La formule est facile. Mais le procédé rhétorique utilisé
ici l’est aussi.
« La
prétention qu’a le terrorisme d’agir au nom des pauvres est une flagrante
imposture. » Jean-Paul II
Je dis donc
que le recours ainsi à ce type de citation, c’est une flagrante imposture et en
réalité un aveu de faiblesse en 2024.Si
on veut bien se situer sur la confrontation des idées, des valeurs, des faits
et des arguments qui les soutiennent plutôt que d’user ainsi, en même temps,
d’une figure d’autorité symbolique pour beaucoup et d’une phrase sortie de son
contexte comme s’il s’agissait d’implanter dans nos cerveaux des affirmations indépassables,
voire des tabous que toutes les formes
d’autorité depuis la nuit des temps ont tenté d’imposer chaque fois que des circonstances
le rendaient possible comme des interdits justifiant et protégeant en réalité
leur autorité et pouvoir. Et bien des choses avec.
Qui ne voit
pas l’extrême réduction de la problématique dans cette formule ? Le
terrorisme des uns est la résistance des autres acculés à la survie et il faut
être au moins deux à bien s’être salis les mains avec beaucoup de violences et
d’injustices pour en arriver là. L’inconscience ou l’ignorance
(entretenues ?) des uns et des autres est-elle une excuse ? Comment
peut-on, avec un peu de réflexion réduire
une action politique à « au
nom des pauvres » au XX° siècle ? Comme si la
pauvreté, l’injustice, étaient un état, une fatalité et non une conséquence et
que nous vivions dans un monde simple et éternellement binaire comme au bon
vieux temps où l’autorité religieuse se confondait avec l’autorité politique.
Je ne suis ni chrétien ni catholique étant athée avec humilité (libre
penseur selon la formule de Victor Hugo) mais il n’est pas difficile de voir et
comprendre que la dimension spirituelle (recherche de sens et d’harmonie
collective au service de la vie) de toutes les religions et démarches
spirituelles, de nos vies en générale, ne peut se laisser enfermer dans ce type
de récupération politique et opportuniste que tente ici l’auteur.
C’est d’ailleurs pour cela que le concept/valeur de liberté de
conscience reconnue par la religion catholique en 1964 (Vatican II) s’est imposé et qu’il doit être
fermement défendu et enseigné. Parce qu’en autre, il permet de nous rendre
pleinement et clairement responsables les
uns vis-à-vis des autres dans la clarté.
Les classes dirigeantes d’Israël comme celles de son grand protecteur
devraient se dépêcher de sortir des impasses religieuses (où se mêlent essence
et allumettes) qu’elles entretiennent pour revenir aux origines des difficultés
rencontrées.