Pierre Bérégovoy n’était pas « énarque » : c’est pourtant lui qui a
procédé à la libéralisation générale des mouvements de capitaux
lorsqu’il était ministre de l’économie et des finances, et qui a donné
son aval aux aspects économiques, commerciaux, financiers et monétaires
du traité de Maastricht. Toutes ces décisions furent capitales et nous
en payons de plus en plus les conséquences vingt ans après. [notons au
passage qu’à cette époque, j’étais certes déjà « énarque » mais chef de
bureau Asie-Océanie à Bercy et donc à des années lumière d’avoir quelque
responsabilité que ce soit sur ces sujets décisifs !] Plus près de nous :
M.
Nicolas Sarkozy , Président de la République, n’était pas « énarque ».
C’est pourtant lui qui a été le principal responsable de la forfaiture
du traité de Lisbonne, consistant à faire ratifier, sous un autre nom et
avec quelques modifications cosmétiques, la Constitution européenne que
55% des Français avaient rejetée par référendum.
M. François
Fillon, ancien Premier ministre, n’est pas « énarque ». Il est
co-responsable du traité de Lisbonne, de même que M. Bernard Kouchner (à
l’époque ministre des affaires étrangères), non « énarque »,
M. Thierry Breton, ministre des finances de 2005 à 2007, n’était pas « énarque »,
Mme Christine Lagarde, ministre des finances de 2007 à 2011, n’était pas « énarque » (elle a raté le concours),
M. François Baroin, ministre des finances de 2011 à 2012, n’était pas « énarque ».
M. Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre, n’est pas énarque.