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Accueil du site > Tribune Libre > C’est l’Histoire qu’on assassine

C’est l’Histoire qu’on assassine

Il existe des sujets qu'il vaut mieux éviter d'aborder lors des repas de famille afin de maintenir la "paix sociale". De même, il existe des sujets historiques sur lesquels les parties prenantes ne peuvent se réconcilier. Est-ce parce qu'il est impossible de formuler un récit "exact" concernant ces sujets ? On pourrait penser que la part de subjectivité dans l'interprétation de faits documentés, qui aboutit à des "écoles" historiques, est la cause principale du problème. Bien que cela soit vrai en théorie, ce n'est pas le cas dans la réalité concrète.

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L'Histoire est un sujet politiquement très sensible. Tous les grands courants politiques justifient leurs positions en se basant sur un récit historique. De la même manière, à une échelle plus large, chaque civilisation possède un "récit des origines" qui explique pourquoi elle existe.

Malheureusement, il est tentant de concevoir un récit historique qui justifie une situation existante, plutôt que d'étudier l'Histoire pour améliorer la politique et se rapprocher de la vérité. Ces récits sont souvent le produit de la subjectivité des individus qui défendent un certain discours politique. Ainsi, les querelles historiques ne sont généralement pas dues aux limites de l'Histoire scientifique, qui ne sera jamais une "science exacte", mais plutôt au manque d'intérêt que celle-ci suscite chez les personnes politisées.

Il convient de noter que Marx et Engels avaient pour ambition de fonder un courant politique basé sur une lecture impartiale de l'Histoire, dépourvue de tout élément irrationnel, émotionnel ou arbitraire, tels que ceux que l'on trouve dans les "épopées nationales". La plupart de ces épopées ont été fabriquées de toutes pièces à la fin du XIXe siècle, lors de la "montée des nationalismes" en Europe. En France, la formalisation du mythe national a coïncidé avec l'éradication des cultures régionales. Bien que ce mythe ait été à la base de l'enseignement scolaire de l'Histoire, il ne vaut pratiquement rien d'un point de vue historique. On peut comprendre l'embarras de ses rédacteurs, confrontés à de fortes tensions avec l'Allemagne, quant à l'immense rôle des peuples germaniques, en particulier les Francs, dans l'Histoire du territoire national. Ce problème a été résolu par une formule lapidaire, "nos ancêtres les Gaulois"... C'est probablement l'un des éléments qui expliquent l'incompréhension des doctrines issues du marxisme chez ceux qui ne sont pas familiers de cette perspective.

La France d'aujourd'hui n'échappe pas à cette nécessité d'accompagner le discours politique par un récit historique. Cependant, ils sont beaucoup plus présents à droite que dans le reste des formations politiques. On sait qu'il est de bon ton, pour un candidat à l'élection présidentielle, de publier un livre qui sera l'occasion de formuler un tel récit. Il est assez logique qu'il occupera un volume proportionnel à la place de la revendication "identitaire" chez le candidat. De même pour la foule des différents acteurs médiatiques impliqués en politique, qui communiquent essentiellement via YouTube et ses concurrents.

Dans les courants de gauche, comme je l'indiquais, il y a assez peu d'intérêt pour les questions historiques, à l'exception de quelques sujets, qui ne sont d'ailleurs pas traités historiquement. On trouve des attaques contre la colonisation, l'esclavage, mais celles-ci ne sont pas véritablement adossées à des travaux de recherche. D'autre part, sur la question de l'esclavage surtout, on voit que la question n'est même pas traitée dans le cadre national, l'agitation autour de ces questions étant une recopie de celle des États-Unis, dont le rapport à la question est très différent. La thématique de la Révolution française est un champ à peu près totalement abandonné à la droite, contrairement à ce que pratiquait le PCF dans les décennies 1950 à 1980.

Il convient de considérer cela comme une conséquence de l'abandon généralisé par la gauche actuelle des questions sociales au profit d'une pseudo-problématique dite "sociétale", basée sur le racialisme, la théorie du genre et une vision écologiste délirante. Une branche de cette gauche semble s'efforcer d'éradiquer les derniers vestiges de la tradition humaniste de gauche, dans le but d'empêcher toute remise en question des questions sociales, au-delà de la négociation de la "longueur de la chaîne".

Pour autant, il faut bien comprendre qu'il y a toujours beaucoup de publications de très bonne qualité qui œuvrent dans le courant de l'historiographie "de gauche", y compris marxiste, mais ces ouvrages n'ont ni publicité ni notoriété. Probablement parce que ces courants politiques n'ont pas de représentation à travers un parti ou une organisation suffisamment unifiée et importante numériquement. Ajoutons que l'époque n'est pas à la sophistication intellectuelle, que le public gavé de "clashs" et abreuvé d'outrances a perdu l'intérêt pour la culture générale et la capacité d'attention nécessaires à une étude approfondie des questions historiques.

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Quant à la droite, elle reste fidèle à ses lubies et à ses vieilles lunes historiques. Les théories actuelles sont un salmigondis de la tradition contre-révolutionnaire catholique, du récit de l'épopée nationale bricolé à la fin du XIXe siècle, et de contre-théories imposées progressivement depuis les années 1970 pour éradiquer l'école marxiste qui dominait alors. Ces contre-théories ont largement été "soufflées" par la CIA.

Ces discours ont plusieurs caractéristiques fondamentales. D'abord, une approche "moralisante", émotionnelle des événements historiques, qui est tout aussi funeste que celle qui caractérise le traitement médiatique contemporain de l'actualité. Bien qu'ils la dénoncent chez certains, nos braves "historiens" de droite sont souvent enclins à la pleurniche victimaire, par exemple concernant Louis XVI, les Vendéens, les Romanov, etc. Il est toujours savoureux d'entendre leur simulation de douleur, affirmant qu'ils n'arrivent pas à dormir la nuit en pensant à Nicolas II, ou mieux encore, en pensant aux mutins anarchistes et socialistes révolutionnaires écrasés par Trotsky à Kronshtadt. Je ne prêche pas pour l'insensibilité, mais les discours de compassion à géométrie variable ne font pas de l'Histoire. D'autant que le sort du prolétariat français, par exemple sous le "bon roi" Louis-Philippe, époque durant laquelle l'Église catholique n'était pas séparée de l'État, ne semble pas les émouvoir.

Ceci nous conduit à cette autre spécialité, la mémoire sélective. C'est une forme de mensonge par omission. On ne peut bien sûr jamais être exhaustif dans un récit historique, d'autant moins qu'il couvre une vaste période. C'est d'ailleurs pourquoi les historiens universitaires traitent généreusement de sujets très précis et limités. Cependant, énormément de discours font l'impasse sur des faits vérifiables et vérifiés, simplement parce qu'ils contredisent leur fumeuses théories. Citons par exemple Xavier Moreau, qui, dans sa grande théorie de la gauche, "coupe au montage" toutes les périodes qui ne l'arrange pas. Il démarre son "livre noir de la gauche française" en 1792, soit, mais ignore totalement tout ce qui a précédé. Il coupe également la moitié du XIXe siècle, restauration, monarchie de juillet et second empire. Pire encore, il coupe la période la plus intéressante selon moi, pour comprendre l'époque contemporaine, celle de 1870 à 1875, celle des débats sur l'opportunité de la République comme système de gouvernement.

L’amnésie collective sur l'Ancien Régime est caractéristique. Oublié, le procès de La Voisin, sous Louis XIV, qui nous montre pourtant un portrait peu reluisant d'une grosse partie des membres les plus éminents de la cours. superstition crasse, banalisation de l'homicide par empoisonnement, et clou du sordide spectacle, pratique des "messes noires" avec assassinat de nourrisson. Oublié, le maintien de l'ordre dans le royaume, avec par exemple le "grand brûlement des Cévennes", ordonné par Louis XIV, dont la technique n'a rien à envier à celle des guerres de Vendée. Oublié, les mœurs "très spéciales" de son successeur, Philippe d'Orléans, et ses relations "très spéciale" avec sa fille, qu'il conviait à ses orgies. La liste est encore très longue, jusqu'à Marie-Antoinette, dont le sobriquet chez le peuple de Paris n'était pas "l'Autrichienne" comme on l'enseigne à l'école, mais "maman-putain".

Comprenez bien que je n'énumère pas tout cela pour moi-même me ranger dans une position moraliste. Le problème de cette "méthode" amnésique est qu'il empêche de se poser les bonnes questions. Quand Mr Moreau nous invente littéralement la débauche chez les élites avec ce qu'il nomme "la gauche" en 1792, il passe totalement à côté de la vrai question : quel est le rôle social, psychologique, etc, de la débouche et de la transgression chez les élites, qui est une constate jusqu'à nos jours ?

Comprenez également que, contrairement à nos bons historiens de droite, je ne cherche pas à dénigrer des personnages historique, simple par ce que c'est une démarche absurde. L'attaque ad hominem des personnages historiques est un pure exercice de posture morale, lorsqu'il consiste à jeter le bébé avec l'eau du bain. J'ai encore vu récemment Rousseau attaqué "parce qu'il a abandonné ses enfants". Ici, le personnage Rousseau n'est que l'eau du bain, le bébé étant son oeuvre philosophique, qu'on est libre de critiquer, mais pas en s'attaquant à la personne qui l'a produite. De même, critiquez Trotsky autant que vous voudrez, mais ayez l'obligeance de considérer son oeuvre, notamment littéraire, qui est indiscutablement de grande qualité. Robespierre est logé à la même enseigne, quand le "philosophe médiatique" Onfray le taxe de "tyran", avec son jeu d'acteur minable consistant à feindre un dégoût profond pour faire croire qu'il connait bien le personnage, il ne fait qu'étaler son amateurisme crasse de la période historique.

Revenons à Xavier Moreau, pour illustrer une autre combine classique. Il nous fait une histoire de "la gauche", mais avec, in fine, une définition totalement biaisée du concept. Sa méthode est imparable : si c'est bien, c'est de droite, sinon, c'est de gauche. Avec ça, on gagne à tous les coups. Gloser sur des concepts creux ou mal définis permet d'affirmer n'importe quoi, et au final, on n'est pas plus avancé. Je passe sur sa confusion entre les "jacobins" et les "montagnards", ainsi que la foultitude d'autres imprécisions de son discours. Le populo n'y voit que du feu, de toutes façons.

Il nous régale aussi avec un classique de la droite, le raisonnement par syllogisme. Vieux "navet" de la droite française, par exemple, il a déclaré : "d'ailleurs, Sade [le marquis de Sade, ils oublient souvent son titre] était dans la section des piques de Robespierre". En gros, il faut assimiler Robespierre à l'œuvre de Sade, sous prétexte qu'ils vivaient dans la même "section", c'est-à-dire ce qu'on nomme aujourd'hui un arrondissement. Procédé particulièrement minable, non seulement il ne s'agit pas de la section DE Robespierre, c'est la section dans laquelle il vivait, d'autre part, les deux personnages ne sont pas connus pour avoir été en relation, et cerise sur le gâteau, Sade a été déclaré en état d'arrestation lorsque Robespierre siégeait au Comité de Salut Public...

Une autre perle que j'ai entendue chez Pierre Hillard, de mémoire, tentant de faire des parallèles historiquement scabreux entre la Révolution française et la Révolution d'Octobre : "Lorsque Lénine arrive en Russie [au début de la révolution, il n'est pas reçu par des bolcheviques, mais par le nouveau gouvernement qu'il renversera], on lui joue la Marseillaise, c'est bien la preuve que etc.". Outre la profondeur du raisonnement et de l'argumentation, il s'avère que Lénine en a été profondément... irrité. Passons.

Autre biais typique, l'essentialisation, est une composante du biais que je citais plus haut, le manque de définition des concepts qu'on manipule. Ici, il s'agit de comprimer dans un mot des choses qui n'ont qu'une parenté lointaine, forger un concept généralisé à outrance pour évacuer la complexité. Par exemple : "islam", sujet que j'ai déjà longuement traité dans une série d'articles sur les relations du monde islamique avec la France (1, 2, 3) à comparer avec les discours d'un Zemmour, réputé homme de culture. Même phénomène avec "le communisme" et son "livre noir", qui permet à des personnages comme Henri de Lesquen de balayer un phénomène historique vaste, complexe, polymorphe, avec une simple incantation : "le communisme, 100 millions de morts'", pas besoin d'en savoir plus. Pour des gens qui se font les champions de la culture, du savoir et de l'intelligence, c'est un peu "barbare" comme approche...

Dernier phénomène qui a pris de l'ampleur avec la multiplication des bavardages sur internet : le plagiat. "Recopiez-vous les uns les autres", cela donne une impression de cohérence et de crédibilité. Un mensonge répété mille fois finit par prendre valeur de vérité. C'est très palpable dans la construction idéologique de la droite actuelle. J'ai choisi les exemples de cet article en me basant sur ce double critère des affirmations les plus fausses et les plus répétées.

Bref, je pourrais encore continuer longtemps, mais en guise de conclusion, je veux que ceci soit bien clair : si vous êtes conservateur, catholique, que sais-je, c'est très bien. Mais ça n'autorise pas à raconter n'importe quoi. Je ne fais pas l'apologie de "la gauche" ou du marxisme en critiquant la droite, je fais le constat de la misère intellectuelle qui y règne, dès lors qu'on parle d'Histoire. Et je parle essentiellement des historiens à succès et "vulgaires". J'ai tout le respect du monde pour un individu comme Alain de Benoist, par exemple, sans partager ses points de vue, qui se réclame de droite, mais qui ne tombe pas dans ces travers. Toute théorie ou étude historique comporte des erreurs ou des imprécisions. Ceci est tout à fait admissible, la perfection n'est pas de ce monde. Cependant, ce n'est plus admissible lorsque c'est la méthodologie même de l'étude qui est frelatée.

L'enjeu de ces questions historiques est fondamental, car comme je l'écrivais en introduction, ce sont les fondations des discours politiques. On ne fait pas, on ne devrait pas faire de politique sans avant tout étudier l'Histoire, honnêtement et sérieusement. Le "marché tout puissant" a encore frappé, également dans ce domaine. Il faut servir au consommateur ce qu'il veut entendre, seule condition de "succès".

 


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51 réactions à cet article    


  • JPCiron JPCiron 11 avril 2023 08:46

    Nous sommes en plein dans une époque de post-vérité !!

    Peu importent les faits ; qui s’en préoccupe ?...

    ... du 9/11 à l’Irak,, à l’Ukraine, à la Palestine,...

    Ce qui importe, c’est de disposer d’un récit imaginaire adéquat pour sa propre chapelle, et de Médias qui s’en emparent, et de Politiques qui font référence au Médias.

    Ere Post-Vérité = Ere Faux-Culs


    • Xenozoid Xenozoid 11 avril 2023 18:38

      @JPCiron

      c’est la société du spectacle


    • christophe nicolas christophe nicolas 12 avril 2023 13:47

      @JPCiron

      Oui vous avez raison, c’est un syndrome typique du culte de l’argent qui engendre la perte de réalité et la ruine, comme les dépravés engendrent leur extinction, et comme les orgueilleux engendrent des erreurs de doctrine.... :)

      Lorsque vous soustrayez l’âme de la doctrine de la pensée, les analyses sont toutes faussées pour créer des inversions.

      Prenons l’exemple du tyran , l’abus de sa position dominante ne crée pas la soumission mais la rébellion car l’âme (forme intentionnelle) déteste être prise pour une conne et va faire naître des pensées de révolte. Le tyran, lui ,ne pense pas que l’âme existe et exerce son pouvoir pour dresser le peuple alors qu’il le dresse contre lui.

      Prenez le culte de l’argent qui va chercher à produire ses marchandises dans des pays sous-développés pour baisser les coûts, il ramène l’esclavagisme chez lui ce qui entraîne des iniquités et des révolutions. Lorsqu’un pouvoir ficelle bien son affaire pour empêcher la révolte comme les USA alors la lutte sociale classique se traduit en délires musicaux puis wok, LGBT+, etc... 
      Le culte de l’argent est un grand pervers capable de corrompre les sciences pour se justifier. Il a récemment fait un appel d’offres avec prime pour une théorie qui le justifierait expliquant que l’univers est matériel en offrant 1 millions d’euros pour le boson de Higgs. Du coup, les Russes rigolent en encourageants l’OTAN à faire un canon aux bosons de Higgs, le fameux Higgsterminator en préparation pour que Zelensky puisse imposer ses délires russophobes en terre russophones. A quanr la poule au pot sans poule, le loup en croûte sauce choron sans loup, le veau marengo sans veau.... :)

      Vous allez me dire : Quelle est la source du mal ? La source la plus profonde du mal que j’ai identifié est la Franc-maçonnerie ecclésiastique qui persécute les Saints, il n’y a pas pire source du mal, à l’origine des prêtres pédophiles soit dit en passant, car elle sape l’aspect mystique de la réalité donc la notion d’âme, immatérielle mais réelle, et plein d’aspects naturels immatériels... Si Dieu prend bien soin de défendre cet aspect mystique dans ses manifestations, c’est qu’ils existent et qu’il sait que l’homme est vite atteint du mal de les ignorer.
      Si Dieu a détruit Lisbonne le 1er novembre 1755 à l’heure de la messe parce que l’empire Portugais avait rétablit l’esclavage et une cruelle inquisition, Dieu leur a aussi octroyé le miracle le plus impressionnant à Fatima en 1913 et le troisième secret de Fatima parle justement de cette persécution des saints par la franc-maçonnerie ecclésiastique, nom actuel de cette mouvance qui perd la foi pour la remplacer par une érudition compliquée à but sectaire.

      https://www.madredelleucaristia.it/root/fra/jou/page/ART_FATIMA_BIS.php

      Le cardinal Ratzinger a dévié le tir sur les athées ce que les athées peuvent reprocher au cardinal Ratzinger et à la franc-maçonnerie ecclésiastique mais qu’ils se gardent bien de le reprocher à Dieu ou aux Saints qui ont souffert le martyr pour rectifier ce mensonge de cardinal.

      Lorsqu’un enfant orphelin est électrocuté par un éclair et obtient des dons surprenants qui montrent que les lois naturelles possèdent aussi un aspect mystique alors voici ce que ça donne :

      https://www.youtube.com/watch?v=Danrm3wzsnE

      Du coup, le fils de Jupiter n’est pas au sommet comme certains le prétendent, c’est de l’humour... :)

    • chantecler chantecler 11 avril 2023 09:01

      Article nécessaire .

      Le débat est ouvert , mais je doute qu’il débouche sur quoi que ce soit , tant nous sommes confrontés à la submersion de l’irrationnel , de la déraison , aux distorsions des idéologues politiciens ...

      Bien qu’il ne soit pas l’objet principal de l’article, par exemple je trouve chez X. Moreau des éléments libertariens qui lui font dire que nous vivons aujourd’hui sous la gauche ...

      Pour un certain nombre de libertariens , et combien de fois l’ai je lu sur ce site , nous serions en « régime soviétique » .

      Quand je vois les mesures qui sont systématiquement prises depuis des années , néolibérales décomplexées , cad antisociales , qui visent à détruire fondamentalement l’esprit et les mesures du CNR , issues de la guerre et des mouvements de résistance , ça me fait grincer des dents au profit du capital évidemment .

      D’autant que que je vois de plus en plus réapparaître les éléments de « l’ordre moral » revendiqué par la « Révolution Nationale » , chère aux indéfectibles soutiens de P. Pétain qui voyait dans les quelques conquêtes sociales , comme « les 15 jours de congés payés » de 1936 « l’esprit de jouissance » .

      Saloperie de classe ouvrière qui se permettait de revendiquer de meilleurs salaires et des vacances arrachés aux patrons naturellement !

      Heureusement l’Allemagne nazie a vite remis au pas et au travail, grâce à la défaite , ce peuple perdu .


      • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 11 avril 2023 09:20

        @chantecler
        Il y a un mot que X Moreau n’arrive pas prononcé : capitalisme. Une grosse partie de ce qu’il nomme arbitrairement « gauche » serait mieux désigné sous ce nom. Mais comme il fait la promotion du marché libre et d’une « collaboration de classes » (concept antinomique), il faut bien trouver une combine pour ne pas s’avouer ses contradictions.
        Je pense que le fait de voir des soviétique partout est un effet de contamination depuis les Etats-Unis, c’est encore très courant là-bas, le sénateur McCarty et ses successeurs ont fait du très bon travail. 
        Je suis bien d’accord avec vous sur le retour de « l’ordre moral ». Pour en remettre une couche sur Moreau, il s’est pris comme modèle de la Rocque, grand spécialiste de la chose. Moreau nous ressort même le vieux truc de la défaite de 1940 à cause des congés payés... 


      • chantecler chantecler 11 avril 2023 09:29

        @Opposition contrôlée
        Merci pour ces précisions que je ne connaissais pas .
        En fait il m’arrive d’écouter X.Moreau pour ses analyses militaires mais il ne m’intéresse pas particulièrement .
        Qu’il vive en Russie et « y fasse des affaires » ça le regarde .
        ...
        PS : ça me donne à penser un autre débat : pourquoi des gens , dont je fais partie , ont une attitude pro russe ?
        Partagent ils tous les mêmes « valeurs » , les mêmes analyses , les mêmes espoirs ?
        Cdt.


      • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 11 avril 2023 09:51

        @chantecler
        C’est bien ce qui m’énerve avec lui. Qu’il fasse soit de l’analyse stratégique, soit du militantisme politique, les deux ne sont pas compatibles. 
        J’enrage de voir qu’il profite de la forte demande, tout à fait légitime, pour des contenus « pro-russes » pour refourguer une merde politico-historico-pipo puisée dans toutes les vieilles latrine de la droite française. 
        C’est pas que le personnage m’intéresse plus que çà, mais je suis tombé de ma chaise à plusieurs reprises en prenant connaissance de ses fumeuses théories.

        Concernant les pro-russes c’est certain qu’il y a une diversité de gens, j’en ai vu des très différents.
        Les gens de-droite apprécient Poutine, l’homme fort et viril, et voudraient en avoir un comme ça en France. Les gaullistes sont nostalgiques d’un homme d’état qui ressemble à un homme d’état. J’ai croisé aussi beaucoup d’ex communistes nostalgiques de l’URSS. Dans tous les cas le pro-russe est généralement quelqu’un qui considère que quelque chose déconne sévèrement chez nous. 


      • Jelena Jelena 11 avril 2023 11:55

        @chantecler >> pourquoi des gens, dont je fais partie, ont une attitude pro russe ?

        Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais sur Avox, ceux qui font la promotion des ukronazis, c’est à 90% « des cousins de BHL ». Si bien que soutenir ou ne pas soutenir la Russie, c’est plus une question de sectarisme ou d’inculture, que de gauche ou de droite.


      • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 11 avril 2023 12:04

        @chantecler

        PS : ça me donne à penser un autre débat : pourquoi des gens , dont je fais partie , ont une attitude pro russe ?
        Partagent ils tous les mêmes « valeurs » , les mêmes analyses , les mêmes espoirs ?

        Peut-être vous êtes vous fait hacker le cerveau ? ^^


      • chantecler chantecler 11 avril 2023 12:23

        @Jelena
        Des cousins de BHL ....
        Quelle famille... !
        Oui, sans doute !
        Quand il s’agit de la Russie ,et que ça se passe à ses frontières ,que les russophones se prennent des attaques d’artillerie et autres gentillesses permanentes dans la tronche ,malgré qu’il y ait eu X mise en garde , et propositions de paix , ils sont très chatouilleux ....

        Quand il s’agit d’une intervention US qui décide seule , ou avec des alliés, d’attaquer ou de détruire un pays à l’autre bout du monde , avec ses populations ,et par tous les moyens, sous un motif quelconque et souvent vaseux ( détention d’ADM , absence de démocratie ) car ils ne diront jamais que c’est pour le pétrole ,ou pour rassurer les cousins , ou autre chose d’encore plus fumeux , ils le sont beaucoup moins ....

        Ici je pense que la guerre a été jugée nécessaire donc suscitée par les USA pour juguler une crise financière , économique , sociale et autre , dramatique , bref une réponse à leur fiasco total sur toute la ligne .

        C’est que c’est pas facile d’exploiter le monde en permanence pour vivre comme des nababs et maintenir la qualité de vie US que chacun envie ,

        Enfin c’est pas de ça dont j’attends un débat .
        Ici je ne fais que radoter .

        Perso je pense que la cause russe est juste , morale et que « la défense de l’Ukraine » qui n’existe pas comme peuple et nation , sauf sur le papier depuis peu , est bidon .
        Aucune confiance en la moralité de ses dirigeants de ses élites qui sont de surcroit des salopards fascistes et racistes depuis longtemps .

        Des dangers pour l’humanité ....
        Qui le resteront quelque soit l’issue .

        Désolé : au départ je pensais écrire deux lignes !


      • Panoramix Panoramix 11 avril 2023 17:43

        @chantecler

        ’’ pourquoi des gens [...] ont une attitude pro russe ?’’

        La plupart le font par hostilité à l’influence étasunienne, qu’ils soient nostalgiques de la France d’autrefois ou du soviétisme de naguère.

      • Dudule 11 avril 2023 19:28

        @chantecler

        Je pense pour ma part que les néocons ont poussé à la guerre et provoqué la Russie pour la détruire à coup de sanctions, et revenir au bon vieux temps de Eltsine. Ils auraient pu ainsi piller ses immenses richesses comme ils avaient alors commencé à le faire. D’où leur haine contre Poutine qui a mis un terme à la fête.

        Le gouvernement russe a accepté le gambit après avoir pris les mesures nécessaires, et les néocons n’avaient pas prévu que la Russie allait si bien tenir le choc. Ils ont cru à leur propre propagande, comme quoi la Russie ne valait rien avec le PIB de l’Espagne... Ce qui prouve bien que la mesure de la puissance d’un pays par son PIB (complètement biaisé par les disparités monétaires et une part importante d’une économie complètement improductive en occident) est une foutaise, mais c’est une chose que j’ai déjà eu l’occasion de le commenté avec vous.


      • Matière 12 avril 2023 12:07

        @Dudule ..... « Ils auraient pu ainsi piller ses immenses richesses comme ils avaient alors commencé à le faire. D’où leur haine contre Poutine qui a mis un terme à la fête. » Tout est dit, grand merci.Cette haine est similaire à celle d’un gamin frustré à qui on dit stop, c’est finit. Au delà des discours, des logorrhées, des explications à deux balles, oui c’est bien de cela dont il s’agit, la haine de celui qui remet à sa place la prétention de certains à se croire investis de tous les droits.


      • Seth 12 avril 2023 12:34

        @Panoramix

        Et voilà ! Ce n’est pas simpliste le moins du monde et c’est aussi simple que cela.


      • ZenZoe ZenZoe 11 avril 2023 09:16

        Il n’y a pas de vérité absolue, il y a des visions différentes, comme quand on regarde un objet sous différent angles.

        Vous demandez à une fratrie de raconter leur enfance, et dans la majorité des cas, ils vont vous raconter des histoires qui varient énormément. Quelquefois on se demande même s’ils ont vraiment grandi ensemble ! Et pourtant, aucun ne ment.

        En matière d’Histoire avec une majuscule, Il n’y a que des faits (il y a eu un conflit entre X et Y, Marie-Antoinette a eu la tête coupée etc.). Chaque classe sociale, chaque camp va bien sûr voir les choses différemment, et tous ont un ressenti à prendre en compte. Le piège est de ne considérer qu’une seule version des faits. et de tomber dans l’interprétation des causes et des conséquences à partir d’une base faussée.


        • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 11 avril 2023 09:24

          @ZenZoe
          Certes. Mais justement, c’est le sens de l’article, tout n’est pas toujours relatif et indéterminable. Il y a des méthodes qui relèvent de l’escroquerie pure et simple, et celle-ci sont généralisée dans les discours contemporains. 


        • ZenZoe ZenZoe 11 avril 2023 09:28

          On en revient toujours à la lutte des classes. Si on considère notre époque, on ne peut que constater que seule la version des nantis et des bien-placés est donnée, et malheureusement gobée toute crue par ceux même qui devraient s’en méfier.
          Parallèlement, si la manipulation des esprits ne suffit pas, la police de la pensée est là pour museler les voix discordantes et contestataires (on active alors les cases fake news, nocivité des réseaux sociaux, lois liberticides et condamnations pour calmer les esprits)...


        • suispersonne 12 avril 2023 17:49

          @ZenZoe
          Pouvez vous comprendre que les forces en présence sont cachées derrière ce que vous appelez des faits ? N’accepter que des faits non décryptés ce n’est pas faire œuvre scientifique d’historien.


        • Laconique Laconique 11 avril 2023 09:17

          Le « marxisme » n’est-il pas, pour la gauche, l’équivalent de ce que sont Louis XVI ou Napoléon pour la droite : un doudou identitaire vide de sens, auquel on prête toutes les vertus, et qui révèle l’incapacité de penser le monde actuel sans béquilles idéologiques ? 


          • Brutus paparazzo 11 avril 2023 09:25

            @Laconique

            vous nous avez habitués à mieux


          • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 11 avril 2023 09:35

            @Laconique
            C’est pas vraiment de la même nature... Même si il y a certainement différentes « idolatries » chez certains marxistes. Le marxisme n’est pas une idéologie, ce que je l’indique dans l’article, c’est une discipline de pensée qui rejette les explications qui n’en sont pas, les concepts creux, indéfinis, arbitraires. 


          • titi titi 11 avril 2023 13:15

            @Laconique

            "un doudou identitaire vide de sens, auquel on prête toutes les vertus, et qui révèle l’incapacité de penser le monde actuel sans béquilles idéologiques ?

            "

            Je n’aurais pas dit mieux.


          • Laconique Laconique 11 avril 2023 14:38

            @paparazzo

            J’essaierai de faire mieux la prochaine fois. smiley


          • Laconique Laconique 11 avril 2023 14:40

            @Opposition contrôlée

            Sur le fond vous avez complètement raison, et c’est un excellent article, remarquable. La « droite » vit en effet de récits mythologiques et émotionnels, de nature religieuse, et elle ne va pas au-delà. C’est consternant, et on en a des exemples sur ce site (F. Abed par exemple). Et en plus ces gens sont complètement infatués d’eux-mêmes. Je crois que c’est Sarkozy qui a relancé cette mode des « grands récits nationaux », et les intellectuels de droite, dans leur puérilité, ne s’en sont jamais remis. Encore un boulet de l’héritage sarkozyste. La droite intellectuelle a renoncé à comprendre l’histoire, mais cela ne la gêne pas, car elle flatte ce qu’il y a de plus profond en l’homme : l’émotion, le sentiment d’appartenance, le sens de la grandeur. Alors à côté de cela l’honnêteté intellectuelle pèse peu, et ils en font complètement litière. Ils s’en passent d’autant plus que cela ne les empêche pas d’avoir des « likes » sur les réseaux, au contraire. La droite a donc déserté le terrain des idées. Mais cela n’a jamais été son fort de toute façon, les intellectuels ont toujours été de gauche, c’est presque un pléonasme.


          • Laconique Laconique 11 avril 2023 14:41

            @titi

            Thanks bro.


          • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 12 avril 2023 12:15
            @Laconique
            Je citais Alain de Benoist à la fin de l’article en pensant à ce que vous écrivez. Il avait tenté de fonder un courant intellectuel sérieux à droite, à partir des années 1970. Quand je l’entend 50 ans plus tard, j’ai le sentiment qu’il est dépité.
            Il y a une tare fondamentale de la droite dans le champ des idées, c’est qu’elle est toujours à la traîne du fait de son caractère réactionnaire. Elle ne fait que tirer toujours plus fort sur le frein à main. 

            L’influence des milieux catholiques conservateurs (traditionalistes, intégristes disent certains) me parait très néfaste dans ce domaine, d’autant qu’ils connaissent un succès visible. Je comprend très bien qu’un individu préfère la messe « tradi » au show cosmopolite de la nouvelle messe, la question n’est pas là. Le problème est dans leur refus d’agir en prenant en compte la réalité sociologique du monde qui les entour.

          • Gabriel 12 avril 2023 18:43

            @Laconique

            les intellectuels ont toujours été de gauche

             

            Intellectuels ? Notion assez récente. Payés par l’Etat, ils ont mené des batailles dans la défense du peuple/minorités et la stigmatisation des pouvoirs/possédants plutôt que le contraire. Du point de vue « émotionnel » (pour un individu de culture - pas nécessairement de foi - chrétienne), on ne peut que les considérer avec sympathie.

            Mais cela n’a absolument rien à voir avec la « vérité » (ou plutôt la science, puisque certains se réclament de sciences « molles » telles l’histoire, la sociologie voire la philosophie – Hegel, Heidegger) qui n’est ni de gauche, ni de droite.

            Blaise Pascal est-il de gauche ? Aurait-il été de gauche s’il avait vécu au XXème siècle ? Celui qui répond par oui/non a sorti une ânerie.

            La confusion entre la gauche, la vérité, la réalité, la science habite l’article que l’on commente ici. L’article dégage un parfum un peu mainstream et autosatisfait où l’intelligence, l’ouverture d’esprit seraient de gauche, la rigidité et la bêtise de droite. C’est un parti pris assez faux que l’on peut se contenter d’ignorer.


          • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 12 avril 2023 18:55

            @Gabriel

            un parfum un peu mainstream

            ​​​​​​​Je publie sur agoravox, pas dans une revue universitaire. Et je ne distribue pas les étiquettes politiques selon mon caprice. J’évoque des gens qui revendiquent leur appartenance à ce qu’ils nomment « la droite ».
            Et j’ai pris la peine de préciser :

            Et je parle essentiellement des historiens à succès et « vulgaires »



          • Gabriel 12 avril 2023 20:51

            @Opposition contrôlée
            Et je parle essentiellement des historiens à succès et « vulgaires »

            J’entends bien l’idée que vous défendez : il faut des historiens un peu sérieux (même s’ils font tous, peu ou prou, des choix idéologiques, cf. nos spécialistes de la Révolution Française). On est d’accord.

            Mais ce que je reproche à votre papier est d’aller chercher des militants qualifiés d’extrême droite par nos médias (ils sont plutôt simplement de droite) et de les juger en tant qu’historiens, ce qu’ils ne sont absolument pas.

            Partant de cette confusion sur les rôles, vous menez une charge contre la droite dont les références historiques seraient du coup fumeuses. C’est votre raisonnement qui est fumeux.


          • Jonas Jonas 16 avril 2023 11:33

            @Opposition contrôlée « Le marxisme n’est pas une idéologie, ce que je l’indique dans l’article, c’est une discipline de pensée qui rejette les explications qui n’en sont pas, les concepts creux, indéfinis, arbitraires. »

            Karl Marx était un idéologue, il avait de manière sous-jacente compris que le problème que connaissait le « prolétariat », ce n’était pas en réalité un problème de « lutte des classes », mais de domination mondiale de l’industrie, des banques et des média par un groupe tout puissant, les juifs et leur doctrine issue du talmudisme, et qu’il fallait y mettre fin : 

            « Le Juif qui n’est, par exemple, que toléré à Vienne, préside, par sa puissance d’argent, aux destinées de tout l’Empire. Le Juif, qui peut être dépourvu de droits dans le plus petit État d’Allemagne, décide du sort de l’Europe »

            « Le Juif s’est émancipé d’une manière juive, non seulement en s’étant approprié la puissance de l’argent, mais aussi quand, par lui et sans lui, l’argent est devenu la puissance mondiale et l’esprit pratique juif est devenu l’esprit pratique des peuples chrétiens. »
            « Sur la question juive » Karl Marx (1844)

            « Ne cherchons pas le secret du Juif dans sa religion, mais cherchons le secret de la religion dans le Juif réel.
            Quel est le fond profane du judaïsme ? Le besoin pratique, l’utilité personnelle.
            Quel est le culte profane du Juif ? Le trafic. Quel est son Dieu profane ? L’argent. Eh bien, en s’émancipant du trafic et de l’argent, par conséquent du judaïsme réel et pratique, l’époque actuelle s’émanciperait elle-même. Une organisation de la société qui supprimerait les conditions nécessaires du trafic, par suite la possibilité du trafic, rendrait le Juif impossible. La conscience religieuse du Juif s’évanouirait, telle une vapeur insipide, dans l’atmosphère véritable de la société. D’autre part, du moment qu’il reconnaît la vanité de son essence pratique et s’efforce de supprimer cette essence, le Juif tend à sortir de ce qui fut jusque-là son développement, travaille à l’émancipation humaine générale et se tourne vers la plus haute expression pratique de la renonciation ou aliénation humaine. »
            « Sur la question juive » Karl Marx (1844)

            « Quelle était en soi la base de la religion juive ? Le besoin pratique, l’égoïsme.
            Le ’monothéisme du Juif est donc, en réalité, le polythéisme des besoins multiples, un polythéisme qui fait même des lieux d’aisance un objet de la loi divine. Le besoin pratique, l’égoïsme est le principe de la société bourgeoise et se manifeste comme tel sous sa forme pure, dès que la société bourgeoise a complètement donné naissance à l’état politique. Le dieu du besoin pratique et de l’égoïsme, c’est l’argent.

            L’argent est le dieu jaloux, d’Israël, devant qui nul autre dieu ne doit subsister. L’argent abaisse tous les dieux de l’homme et les change en marchandise. L’argent est la valeur générale et constituée en soi de toutes choses. C’est pour cette raison qu’elle a dépouillé de leur valeur propre le monde entier, le monde des hommes ainsi que la nature. L’argent, c’est l’essence séparée de l’homme, de son travail, de son existence ; et cette essence étrangère le domine et il l’adore.
            Le dieu des Juifs s’est sécularisé et est devenu le dieu mondial. Le change, voilà le vrai dieu du Juif. Son dieu n’est qu’une traite illusoire. »

            « Sur la question juive » Karl Marx (1844)

            « Cette ordure de correspondant berlinois du Daily Telegraph, est un juif du nom de Meier, parent du propriétaire de l’affaire, un juif anglais du nom de Levy. »
            Karl Marx, lettre à Engels, 9 février 1860

            « Le négro-juif Lassalle (...). J’ai maintenant acquis la certitude, comme le prouvent la conformation de son crâne et la pousse de ses cheveux, qu’il descend des nègres qui se joignirent à Moïse lors de la traversée de l’Egypte (à moins que sa mère ou sa grand-mère n’aient eu des relations avec un nègre). Il est certain que ce mélange de Juif et d’Allemand avec la substance de base du nègre devait donner un curieux résultat. L’importunité du camarade est également typique du nègre. »
            Karl Marx, lettre à Engels, 30 juillet 1862

            etc...


          • chantecler chantecler 11 avril 2023 09:20

            Ah oui je signale au passage que j’ai voté 3 étoiles pour cet article intéressant et qu’il en est sorti 2 votes à deux étoiles ... !

            Ca arrive que les compteurs sur ce site déconnent .


            • Brutus paparazzo 11 avril 2023 09:46

              @chantecler

              ça veut dire qu’un autre a voté une étoile en même temps et que le compteur a fait la moyenne


            • chantecler chantecler 11 avril 2023 09:48

              @paparazzo
              Peut être !
              Mais le compteur qui déconne c’est fréquent .
              Aucune importance !


            • Panoramix Panoramix 11 avril 2023 18:34

              @chantecler
              ’’Mais le compteur qui déconne...’’

              Selon l’article, le conteur du roman national déconne également....


            • Brutus paparazzo 11 avril 2023 09:45

              "Il convient de considérer cela comme une conséquence de l’abandon généralisé par la gauche actuelle des questions sociales au profit d’une pseudo-problématique dite « sociétale », basée sur le racialisme, la théorie du genre et une vision écologiste délirante. "


              Et ça ne va pas s’arranger si on estime que le « testament » de Philippe Martinez le 19 Mars avait une sens : [il s’agit d’] "Un problème d’orientation, pas de succession«  » Est-ce que la CGT s’occupe d’environnement ? Ou on dit les questions environnementales, ce sont les questions sociétales, ça n’a rien à voir avec le social, nous nous pensons que si. Est-ce que le féminisme, ce sont des questions sociétale ou sociales ? "

              Il souhaitait que la « succession » soit assurée par Marie Buisson, mais c’est Sophie Binet qui a été cooptée. Va-t-elle suivre cette « orientation » ? La démagogie et l’opportunisme liés à la « reconquista » des brebis égarées à la CFDT risque de l’emporter sur des courants moins influencés par le lobby « wok » venu d’outre-Atlantique.


              • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 11 avril 2023 10:03

                @paparazzo
                 Question intéressante en effet. Une chose est sûre, on est pas près de se la poser concernant la NUPES...


              • spiritwalker spiritwalker 11 avril 2023 12:33

                Bonjour , sur le fond , vôtre plume soulève une défaillance « historique » de la transmission orale (culture+éducation+recherche+confrontation= Objectivité) qui devint ensuite transmission écrite (naissance du récit , historique ou pas : on pourrait presque parler de Saga) cependant , l’enseignement de l’histoire est aujourd’hui relégué à la subjectivité idéologique d’une vision sociétale beaucoup plus que sociale , et émotive bien plus que rationnelle (l’esclavage par exemple.....) malgrè la profusion d’outils techniques à disposition pour « rechercher » et donc apprendre « objectivement » . Il n’y a à la base une lecture partisane autre que par omissions , manipulations , ou ignorance .... mère des turpitudes .


                • Rinbeau Rinbeau 11 avril 2023 14:27

                  De quelle histoire parlez vous ?

                  Celle-ci ?

                  http://autourdemesromans.com/une-imposture-litteraire-de-la-renaissance-annius-de-viterbe/

                  Celle là ?

                  https://olympiavictrix.wordpress.com/2020/12/03/les-faux-manuscrits-de-la-mer-morte/

                  De la chronologie de Scaliger ?

                  Quelle rigolade.. Des faux des faux des faux à toutes les époques !


                  • Rinbeau Rinbeau 11 avril 2023 15:03

                    @Rinbeau

                    La vérité sur la guerre de Syrie, sur la guerre d’Ukraine.. Qui peut prétendre la connaitre ? A part les instigateurs qui ne vous la révèleront jamais !


                  • spiritwalker spiritwalker 11 avril 2023 16:14

                    rectification à mon commentaire dernière phrase : Il n’y a la , à la base que de lectures partisanes autres que par omissions , manipulations , ou ignorance .... mère des turpitudes .


                    • Panoramix Panoramix 11 avril 2023 18:43

                      L’histoire, en tout temps et tout lieu, est un support de la cohésion nationale, elle est presque partout hagiographique, mais est devenue désormais plus ’’critique’’ dans nos programmes scolaires, d’où les regrets des nostalgiques des images d’Épinal. Il y a un équilibre à trouver, peut être est-on allé trop loin dans la contrition nationale.

                      Le marxisme est une lecture ’’non nationale’’ de l’histoire, mais elle n’est pas plus ’’objective’’ pour autant ; le fil rouge (c’est le cas de le dire) de l’analyse est le concept de ’’classes’’ et de la lutte entre celles-ci. Mais cet élément n’est pas forcément le plus prépondérant selon les époques, ainsi par exemple la religion ou le territoire.


                      • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 12 avril 2023 12:32

                        @Panoramix

                        C’est un peu caricatural. Je sais qu’il y a des lacunes dans le champ religieux, principalement à cause d’une l’approche qui a considéré presque exclusivement la religion comme phénomène social de masse, et ne s’ai pas beaucoup penchée sur la religion au niveau de l’individu.
                        Le marxisme ne fétichise pas le concept de classe social. Ni ne considère, à l’inverse de ce que disait un Lordon il y a quelques années, que ce sont des catégories bien délimitées, trop. Le concept reste cependant performatif, et découle de l’analyse des rapports de production, pas l’inverse.


                      • Christophe 12 avril 2023 12:52

                        @l’auteur

                        Votre article est très intéressant mais il me laisse un peu sur une forme d’expectative. Pourquoi traiter l’histoire en relation directe avec les idéologies politiques ?

                        Je peux concevoir que cela peut avoir du sens mais il reste évident que l’histoire est principalement écrite ... par les vainqueurs ; de fait, l’adversaire du moment est obligatoirement le Diable personnifié.

                        Quelle que soit l’idéologie politique qui gouverne, l’histoire est manipulée dans un but qui m’a toujours semblé évident ... justifier les choix du présent.

                        L’historiographie a beaucoup chamboulé l’histoire, enfin pour ceux qui s’y sont un peu intéressés. J’ai eu la chance de travailler avec des historiens, n’étant pas moi-même historien ; mais cela reste une expérience très intéressante, surtout que ces historiens avaient une certaine reconnaissance par leurs pairs, c’était des historiens de l’académie des sciences de New York.

                        En fait en exploitant des phénomènes systémiques, ces historiens (très portés sur l’historiographie ... c’est à dire les détails de l’histoire) étaient conscient que les faits historiques ne peuvent pas expliquer les situations et les tendances. J’ai travaillé avec eux sur une approche plus anthropologique et portée sur ma connaissance pratique des problèmes liés à l’intelligence humaine (même si je suis aussi orienté sur les intelligences artificielles).

                        En fait, même si un évènement survient, il existe une quantité importante d’interprétations possibles ; mais pour ce moment là il n’en existe qu’une seule qui a mené à ce point historique bien que si nous fonctionnons par hypothèses, il en existe plusieurs ... et il n’est possible de trouver sa réelle signification que dans l’histoire et l’historiographie de ce moment.

                        L’histoire est très complexe, elle est trop souvent écrite par les vainqueurs qui ont en plus la main sur l’information qui est transmise à la populace ... l’histoire frise souvent le comte pour justifier le présent vécu.


                        • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 12 avril 2023 13:05

                          @Christophe

                          Pourquoi traiter l’histoire en relation directe avec les idéologies politiques ?


                          Parce que c’est le sujet de mon article. Je n’ai pas la prétention de faire une épistémologie de la science de l’Histoire. Ma démarche s’inscrit dans la réalité contemporaine que je perçois. L’opinion française se réclame majoritairement de la droite, pour diverses raisons. Les « médias alternatifs » de ce courant ont un succès visible. Ils produisent des récits historiques. Ces discours sont méthodologiquement ineptes, voir parfois malhonnêtes. 
                          C’est un démarche hégélienne, on ne peut pas affirmer que tel proposition est vraie, on peut par contre affirmer que telle autre est fausse. 


                        • Christophe 12 avril 2023 13:43

                          @Opposition contrôlée
                          Oui pour moi le titre est évocateur de la propagande historique du vainqueur

                          L’histoire est assassinée, de mon point de vue par le fait qu’il existe toujours un vainqueur et un vaincu et aucune objectivité historique.

                          L’objectivité est un élément qui a fait partie de notre histoire mais n’est plus applicable aujourd’hui. Ma fille qui a fait de la recherche en journalisme en a conclu sur le manque évident d’objectivité de la presse. Après le manque d’objectivité historique si nous atteignons ce manque d’objectivité de la presse, nous sommes dans un mode de gouvernement qui si il s’auto-proclame démocratie, n’a rien d’une démocratie.

                          Pouvons nous nous revendiquer démocratie lorsque nos médias et notre histoire ne sont que des outils propagandistes ?

                          Je vais certainement plus loin que votre article, mais il ouvre le champs à la réflexion au-delà ...



                          • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 12 avril 2023 15:11

                            @alanhorus
                            C’est du vandalisme.


                          • GoldoBlack 12 avril 2023 17:39

                            « Dans les courants de gauche, comme je l’indiquais, il y a assez peu d’intérêt pour les questions historiques »

                            Rien que cette phrase montre toute l’étendue de votre ignorance du sujet.


                            • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 15 avril 2023 08:38

                              C’esy vrai que la mémoire sélectivce qui ignore les 100 milions de morts ou a été esayé le « socialisme » chaque fois vendu comme me nouveau, le vrai socialisme est surprenante.

                              Voici ou été exprimé les tests en socialisme

                              N’oublez pas que la réponse hypocrite du bolchévique sera « oui mais c’était pas le vrai socialisme »



                              • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 15 avril 2023 08:40

                                Et encore des essais de socialisme...

                                Afrique Amérique

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