Christianisme
et cinéma sont antinomiques et le seront toujours. Le cinéma agit
sur l’émotion, le sentiment, le christianisme concerne l’être
et l’existence. Il n’y a aucun bon film chrétien et il n’y en
aura jamais. Au mieux, ce sont des images d’Épinal
(Zeffirelli). Par contre, il y a pléthore de films d’horreurs et
satanistes, souvent très bons. Le medium détermine le contenu.
Quand on agit sur les images et les sons, on touche la partie de
l’être sensible aux images et aux sons, et pas au-delà.
L’art
est foncièrement immoral. Les diatribes de Platon dans La République
ou de Rousseau dans la Lettre à d’Alembert sur les spectacles n’ont
jamais conduit à la production d’œuvres d’art morales de
qualité, c’est antinomique. Or le christianisme se situe encore
au-delà de la morale, au niveau de l’Être, qui est existentiel et
invisible. Il faut prendre conscience de cette antinomie fondatrice,
sinon on est condamné à l’erreur et à la confusion, et in fine à
l’effacement de l’essence même de la Révélation chrétienne.