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Abou Antoun Abou Antoun 7 mars 2012 23:29

Puisque vous semblez savoir pourquoi le « colossal » investissement logistique de l’EN dans ce domaine n’a pas donné de résultats satisfaisants, dites-le nous. Moi, je suis retraité depuis 1990 !
Bonsoir Jean,
Je vous livre mon point de vue, tout d’abord de façon synthétique et résumée. Je suis capable d’argumenter et de justifier mes prises de positions mais il est clair que nous allons déborder d’une simple discussion de forum.
Tout d’abord je considère, vous l’aurez compris, que le résultat obtenu mis en balance avec les moyens déployés permet de parler d’échec global même s’il en reste toujours quelque chose.
Tout d’abord le problème ne concerne pas seulement l’informatique, mais d’une façon plus générale l’introduction de la nouveauté dans l’E.N. qu’elle soit technologique ou doctrinale.
Sur le plan technologique nous avons eu entre 1970 et aujourd’hui deux évolutions technologiques majeures ; je veux citer l’audio-visuel et l’informatique.
En fait ces deux technologies n’étaient pas vraiment nouvelles mais ce qui était nouveau c’était leur démocratisation, le fait que les appareils vidéo caméras, micro-ordinateurs devenaient accessibles au budget d’un ménage et d’un établissement scolaire.
Le même phénomène a pu être observé pour l’audio-visuel et l’informatique avec la même absence de résultats.
Les enseignants ne sont pas plus idiots que les autres, ils sont même un peu plus instruits que la moyenne ce qui ne veut pas dire qu’ils soient plus intelligents, mais ce sont avant tout des fonctionnaires et des êtres humains.
Nous touchons là au coeur du problème :
Dans l’E.N. l’innovation technologique a toujours été liée à la promotion des personnels (avancement, mutation, changement de corps, etc...). On a eu la mode de l’audio-visuel immédiatement suivie de la mode de l’informatique.
Hors il se trouve (ayant animé des stages je sais de quoi je parle) que les ’volontaires’ n’avaient en vue que l’amélioration de leur situation et pas de réel intérêt pour les technologies présentées. Ce que les stagiaires veulent c’est avoir le droit d’inscrire sur leur CV qu’ils sont compétents en info en vidéo etc... or l’administration ne vérifie jamais les compétences, elle juge sur dossier. La preuve de compétence c’est donc tout simplement une attestation de stage délivrée par un autre service de l’administration et contresignée par un formateur lui-même reconnu par cette structure.
A priori il ne se trouvait pas de compétence particulière dans les personnels de l’E.N. les plus aptes étant certainement les gens (souvent des profs de maths ou de techno mais pas seulement) qui avaient fait l’effort d’acquérir une machine pour eux-mêmes, comme un hobby ou une passion. On aurait pu s’appuyer sur ces gens-là et les envoyer se perfectionner là ou on trouve de vraies compétences, c’est à dire dans les universités, les écoles d’ingénieurs, les SCSI, les fabricants de matériel.
Dans la pratique qu’a-t-on fait ? A l’époque de la cogestion où la FEN était toute puissante il y a eu cooptation pour décider qui devait devenir formateur. Les choix n’ont donc pas été orientés vers les plus capables et les plus investis mais les plus encartés, les ’copains’.
Ces gens ont été formés à la va-vite sur des matériels et des logiciels maison (LSE sur Logabax LX-500 Micral R2E, etc...). Ainsi l’informatique Education Nationale était complètement coupée du monde de la micro grand public (Apple II, TRS 80, Basic, Pascal UCSD, V-Lisp, etc...). Suivant les critères communs universitaires, industriels ces ’formateurs’ étaient des nuls, ils ne savaient rien, mais ils avaient le pouvoir de choisir à leur tour ceux qui suivraient des stages dits ’lourds’ et le même phénomène se reproduit, chaque ’formateur’ choisissant ses copains de préférence au même syndicat (la FEN) pour perpétrer sa nullité.
Pour qu’une vraie politique de qualification ait pu se mettre en place il aurait fallu que la structure de certification soit externe et que de véritables examens ait lieu pour tous les postes exigeants des compétences particulières.
Pour résumer je dirai simplement que les syndicats se sont ’partagés le fromage’ et que l’argent public a été dilapidé.


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