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Montdragon Montdragon 26 janvier 20:12

La chose qui s’en rapproche le plus sont des néo-ruraux venus à la terre par l’écolo-marxisme. Ceux-là ont contracté la maladie auto-immune de l’enracinement sans-frontiériste.

C’est le blut und boden national socialiste, mais revu et corrigé par les zadistes.

C’est une reconstruction du cerveau sur la base de théories marxistes hétérodoxes appliquées au monde rural.

Cette clique se coagule dans la Confédération Paysanne. Au programme, anarcho-communisme agraire, aide aux migrants et, c’est assez drôle, préservation nationale-socialiste des éco-systèmes jusqu’au fascisme assumé.

Là aussi, ils se cachent en Bretagne, bien qu’aucun, ou presque, ne soit breton. À Trémargat, dans les Côtes d’Armor, un soviet s’est formé il y a des décennies déjà.

Bien que les habitants ne l’étalent pas excessivement, c’est une base arrière de l’immigration clandestine dans la région.

Tout ça est extraordinairement dogmatique. Les races anciennes d’animaux qu’ils veulent préserver sont généralement des fins de race. Elles sont si étroites numériquement que les élever consiste à entretenir une ultra consanguinité, plus grave encore que celle qui sévit en Algérie. Cela produit des abeilles ou des poules totalement tarées, objectivement finies selon les lois darwiniennes.

C’est là que le constructivisme de gauche joue à fond : en fait de conservation, ils luttent contre les lois de la sélection, quitte à sauver des choses catastrophiques. Mais les écolo-marxistes, avec leur posture biologique ultra-réactionnaire, y tiennent férocement.

Ils vous tueraient volontiers pour sauver une race tarée d’abeilles qui essaime n’importe quand.

Quand on leur demande pourquoi ils veulent préserver une race de poules ancienne, mais métisser l’humanité, ils cessent de fonctionner.

Vous avez donc le choix entre le manager de la FNSEA, esclave des financiers, et Cédric Herrou, esclave des financiers.

Le type de base de la FNSEA se fout énormément de ravager les éco-systèmes, parce que son monde est régi par le nombre de chevaux de son tracteur. En ce sens, ils sont vraiment paysans, parce qu’ils peuvent vous éclater des châtons à mains nues simplement parce que ça les amuse.

Ils le font d’ailleurs.

Ils aiment aussi pousser l’exploitant voisin au suicide pour récupérer ses terres et accélérer la concentration turbo capitaliste des terres que leur dicte le cartel auquel ils appartiennent.

C’est le véritable monde paysan, violent, cruel, égoïste, hypocrite, calculateur, suicidaire, alcoolique. Ce sera toujours ça, le vrai monde paysan.

De temps en temps, le paysan réel débarque dans la réalité urbaine et les déracinés découvrent la brutalité millénaire de ce monde.

Éventrer un sanglier choque ces gens, mais pas leur consommation annuelle de viande.

N’importe quel paysan égorge son cochon.

Il ne bouffera pas ce qu’il produit pour la masse des villes.

Cette violence naturelle jusqu’à la connerie, inséparable de l’ADN paysan, pose problème aux narines sensibles des urbains domestiqués.

Être en colère oui, se révolter non.

La masse urbaine qui manifeste par procuration, via ses écrans, s’énerve : pourquoi ne pas filer le fruit du pillage aux nègres entretenus par les « restos du coeur » ? Rassurons-les : la France le fait déjà en Afrique.

Les agri-managers ne veulent pas quitter le système, ils se plaignent des conséquences logiques du système auquel ils appartiennent tout en voulant s’y intégrer encore plus totalement. Un système soviétisé, mais libre-échangiste, qui considère les agriculteurs exactement comme les agriculteurs considèrent leurs bovins : de la viande à abattre pour une poignée de cash.

Parfois il en manque, parfois il y en a trop. Ce n’est pas le marché qui fait la loi, mais la bureaucratie qui décide de qui euthanasier, sur critères politiques.

L’agriculteur contemporain ne peut pas être révolutionnaire car son horizon se borne aux limites de sa propriété foncière. S’il fait son beurre, le monde peut s’effondrer autour de lui et surtout, de préférence, sur le voisin dont il lorgne les terres.

C’est son expérience catégorielle, il ne peut pas la dépasser. Il ne bouge que lorsque l’éco-système bureaucratique unique et centralisé auquel il appartient est en difficulté et l’affecte personnellement, lui, sur sa terre.

Pour une révolution paysanne, il faut un peu plus que 600,000 personnes pour un pays de 68 millions d’habitants – soit moins de 1% du total. Le temps des révoltes paysannes appartient au passé, quand ils représentaient une masse considérable. Aujourd’hui, ils sont une nuisance de quelques centaines de tracteurs, au mieux, devant une grosse préfecture.

Ils peuvent casser, voire tuer quelques flics, mais pas rien renverser.

L’idée ne leur vient même pas.

C’est, au sens strict, une jacquerie.

Seuls, les paysans n’ont jamais été une force révolutionnaire. Ils sont une force contestataire qui sert de réservoir de violence au profit d’autres, aux visées plus larges.

Pour peu que l’on sache s’en servir.

Regardez un peu ça. Ils ne sont pas en reste de blagues sur les fiottes, mais un euro reste un euro. Si le juif Attal peut se faire mousser en libérateur des paysans insurgés, ils seront très heureux de l’aider, moyennant une poignée d’écus.

Tout ceci pour dire que la conscience révolutionnaire n’est pas subordonnée à l’heure à laquelle on se lève le matin, même si ça peut y contribuer.

La constitution d’une conscience révolutionnaire nécessite un effort identique à celui de l’athlète sur plan radicalement différent. Livré à lui-même, le paysan ne peut, ni veut rien de plus que lui-même. Sa violence est éruptive, subite, feu de paille.

Il y a un ennoblissement au contact de la terre, mais ce contact ne fait pas de l’homme un révolutionnaire. Au mieux, un patriarche précautionneux, ce qui n’est certes pas si mal dans l’environnement actuel.


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