La Diva n’a pas son pareil

Pour favoriser la confusion des genres.

Défi

"Vue une première fois dans son plus simple appareil…"

Un message sibyllin prétend que la Diva, d'après des témoignages équivoques, aurait été vue dans pareil équipage, telle la vérité sortant du Puy. Il convient en premier lieu de souligner la confusion orthographique entre la Ville du Puy-en-Velay et le fameux puits d'où émerge rarement une jolie naïade totalement dévêtue. Il se peut du reste qu'il ne faille accorder aucune confiance à ce simple appareil si équivoque. Le mieux est de pousser l'investigation pour soulever le voile de mystère qui recouvre cette déclaration.

Il convient en premier lieu d'examiner les différentes occurrences du mot « appareil ». Nous savons la presse à scandale prompte à jouer de la confusion pour trouver des grands titres n'ayant qu'un rapport très lointain avec la réalité. Il apparaît clairement que la nudité de notre étoile distante ne soit nullement en cause et qu'il est en l'occurrence question d'un tout autre appareil. Mais lequel ? telle est la question.

La teneur friponne de ce titre peut nous inciter à penser qu'il est question de transports amoureux. La dame aurait ainsi pris de la hauteur pour tutoyer les anges et goûter aux vertiges célestes à bord d'un petit avion en galante compagnie. Nul élément ne permet d'accréditer une hypothèse qui bat de l'aile même si l'existence d'un aéroport est avérée à proximité du Puy-en-Velay entre les communes de Loudes et de Chaspuzac. L'idée d'une telle apparition dans la petite commune de Lourdes aurait sans nul doute attisé bien des imaginations.

Laissons tomber cet appareil et revenons au ras des pâquerettes pour poursuivre nos investigations. L'appareil en cette région du Massif Central où l'on mange si bien peut renvoyer à ce terme culinaire qui évoque l'ensemble des ingrédients qui participe à une préparation. Comme une telle presse aime à faire monter la sauce et que dans une période creuse, le marronnier est de rigueur, nous pouvons tirer les marrons du feu en validant cette hypothèse.

Hélas, une fois encore, nous faisons fausse route et c'est justement cette expression qui mit notre enquêteur sur le bon chemin. Le Puy-en-Velay n'est rien d'autre qu'un passage essentiel du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Notre diva, loin d'être une pratiquante n'est pas non plus une adepte du pèlerinage. Ce n'est pas de ce côté-là que nous trouverions notre explication mais bien plus sur la présence de la coquille à proximité du bourdon.

C'est manifestement une coquille qui s'est glissée dans cette affirmation quelque peu insidieuse. « Vue une première fois dans son plus simple appareil… » remplace ici une phrase toute ordinaire que rédigea le journaliste occasionnel : « J'ai réalisé une entrevue pour la première fois avec la grande Diva en prenant quelques clichés avec mon simple appareil ! ». Si la formule est maladroite, elle relève de la naïveté de ce plumitif.

Le souci de réduire le nombre de mots si cher aux rédacteurs de nos gazettes fit la recette. Quelques coups de ciseaux bien placés ont semé ce parfum de scandale qui sied à ce genre de revue. On ne doit plus s'étonner de rien tandis que ce pauvre pigiste réalisa un peu tard qu'il était le dindon de la farce, perdant toute crédibilité à partir de ce titre qui fit tant parler.

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=> Que les lecteurs s’étonnent d'un texte sans queue (quoique) ni tête ne s'étonnent pas. J'ai reçu ce message : « Vue une première fois dans son plus simple appareil … » en me mettant au défi d'en faire un billet. J'avoue que la marge de manœuvre était ténue et que j'ai dû me remuer les méninges pour vous offrir ce billet qui ne fera pas date. Veuillez m'en excuser par avance.