Non
qualité des produits de l’agriculture industrielle
Les
qualités nutritionnelles et organoleptiques des productions
agricoles ont dramatiquement diminué depuis les années 50.
Une
dizaine d’études d’universités canadiennes, américaines et
britanniques, publiées entre 1997 et aujourd’hui, font état
d’une dégringolade de la concentration en nutriments dans nos
aliments.
Même
dans les aliments réputés sains, vitamines A et C, protéines,
phosphore, calcium, fer et autres minéraux ou oligo-éléments ont
été divisés par deux, par 25, voire par 100, en un demi-siècle.
Pour
retrouver les qualités nutritionnelles d’un fruit ou d’un légume
des années 50, il faudrait aujourd’hui en manger une demi-cagette.
Vitamine
C :
une pomme hier = 100 pommes aujourd’hui
Vitamine
A :
une orange d’hier = 21 oranges d’aujourd’hui
Fer :
la viande en contient deux fois moins.
Autre
dommage collatéral : le lait « a perdu ses acides
gras essentiels »,
déplore Philippe Desbrosses. Des acides essentiels à nos membranes
cellulaires, notre système nerveux et notre cerveau. Naturellement
présents dans l’organisme en très petite quantité, ils doivent
nous être apportés par l’alimentation.
En
bout de chaîne, l’animal devenu steak apportera moins de
micronutriments dans nos assiettes. Tel est l’effet domino
identifié par le chercheur américain David Thomas. Dans son étude
publiée
dans la revue Nutrition ’amp ; Health, il constate qu’à poids égal,
un même morceau de viande apporte deux fois moins de fer qu’un
demi-siècle auparavant.
Calcium :
quatre fois moins dans le brocoli.
Les
facteurs de ce déclin sont multiples.
Des
sols plus pauvres, des végétaux cueillis trop tôt, des traitements
de conservation plus fréquents, des croissances plus rapides dopées
par les engrais et une réduction du nombre de variétés,
sélectionnées pour leur résistance aux parasites et leur rapidité
de croissance …
Ajoutons la certitude que les
cultures sur des sols stériles, ou sur laine de roche, irriguées
par quelques nutriments et traitements du pétrole, font l’impasse
sur les millions d’interactions et de molécules produites par les
espèces qui seraient présentes dans un sol vivant, humifère, non
labouré, avec couvert végétal permanent.
La
pauvreté nutritionnelle est un résultat inévitable de l’impasse
de l’agriculture industrielle.
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-planete/20150126.RUE7557/une-pomme-de-1950-equivaut-a-100-pommes-d-aujourd-hui.html