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La
déviation définitive de l’ashram
L’ashram
se mit alors à ressembler de plus en plus à toutes les autres
organisations néo-spiritualistes du même type. En dehors des
traductions d’Aurobindo, ses publications ne continrent plus que
des textes généralement sans intérêt, et les comptes rendus
interminables des activités de ses membres...
À
partir de 1961, Mirra Alfassa commença également à donner d’autres
entretiens avec l’un de ses « disciples », Bernard Enginger dit «
Satprem » (1923-2007), ce qui devait devenir l’une de ses
occupations principales jusqu’à sa mort. Le résultat en fut le
fameux et indigeste « Agenda » publié par Satprem : 6 000 pages en
13 volumes, où elle discourait interminablement pour exposer des
vues aussi indigentes dans le contenu que dans la forme sur le «
mental des cellules » ou l’avènement de l’homme «
supramentalisé » et immortel… Tandis qu’elle
dévidait sans fin le filandreux bavardage de ses élucubrations, de
ses souvenirs et de ses rêveries, certains Hindous peu scrupuleux,
mais plus pragmatiques s’étaient accaparés la gestion matérielle
de l’ashram pour
le transformer en une véritable entreprise commerciale. Comme
l’observa également Tara Michaël : « sous le prétexte de faire
descendre la conscience sur le plan matériel, ils [les dirigeants de
l’ashram]
avaient acheté la plupart des maisons de Pondichéry, pour les louer
à prix fort aux visiteurs et aux touristes étrangers, au grand dam
des habitants locaux ».