@rosemar

Encore une fois, quel intérêt de liquider des gens en loucedé pour le pouvoir russe ?

Il ne s’agit pas d’opposants en l’occurrence, comme vous l’avez écrit vous même, il s’agit de gens très riches. C’est le seul critère que toutes ces morts suspectes ont en commun.

Les opposants russes ne présentent de toutes façons aucune menace pour le Kremlin, la cote de popularité de Poutine est trop haute. Et non, ce n’est pas parce que Poutine fait taire la presse, puisque c’est faux (entre autres, Novaïa Gazetta est dans tous les kiosques à journaux de Smolensk à Vladivostok (*)), c’est juste que leurs programmes plus ou moins ultralibéraux ne plaisent pas à l’électeur russe moyen. Il y a déjà gouté dans les années 90.

Il y a une opposition non-ultra libérale et non néoconservatrice qui, elle, se porte très bien et a pas mal d’élus à la Douma. Mais elle ne présente aucun intérêt pour la presse occidentale. Puisque cette opposition n’est ni néolibérale, ni néoconservatrice, elle est labellisée « pro Poutine ».

Le Parti Communiste de Russie (20% des voix environ) était vent debout contre la réforme des retraites (et oui..) organisée par Poutine il y a quelques années. Organisation de manifestation monstres, grèves, etc. Pas un mot dans la presse occidental. Zéro mort suspecte de militants communistes en Russie. Ce qui n’est pas le cas en Ukraine ou le PC est interdit depuis le coup d’état de 2014, en passant. Un copain militant communiste m’a dit (avant la guerre) que tous ses camarades ukrainiens avaient ou fui le pays, ou étaient morts (comme lors du massacre d’Odessa, dirigé non pas contre des séparatistes, mais contre des militants communistes opposés au coup d’état).

Il y a opposants et opposants en Russie. Il y a les escrocs sponsorisés par Londres et Washington pour qui presque personne ne vote, et qui se retrouvent en taule parce que ce sont des escrocs, type Navalny, et les opposants qui font des campagnes électorales normales, obtiennent des voix et se font élire normalement, et à qui rien n’arrive.

(*) J’aimerai aussi vous rappeler que la presse occidentale n’est pas censurée en Russie. Du moins, elle ne l’était pas avant la guerre. Les quelques actes de censures ont eu lieu après la guerre, en représailles contre les occidentaux qui ont commencé. Et cela au coup par coup, sans lien avec le contenu des médias censurés. Les correspondants de la presse étrangère sont toujours à Moscou malgré les masses de con..ries qu’ils racontent. Mention spéciale pour Tronchet de Radio France...

Ça a une importance énorme si on veut comprendre l’ampleur de la campagne d’intox menée par les néocons depuis une quinzaine d’années, essayant de faire passer la Russie pour une espèce de Corée du Nord sur Volga :

Figurez vous qu’une très grande majorité des Russes font des études secondaires. Et qu’en faisant ces études, ils apprennent des langues. Et qu’en plus les russes sont doués pour les langues. Et quelles langues apprennent-ils ? Des langues européennes : français, anglais, allemand, espagnol, italien.

Cela signifie qu’une partie significative de la population russe est capable d’aller sur internet pour lire la presse occidentale. Sachant qu’il n’y a pas (et toujours pas) de censure d’internet en Russie.

L’inverse n’est pas vrai. Combien d’occidentaux sont capables de lire le russe ? Donc l’essentiel du public occidental est complètement tributaire de ce que raconte la presse occidentale sur la Russie. L’inverse n’est pas vrai.