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bakerstreet bakerstreet 4 juin 2012 16:05

Bonjour Fergus

C’est bien cet hommage à Ouessant et à la Bretagne.
Que d’histoires à raconter, dont les moindres noms géographiques font écho.
Vous parlez de cet ile Keller, si étrange de l’autre coté d’un chenal, avec cette étrange bâtisse que l’on croirait extraite des « hauts de Hurlevent »...
Ouessant, c’est la Patagonie, l’ile de Pâques et les Kerguelen réunis..

En 77, le bateau était plus petit, mais les images tout aussi grandes.
Mon vieux Canon, acheté aux Indes à un australien en déroute était tombé à l’eau à mon grand désespoir et je n’avais pu faire de photos.
 Néanmoins, je les avais toujours en tête, quand j’y suis revenu en 2008, et j’ai pu constater avec bonheur, que malgré quelques retouches de façade, l’ile n’avait pas changé d’un poil. Des habitants authentiques, sans entretenir de cliché, sympas et serviables. Un endroit où l’on n’avait pas besoin d’attacher un antivol à son vélo....

C’est malheureusement moins vrai de Belle-ile, qui est devenu une sorte de nouvelle ile de Ré, et dont les charmes indéniables sont quelques peu gommés.
Le touriste aura tout aussi d’avantage à s’arrêter à l’ile de Groix, juste en face de Lorient
Vous rappelez cette fameuse maison de correction, à Belle ile, qui mériterait sans doute un article : Poème à la Prévert, si l’on peut dire ainsi, puisque notre homme d’ailleurs illustra ce célèbre fait divers par son poème « la chasse à l’enfant », si je ne m’abuse du titre.
 Un film devait être fait sur cette histoire, l’équipe de cinéma était d’ailleurs sur l’ile, mais le film fut arrêté pour de mystérieuses raisons : Il racontait la mutinerie, la fugue des enfants de l’ile, loin du bagne, par tous les moyens possibles.
 Récupérés, ils furent fouettés, mis au cachot....

Si l’on avait d’abord entendu la voix des braves gens indignés par le sort trop facile de ces pauvres gosses à qui il fallait encore serré la vice, tout à coup s’enclencha en France une campagne d’indignation : « Comment pouvait on être si cruel encore en France dans les années vingt ?
Cet événement, une des premières campagnes de presse, fut suivi des premières loi de protection de la jeunesse, et d’une orientation éducative.. Si la maison de correction de Belle ile continua à trimballer sa sinistre réputation, au fil des années, et surtout après guerre, elle permit néanmoins à certains pauvres gosses de prendre appui sur l’aide d’éducateurs, qui s’étaient subtilisés aux gardes chiourmes, pour leur redonner confiance, tout en leur donnant un métier.
Mais j’ai vu que vous étiez éducateur. Sans doute je ne vous apprends rien.
Voilà longtemps à Belle ile que l’on entend plus la cloche, qui sonnait quand un gamin s’évadait. Alors c’était la chasse à l’enfant. Une prime était offerte. Gardiens et habitants s’entendaient parfois entre eux, dit-on, pour laisser échapper un gamin, le rattraper, et se partager la prime.
Ce genre d’histoire n’est pas disponible à l’office du tourisme. Son évocation dans ma belle famille laissait place aux silences embarrassés. Tout cela n’était que de vieilles histoires.
Une autre époque il est vrai....Je pourrais vous raconter celle des marins de Locmaria et du bourg, qui ne pouvaient pas se sentir, même quand ils étaient ensemble au foyer de personnes agées de Groix....
 »Certains ont été au bout du monde, m’avait dit une vieille centenaire, alors que j’étais stagiaire, mais ils n’ont jamais foutu les pieds à Locmaria !"


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