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Pasagenoux Pasagenoux 6 février 2019 11:16

Vous êtes trop pessimiste, limite suicidaire cultuel. C’est vrai, Johnny Hallyday a pris un nom américain, mais, il a des circonstances atténuantes, car, abandonné par son père, il a été confié après sa naissance à sa tante Hélène Mar, qui est déjà maman de deux grandes filles nommées Desta et Menen, Jean-Philippe Smet part s’installer à Londres à l’âge de 3 ans avec ses deux cousines danseuses. C’est là que Desta rencontre puis épouse Lee Lemoine Ketcham, un Américain qui forme avec les deux sœurs le trio acrobatique Les Halliday’s, tiré du nom de scène pris par Lee Halliday. Cousin par alliance du petit Jean-Philippe, Lee Halliday devient son papa de cœur et le surnomme « Johnny ». En admiration devant cette figure artistique venue combler l’absence d’un père l’ayant abandonné dès la naissance, Jean-Philippe Smet a déjà en tête le rêve américain, lui permettant de croire à un succès futur malgré les difficultés de son enfance. Dès le début de sa carrière, il choisit comme nom de scène « Johnny Halliday », qui deviendra « Johnny Hallyday » à la suite d’une erreur de frappe effectuée sur la pochette du premier 45 tours du chanteur, « T’aimer follement », sorti en 1960. Producteur de Johnny à ses débuts, Lee Halliday lui permet de faire sa première scène l’année d’après à l’Alhambra (salle mythique de l’époque), et restera son directeur artistique jusqu’à la fin des années 1960 (source : http://www.nostalgie.fr/artistes/johnny-hallyday/actualites/johnny-hallyday-et-son-inspiration-americaine-70169529).

Voici un extrait de ce que j’ai écrit à la mort de Johnny  :

Johnny, c’était notre Elvis à nous, et si la force d’Elvis Presley a été d’être le premier Blanc à chanter comme un Noir, la force de Johnny Hallyday a été d’être le premier à chanter en français comme Elvis.

Au début de sa carrière, dans les années soixante, la plupart de ses chansons étaient des traductions de standards nord-américains, et ainsi il a montré, mine de rien, que ce qui est chanté en anglais peut très bien être chanté en français. En fait, il était un défenseur de la langue française, mais sans le vouloir, sans le savoir, se contentant simplement de chanter en français et donc de hisser notre langue avec lui parmi les étoiles.

 Pourtant, Johnny Hallyday était imbibé d’Amérique, il était passionné d’Harley Davidson, rêvait de l’Ouest-américain et de sa fameuse Route 66, et voulait, bien évidemment, faire carrière aux États-Unis.

Pour cela, il s’est essayé de chanter en anglais, car, si on trouve normal en France que les chanteurs anglophones ne fassent aucun effort pour chanter dans notre langue, les Français trouvent normal, eux, de chanter en anglais en pays anglophone sans s’étonner par ailleurs qu’il n’y ait aucune réciprocité. Allez comprendre !

Quoi qu’il en soit, la force de Johnny c’était de faire ce que les Américains ne savent pas faire, ou ne veulent pas faire : rocker en français.

En effet, le grand, l’immense talent de Johnny Hallyday, c’était de chanter le rock’n roll, la musique qui affole, en français. Quand il chantait en anglais aux États-Unis, cela n’avait aucun intérêt pour les Américains, car leurs rockeurs, eux, forcément, chantent mieux en anglais que lui, et il y en a des milliers, qui plus est, dans cet immense pays. En France, à écouter du rock en anglais, on préférera toujours l’original à la copie, mais par contre, dans tous les cas de figure, des rockeurs qui ont su si bien rocker en français, il n’y en avait qu’un, et c’était Johnny Hallyday, le meilleur rockeur francophone qui ait jamais vécu, que se soit en France ou ailleurs dans le monde.

Johnny était un interprète. Il faisait passer des émotions, non seulement grâce à la musique, grâce à ses mélodies, mais aussi grâce aux mots qu’il exprimait. Et s’il lui advenait de chanter en anglais, alors les Français ne le reconnaissaient plus, n’accrochaient plus.

Ceux qui défendent la langue française pour qu’elle reste une grande langue internationale ; ceux qui veulent qu’elle soit présente dans la Recherche, dans les Sciences, dans la haute technologie, dans le numérique, dans le dépôt des brevets, dans l’espace (on parle de coloniser Mars, mais quelle langue y parlera-t-on ?), etc., ceux-là avaient toutes les raisons d’être heureux d’entendre Johnny Hallyday chanter (en français) parce qu’il était la preuve vivante que notre langue a bien un caractère universel puisqu’elle peut tout dire, même la musique que chantent les Anglo-américains ; et on aimerait aujourd’hui qu’il y ait d’autres Johnny, notamment dans la musique électro, pour prouver aux David Guetta, Daft Punk et Cie qui ont capitulé face à l’anglais, qu’en français aussi, c’est possible.


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