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guylain chevrier guylain chevrier 23 août 2011 14:59

Oui, l’Eglise à chaque fois qu’elle a eu accès au pouvoir politique a usé de cette place pour instaurer une domination violente et arbitraire, ou servir d’alibi à un pouvoir monarchique qui exerçait cette domination, voire des régimes facistes comme celui de Franco.

Le nier, c’est refuser de voir que ce fut un des plus beaux combats de l’histoire que d’imposer cette émancipation de la pensée du religieux qui en raison de sa vérité révélée rejette le libre -arbitre, la démocratie, le droit pour les hommes d’écrire leur histoire et d’en être les agents éclairés.

La libération des femmes de la tradition qui les maintenait à un rang inférieur à l’homme et la reconnaissance pour les homosexuels du droit de vivre comme tout le monde, du divorce et de l’autorité parentale en lieu et place de la puissance paternelle héritée du Code civil de Napoléon et du poids du conservatisme de l’Eglise, sont quelques aspects de nos libertés actuelles qui se sont édifiés contre le pouvoir religieux.

Oui, le réseau Caritas est un réseau d’aide lié au secours catholique, il n’en est pas moins un instrument de diffusion d’une propagande religieuse qui est un mensonge en regard d’une histoire que l’Eglise n’assume pas, et c’est tout le problème qui fait que ma confiance est assez limitée dans celle-ci. Chaque acte de charité y est chargé d’un message religieux que l’idée de service public laïque a périmé depuis longtemps à travers l’égalité de traitement des individus devant la loi, indépendamment de la religion, la couleur l’ethnie..., et qui reste à protéger.

Oui, aujourd’hui, en raison de la crise des valeurs collectives dont le libéralisme se rend responsable, nous assistons à un retour du religieux avec une volonté de réencadrer les sociétés qui s’en étaient émancipées, que l’on peut toucher du doigt à travers les attaques actuelles contre la loi de séparation qui n’a jamais été acceptée par l’Eglise qui se pense toujours comme devant remplir un rôle propre à son dogme, celui de mettre les peuples sous sa coupe. La religion n’est pas qu’une idée, c’est un sentiment qui ignore la raison si on ne la lui impose pas. Ce qui vaut ici pour le catholicisme vaut pour l’islam, ça va de soi.

Oui, il faut différencier les catholiques de l’Eglise car parmi eux, il y a comme partout des gens bien, mais sans illusion dans la mesure où le croyant reporte ses actes sur un dieu pour lequel il milite ou pense qu’il ne peut agir que sous sa conduite, sa guidance. 

Il ne faudrait pas trop vite oublier non plus que les religions sont unies lorsqu’elles prennent la laïcité pour cible en accusant d’intégrisme ceux qui entendent la faire respecter, mais comme l’histoire l’a montré, se font la guerre dès qu’on les laisse entre elles, foi contre foi, dogme contre dogme, et ce sont les peuples qui en paient le prix.

Les croyants qui ont accepté la laïcité et font de leur religion une question de for intérieur, en ne cherchant pas à en imposer aux autres, à imposer par tous les moyens leur foi sous prétexte qu’elle serait le reflet de la seule vérité, sont à différencier des Eglises. Ceux-là sont devenus des citoyens avant d’être attachés à une Eglise et respectent les biens les plus importants de notre humanité, que sont droits et libertés, démocratie, république laïque. On ne demande à personne de renier l’idée de dieu, mais de prendre conscience que les religions qui sont toutes issues de sociétés lointaines et archaïques depuis longtemps effacées de l’histoire, devraient être abandonnées comme obsolètes.

Les Eglises avec leurs religions sont, dans le prolongement de la pensée de Marx ou Freud, une forme de pensée et d’organisation collective dépassée de l’histoire, en regard d’une avancée des processus conscients dont les notions d’intérêt général, de responsabilité démocratique et politique à l’adresse de chaque citoyen, de laïcité, sont des expressions les plus précieuses du chemin de l’expérience humaine parcourue, de portée universelle, mais qui restent bien fragiles et qu’il ne faut donc pas oublier de défendre bec et ongles.


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