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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Les Randonneuses : le cancer en riant ?

Les Randonneuses : le cancer en riant ?

« J’ai tendance à penser que l’humour est, pardonnez-moi l’expression, la vaseline de la vie. Les choses les plus tragiques, les plus sombres qu’on a à traverser dans une vie de femme ou d’homme, la seule façon de les dépasser sans avoir envie de se suicider ou de tuer quelqu’un, c’est de rire collectivement. » (Camille Chamoux, le 15 mai 2023, "20 Minutes").

Ce lundi 29 mai 2023 sont au programme, en première partie de soirée sur TF1, les deux derniers épisodes d'une excellente série télévisée française intitulée "Les Randonneuses". Excellente et donc, il convient de le dire, tant cet art de la fiction est souvent décevant ou tout simplement médiocre. La série, dont la diffusion a commencé lundi 15 mai 2023, comporte au total six épisodes et, comme son nom l'indique, nous permet de vivre la vie de six randonneuses qui gravissent le Dôme de la Lauze, à 3 559 mètres d'altitude, dans le parc national de la Vanoise. La série, qui a été tournée en juin 2022 (dans des conditions climatiques parfois difficiles, une tempête de neige dès le premier jour), a été réalisée par Frédéric Berthe.

Que cette série soit excellente était d'ailleurs prévisible, car elle a été créée par Fanny Riedberger, Anna Fregonese et Sylvie Audcœur. Fanny Riedberger avait cocréé l'excellente série "Lycée Toulouse-Lautrec" qui a été diffusée il y a quelques mois, au début de l'année.

L'idée de départ est intéressante. Six femmes sont devenues des amies dans une circonstance très particulière et désagréable : ce sont des copines de chimio. Chacune, en effet, a un cancer et se soigne. L'une d'elle n'a pas survécu (on connaît les circonstances de sa mort seulement dans le quatrième épisode), mais a fait promettre à ses copines de disperser ses cendres au sommet du Dôme de la Lauze. Les cinq survivantes et la sœur de la disparue ont donc fait cette ascension, aux côtés de deux guides (Tom et Pablo, joués par Lucien Jean-Baptiste et Gérémy Crédeville) et de deux autres randonneurs, un rescapé d'un chagrin d'amour (il s'est fait larguer par sa copine et est inconsolable) et son cousin qui l'a incité à faire cette ascension pour tourner la page (joués par Baptiste Lecaplain et Maxence Danet-Fauvel).

Évacuons d'abord ce que j'ai le moins apprécié, car la série a bien sûr des défauts. Le premier est que la recette étant bonne, on utilise la ficelle jusqu'au bout, au point de trop traîner en longueur : chaque épisode correspond à une étape de la randonnée, mais aussi à un "focus" sur l'une des six randonneuses. On aurait même pu faire durer la série en multipliant les randonneuses. Je ne sais pas en revanche si cela correspond aussi à la temporalité réelle d'une ascension de la Lauze (dont le nom pourrait être confondu avec la "lose" !).

Les passionnés de la montagne pourront se sentir aussi un peu agacés par quelques aspects "documentaires" de la série, comme le rappel que des baies qui ressemblent à des myrtilles peuvent ne pas être des myrtilles (et qu'il vaut mieux ne pas les avaler !), ou encore que les orages sont dangereux en montagne et que la foudre peut frapper jusqu'au sac-à-dos (surtout quand il contient l'urne de la copine). Ou encore qu'il y a des ours en liberté et qu'il vaut mieux ne pas fuir car ils courent plus vite que vous.

Un autre point que l'on peut reprocher à la série, c'est qu'à l'instar de nombreuses autres séries françaises dites sociétales (on peut citer par exemple "Joséphine ange gardien" ou même "Camping Paradis"), certains personnages ont des "problèmes" et au fil de déroulé, ces "problèmes" sont en voie de "résolution" (du genre : j'ai longtemps gardé un secret de famille et la série montre en direct sa révélation au fiston). C'est à la fois tordu (les situations sont parfois inutilement compliquées par rapport à une vie normale ; par exemple, une femme trompée qui n'hésite pas à écraser, en plein jour, son mari sortant de chez sa maîtresse, et s'enfuir sans être inquiétée) et simpliste (il suffit d'en parler, de crever l'abcès, etc. ; cela fait parfois un peu bisounours). Du coup, il y a nécessairement la possibilité de communiquer par téléphone mobile, en pleine haute-montagne, ce qui me paraît peu réaliste (mais je me trompe peut-être, je n'ai pas fait cette ascension !).

Et le dernier point négatif : les situations et les personnages sont parfois des caricatures, comme souvent dans des fictions. Ainsi, le randonneur largué est assez agaçant dans ses lamentations trop insistantes et récurrentes. Les personnages des "filles" sont aussi assez caricaturaux, mais heureusement, ils sont interprétés excellemment par six actrices sensationnelles.

Il y a d'abord Clémentine Célarié, peut-être pas le personnage principal (elles sont six ou aucune ne l'est) mais l'actrice la plus expérimentée et probablement la plus connue, qui joue le rôle de Noémie, une avocate des beaux quartiers qui perd son boulot à cause de sa maladie. Clémentine l'a joué un peu "à la Catherine Deneuve", c'est-à-dire à contre-emploi (la "vieille" aux comportements de jeune). Le petit "plus" (pour la série, mais "moins" pour elle), c'est que l'actrice s'est battue pendant trois ans contre un cancer et donc, comme on dit, elle connaît la chanson. Ce qui explique sans doute pourquoi sa réplique (quand le guide la drague) est comme un reflet authentique : « De toute façon, je ne suis plus une femme ; je suis un champ de bataille ! » (par ailleurs, bravo à l'auteur de cette réplique qui vise avec justesse l'aspect démoralisant et surtout dévalorisant de cette maladie).

Selon Camille Chamoux, Clémentine Célarié était indispensable à cette série : « Notre complicité doit beaucoup à la personnalité fédératrice, riche et d’une générosité sans limite de Clémentine Célarié. Elle a toujours fait passer son métier après les préoccupations les plus importantes dans la société : elle a embrassé un séropositif aux yeux de tous au moment où c’était le plus touchy, elle a osé parler de son cancer. La rencontre avec Clémentine a profondément changé ma vie et elle a donné le "la" de ce groupe de femmes. ».

Alix Poisson, héroïne de la série "Parents mode d'emploi", est Sara (sans h), une épouse et mère dont les liens avec le mari se distendent avec la maladie. C'est elle qui a renversé le mari après avoir découvert qu'il avait une double vie (double famille), et ce n'est pas très vraisemblable (excusez mon retard, les amies, à l'embarquement, car j'étais trop occupé à renverser mon mari !). Son jeu joue sur les ambiguïtés de ses sentiments multiples et compensent la caricature de la situation. C'est elle qui commence avec le premier épisode.

Il y a ensuite Joséphine de Meaux qui joue le rôle de Karen, la sœur psychorigide de la défunte (Ève). Dans la première moitié de la série, elle est sans doute la plus agaçante par son rôle souvent récurrent de rabat-joie, trouillarde, emmerdeuse, psychoteuse et même délatrice, etc. (c'est vrai qu'elle a la tête de l'emploi). Et puis "heureusement" (là encore, c'est une façon de parler, "heureusement" pour la fiction mais pas pour le personnage car c'est un malheur qui le rend plus humain), son personnage est plus subtil que cela et celle qui s'était un peu isolée du groupe se retrouve ensuite pleinement accueillie par les autres randonneuses.

L'humoriste Camille Chamoux, que j'apprécie beaucoup, dans le rôle de Patty, une médecin urgentiste lesbienne, est sans doute, selon moi, l'actrice la plus éclatante de la série. Elle joue presque le rôle de bimbo, la "blonde" qui montre ses (belles) jambes, son petit derrière et ses longs cheveux, aguichante et toujours avec la bonne humeur. Il y a d'ailleurs un petit côté paradoxal dans son personnage puisqu'elle attire les mecs ...mais les prévient tout de suite qu'elle est homosexuelle ! Là encore, son personnage est beaucoup plus compliqué que cela et je l'évoque plus loin.

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Je connais moins les deux derniers personnages qui sont au cœur des deux derniers épisodes (qu'on peut voir au préalable ou ultérieurement en replay sur le site de TF1), mais qui regorgent aussi de plus de subtilité que leur apparence. Il reste donc Tiphaine Daviot, la plus jeune des six, qui joue Morgan, une flic débutante un peu déboussolée et très silencieuse dans les quatre premiers épisodes, et Claire Borotra, actrice déjà reconnue (et fille de Franck Borotra, nièce de Didier Borotra, hommes politiques, et petite-nièce de Jean Borotra, champion de tennis), dans le rôle de Valérie, la "hippie pénible" qui s'est spécialisée dans d'agaçantes méditations orientales, elle aussi bien silencieuse sur elle-même.

La bonne interprétation fait que le spectateur entre volontiers dans cette petite vie et qu'il a même l'impression de faire partie du groupe. Il y a pourtant des disputes, des engueulades, des susceptibilités, etc. comme dans toute communauté humaine avec les humeurs, les joies, les peurs, les tristesses et les colères. Mais il y a aussi une cohésion humaine absolument incroyable (consolidée par Tom le guide).

L'idée principale, l'essentiel de cette série, c'est de dire qu'être malade du cancer n'arrête pas de vivre, ni de rire. Avec une particularité : c'est une femme qui est malade du cancer. Pourquoi une évocation seulement des femmes ? Peut-être parce que le regard des hommes s'accroche plus au physique que le regard des femmes ? Avec les conséquences secondaires notoires de la chimiothérapie : les cheveux qui chutent. Un homme chauve, c'est courant ; c'est moins évident pour une femme. Ainsi, Sara, Patty et Valérie sont chauves, dans le film, elles portent une perruque et montrent même, un soir, leur crâne lisse à leurs voisins mâles de chambrée dans un refuge.

Pour Claire Borotra, qui a avoué que Alix Poisson, Camille Chamoux et elle ne s'étaient pas rasé le crâne mais avait mis une prothèse, la perte des cheveux, chez une femme malade est un élément important : « Pour une femme, perdre ses cheveux, ses sourcils, ses cils, cela fait partie des grosses épreuves à traverser. En parlant de ce sujet avec beaucoup de femmes, je me suis rendue compte à quel point les cheveux faisaient partie de notre identité. » (du reste, pour les hommes aussi).

Il y a même une séquence de flash-back (la série comporte beaucoup de flash-back pour comprendre ce qu'ont vécu les randonneuses depuis le début de leur maladie) où l'on voit Noémie choisir une belle perruque (à 2 000 euros) et s'en aller rapidement (sans la régler).

Au-delà des cheveux, il y a aussi les seins, éléments non négligeables (et non négociables) de la féminité d'apparence. Sara dévoile un soir son faux sein. Sans tabou. Un peu plus tard, dans un scène dans un lac (ou ruisseau), plusieurs des randonneuses se baignent quasiment nues, en simple culotte, ne se formalisant pas de laisser apparaître leur poitrine, ou non poitrine (yeux de loup à la Tex Avery des randonneurs mâles !).

Si le fait d'être malade du cancer est un thème assez courant dans les fictions (à la télévision ou au cinéma ; l'un des derniers très beaux films sur le sujet est celui d'Emmanuelle Bercot, "De son vivant", sorti le 24 novembre 2021, avec Benoît Magimel, Catherine Deneuve et Gabriel Sara), le thème spécifique du cancer des femmes est plus rare. Dans l'une des existences racontées dans "Les Randonneuses", le conjoint ne sait pas comment se comporter ou, pire, va voir ailleurs. À ma connaissance, au cinéma français, ce thème a été abordé en premier dans le film très sensible, "L'Amour nu" de la réalisatrice Yannick Bellon (sorti le 7 octobre 1981) avec, dans le rôle principal, Marlène Jobert qui apprend la terrible nouvelle et doit la "gérer" avec son conjoint joué par le peintre Jean-Michel Folon (Jean-Claude Carrière ...et même Florent Pagny faisaient partie du casting).

Beaucoup d'éléments du scénario ne sont pas vraiment originaux, comme l'idée d'aller disperser les cendres d'une amie disparue : dans le film "Restons groupés" de Jean-Paul Salomé (sorti le 2 septembre 1998), avec Emma de Caunes, Samuel Le Bihan, Bruno Solo, Bernard Le Coq, Claire Nadeau, Judith Henry, Michel Robin, etc., il est aussi question de disperser les cendres d'un être cher dans l'Ouest américain.

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En revanche, cette vision que le malade du cancer est une personne comme une autre, devant laquelle on ne détourne pas le regard, qu'on peut aussi engueuler, qu'on ne ménage pas plus psychologiquement qu'une autre personne, c'est vraiment novateur et bien sûr, c'est l'engagement militant volontaire de cette série. Comme dans "Lycée Toulouse-Lautrec" où les héros sont des adolescents tous en situation de handicap, "Les Randonneuses" met en scène plusieurs personnes atteintes du cancer, donc, elles se retrouvent à égalité entre elles (l'une n'est pas plus à plaindre que l'autre), d'où une normalisation des rapports. En fait, il n'y aura jamais d'égalité, car l'une peut guérir tandis que l'autre ne guérira pas...

Parmi les nombreux thèmes abordés, il y a d'abord la vérité : doit-on dire la vérité de sa maladie à ceux qu'on aime ? C'est évidemment une question que même les supposés "bien-portants" se posent de manière théorique. On pourrait dire que la réponse n'est pas simple, car le risque d'une personne à dire sa maladie, c'est que les proches changent leur regard sur elle, qu'il y ait désormais plus de pitié ou de compassion que d'amour ou d'amitié.

La réponse est pourtant limpide, fusant par une quasi-colère de Patty contre Noémie qui avait tout caché à son enfant : « Tu dois la vérité à ceux que tu aimes. C'est ça, l'amour ! ». Et effectivement, aimer, c'est faire confiance, c'est être prêt à montrer ses faiblesses ; c'est ne pas préjuger que l'autre changera son regard, c'est lui faire confiance pour aimer pour ce qu'on est et pas pour la maladie qu'on a.

Cela pourrait d'ailleurs être pris pour des leçons de morale, mais ce n'est pas du tout cela dans la série. L'autre risque du thème, c'est d'être larmoyant, c'est d'être pleurnicheur, victimisant. Et là non, ce n'est pas du tout cela, surtout grâce au rythme, et aux personnages, quand l'un veut se suicider, l'autre veut au contraire conquérir le monde. L'esprit de groupe révèle ainsi une solidité collective (et une solidarité collective) avec, en filigrane, qu'il ne faut pas rester isolé quand on est malade (le Restons groupé reste donc efficace).

Lorsque la sœur de la disparue, Karen (Joséphine de Meaux), annonce finalement (attention spoiler !) qu'elle a, elle aussi, un cancer (du col de l'utérus, si bien qu'elle ne peut pas avoir d'enfant), elle se sent alors mieux intégré dans le groupe alors qu'avant, les autres lui disaient, implicitement : "tu ne peux pas comprendre, tu n'as pas la maladie". D'ailleurs, il y a une erreur parce qu'un personnage en profite pour dire que peut-être que son cancer est héréditaire, puisque sa sœur était aussi malade, mais en fait, le cancer du col de l'utérus est principalement provoqué par le papillomavirus et pas par les gènes.

J'évoque enfin un thème très grave qui est abordé très franchement dans la série, mais aussi trop légèrement, l'euthanasie. Patty est médecin urgentiste et la disparue de la série, Ève, est justement (attention spoiler !) son amante. Elles ont toutes les deux le même cancer... mais Ève meurt la première (tandis que Patty est en rémission). La raison ? Elle supporte mal la chimiothérapie et elle lui a fait promettre de ne pas la faire réanimer si elle était hospitalisée d'urgence. Comme par magie, après un malaise, Ève se retrouve conduite aux urgences où justement sa copine travaille. Bien sûr, cet aspect des choses, Patty l'a caché à ses autres compagnes d'infortune au cours de l'ascension, car elle a porté le fardeau toute seule. En clair, elle a aidé l'être qu'elle a aimé à s'en aller. Quand elles apprennent cela, beaucoup lui en veulent, et d'abord la sœur, Karen, ainsi que la fille d'Ève, mais Karen n'avait pas compris que Patty et Ève s'aimaient.

On comprend évidemment que la série milite "un peu" pour l'euthanasie avec ce procédé assez émouvant (je voulais la sauver mais je lui ai fait promettre de la débrancher). Le problème, c'est que le sujet est très mal traité et manque de documentation. Ce point est très mal amené puisqu'il y a une confusion totale entre "les directives anticipées" (dont on ne parle pas dans le film), "la personne de confiance" (dont on ne sait pas trop si c'est le cas de Patty) et, surtout, d'éventuelles directives à un ou des médecins.

Or, dans la série, Patty, amie et médecin, signe un papier (lequel ?) pour s'engager à ne pas la réanimer. C'est donc du n'importe quoi (on ne sait pas si c'est en tant qu'amie ou en tant que médecin qu'elle signe ce papier). D'autant plus que le scénario fait dire à Karen : c'était à la famille de décider, pas à elle (Patty). En fait, en droit, c'est a priori la personne de confiance que la malade aurait pu désigner. Mais cela n'a rien à voir avec une consigne demandée à un médecin. Une directive anticipée n'est pas adressée à une personne en particulier, mais à tout le corps médical. Du reste, ce n'est pas à Patty de signer, mais bien à la patiente, ici Ève.

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Ces incompréhensions (ou ignorances) sur la législation sur la fin de vie ne condamnent néanmoins pas cette série qui est excellente à la fois sur la forme (bien réalisée, bien interprétée) que sur le fond. Car le fond, c'est de dédramatiser le cancer, en particulier chez les femmes. Ou plutôt (car le drame est toujours là), de banaliser le cancer, banaliser le fait d'être atteint du cancer.

Dans une interview accordée à Anne Demoulin publiée par "20 Minutes" le 15 mai 2023, Camille Chamoux n'a pas hésité à transmettre son enthousiasme : « C’est la première fois qu’on présente des héroïnes, atteintes du cancer ou en rémission, positives, drôles et sexy… et ce, malgré le fait de devoir se coltiner la maladie. Le rôle de l’art est de donner aux gens des représentations positives, ça fait profondément bouger la société et les lignes. La dramaturgie est très forte et liée à comment chaque personnage a traversé ses épreuves. ». En particulier, son personnage de Patty est extraordinaire de vitalité : « Elle est exubérante, extravertie et se promène en mini-short ! J’ai trouvé cela extrêmement revigorant et chouette d’avoir un personnage qui découvre sa sexiness avec le cancer. Cela prend à rebrousse-poil tous les clichés ! (…) On a essayé de donner à Patty une apparence extrêmement joyeuse. Elle est sexy, porte de la couleur et prend soin d’elle. Ces choses qu’on a tendance à considérer comme oubliées chez une femme atteinte d’un cancer, elle les a mises au premier plan. Sa féminité, son homosexualité, toutes les choses qu’elle avait gardées cachées sortent pendant son cancer. D’après ce que les femmes témoignent, le principe du cancer est d’invisibiliser. C’était très important d’avoir un personnage parmi ses femmes qui soit extrêmement visible. Ce que le look de Patty dit, c’est : "Eh bien, regardez-moi maintenant". (…) Elle s’en sert pour provoquer, déstabiliser et être regardée… On détourne trop souvent les yeux des gens malades. Elle veut être au centre de l’attention. ».

Terminons par le commentaire d'Audrey Fournier pour "Le Monde" le 15 mai 2023, auquel je souscris pleinement : « L’existentiel le dispute au trivial, et ces deux premières heures en compagnie des "Randonneuses" sont férocement drôles. Mais, croulant sous le poids de son propre récit, sans doute trop dense pour six épisodes, la série s’affaiblit dans les épisodes suivants, beaucoup plus sombres et moins proches de l’esprit "chimio, colo, rando" des débuts. (…) La série se disperse et perd, par moments, ce qui fait sa force, à savoir l’immense élan vital que ces femmes malades ont trouvé en la compagnie des autres. L’ensemble est heureusement porté par des actrices très convaincues. (…) Leur aplomb empêche "Les Randonneuses" de dérailler lorsque, sous le coup de l’émotion (…), l’écriture flanche. ».

Le lundi 29 mai 2023 à 21 heures 10 sur TF1, "Les Randonneuses", épisodes 5 et 6, avec Camille Chamoux, Clémentine Célarié, Alix Poisson, Joséphine de Meaux, Claire Borotra, Tiphaine Daviot et Lucien Jean-Baptiste.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (22 mai 2023)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Les Randonneuses (série télévisée).
L'Affaire d'Outreau (documentaire télévisé).
Lycée Toulouse-Lautrec (série télévisée).
À votre écoute, coûte que coûte !
C'est pas sérieux.
Transgenres adolescentes en Suède : la génération sacrifiée.
Ci-gît la redevance à la papa.
La BBC fête son centenaire.
Franck Riester : France Médias ne sera absolument pas l’ORTF.
Publiphobie hésitante chez les députés (17 décembre 2008).
Pub à la télé : la révolution silencieuse (2 septembre 2008).
L’inexactitude de Nicolas Sarkozy sur l’audiovisuel public.
Les Shadoks.
Casimir et l'île aux enfants.
Ne nous enlevez pas les Miss France !
Combien valez-vous ?
Loft Story.
Abus d'autorité (1).
Abus d'autorité (2).
Maître Capello.
Joséphine ange gardien.

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8 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 29 mai 2023 12:06

    En sous-titre je propose : Les pétroleuses irradiées ! Faut vivre avec son temps...


    • Décroissant 29 mai 2023 13:23

      Raté : l’actualité c’était Justine Triet qui palme d’or à la main, rappelait la contestation de la réforme des retraites « niée et réprimée de façon choquante » en soulignant également « la marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend ». Tout l’inverse des articles de propagande empilés précédemment ici-même !

      Une consolation : la Macronie ne vous menacera pas de vous couper les vivres...


      • charlyposte charlyposte 29 mai 2023 13:28

        @Décroissant
        De quelle culture parle t’on ?


      • Décroissant 29 mai 2023 13:32

        @charlyposte
        De source sûre, au Festival de Cannes, on parle de cinéma !


      • Seth 29 mai 2023 18:06

        @Décroissant

        On fait un peu de tralala pour distraire les starlettes qui se dandinent et les zacteurs sur les marches ainsi que les crétins bouche bée devant les paillettes, mais c’est surtout de thune dont il est question. Faut être sérieux.

        La culture c’est très surfait et plutôt accessoire.


      • Décroissant 29 mai 2023 18:48

        @Seth
        La culture c’est très surfait et plutôt accessoire  : sauf peut-être pour les petits métiers qui en dépendent, bien loin du faste et du strass https://blogs.mediapart.fr/collectif-des-precaires-des-festivals-de-cinema/blog/290523/sous-les-ecrans-la-deche-quand-la-flexibilite-devient-precarite




      • Seth 29 mai 2023 19:58

        @Décroissant

        Les « petits métiers » c’est autre chose. On ne leur accorde pas l’honneur de s’exhiber, ils ne font pas partie du spectacle des affaires et du fric cannois.


      • Seth 29 mai 2023 18:00

        Y’en a une qui ressemble vaguement à Zézette épouse X...

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