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Accueil du site > Tribune Libre > Fidel Castro et Che Guevara : deux politiques différentes

Fidel Castro et Che Guevara : deux politiques différentes

Dans le contexte de la guerre froide, la révolution cubaine victorieuse ne pouvait évoluer que dans trois directions :

  • S’aligner sur la politique des USA c’est-à-dire revenir au capitalisme.
  • S’aligner sur la politique de l’URSS c’est-à-dire sur une politique stalinienne autant en politique intérieure qu’en politique extérieure.
  • Etendre la révolution cubaine à d’autres pays d’Amérique Latine.

Fidel Castro a choisi la deuxième solution et Che Guevara a choisi la troisième. Nous ne pouvons qu’approuver le choix de Che Guevara mais nous le faisons avec des réserves. La méthode de prise du pouvoir préconisée par Che Guevara n’était pas celle des marxistes. Il ne cherchait pas à construire un parti révolutionnaire capable de prendre la direction de la classe ouvrière pour la mener à la victoire dans une situation révolutionnaire. Pour lui, une guérilla pouvait aboutir à une révolution. Il croyait ainsi pouvoir reproduire la révolution cubaine mais, en fait, il n’avait pas compris ce qui s’était passé à Cuba. J’ai déjà évoqué cette question dans un article intitulé : « Rita Hayworth et le marxisme  » mais il faudra y revenir.

Nous reconnaissons à Che Guevara l’immense mérite d’avoir cherché à étendre la révolution cubaine à d’autre pays de l’Amérique Latine et d’avoir mis ses actes en accord avec ses idées. Il l’a payé de sa vie. Il est des nôtres.

Je reproduis ci-dessous un article de Miguel Sorans publié en 2016 lors du décès de Fidel Castro. Je l’ai traduit en me souciant davantage du sens que de la forme.

Jean Dugenêt, le 9 décembre 2021

La mort de Fidel Castro a donné lieu à toute sorte d’interprétations, sur sa trajectoire et son héritage politique, aussi bien dans les médias bourgeois qu’entre les militants combatifs. Une grande partie de la gauche tend à récupérer sa figure positivement, mais en cachant son vrai parcours politique.

Notre courant socialiste révolutionnaire, fondé par Nahuel Moreno, a alerté, depuis les premières années de la victoire de la révolution cubaine, sur les risques que contenaient en germe les caractéristiques propres au mouvement castriste. Mais notre courant a aussi défendu, de manière inconditionnelle, la révolution cubaine et a condamné le blocus imposé par les USA et toute forme d’agression impérialiste.

C’est pourquoi, face à la mort de Fidel Castro nous devons souligner nos profondes divergences avec ses positions politiques et celles de toute la direction du Parti Communiste Cubain. Pour être clair : depuis plus d’un demi-siècle nous avons dénoncé son rôle d’abandon de la révolution socialiste à Cuba et au-delà (Dans toute l’Amérique Latine et le monde).

Cette affirmation surprendra beaucoup de jeunes qui ignorent la vraie trajectoire de Fidel Castro. Son décès remet à l’ordre du jour cette discussion. La vérité, c’est que, après les premières années de la révolution, Fidel Castro a abandonné sa position de révolutionnaire nationaliste et indépendant, dirigeant du Mouvement du 26 juillet. Au milieu des années 60, Fidel Castro, dirigeant du PC, a décidé de s’allier avec la direction bureaucratique du PC de l’ex-URSS, alors dirigé par Nikita Khrouchtchev puis par Brejnev. Cela a amené des conséquences tragiques pour le processus révolutionnaire latino-américain et mondial. Jusqu’alors Fidel Castro et la direction cubaine, avec la méthode erronée du « foquisme » (Il s’agissait de promouvoir des foyers de guérilla), encourageaient et soutenaient, avec une politique certes erronée, la révolte populaire latino-américaine. Il y a eu, dans cette perspective, des réunions internationales comme la « Tricontinental » ou « l’OLAS ». Mais après avoir pactisé avec la bureaucratie du Kremlin, cette orientation politique a été abandonnée progressivement.

Fidel Castro a adopté la politique contre-révolutionnaire du PC de Moscou de “coexistence pacifique” avec l’impérialisme que Staline et la bureaucratie avaient promue. Cela signifiait qu’il fallait s’abstenir de promouvoir des nouvelles révolutions socialistes afin qu’en échange l’impérialisme respecte les états dirigés par les dictatures pseudo “socialistes” de l’URSS et de l’Europe de l’Est. Cette politique a été justifiée idéologiquement par la théorie stalinienne du “socialisme dans un seul pays” et par la théorie non moins stalinienne de « la révolution par étapes ». Cette dernière justifie de soutenir des gouvernements de collaboration de classes avec des “mouvements nationalistes progressistes mais néanmoins pro-capitalistes” en reportant à un avenir indéterminé la lutte pour le socialisme. Avec cette théorie, la bureaucratie stalinienne des PC russe et chinois a promu la trahison de toute sorte de révolutions dans le monde, en commençant par la révolution espagnole de 1936.

Che Guevara s’est opposé à la politique stalinienne

Mais en réalité depuis 1964-65, deux lignes ou deux politiques sont apparues dans la direction cubaine. D’abord, celle de Fidel Castro et de la majorité pro-URSS et ensuite, celle dirigée par Che Guevara qui, sans attaquer directement Fidel Castro, a manifesté sa divergence. Cela a amené Che Guevara à renoncer à ses fonctions et à quitter secrètement Cuba.

Notre courant a toujours été critique avec la conception de la “guerre de guérillas” de Che Guevara et avec d’autres aspects de ses orientations qui l’amenaient en fait à chercher des substituts au rôle révolutionnaire de la classe ouvrière et à la construction de partis révolutionnaires. Mais par-delà ces divergences nous reconnaissons son internationalisme conséquent et sa défense de la révolution socialiste. Au point qu’à sa mort, en octobre 1967, Nahuel Moreno le définissait comme un “héros et martyr de la révolution permanente”.

Le Che était déçu par ce qu’il avait vu en l’URSS. Il s’est opposé au cours de diverses discussions, à la perception qu’il a eu de l’“économie socialiste”. Sa vision internationaliste l’a amené à comprendre que la défense de la révolution cubaine passait par l’extension de la révolution à d’autres pays d’Amérique Latine. Il a alors commencé à se heurter de plus en plus aux positions de la bureaucratie soviétique qui refusait que de nouvelles révolutions socialistes apparaissent. En février 1965, il a prononcé un célèbre discours à Alger dans lequel il a contesté la politique de coexistence pacifique de l’URSS et il a exigé le soutien inconditionnel, avec armement gratuit, au peuple du Vietnam. Ce qui a justifié sa “lettre-testament” :

“l’impérialisme nord-américain est coupable d’agression […] mais sont aussi coupables, ceux qui maintiennent une guerre de calomnies et de crocs-en-jambe commencée depuis longtemps par les représentants de deux principales puissances du champ socialiste [l’URSS et la Chine] “.

Le Che y opposait la politique de « deux ou trois Vietnam ». Il est mort finalement en Bolivie, isolé de tout soutien, en essayant, avec une stratégie erronée, d’étendre la révolution. Son objectif était juste. Le Che avait aussi lancé une mise en garde contre la bureaucratisation qui risquait d’amener des reculs avec sa formule « la Révolution Socialiste ou la caricature de révolution socialiste ».

Fidel Castro a refusé d’étendre la révolution à d’autres pays

Beaucoup de sympathisants de Fidel Castro peuvent penser : “devant le blocus yankee et l’isolement des années 60, Fidel Castro n’avait pas d’autre alternative que le pacte avec Moscou”. Ce n’est pas le cas. L’alternative, pour casser le blocus et l’isolement de Cuba était d’étendre la révolution. C’est ce que disait le Che et les courants politiques comme le nôtre. Il y avait des conditions favorables pour cela : le Vietnam était en passe de gagner la guerre (les yankees ont fui en 1975). En 1968, il y a eu une montée du mouvement des masses en Amérique latine. Au Chili des 1970-73 Salvador Allende est arrivé au pouvoir, mais il a échoué puisqu’au lieu de s’engager résolument sur la voie de la mobilisation ouvrière vers le socialisme, il a choisi de chercher un pacte “pacifique” avec la bourgeoisie chilienne et les militaires “progressistes ( !!!)” comme Pinochet. En 1979, au Nicaragua la révolution était victorieuse contre le dictateur Somoza avec le peuple armé et la dictature tombait. Quelques années plus tard, tombait aussi la dictature du Salvador. L’Amérique centrale était une poudrière et, une nouvelle fois, Fidel Castro donnait la consigne de ne pas faire de « nouveaux Cuba » et de marcher pacifiquement vers le socialisme.

De nos jours au Nicaragua et au Salvador les ex-guérilleros castristes continuent de gouverner en affamant les peuples et en préservant le capitalisme. C’est la triste réalité. Fidel Castro n’a pas appuyé les révolutions arabes de 2011 et il a justifié les massacres de Bashar Al Assad.

Dès les années 90, Castro a continué de donner son appui aux gouvernements faussement “progressistes” de l’Amérique latine qui dévoyaient les luttes vers le terrain parlementaire et il a soutenu un capitalisme “national et populaire”.

 

Jean Dugenêt, d’après un article de Miguel Sorans publié en 2016.

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Unité Internationale des Travailleurs – Quatrième Internationale (UIT-QI)


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29 réactions à cet article    


  • Clark Kent Schrek 10 décembre 2021 15:05

    Je croyais que vous étiez trotskiste, mais je m’aperçois que vous êtes romantique, en fait.

    « Si tu n’es pas notaire, c’est la faute à Voltaire

    Tu es petit oiseau, c’est la faute à Rousseau »


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 10 décembre 2021 16:29

      @Schrek
      "Je croyais que vous étiez trotskiste, mais je m’aperçois que vous êtes romantique"

      Il y aurait-il une contradiction ?


    • Clark Kent Schrek 10 décembre 2021 17:08

      @Jean Dugenêt

      Non, c’est vrai.


    • ticotico ticotico 10 décembre 2021 16:32

      Pour info, la cote de Fidel ne cesse de baisser à Cuba, comme l’atteste son nouveau surnom « la piedra » (la pierre) qui évoque la forme de son mausolée.

      A part ça, si Fidel a choisi l’URSS pour assurer son maintien au pouvoir ce n’était qu’une deuxième option. Son intention première était de nouer de bonnes relations avec les USA. Il a beaucoup essayé au cours de son séjour d’avril 59 à New York juste après son accession au pouvoir... Mais il a été perçu comme un phénomène passager et renvoyé dans son île sans autre contact avec les dirigeants qu’une brève poignée de mains avec Richard Nixon, le vice président de l’époque.

      Si le Che avait voulu propager la révolution sur la lune, Fidel aurait sûrement trouvé le moyen de l’y envoyer, tant il était pressé de se débarrasser de ce gêneur qui n’avait pas compris que la « révolution » à Cuba était devenu un concept de marketing politique, et plus du tout un objectif à atteindre...


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 10 décembre 2021 18:55

        @ticotico
        Merci de ces précisions.
        J’approuve totalement ce que vous avez écrit. D’ailleurs le programme du « mouvement du 26 juillet » n’était pas la révolution socialiste. Castro est allé plus loin qu’il ne le voulait sous la pression des masses populaires.
        Il reste une question sur laquelle je n’ai pas voulu écrire car je ne suis certain de rien puisqu’il n’y a pas de traces.
        Il y a eu un accord ou au moins le passage d’un compromis entre Fidel Castro et Che Guevara avant que ce dernier quitte Cuba pour se lancer dans son expédition en Bolivie. Je pense que les conditions demandées par Castro étaient que quelle que soit l’issue de « l’aventure » les dirigeants de l’URSS ne soient pas dérangés. Ils ont demandé à avoir des hommes à eux dans l’expédition et au cas (peu probable) où les guérilleros auraient réussi à mobiliser des paysans de Bolivie ils auraient éviter une propagation du mouvement vers les villes (vers les ouvriers). Le danger pour eux était de revenir à la situation de la révolution de 1952 avec les ouvriers en armes et le pouvoir dans les mains de la COB.


      • amiaplacidus amiaplacidus 10 décembre 2021 16:40

        Je lis dans l’article : "La méthode de prise du pouvoir préconisée par Che Guevara n’était pas celle des marxistes. Il ne cherchait pas à construire un parti révolutionnaire capable de prendre la direction de la classe ouvrière pour la mener à la victoire dans une situation révolutionnaire. ".

        La dite méthode n’a strictement rien à voir avec Marx.

        C’est Lénine qui a théorisé cette approche, avec comme énorme inconvénient, l’usage qu’a pu en faire un Staline.


        • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 10 décembre 2021 19:01

          @amiaplacidus

          La nuance sur laquelle vous voulait discuter n’est guère importante car j’estime qu’il y a une continuité et un enrichissement du marxisme avec le léninisme puis le trotskysme.

          Je pense cependant que Marx proposait déjà de construire une internationale révolutionnaire (la 1ére puis la 2ème) pour que des sections nationales fassent des révolutions. Il est exact que cela ne s’est concrètement produit qu’avec Lénine.

          Il est au moins abusif de dire que « La dite méthode n’a strictement rien à voir avec Marx ».

          Quant à Staline il a exterminé ceux qui avait fait la révolution...


        • wagos wagos 10 décembre 2021 19:06

          Ahhh les grands moments où le Che était affiché dans les chambres d’ados boutonneux qui se rêvaient révolutionnaires à cause d’un râteau ramassé avec la nana convoitée, mais séduite par le vrai coq de la cour du lycée ....

          Il se voyaient arriver triomphants, béret noir et étoile rouge en vainqueurs, de quoi faire chier dans son froc le salaud qui avait ravi sa dulcinée ....


          • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 10 décembre 2021 19:40

            @wagos

            Je détestais les « guerilleros du quartier latin ».
            A cette époque, deux posters étaient en concurrence dans les chambres d’étudiants : celui de Che Guevara et celui de Raquel Wetch dans « un million d’années avant JC ».

            Je ne suis pas certain que c’était un choix très politique mais, pour ma part, j’adhérais plutôt au parti de Raquel Wetch.


          • Sergio Sergio 10 décembre 2021 20:18

            « j’adhérais plutôt au parti de Raquel Wetch »

            Faire une partie avec une Raquet Welch était plus à ma portée que d’adhérer à l’intimité de Rachel Welch


            • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 10 décembre 2021 20:59

              @Sergio
              Je parlais plus de fantasmagorie que de réalisme...


            • L'apostilleur L’apostilleur 11 décembre 2021 10:33

              @ l’auteur 

              « ...Il est des nôtres... »

              C’est qui les nôtres ?


              • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 11 décembre 2021 11:29

                @L’apostilleur

                Ceux qui combattent sincèrement et fraternellement pour la révolution socialiste même quand ils ne sont pas tous d’accord sur tout.


              • Arnould Accya Arnould Accya 11 décembre 2021 11:20

                "face à la mort de Fidel Castro nous devons souligner nos profondes divergences avec ses positions politiques et celles de toute la direction du Parti Communiste Cubain

                « 

                Article dénué de sens, pensée creuse, expression de jugements parfaitement contestables émis par des »nous" dont on se demande bien ce qu’ils réprésentent.

                Une analyse travaillée de Cuba ici :

                https://www.investigaction.net/fr/Cuba-un-reve-une-realite/


                • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 11 décembre 2021 11:42

                  @Arnould Accya
                  « des »nous » dont on se demande bien ce qu’ils réprésentent.« 

                  L’auteur est membre d’une organisation internationale nommée l’UIT-QI.

                  Le traducteur (moi-même) est membre de l’AGIMO une organisation française qui se prononce pour la fusion de l’UIT-QI avec deux autres organisations internationales.

                  Pour ceux qui, comme moi, pensent, à la suite de Marx, Lénine et Trotsky, qu’une organisation qui combat pour le socialisme doit avant tout être une organisation internationale, je suis dans une organisation beaucoup plus importante numériquement que toutes les organisations franco-française dont je ne vois pas l’intérêt.

                  Quant à votre litanie du style »Article dénué de sens, pensée creuse, expression de jugements parfaitement contestables", elle montre que votre vocabulaire est très limité parce que, sans aucun argument, il est possible de remplir ainsi des pages entières.

                  Je ne suivrais pas votre lien. J’en ai d’autres.

                  Pour comprendre la révolution cubaine, je conseille le « Journal de la Révolution cubaine », de Carlos Franqui, qui apporte de nombreux renseignements. Il est bon d’en compléter la lecture par les explications que donne Stéphane Just dans un article intitulé : "A propos d’une possibilité théorique et de la lutte pour la dictature du prolétariat (La révolution cubaine et le nouvel Etat)".


                • Arnould Accya Arnould Accya 11 décembre 2021 15:35

                  @Jean Dugenêt
                  « sans aucun argument »
                  Vous êtes incapable de distinguer le volet économique et social du volet politique : l’un doit parfois faire face à des impératifs vitaux (ce que vous ne comprenez pas), l’autre peut se complaire dans la contemplation théorique (à l’instar de votre « IVème Internationale » à la ramasse)


                • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 11 décembre 2021 17:09

                  @Arnould Accya

                  (ce que vous ne comprenez pas),

                  Traitez moi d’imbécile pendant que vous y êtes !
                  Pensez-vous donner l’impression que vous avez tout compris avec ce que vous dites ?

                  C’est simple. Vous ne donnez aucune explication. Vous ne maniez que l’insulte.
                  De toute façon si vous tentiez d’expliquer quoi que ce soit vous ne sortiriez que les vieux schémas bien connu de la version officielle de Castro qui est la même que celle des dirigeants de l’URSS. Je la connais et je sais que tout ce qu’ils disent est faux. Ils racontent une histoire... la soi-disant histoire de la révolution... Ils font une narration... Mais cela ne prouve rien. Le marxisme, ce n’est pas « raconter une histoire ».

                  A propos de la IVème internationale vous n’avez rien à dire alors vous insultez : « à la ramasse ». Il est vrai qu’il y a longtemps que Staline a supprimé la IIIème internationale. Plus besoin d’internationale quand tous les objectifs révolutionnaires sont abandonnés.

                  Je ne vais pas expliquer dans un commentaire quelle fut la nature de la révolution cubaine car il faudrait pour cela un long article. Ce que je peux dire c’est que les dirigeants de l’URSS n’en voulaient pas et Castro non plus.

                  Castro a été contraint d’aller plus loin qu’il ne le voulait sous la poussée des masses populaires. Comme l’a dit un autre intervenant (ticotico) il a essayé d’interrompre le processus et de négocier avec les USA mais il n’a pas pu car il ne contrôlait pas la poussée révolutionnaire.

                  Le marxisme c’est avant tout reconnaître les faits. Expliquez donc ce qu’il allait faire à New-York en avril 1959.


                • Arnould Accya Arnould Accya 12 décembre 2021 20:03

                  @Jean Dugenêt
                  Je n’insulte personne, je ne fais que m’insurger de vos propos.
                  " Expliquez donc ce qu’il allait faire à New-York en avril 1959.

                  "
                  Réponse triviale, vous n’avez qu’à ouvrir le lien du commentaire précédent.


                • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 12 décembre 2021 22:01

                  @Arnould Accya
                  Il n’y a aucune explication dans cet article à propos de la visite de Fidel Castro aux dirigeants américains.
                  La seule phrase où il est question de New York est la suivante :

                  "En effet, Fidel n’a jamais fait d’appel du pied aux Russes pendant la révolution. Au contraire, il s’est plutôt consacré à essayer de retourner l’opinion américaine en sa faveur, avec, par exemple, l’interview accordée au New York Times en février 1957, qui a eu l’effet escompté."

                  Il est seulement question d’un interview accordé longtemps avant sa visite.


                • Arnould Accya Arnould Accya 13 décembre 2021 12:08

                  @Jean Dugenêt
                  Dans cet article, dont je suis l’auteur, il est bien mentionné que la révolution cubaine n’est PAS une révolution communiste. Bien au contraire, le parti communiste cubain fut des plus passifs, et l’arrivée des barbus au pouvoir a laissé circonspects les Soviétiques.
                  Le premier partenaire commercial, et c’est évident si l’on considère la proximité géographique, avait toujours été l’oncle Sam. Aussi Castro cherchait-il à ne pas se les mettre à dos, les Ricains, pour préserver des intérêts économiques et commerciaux cruciaux pour l’île à cette époque.
                  Le problème, c’est que dès qu’il a souhaité améliorer les conditions de vie de la petite paysannerie, insuffler une politique économique et sociale plus égalitaire (par exemple, redistribution des terres inutilisées par les multinationales US avec proposition de rachat de celles-ci au prix déclaré pour le paiement de l’impôt), il s’est heurté de front avec les intérêts US et leurs multinationales déjà toutes puissantes.
                  Il n’était pas question pour lui de baisser son pantalon et de ne pas mener sa politique de répartition et, face aux mesures de rétorsion économique US qui a cessé d’être le partenaire commercial privilégié de Cuba du jour au lendemain, il n’a pas eu d’autres solutions ECONOMIQUES que de se tourner ves l’URSS qui, en échange de son soutien, a imposé l’assujetissement de Cuba à son système idéologique, politique et économique. C’est ce qu’on appelle « l’accolade de l’ours ».
                  Ce que je décris là est indéniable car FACTUEL.
                  Par conséquent, EVIDEMMENT que Castro était en relation avec les US jusqu’à la rupture brutale des liens entre les deux pays.
                  Par ailleurs, vous parlez d’un Che Guevara isolé, qui s’est fourvoyé en Bolivie, blablabla ...
                  Ce que vous omettez de dire, et qui est FONDAMENTAL, c’est que le Che a été trahi par le parti communiste bolivien qui ne lui a pas DU TOUT fourni le soutien financier, matériel et humain qu’il était censé apporter, ce qui a bouleversé toute l’organisation de la révolution qu’il avait planifiée, avec la fin funeste que nous connaissons.
                  Enfin, vous ne parlez pas des interventions de Cuba en Afrique, et leur soutien militaire décisif dans plusieurs pays dans la tourmente de ce continent exploité.
                  Vous savez quel est le pays que Nelson Mandela a remercié, en premier lieu, lors de sa prise de pouvoir et la fin de l’apartheid ?
                  CUBA, Fidel Castro, je vous laisse comprendre pourquoi. C’est tout aussi évident.
                  Aussi, au final, votre article est-il au mieux erroné, au pire manipulateur.


                • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 13 décembre 2021 13:57

                  @Arnould Accya
                  Je n’ai pas du tout votre analyse de la révolution cubaine.
                  Vous prêtez des vertus et des intentions révolutionnaires à Castro qui ne correspondent pas à ce qu’était la réalité de son programme.
                  Il faudrait au moins que j’écrive tout un article pour expliquer ce qui s’est passé et la différence avec la version officielle qui est celle que vous donnez avec peut être, au plus, quelques nuances qui visent à donner le beau rôle à Castro.

                  Je ne donnerais ici que mes conclusions. La révolution cubaine a été avortée et confisquée par Castro qui est, malgré tout, allé plus loin qu’il ne le voulait lui-même sous la pression des masses. Elle a été avortée puisqu’il en a pris la direction et a désigné des ministres afin que cesse la révolution. Il voulait que les cubains rentrent chez eux pour s’occuper lui-même de réformer le pays. En ce sens il a confisqué la révolution car il s’est mis à la direction. Il en est résulté un état ouvrier déformé, car il n’y a pas eu de dégénérescence comme en Russie, puisque dès le départ l’état ouvrier limitait les libertés et le pouvoir populaire. Les délégués n’étaient pas élus dans les comités mais désignés par l’administration centrale et les comités étaient seulement consultatifs mais ne prenaient pas les décisions. L’état ouvrier s’est mis en place avec l’accord de l’URSS et sur le modèle stalinien : parti unique, interdiction du trotskysme. Ceux qui se réclamaient du trotskysme ont été emprisonnés

                  Son programme au départ incluait très bien votre formulation : " Castro cherchait-il à ne pas se les mettre à dos, les Ricains, pour préserver des intérêts économiques et commerciaux cruciaux pour l’île à cette époque."

                  Cela n’a pas été de sa part une découverte au cours de la révolution. Il voulait au départ arriver à ce résultat qui, évidemment, ne pouvait pas se faire avec des nationalisations massives. Autrement dit : il ne voulait pas de révolution socialiste.

                  La révolution a d’abord été une mobilisation ouvrière dans laquelle Castro n’a joué aucun rôle. Comme la plupart des révolutions, elle a commencé par une grève générale (ce qui n’a rien de commun avec des actions de guérilla). La grève ouvrière nationale a duré près d’une semaine. Ce fut un facteur décisif de la victoire. C’est ce qui a interdit toute tentative de coup militaire ou de médiation américaine. La grève a pesé de façon décisive dans la balance pour désarmer psychologiquement les militaires.. Quand la bande de guerillos à Castro est entrée en action, elle a gagné des victoires à la Don Quichotte contre des militaires ne voulaient pas agir contre le peuple. Cette grève a aussi pesé dans le refus massif du peuple de voter aux élections du 3 novembre 1958. Cela aussi avait été un autre facteur décisif dans lequel Castro n’a joué aucun rôle. La grève générale fut l’instrument de la victoire. Le Mouvement du 26 juillet, est venu cueillir cette victoire et, en la structurant, il est devenu la colonne vertébrale de cette victoire, et Fidel Castro est devenu le chef incontesté.



                • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 13 décembre 2021 21:13

                  @Arnould Accya

                  Je ne peux pas dans quelques commentaires expliquer ce qu’a été la révolution cubaine. Cependant en relisant mon commentaire précédent je m’aperçois qu’il faut que je précise que Fidel Castro était un révolutionnaire dans le sens où il voulait effectivement renverser la dictature de Batista laquelle était détesté par le peuple cubain. Cependant Fidel Castro et le Mouvement du 26 juillet ne voulaient pas d’une révolution socialiste. Ils voulaient maintenir le capitalisme sous une autre forme. Ils s’étaient prononcés pour une certaine réforme agraire. Révolutionnaires, ils n’en étaient pas moins un mouvement petit-bourgeois avec les limites que cela implique.

                  Mais le mouvement des masses a tout submerger.

                  Les déclarations de Fidel Castro à New York en avril 1959 ne s’accordaient pas au caractère de la révolution cubaine. Le 17 avril, au cours d’une conférence de presse, il expliquait :

                  « J’ai dit de façon claire et définitive que nous ne sommes pas des communistes... Les portes sont ouvertes aux investissements privés qui contribuent au développement de l’industrie à Cuba... Il est absolument impossible que nous fassions des progrès si nous ne nous entendons pas avec les Etats-Unis. »

                  Et, dans son discours au Central Park de New York, le 27 avril 1959 :

                  « La victoire ne nous a été possible que parce que nous avons réuni les Cubains de toutes les classes et de tous les secteurs autour d’une seule et même aspiration. »

                  Mais les masses ne pouvaient l’entendre de cette oreille. Le pouvoir révolutionnaire de Castro n’était pas capable de les faire refluer, de faire rentrer dans son lit la révolution. Le 17 mai 1959, une première réforme agraire était promulguée. Cette réforme agraire n’avait rien de « socialiste » : elle interdisait la grande propriété agraire au-delà de 400 hectares ; les locataires et métayers recevaient gratuitement la propriété de la terre qu’ils cultivaient jusqu’à la limite de 27 hectares ; les propriétaires devaient être indemnisés par l’Etat. Les plantations de canne à sucre, les rizières et les élevages dont le rendement dépassait de 50 % le rendement national pouvait garder 1 340 hectares. Cette réforme agraire tentait en réalité de coiffer et de canaliser un mouvement paysan qui n’avait pas attendu pour entamer une réforme agraire de sa façon.


                • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 14 décembre 2021 11:22

                  @Arnould Accya

                  Je viens seulement de lire la dernière partie de votre article.
                  En premier lieu, je dois reconnaître que, par rapport à bien d’autres qui ne cherchent qu’à clamer qu’ils ont raison puisque leur idéologie est la bonne, vous avez le mérite d’essayer d’examiner les faits pour faire votre analyse.

                  Cependant votre explication de la révolution est fausse. Au début, après une analyse qui fait ressortir la situation explosive (révolutionnaire) qui existait à Cuba, vous expliquez la révolution avec une phrase étonnante : "Au final, débarquent du Granma un beau matin de 1956, Fidel, Che Guevara et leurs compagnons : la révolution peut commencer".

                  Etait-ce bien là la condition pour que la révolution commence ?

                  Ensuite quand vous regardez ce qui s’est passé après la révolution, du début à la fin, vous vous situez dans la perspective d’une survie de Cuba comme ilot isolé qui doit faire ce qu’il peut en restant isolé.

                  Ce n’était ni la perspective de Che Guevara ni la mienne bien que je sois en total désaccord avec la stratégie que proposait le Che.

                  Dans la dernière partie de votre article vous essayez de faire ressortir la mentalité actuelle des cubains qui oscille entre la défense des acquis de leur révolution, une soif de liberté, une volonté de vivre mieux que ce qui leur est proposé... Le tout semblant difficilement conciliable. J’en déduis pour ma part que les conditions sont mûres pour la construction d’un parti révolutionnaire qui, en liaison avec les autres partis « morénistes » (issus du courant de Nahuel Moreno) de l’Amérique Latine, chercherait à étendre la révolution pour briser l’isolement de Cuba. Le plus gros obstacle pour cela c’est le maintien d’une forme de dictature avec la politique du parti unique. La construction d’un parti révolutionnaire ne peut se faire actuellement que dans la clandestinité. Je vois, dans les manifestations qui se sont produites récemment, la possibilité de faire sauter ce carcan. Aider Cuba aujourd’hui c’est manifester notre solidarité avec ceux qui veulent plus de liberté.


                • scorpion scorpion 11 décembre 2021 13:46

                  Fidel était un politicien, le Che un idéaliste.

                  Fidel était préoccupé par son image, le Che n’en avait que faire.

                  Fidel ne croyait qu’en lui, le Che croyait en l’homme.

                  Deux visions antinomiques, Fidel un roc de granit, le Che un diamant à l’état brut...


                  • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 11 décembre 2021 14:34

                    @scorpion

                    J’apprécie cette façon de le dire.


                  • njama njama 11 décembre 2021 15:49

                    Bonjour Camarade Jean Dugenêt

                    Quel communiste trouverait qqch à redire sur cette Déclaration devant l’ONU ? S’attacher au fond, plutôt qu’à la forme il me semble, L’International est à la base (sauf mécompréhension de ma part), inter—...-Nations, contrairement à toutes les formes de Fédéralismes fussent-ils capitalistes (comme l’U€, US,...) ou communistes.

                    Une Date dans l’Histoire !

                    12 de diciembre de 1964
                    Discurso del Comandante Che Guevara en la Asamblea General de las Naciones Unidas
                    Señor Presidente,
                    Señores Delegados :
                    La representación de Cuba ante esta Asamblea se complace en cumplir, en primer término, el agradable deber de saludar la incorporación de tres nuevas naciones al importante número de las que aquí discuten problemas del mundo. Saludamos, pues, en las personas de su Presidente y Primeros Ministros, a los pueblos de Zambia, Malawi y Malta y hacemos votos porque estos países se incorporen desde el primer momento al grupo de naciones no alineadas que luchan contra el imperialismo, el colonialismo y el neocolonialismo.

                    La représentation cubaine à cette Assemblée a le plaisir de remplir, tout d’abord, l’agréable devoir de saluer l’incorporation de trois nouvelles nations au nombre important de ceux qui discutent ici des problèmes mondiaux. Nous saluons donc, en la personne de leur président et de leurs premiers ministres, les peuples de Zambie, du Malawi et de Malte et nous espérons que ces pays rejoindront le groupe des nations non alignées qui luttent contre l’impérialisme, le colonialisme et le néocolonialisme dès le début
                    .
                    [........... ] Ahora sí la historia tendrá que contar con los pobres de América » Esta epopeya la van a escribir las masas de indios, de campesinos sin tierra, de obreros explotados

                    Maintenant, oui, l’histoire devra compter avec les pauvres d’Amérique. Cette épopée sera écrite par les masses d’Indiens, de paysans sans terre, d’ouvriers exploités.
                    Y esa ola de estremecido rencor, de justicia reclamada, de derecho pisoteado, que se empieza a levantar por entre las tierras de Latinoamérica, esa ola ya no parará más. Esa ola irá creciendo cada día que pase. Porque esa ola la forman los más, los mayoritarios en todos los aspectos, los que acumulan con su trabajo las riquezas, crean los valores, hacen andar las ruedas de la historia y que ahora despiertan del largo sueño embrutecedor a que los sometieron.

                    Et cette vague de ressentiment indigné, de justice réclamée et de droits piétinés qui commence à se lever parmi les terres de l’Amérique latine, cette vague ne s’arrêtera plus. Cette vague grandira avec chaque jour qui passe. Parce que cette vague est formée par les masses, qui constituent la majorité dans tous les aspects : ceux qui accumulent par leur travail les richesses, créent les valeurs, font tourner les roues de l’histoire et se réveillent maintenant du long rêve abrutissant qui leur a été imposé.

                    Porque esta gran humanidad ha dicho « ¡Basta ! » y ha echado a andar. Y su marcha, de gigantes, ya no se detendrá hasta conquistar la verdadera independencia, por la que ya han muerto más de una vez inútilmente.


                    Parce que cette grande humanité s’est écriée « Assez ! » et a commencé à marcher. Et sa marche de géants ne s’arrêtera pas avant de conquérir la véritable indépendance, pour laquelle ils ont déjà sacrifié beaucoup de martyrs, plus d’une fois, en vain.

                    Ahora, en todo caso, los que mueran, morirán como los de Cuba, los de Playa Girón, morirán por su única, verdadera e irrenunciable independencia. »

                    Maintenant, en tout cas, ceux qui meurent, mourront comme ceux de Cuba, ceux de Playa Giron : ils mourront pour leur unique, véritable et inaliénable indépendance.

                    Todo eso, Señores Delegados, esta disposición nueva de un continente, de América, está plasmada y resumida en el grito que, día a día, nuestras masas proclaman como expresión irrefutable de su decisión de lucha, paralizando la mano armada del invasor. Proclama que cuenta con la comprensión y el apoyo de todos los pueblos del mundo y especialmente, del campo socialista, encabezado por la Unión Soviética.

                    Esa proclama es : Patria o muerte.

                    Tout cela, Honorables Délégués, cette nouvelle disposition d’un continent, de l’Amérique, s’incarne et se résume dans le cri que, jour après jour, nos masses proclament comme l’expression irréfutable de leur décision de combattre, en paralysant la main armée de l’envahisseur. C’est un cri qui a la compréhension et le soutien de tous les peuples du monde et surtout du camp socialiste, dirigé par l’Union soviétique.
                    Cette proclamation est : la patrie ou la mort.

                    Bien à vos, cordialement.

                    Njama


                    • njama njama 11 décembre 2021 15:59

                      Discurso de Ernesto Che Guevara ante la Asamblea General de las Naciones Unidas
                      Discurso pronunciado por el Comandante Ernesto Che Guevara como representante de la República de Cuba en la Asamblea General de las Naciones Unidas

                      11 de diciembre de 1964

                      (en espagnol) https://www.youtube.com/watch?v=rL08Lk6qOjA


                    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 11 décembre 2021 20:59

                      @njama

                      Bonjour,
                      Je ne suis pas ton camarade.
                      Tu bouffes à tous les rateliers. Tu défends Bachar el Assad. Tu t’évertues à voler au secours des staliniens en essayant de faire croire qu’ils étaient les premiers résistants au nazisme. Tu nous sors pour cela l’appel de Tillon. Tu es avec le Hezbollah et qui d’autres encore.
                      Dès que tu nous amènes une tartine, je suis prêt à parier que tu fais un copier/coller.
                      Qu’amènes-tu donc aujourd’hui ?

                      Je passe directement à la fin : « La patrie ou la mort »
                      C’est ce dont ne veulent plus les cubains. Maintenant c’est « La patrie et la vie ».


                    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 11 décembre 2021 21:36

                      @2 de pique

                      Je ne vois pas ce qui vous permet d’affirmer cela si ce n’est une idée préconçue. Les nationalistes veulent que tout le monde soit nationaliste. Ainsi, en affirmant, que chaque peuple méprise les autres peuples toutes les guerres sont permises et d’autre part il est possible de nier les antagonismes entre exploiteurs et exploités du même peuple. Au lieu de s’opposer l’un à l’autre, ils sont prêts à partir en guerre ensemble contre d’autres peuples.

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