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Commentaire de Robin Guilloux

sur Claude Tresmontant, Le Christ hébreu, la langue et l'âge des Evangiles


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Robin Guilloux Robin Guilloux 28 mars 2023 12:08

@Octave Lebel

« Le fait que les évangiles soient en grec.... ceci éliminait d’office toutes les tentations d’absolutiser, de sacraliser le texte, que l’on peut observer dans le judaïsme et dans l’islam. »

« Dieu a investi le grec, langue de l’universalisme, de la perfection à la fois intellectuelle (philosophie) et esthétique de l’homme, comme il avait investi auparavant toutes les tentatives d’autonomie et de grandeur de l’homme (la ville, la royauté, etc.), pour faire éclater avec évidence, au sein du domaine même de la révolte, que c’est lui qui a finalement toujours le dernier mot. »


Les Evangiles sont écrits en grec pour une raison bien plus simple, c’est que la plupart des nouveaux convertis au christianisme (les Goïm) ne comprenaient ni l’araméen, ni l’hébreu. En réalité, les Evangiles sont une traduction en Grec, la langue vernaculaire de l’époque, comme l’anglais aujourd’hui, de textes plus anciens écrits en hébreu. Si l’anglais avait été la langue usuelle des nouveaux convertis (passez-moi l’anachronisme), les Evangiles auraient été écrits en anglais (un anglais lui aussi très bizarre).

Lorsque la culture romaine a dominé, les Evangiles et ce que nous appelons l’Ancien Testament ont été traduits en latin. C’est ce que nous appelons « la Vulgate » par saint Jérôme.

A partir de ce moment, le texte original hébreu s’est peu à peu édulcoré, avec de très belles réussites, je l’admets, comme la Bible de Luther ou la Bible du roi Jacques, qui reflètent le génie propre à leurs langues et à leurs cultures respectives.

Mais pour entendre les paroles du Christ dans toute leur saveur et leur nouveauté, il faut revenir au texte hébreu original, comme le fait par exemple Chouraqui ou Tresmontant lui-même.

Tresmontant donne des centaines d’exemples de tournures hébraïques typiques très étranges en grec parce que les Evangélistes ou leurs continuateurs (On ne dit pas Evangile de Mathieu, mais « selon Matthieu ») n’ont pas voulu trahir le texte originel hébreu en employant un joli grec littéraire. Ils sont restés le plus près possible du texte d’origine.


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