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C'est Nabum C’est Nabum 17 janvier 2013 07:40

Rosemar


Pour vous !

Franglais et faux semblants

Le paraître du branché


Quand on abandonne à une autre langage la possibilité de nommer ce qui est nouveau, on s’enferme progressivement dans la certitude de ne plus rien avoir à dire, faire et inventer de neuf. Les élites françaises, ou du moins, ceux qui parlent au poste, aux subalternes ou du haut d’une autorité factice se régalent d’expressions américaines.


Le snobisme a précédé la fuite, l’inculture a suivi, la faillite pointe à l’horizon de désespérance de notre vieille nation. Le Français est hors circuit, il demande trop d’efforts, trop de vigilance pour ces rois du raccourci, de la facilité et du concis.


Il faut que ça claque, que ça sonne, que ça rentre plus vite dans les oreilles que dans les cerveaux. L’exotisme anglo-saxon accrédite la pertinence de l’idée courte grimée d’un vocable clinquant. Les idées s’habillent de mots incongrus pour se parer de cette universalité de façade.


Curieusement, plus ces gens résonnent creux, plus ils s’éloignent de ce Français retors qui exige argumentation, précision et complexité. Quelle horreur. Ce Monde a besoin de mots pré-mâchés à l’image de cette non alimentation de l’insipide. La culture est devenue un handicap, un fardeau lourd et inutile qui exige trop de temps et d’efforts.


On se goinfre de raccourcis langagiers. Que ce spectacle désolant doit affliger nos cousins qui bordent le Saint Laurent. Eux ne cèdent pas un pouce à cette langue impérialiste, le bras langagier des escadrons économiques et militaires de cette nation qui désire plier le Monde à ses désirs et à ses ordres.


Naïfs, nous ouvrons les bras et nos bouches à toutes ces expressions qui insidieusement façonnent une pensée dans laquelle germent les idées essentielles à la réalisation du grand dessein américain : cupidité, égoïsme, suffisance, mépris, inculture, fatuité …


Se dresser contre cet étau qui va nous broyer c’est passer pour un affreux rétrograde, un incapable à appréhender les inévitables et nécessaires évolutions de ce monde qui se prosterne devant le Dieu Argent, la réussite individuelle et la fortune.


Ma bonne fortune se situe aux antipodes de celle-ci. Elle se nourrit de lecture, des grands écrivains, des beaux textes. Elle se régale de la magnificence de nos chansons françaises, ces joyaux étincelants. Elle se délecte des dialogues d’orfèvres d’un cinéma qui n’a pas baissé pavillon contre ce grand ogre qui veut tout dévorer. Elle s’amuse de quelques billets, rédigés dans une langue élaguée de toutes ces scories inutiles.


J’en appelle à la sagesse des Hommes de ce pays pour élever au rang de patrimoine de l’humanité cette langue Française au même titre que peuvent l’être toutes les autres, régionales, vernaculaires, véhiculaires, dialectes, patois, et tout ce qui n’est pas l’anglais. Mettons nous en bouche et en clavier ces mots rares qu’il faut préserver, ces expressions magnifiques qu’il faut enseigner, ces tournures de jadis qu’il faut encore exprimer.


Debout Hugo, Céline et Pérec, les poètes Villon, Verlaine et Couté. Debout les chanteurs Brassens, Brel et Trenet. Debout Audiard, Blanche et Devos. Debout tous ceux que j’oublie, tous ceux que je dois encore découvrir, tout ceux qui vont se révéler demain. La bataille des mots est la plus belle des batailles. Si nous la gagnons, elle ne fera aucune victime. Si nous la perdons, il en sera tout autrement !



Motàmotfrancement vôtre


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