Le sens du mot « laïc » ne cesse d’évoluer.
A l’« origine », c’est-à-dire au moyen-âge, période à laquelle la langue française s’est forgée, le « laïc » s’opposait au « clerc ».
Le clerc pouvait être religieux, mais pas seulement.
Le clerc était celui qui était instruit et capable de tenir des comptes et/ou rédiger des actes (état-civil, succession...).
Le « laïc » était celui qui n’était ni un seigneur de droit absolu, ni un clerc bénéficiant de charges qui lui donnaient des avantages, mais un travailleur dont le statut pouvait être celui de serf, de paysan libre cultivant une terre affermée (fermier) ou un artisan vivant dans un bourg (bourgeois).
Le « laïc » ne s’opposait donc pas au religieux, mais aux pouvoirs juridiques et militaires.
Le signifié évoluant d’une autre manière que le signifiant, il n’y a rien d’étonnant à ce que le mot « laïc » ait encore changé de sens depuis la loi sur la séparation de l’église et de l’état qui est maintenant plus que centenaire.