Il ne faut pas oublier que l’art contemporain est multiple : celui de l’avant-garde dont il est question dans le texte, le plus
médiatisé, constitue la partie visible de l’iceberg. Ce domaine est celui des
grands collectionneurs influents, des galeries anglo-saxonnes, des
biennales d’art contemporain, des ventes médiatisées réalisées
par Christie’s et Sotheby’s avec des prix qui s’évaluent en milliers voir
millions de dollars. Il y a aussi le marché des
artistes reconnus, ceux qui sont entrés dans l’histoire de l’art et dont les
œuvres sont dans les musées. Ce sont les valeurs sûres au prix élevé mais
relativement stables. Ce sont les référents pour tous les acteurs,
collectionneurs, marchands, artistes. Il existe également le marché des œuvres décoratives,
qu’on appelle aussi les chromos, les artistes ne cherchent pas l’originalité
et produisent un art de facture traditionnel, à la manière des
impressionnistes, des cubistes, des fauves…des marines, des portraits. Les
œuvres sont vendues directement par des artistes dans des lieux touristiques,
ou par l’intermédiaire de galeries, de centres commerciaux…Puis il y a le
marché des artistes qui cherchent une légitimité, il rassemble la majorité des
artistes contemporains. Ils respectent la convention d’originalité mais n’ont
qu’une faible notoriété. La plupart ne sont pas représentés par une galerie et
utilisent des réseaux de distribution parallèle. Ils exposent dans des lieux
peu prestigieux, des restaurants, des halles de mairie, ou participent à des
expositions collectives, à des concours.