiques français et les coalitions ne se mélangent plus depuis de nombreuses années. Cela s’explique en partie par un système électoral à deux tours qui produit presque invariablement des majorités à parti unique sans qu’il soit nécessaire de former des coalitions ». « Ce système faisait partie de la réponse de la France au chaos de la Quatrième République, qui, entre 1946 et 1958, a vu passer pas moins de 21 gouvernements à portes tournantes, ainsi que 16 premiers ministres, dont certains n’ont duré que quelques jours », martèle le Guardian.
La décision d’Emmanuel Macron de garder Gabriel Attal comme Premier ministre, alors que les deux figures politiques ont été battues lors de ces législatives, est pris par les Français comme un « vol » démocratique et un mépris à la démocratie. C’est une décision critiquée à droite, comme à gauche. L'Assemblée nationale est divisée en trois bloc.
La coalition en Allemagne tue la démocratie. « Une grande majorité d’Allemands s’inquiète de l’état de la démocratie dans leur pays », fait savoir l’ARD ce 4 juillet, soulignant : « Les deux tiers s'inquiètent pour la démocratie ». « Les sondages montrent que la confiance dans la démocratie [allemande] est en déclin. De nombreuses personnes expriment leur scepticisme ou leur manque de confiance à l’égard des organes et institutions de l’État tels que les parlements, les gouvernements et les tribunaux », fait savoir la Centre national d'éducation politique du Bade-Wurtemberg. Selon une étude de la fondation Friedrich-Ebert, « environ 60% des personnes interrogées ont déclaré avoir peu ou pas confiance dans le gouvernement fédéral. Près de 80% des personnes interrogées avaient peu ou pas confiance dans les partis ». La coalition allemande tant vantée par des responsables politiques français ne permet pas de résoudre la confiance des électeurs en la démocratie.
Et, « Wauquiez, Larcher, Pécresse… disent tous non à une coalition avec Macron », alors qu’Emmanuel Macron a exhorté à une large coalition des « forces républicaines », « une stratégie rejetée aussi par la gauche, qui appelle le le chef de l’État à respecter le résultat des urnes et à placer au poste de Premier ministre une figure issue du Nouveau Front populaire ». Le RN dénonce « d'indignes arrangements ».
Pierre Duval
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram : https://t.me/observateur_continental
Source : https://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6112
12 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON