@DACH
Comme vous sans doute, je ne connais pas l’état d’esprit des
Ukrainiens de l’Est.
Quelques indices cependant.
Pendant la seconde guerre mondiale, le pays fut divisé entre
partisans de Staline et partisans d’Hitler, avec une répartition géographique.
A chaque élection avant 2014, l’Ouest de l’Ukraine a voté
pour le candidat pro-occidental, l’Est de l’Ukraine a voté pour l’autre côté.
Les cartes en couleur des votes étaient parfaitement homogènes des deux côtés.
Le gouvernement mis en place par les Américains (Nuland) a
pris d’emblée des mesures anti-russophone en 2014 (que le patron américain a trouvé,
pour certaines, un peu trop brutale et a retoqué). Un soulèvement en est
résulté à l’Est qui démontre qu’une partie des habitants de l’Est de l’Ukraine
rejette totalement ce pouvoir de Kiev installé par Washington.
Des discours de Porochenko s’adressant aux habitants de l’Est
ne laissent aucun doute : ces citoyens de l’Est ne peuvent plus habiter le
même pays que Porochenko, tant les discours sont violents. Quel que soit l’avenir
du Donbass, il ne sera plus jamais dirigé par des « Porochenko », c’est
impossible.
Des millions d’Ukrainiens ont fui l’est de l’Ukraine en
guerre, vers l’Est c’est à dire la Russie (des millions) tout comme vers l’Ouest. Cet argument ne dit
rien de l’état d’esprit de la majorité des habitants de l’Est.
Le vote après l’éclatement de l’URSS a été suivi d’un vote
de séparation de la Crimée de l’Ukraine. Le premier vote était naturel compte
tenu du contexte (éclatement de l’URSS), le second vote exprimait une volonté
spécifique d’indépendance des Criméens, que Kiev a refusé.
Le vote en Crimée de 2014 fut parfaitement clair, même si
les USA y ont définitivement perdu leur projet de base militaire à Sébastopol,
et ont mis en branle toute leur propagande pour refuser le résultat de ce vote
(néanmoins confirmé par des sondagiers occidentaux).
Ces indices et la guerre civile qui se déroule depuis 2014
montre qu’une partie au moins des Ukrainiens de l’Est, s’ils n’ont pas envie de
devenir russes, ce qui est fort possible, ils n’ont plus du tout envie de
rester Ukrainiens, ou du moins exigent (se battent les armes à la main pour) une forte autonomie. La Crimée est à part et restera russe, ce qu’elle est depuis
longtemps.
Compte tenu de tous ces éléments de l’histoire passée et
récente, raconter des contes de fées comme quoi tous les Ukrainiens sont
derrière Zelensky, c’est se moquer du monde. C’est évidemment faux. Ce que l’on
ignore, ce sont les proportions de pro/anti Zelensky à l’Est du Dniepr. Les
dirigeants ukrainiens, occidentaux et russes le savent à peu près, mais nos
médias ne le savent pas ou s’interdisent de donner l’information. Nous ne pouvons qu’extrapoler sur la base des quelques indices ci-dessus.