Merci pour votre article et l’oxygène que vous apportez,
trop rare dans la période.
"Villon est
le seul homme de son temps qui ait fait de la poésie personnelle, qui ait mis
hardiment et sincèrement sa vie dans son oeuvre,"
Nous
nous faisons tous un jour ou l’autre piéger par les mots et les faits que l’on
nous rapporte qui nous instruisent de la trame de l’histoire connue. Qui tout en
nous permettant de nous situer nous limite aussi si nous n’y prenons pas garde.
Villlon
est le seul en son genre qui soit parvenu jusqu’à nous. D’autres tout autant
poètes ont existé pour eux-mêmes et leur entourage et rencontres sans sortir de
l’anonymat de l’histoire pour mille raisons, circonstances, volonté propre
peut-être, liées ou non à l’époque où la modestie de la condition anonymisait
la plupart de ceux qui nous ont précédés. Comment en aurait-il pu être
autrement ?
Combien
aussi n’ont pas passé la barrière de l’écrit dans un monde très peu alphabétisé
où dans la vie des plus nombreux l’oral et sa transmission primaient sur l’écrit
et aussi la langue des dominants de l’époque. Il me semble que ce courant a
toujours irrigué et nourrit la vie des gens y compris bien sûr ceux qui au bon
endroit au bon moment ont pu laisser des traces pour notre plaisir, notre goût
de découvrir, partager et transmettre et qui nous nourrissent encore de leurs
échos.
Aujourd’hui
même aussi, combien de poètes, d’artistes en tous genres, s’expriment
tranquillement autant par besoin que par
envie et mènent leur vie à l’écart des circuits de la notoriété et des affaires ?
Si l’art et les artistes nous touchent, à des siècles ou des millions d’années de distance quelquefois, c’est parce que nous avons tous en
commun sans avoir les mêmes moyens et envie de les exprimer, la sensibilité et
la créativité qui nous caractérisent en tant qu’êtres humains.
Bien
sûr, tout ce qui existe et a été porté à notre connaissance et est parvenu
jusqu’à nous est un trésor commun que nous n’avons pas fini de découvrir et
partager. Bien loin de ceux qui n’ont pas pu s’empêcher d’en faire un moyen de
domination culturelle ou de spéculation financière. Il n’en tient qu’à nous.