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Commentaire de Laconique

sur Explication d'un texte de Nietzsche sur le génie


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Laconique Laconique 8 juin 2021 12:40

@Robin Guilloux

Merci pour votre réponse.

Oui, je comprends, vous vous placez au point de vue du commentaire de texte, pas au-delà.

Sans doute Schopenhauer est incompréhensible sans Kant, Schopenhauer le répète assez lui-même. Mais dès qu’il parle de génie, Nietzsche se réfère implicitement à Schopenhauer, parce que la théorie du génie joue un rôle énorme chez Schopenhauer, beaucoup plus que chez Kant, et que Nietzsche est imprégné de Schopenhauer jusqu’à la moelle. C’est à Schopenhauer que Nietzsche pense dans ce texte, pas à Kant, et son postulat est le contraire de celui de Schopenhauer, pour qui le génie était justement une faculté contemplative, innée, non laborieuse, réservée à quelques-uns (Goethe, lui-même). Vous avez raison, il y a un côté ado rebelle chez Nietzsche, et là il se rebelle clairement contre Schopenhauer, avec un peu de mauvaise foi peut-être, mais c’est à son honneur car Nietzsche a toujours voulu tester les limites de sa propre pensée.

Il est très difficile d’isoler un texte de Nietzsche comme vous l’avez fait, c’est une pensée en évolution, davantage liée à des contingences biographiques que chez d’autres.

Sur les relations Nietzsche-Wagner, je vous rejoins tout à fait. Il y a quelque chose de vécu derrière la théorie, des ressentiments multiples, peut-être d’ordre sentimental aussi. Nietzsche était à l’évidence amoureux de Cosima Wagner, il lui écrit des billets sans équivoque au moment de sa crise finale. Et on en revient à la difficulté d’isoler la pensée de Nietzsche de sa vie. Ce qui est sûr c’est que Nietzsche est resté absolument fasciné par Wagner jusqu’à la fin, quoi qu’il ait pu écrire . C’est la rencontre de sa vie, sans aucune commune mesure. Il y a de très belles lignes à ce sujet dans Ecce homo : « Il faut que je dise un mot pour exprimer ma reconnaissance envers ce qui m’a toujours et de tout temps récréé le plus profondément et le plus cordialement. Sans aucun doute, ce furent mes relations intimes avec Richard Wagner. Je fais bon marché de tous mes autres rapports avec les hommes. À aucun prix je ne voudrais effacer de ma vie les journées passées à Triebschen, des journées de confiance, de gaieté, de hasards sublimes, de moments profonds… Je ne sais pas ce qui est arrivé d’autres avec Wagner : au-dessus de notre ciel jamais un nuage n’a passé. »

Merci en tout cas de ne pas m’avoir bloqué, contrairement à d’autres (Mervis Nocteau pour ne pas le nommer, qui supporte sans broncher le flood de Mélusine et qui n’accepte pas un ou deux commentaires maxi de ma part, sans le moindre flood. Bref, certains sont chatouilleux).


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