@Et hop !
Il est possible qu’il y ait eu des Juifs à Carthage et dans
le territoire actuel de l’Algérie avant la conquête romaine mais leur expansion
a été concomitante à la présence romaine.
La conquête musulmane a fait entrer le Maghreb et se sud de
l’Espagne dans l’aire de civilisation arabo-islamique et la dhimma (droit
musulman qui désigne les sujets non musulmans d’un état sous gouvernance
musulmane) a marqué l’identité culturelle de ces communautés. Les persécutions
des wisigoths, puis celles liées à la Reconquista ont poussé beaucoup de Juifs
de la péninsule Ibérique à s’installer en Afrique du Nord et se sont mêlées à
la population juive locale, ce qui a contribué à renforcer les traditions
spécifiques aux Séfarades.
Ils jouaient surtout le rôle d’intermédiaires commerciaux dans
les échanges entre les grands ports de la Méditerrnée, et particulièrement
entre l’Europe et l’Empire ottoman, ce qui a favorisé leur réputation de
polyglottes et d’érudition, bases de leurs compétences reconnues. D’ailleurs,
quand Delacroix a accompagné le Comte de Mornay au Maroc, il s’est avéré que la
langue arabe parlée par l’interprète officiel du diplomate était aussi éloignée
de l’arabe local que le français peut l’être du roumain et ne permettait pas de
communiquer. C’est Abraham Benchimol, un marchand juif de Tanger qui s’est
joint à l’ambassade pour en être le traducteur, ce qui donne une idée du rôle de
lien et de plaque tournante qu’avait pu jouer cette communauté auparavant.