La Constitution de 1958 a de grands mérites, et d’abord d’avoir, par le
parlementarisme rationalisé (art. 49), supprimé l’instabilité des
gouvernements de la IVe République. Les règles actuelles donnent au
gouvernement de grands moyens, sous le double contrôle du Conseil
d’Etat et du Conseil constitutionnel. Un changement de régime, un peu
plus présidentiel ou un peu plus parlementaire, est envisageable,
encore faudrait-il moderniser le fonctionnement du Parlement, interdire
les cumuls de mandats et introduire les lois de commission, préférables
aux ordonnances.
C’est exact, la Vème République, à l’inverse des régimes précédents, a
fait preuve de solidité et de souplesse (les cohabitations) ; mais
tout évoluant, cette Constitution doit aussi évoluer. En particulier,
il conviendrait qu’elle soit plus lisible pour le citoyen lambda ;
je propose qu’un exemplaire de la Constitution soit envoyé à tout
nouvel inscrit sur les listes électorales ; il faudrait donc que
cette Constitution soit plus précise (c’est une des plus courtes en
Europe). Le Sénat pourrait être rénové, mais non supprimé. Il y a dans
le bicamérisme, le dialogue des deux assemblées, un facteur d’équilibre
et une chance de légiférer mieux, de rectifier précocement des erreurs.
Sans doute conviendrait-il d’introduire une limite
d’âge supérieure pour le Président de la République et les membres du
Conseil constitutionnel, et une exigence de compétence juridique pour
ces derniers. On pourrait aussi penser à une saisine directe par tout
citoyen du Conseil constitutionnel, et bien sûr au référendum
d’initiative populaire.