Éclairages et réflexions
Il n’y a pas très longtemps que j’ai mis en hypothèse très probable, le caractère partagé par les résistants, ceux qui ont pris des risques dans leur vie active, ceux qui s’expriment et sont relégués, et tous ceux qui partagent leurs constats, leurs réalités, leurs analyses. Ce réseau qui s’est constitué depuis plus de quatre ans, réunit ceux qui, comme trait commun, vivent leur spiritualité, l’appartenance à une religion, qu’ils la pratiquent ou non, et ceux qui, de ce fait sont restés fidèles aux valeurs de notre passé, même récemment encore.
J’ai entendu que certains pensaient que « résistants » étaient un terme exagérés si l’on pensait aux résistants de la Résistance de la dernière guerre mondiale, et proposait dissidence ; je dirais plutôt qu’il y a une résistance guerrière ou attentatoire et avant elle, ou à côté, une résistance d’idées, de mots, d’échanges, d’actes aussi, de désobéissance par exemple, de boycotte … « dissidence » me semble être encore trop proche de l’objet de résistance.
Je me posais aussi un certain nombre de questions sur certaines réactions ou faits de notre actualité, auxquelles je n’avais aucune réponse puisque visiblement personne ne se les posait qui avait son rond de serviette dans quelque média alternatif.
J’avais ici posé cette question, par exemple : qu’arrive-t-il aux Allemands, quelqu’un le sait-il ? Sans réponse. Pourtant leur attitude est hallucinante !
Je me posais la question de savoir pourquoi la culture juive, telle que je la connaissais quand j’étais jeune et qui existait dans la diaspora depuis des temps immémoriaux, avait disparu. Je mettais ça sur le compte de la création de l’État d’Israël.
Je me demandais pourquoi les classes moyennes, diplômées, haïssaient le populo ; je proposais la haine de soi rétrospective puisque celles-là sont issues du peuple, et rural pour sa quasi totalité. Allaient de paire du refus de ses origines, l’effacement, voire le déni de toute notre histoire, de nos valeurs et même de notre bien commun. Je mettais ça sur le compte de la propagande mercantile de l’empire US qui devait laver le cerveau de la plupart pour y caser sa camelote. Objectif atteint.
Beaucoup ont écrit sur la dégringolade de nos capacités tous azimuts, mais ils ne faisaient que des constats, avec des acteurs, des coupables et des collabos, des victimes et des opportunistes qui s’en contentaient. Mais la cause profonde de la volonté de détruire n’était jamais nommée. Je mettais ça sur le compte qu’on ne peut pas nommer la cause de la déchéance autrement que par le pourrissement sans doute naturel d’un organisme et que celui-ci n’étant pas conscient, on en subissait les effets sans pouvoir y remédier. Certes on peut faire un ravalement de façade mais pas empêcher le vieillissement et la mort...
J’avais compris que la puissance d’une force occulte est invincible : seule la Vie peut en venir à bout mais en aucun cas la Raison le peut. Mais je n’ai pas encore compris la puissance d’une traînée foudroyante de croyance, suscitée par la peur, encouragée par la culpabilisation et punie par une police et une Justice contaminées.
Je ne l’ai pas comprise parce que les acteurs m’accusent et m’acculent en prétendant détenir la Vérité. Il y a donc un mur infranchissable, de leur part et de la mienne.
Mais plutôt que compris je devrais dire admis puisque ce « comprendre » est à prendre dans le sens étymologique : embrasser dans un tout, dans lequel je place aussi la sensibilité, l’émotion et la spiritualité. Admettre, quant à lui, est juste une acceptation qui laisse la part belle au protagoniste, - ce n’est pas glorieux ni valeureux- mais d’un autre côté me foutrait la paix. Ce n’est pas une concession que je fais, c’est le réel contre lequel je ne peux rien.
J’avais lu, je savais, j’ai compris que la Russie n’est pas l’agresseur mais je ne comprends pas que tant de gens le croient. J’ai du mal à considérer que l’imbécilité occidentale admette que tous pourris sauf nous. Et c’est bien ce qu’on essaie de nous faire croire, et que la majorité croit ! Est-ce que ça l’arrange ? Et en quoi ?
Comprendre n’est pas pardonner, mais c’est vrai que lorsque l’on comprend le processus d’un impensé, que l’on conçoive ou pressente l’impossible ouverture sur le réel tant les nasses sont intimement intriquées dans la psyché, on se contente de pleurer de chagrin ou de colère impuissante. Mais il n’y a pas de haine : la colère se transforme en haine quand on ne comprend pas l’impensé de l’autre. Il faut dire que la société d’aujourd’hui ne nous incite pas à penser, tout court, mais pas plus à se remettre en question, le suivisme inconscient qui se croit libre, la collaboration qui se croit utile, la délation qui se croit héroïsme ne sont pas à proprement parler des attitudes réjouissantes.
Je constate depuis longtemps que l’attitude des femmes est ahurissante : elles abandonnent un privilège pour des prunes, enfin quand je dis « prunes », ça serait déjà bien, mais pour des mirages, des artifices, des illusions. Elles croient être libres et ne sont qu’aliénées aux exigences du patron, aux désirs des publicitaires et j’en considère que c’est la raison principale de toute la dispersion qui fait notre monde social aujourd’hui et subséquemment, le malheur général. Et malheur pour pauvreté, pour exclusion, pour solitude, pour addictions et toutes les maladies mentales qui induisent les maladies tout court.
La concomitance de l’abandon de poste des femmes et de l’infantilisation généralisée, même s’il y a conséquence du deuxième terme au premier, n’est pas un avis, c’est un constat : l’État, chez nous en tout cas devient le père absent et la mère démissionnaire, ce succédané délétère fabrique des soumis. Et ce n’est pas pour lui déplaire. La répression plutôt que l’éducation, l’appât du gain plutôt que la vocation, l’enfant gâté plutôt que l’enfant aimé, sans compter la vengeance des « petits » qui le valent bien aussi, tout ce mélange donne des comportements individualistes dont la circulation routière est l’échantillon fidèle.
L’obéissance toute milicienne à laquelle on a assisté, la crédulité comme motif, est cette confiance frelatée que l’enfant a en ses parents, en ses instructeurs, en ses éducateurs. La trahison est impossible, aperçue elle est aussitôt déniée. Une autre raison aussi spécifique à la classe moyenne plus âgée est la certitude de sa supériorité au petit peuple, qu’elle hait ( son premier ennemi étant les électeurs du FN ) et qui se croit la chouchou du gouvernement.
J’ai trouvé des réponses différentes des miennes, des réponses là où je n’en avais pas, des éclairages différents, un autre point de vue basé sur un savoir, une expérience, dans « La défaite de l’occident » d’Emmanuel Todd.
C’est un livre à lire ; je l’ai dévoré, il me faudra du temps pour le digérer !!
La seule réponse que je vais vous donner, ( comme appât publicitaire ! ) à une question où je n’en avais aucune est la suivante : qu’est-il arrivé aux Allemands ?
Sa réponse étayée finit ainsi :
« Il n’est pas dit cependant qu’à long terme le choix, si l’on peut dire, de la passivité soit complètement négatif pour l’Allemagne même si ses conséquences à court terme apparaissent catastrophiques. J’aurai l’occasion, dans la conclusion de ce livre, d’évoquer une Allemagne réconciliée avec la Russie, une fois l’OTAN défaite. Il n’est même pas exclu qu’elle sorte gagnante de cette guerre qu’elle fait semblant de faire.
Les moralistes pourraient alors théoriser la supériorité intrinsèque de la passivité sur la fébrilité. »
Que nous reste-t-il donc à faire puisque les lois naturelles, les lois civilisationnelles, la connaissance de l’homme depuis au moins l’antiquité grecque mais avant elle les Chinois, et les Indiens, avaient tout compris et n’avaient pas eu envie de tout saccager… ah ? soit tout le monde n’avait pas compris soit ils n’avaient pas les moyens de détruire, qu’on a mis tant de temps à imaginer puis réaliser aujourd’hui – me souffle-t-on dans l’oreillette..
Il nous reste la vie et faisons attention qu’ils ne fassent pas exploser la Lune pour voir si elle contient des trésors… la Vie ne s’en remettrait pas !
Il nous reste la Vie, faisons attention de ne pas lui préférer l’argent. Nous connaissons les lois universelles, appliquons les.
Mais nous vivons dans un monde où heureusement nous pouvons apprendre de quantité de gens différents ; leurs savoirs, leurs éclairages harmonient notre propre réalité avec la réalité du monde. Ils nous proposent des questions ou répondent aux questions que nous nous posons. Ils ouvrent des portes jusque là invisibles et nous offrent leur savoir.
Merci à eux, et aujourd’hui à Emmanuel Todd.
44 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON