Contrairement
à mes habitudes,
qui
consistent à zapper dès que l’émission me saoule,
j’ai
fait l’effort de contempler céniouze en long et en large,
et
cela plusieurs jours d’affilée.
J’en
ai été récompensé par une formalisation limpide du phénomène.
En
résumé.
Les
suprémacistes font et refont toujours la même dénonciation d’une
grande trahison de principes sacrés.
Voici
quelques uns des symboles qu’elles et qu’ils honnissent :
Le
woke / la repentance / la décolonisation / mai 68 / les 35 heures /
l’islamogochiasse / lfi / les zékolos bobos / le politikemant
korrekt / l’édukation nassionale / les fonctionnaires / l’extrême
gôche / les zimmigrés / les français de papier / les typés qui
concentrent toute la délinquance / …
Pour
ces orateurs,
vite
fatigués par la rage postillonnante de leurs interventions,
libres
de toute contradiction (et c’est ce qui est épuisant, parce qu’on
jacasse dans le vide des approbations courues d’avance),
aucun
de ces thèmes n’a besoin d’être explicité.
Leur
atmosphère est, malheureusement pour eux, moisie et nocive pour eux,
parce qu’elle est en vase clos.
Ce
sont des mouches qui bourdonnent,
enfermées
dans une bouteille opaque,
inconscientes
de l’existence de l’univers.
Qui
peut leur venir en aide ?
Je
pourrais essayer,
parce
que s’il m’est impossible de trouver un terrain d’entente avec
eux dans leur état actuel,
je
devrais leur montrer la stupidité de leurs arguments pour qu’ils
les améliorent,
et
ce sont des citoyens de mon pays,
dont
il faut poser que la haine leur est passagère, et due à un
aveuglement construit sur une ignorance d’appartenir à une seule
humanité.
Je
vois ici bien des intervenants susceptibles de les aider à affiner
leur justification de la haine, mais je n’en vois aucune ni aucun
en mesure de changer d’avis et d’en faire partager l’expérience.