Résumé
En
non-conciliation, la juge a considéré « qu’il ressort du dossier que
c’est le père qui s’occupe des enfants au quotidien ». J’ai eu la
résidence sur cette remarque qui synthétise un dossier constitué d’une
trentaine de témoignages, montrant que je menais les enfants à la
crèche, à l’école, au conservatoire, à la piscine, à la danse, au
cinéma, en vacances (y compris les grandes vacances, y compris tout seul
chez mes beaux-parents sans ma compagne, leur mère), chez les médecins
quand il le fallait…
Cette
situation a duré deux ans, la mère demandant au juge de repousser
l’échéance parce que son dossier n’était pas prêt, tout en prétendant
que les enfants lui manquent et alors que je lui proposais une garde
alternée.
Un
expert psychiatre a « postulé » selon son mot que ma mère était
dépressive, sans l’examiner, violant ainsi le serment d’Hippocrate. Je
suis selon lui identifié à ma mère (essayez de prouver le contraire !)
et je veux, selon lui, réparer ma mère postulée dépressive en rendant la
mère de mes enfants dépressive et en faisant le père et la mère auprès de nos enfants. Je vole le rôle de mère à la mère.
Voilà pourquoi la mère ne mes enfants ne veut pas s’en occuper, me
traitant de macho chaque fois que je lui demande de le faire (je suis
obligé lui demander, elle ne le fait pas toute seule).
La
double contrainte est totale : si je ne m’occupe pas des enfants, ils
vont logiquement chez leur mère, et si je m’en occupe, ce serait un
dérangement psychologique personnel, pour lequel il a fallu inventer une
dépression à ma mère, ils doivent aussi aller chez leur mère.
Nouveau
juge qui accepte toutes les demandes de retard de la mère. Deux ans
après, il prononce le divorce aux torts partagés, maintient les enfants
chez moi. Il trouve qu’il n’y a rien d’utile pour décider dans le
rapport du psychiatre et nomme une psychologue et une enquêtrice sociale
pour voir la situation matérielle de la mère (comme si elle ne pouvait
pas le dire elle-même : il fait le dossier d’une des parties, il
fait le dossier de la mère). La psychologue crie pour m’intimider, elle
crie devant mes enfants dont elle doit recueillir l’avis ! (ses cris
m’envahissent soudain sans que je puisse l’empêcher). L’enquêtrice se
procure on ne sait comment le rapport du psychiatre, en reprend la
teneur (ma mère dépressive… etc. jusqu’au vol du rôle de mère à la mère)
et le juge dit l’exact et incompatible contraire de ce qu’il a dit (il
dit : cette thèse est ce qu’il faut pour décider). Il considère au
passage que cette enquêtrice a compétence d’expert en psychiatrie !
Je fais appel. En appel les juges estiment que les considérations sur ma taille à peine moyenne, mon air las et fatigué, les yeux d’un bleu intense de la mère, sa peau bronzée, son T-shirt de coton sur sa peau bronzée, la considération que la mère est fine et jolie
sont de la description. Je maintiens que c’est de l’insulte physique de
type raciste (il n’y a pas de race, mais il y a un jugement porté sur
le physique d’une partialité qui n’appartient pas à l’équilibre de la
justice, qui n’appartient pas à notre société, et qui associe des
qualités morales à des caractéristiques physiques, par ailleurs
falsifiées).
Il y a bien d’autres choses.
Je suis plus victime que Judith Godrèche et pourtant, ma parole ne passe nulle part, tandis que Judith Godrèche est plainte de partout et que la justice a ouvert un dossier. C’est le sens de mon article.