@Nicole Cheverney
« En cas de victoire d’Abd El Quader, dans un pays
comme l’Algérie, aurait-il pu comme Garibaldi, faire l’unité de
l’Algérie ? J’ai comme un gros doute. »
J’ai aussi un doute.
Même si le génois n’est pas
le sicilien, les habitants de ces deux régions se comprenaient (et continuent à
le faire) parce qu’ils parlent tous italien, avec des accents différents et
quelques idiotismes qui ne sont pas plus éloignés que le picard ne l’est du
gascon (peut-être moins).
Il n’en allait pas, et il n’en
va toujours pas de même pour les peuples qui vivent aujourd’hui sur le
territoire algérien où coexistent plusieurs langues berbères (kabyle, chaoui, chenoui,
les langues zénètes du Sahara, et où la variante locale de l’arabe fait que les
palestiniens ne se comprennent pas avec les algériens arabisants (qui disent zouj
(زوج)
pour deux, comme les Marocains et non ihth-naan (إثنان).par
exemple). Il suffit d’avoir un peu voyagé pour savoir que la langue véhiculaire
est aujourd’hui le français dans ce pays où l’ »arabisation »
officielle a été une décision politique volontariste et non pas le fait d’assumer
une identité. Alors, on peut imaginer que la notion de « projet d’unité
national » ou d’ »état » n’avait aucun sens pour ces différents
peuples au 19ème siècle.