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jjwaDal jjwaDal 1er août 12:39

Mon cadre d’analyse part de la supposition gratuite que le corps est le véhicule de la pensée. Il se détaille dans le postulat que nous sommes équipés en base de trois cerveaux (quatre ?) interconnectés issus de l’évolution animale sur période longue. Le premier génère/gère les pulsions qui pour les animaux les plus primitifs suffisent à interagir avec l’environnement et se reproduire. Le second gère la relation avec les semblables et les prédateurs, les interactions avec le vivant. Le dernier est à l’origine de la pensée conceptuelle et semble plutôt récent.
Le premier pour des raisons chronologique (il a dû gérer « la boutique » seul pendant des dizaines de millions d’années) fonctionne avec un minimum de concertation. Le second gère les émotions mais aussi les relations avec le premier (encore pour des raisons chronologiques de cohabitation sur longue période), le troisième essaie de gérer les deux premiers en sachant qu’il utilise un langage largement étranger à celui des deux premiers.
De nombreuses situations vécues ont étayé cette vision du fonctionnement cérébral. Par ex quand j’ai voulu arrêter le tabac il y a 24 ans, j’avais toutes les raisons logiques de le faire, j’étais furieux d’être devenu dépendant du tabac et je continuai à fumer car « j’aimais ça ».
Mon cerveau pulsionnel dont le rôle est de me faire rechercher le plaisir et me contenter avait trouvé un bon moyen de le faire et ne voulait pas le lâcher. Il était manifestement sourd à mes émotions comme aux arguments logiques à l’origine de ma décision.
Le résultat final ne pouvait résulter d’une concertation entre entités ayant des objectifs radicalement différents et irréconciliables, mais uniquement d’un rapport de force violent. Les arguments logiques étant le plus souvent les moins efficaces, j’ai dû utiliser mes émotions pour passer en force, un peu fonctionner en dictateur aussi avec ma pensée conceptuelle.
Le fonctionnement basique du cerveau aide à comprendre par ex « la roue des désirs », ce sentiment d’incomplétude, cette démangeaison de « vouloir être aimé » (crucial dans la petite enfance, discutable à l’âge adulte), voire même le sentiment de solitude.
Je vis sur une planète où une espèce raciste au possible, nombriliste et suprémaciste, trouve normal d’applaudir frénétiquement un dirigeant tuant en masse femmes et enfants, de manger des bouts de cadavres d’animaux sans raison valable et d’accaparer tous les espaces disponibles, incarnant le plus grand facteur écocide historiquement connu après les impacts majeurs et autres catastrophes naturelles.
Il est donc naturel que je me sente « un peu seul » dans cet asile et je ne vois aucune raison de chercher à combattre ce sentiment bien naturel.
Même si la pensée conceptuelle peut devenir un bourreau si elle oublie que les délibérations cérébrales sont celles d’un parlement avec des factions ayant des intérêts divergents à débattre et résoudre, c’est malgré tout une béquille indispensable pour tenir debout sans trop de soucis et essayer de comprendre un peu le monde qui nous entoure et notre place.
Dans « Les Dieux eux-même », Isaac Asimov avait fait une métaphore savoureuse de la façon dont je vois le fonctionnement de mon propre cerveau.


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