C’est simplement une question de registre. La langue ne s’appauvrit pas. Par contre, elle évolue, c’est
sûr, et la langue dominante phagocyte les autres, comme le latin l’a fait avec
l’empire romain et son émule l’église catholique.
Le registre (ou style, ou code, ou niveau) de langue est la
variété de langue choisie par le locuteur en fonction de la situation de
communication : techniques et non techniques, écrit/oral/ »connecté »,
officiel et familier.
On n’a jamais eu recours à la langue littéraire au café du
commerce ou avec ses enfants. Le langage soutenu a toujours été une ascèse
culturelle à fonction esthétique en même temps qu’un marqueur social.
Les différentes variétés de langue sont utilisées en
fonction des caractéristiques du locuteur (niveau d’instruction, catégorie
sociale, intentions, « vouloir-paraître », éducation, capacité ou disponibilité
à utiliser un registre ou un autre) et des caractéristiques de la situation de
communication (caractéristiques du destinataire et rapport hiérarchique avec
lui).
On assiste en permanence au le passage progressif
d’un registre à l’autre, dans le sens « non standard – standard » :
les mots d’argot perdent dans le temps leur caractère secret et entrent dans
des registres « normal » et ce qui est vrai pour le lexique l’est
également pour la syntaxe. Les réseaux sociaux ne font qu’accélérer le phénomène.