• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de SEPH

sur Dix ans de révolution et contre-révolution en Syrie


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

SEPH SEPH 15 avril 2021 18:36

@Jean Dugenêt
Votre général menteur est un félon qui veut être calife à la place du calife .


Les leçons de la Syrie

"On nous dit que nous menons une « guerre contre le terrorisme », mais ce n’est pas le cas. Nous sommes alliés à des terroristes, comme Al-Qaïda, dans une quête sans remords pour détruire les civilisations arabes dans tout le Moyen-Orient.

Prenons simplement le cas de la Syrie. Rappelez-vous ce qu’était la Syrie autrefois. Elle avait une économie bien équilibrée ; elle produisait la plupart de ses biens industriels, son carburant et ses produits agricoles. Il y avait peu de pauvreté et le commerce était florissant. Elle était financièrement fiable.

Elle était en paix avec Israël depuis 40 ans. La Constitution rédigée sous le président Assad garantit aux femmes l’égalité des droits. Elle garantit la liberté de religion en trois passages différents de son texte. La Syrie est un modèle pour d’autres États arabes, notamment pour l’Arabie Saoudite, qui n’a pas de Constitution du tout.

Nous qualifions le président syrien de dictateur, mais en 2014, il a été élu à une écrasante majorité lors d’une élection juste et libre. L’Amérique prétend que les élections n’ont jamais eu lieu, mais de nombreux Syriens ont été tués par des rebelles soutenus par les États-Unis alors qu’ils tentaient de voter.

Après dix ans de guerre, aucun chef rebelle ne s’est imposé comme une figure populaire auprès du peuple syrien. L’Occident aime les terroristes que le peuple syrien méprise. On nous apprend à détester le président Assad parce qu’il a réprimé les émeutiers en 2011 et parce qu’il a « gazé son peuple ». Mais ce n’est pas vrai, car nous avions déjà pris la décision d’attaquer la Syrie dix ans auparavant.

En 2001, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a ordonné au Pentagone de rédiger des plans pour renverser les gouvernements de sept pays du Moyen-Orient, en commençant par l’Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et pour finir, l’Iran1.

Aucun d’entre eux n’avait fait de mal aux États-Unis.

En 2006, l’Ambassade des États-Unis à Damas a exposé des plans détaillés pour déstabiliser et renverser la Syrie.

C’était bien avant les manifestations en Syrie de 2011, dont nous avons toujours prétendu qu’elles étaient la raison de notre opposition au président Assad.

En mars 2011, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont attaqué et renversé le gouvernement libyen.

Les États-Unis ont doté la Turquie d’un aérodrome pour transporter les armes libyennes capturées à l’aide d’avions qataris. Ces armes ont été livrées aux terroristes en Syrie.

En 2011, pendant le « printemps arabe », le très secret « Centre d’activités spéciales » de la CIA a envoyé des équipes paramilitaires en Syrie pour identifier, former, équiper et diriger des terroristes contre le gouvernement syrien.

En 2013, Barak Obama a officialisé notre soutien de longue date aux terroristes anti-syriens, en autorisant secrètement le programme « Timber Sycamore » de la CIA3.

Dans le cadre de ce programme, la division des opérations spéciales de la CIA a entraîné, armé et payé des milliers de terroristes pour combattre la Syrie.

L’OTAN et les États-Unis ont entretenu une intense campagne de propagande contre la Syrie. Les attaques au gaz sarin qui ont tué des civils ont été imputées au président Assad. Mais pas un seul journaliste n’a demandé pourquoi Assad utilisait du gaz contre des enfants et pas contre des brigades blindées de terroristes qui fonçaient sur Damas.

Le secrétaire à la Défense James Mattis a admis, en 2018, que les États-Unis n’avaient aucune preuve que Assad avait utilisé du gaz sarin4.

Deux députés turcs ont été accusés de trahison pour avoir révélé comment une cellule d’Al-Qaïda avait fait entrer dans le pays 2,2 kilos de gaz sarin pour l’utiliser contre la Syrie.

Pourquoi attaquons-nous la Syrie ? Les États-Unis cherchent à s’emparer des routes du pétrole et du gaz qui desservent l’Arabie Saoudite et le Qatar. En plus de l’accès aux pipelines, l’Arabie Saoudite veut imposer un islam wahhabite à des Syriens qui vivent dans l’harmonie religieuse.

De nombreux groupes terroristes ont juré de décapiter tous les chrétiens et les alaouites et de faire de leurs femmes et de leurs filles des esclaves sexuelles. Un djihadiste a conduit au combat son véhicule blindé de fabrication américaine, avec une esclave nue attachée à son pare-brise, sachant que les soldats syriens ne lui tireraient pas dessus pendant qu’il attaquait.

Les marchands d’armes américains profitent immensément de contrats lucratifs tels que les 600 missiles antichars BMP-71 que la CIA a envoyés en urgence à Al-Qaïda en 2014, juste à temps pour qu’ils attaquent à travers la frontière turque, franchissant les lignes syriennes pour décapiter les chrétiens arméniens dans l’ancienne ville de Kessab.

En 2015, les troupes américaines ont envahi illégalement le nord de la Syrie et se sont emparées illégalement du pétrole syrien. Nous avons autorisé une compagnie pétrolière américaine à construire une raffinerie et à forer pour trouver davantage de pétrole sur des terres syriennes souveraines.

Avant la guerre, la Syrie n’a jamais eu besoin d’importer du carburant, car elle était autosuffisante en pétrole et en gaz naturel. Mais maintenant, l’héritage de la nation a été volé, laissant les Syriens mourir de froid en hiver, alors que nous volons leur carburant.

Cette région est aussi le grenier à blé de la Syrie. Elle en produisait suffisamment pour nourrir la nation. Ce blé a également été volé, et les Kurdes l’expédient aux marchands turcs, tandis que les paysans syriens meurent de faim.

Pour resserrer l’étau sur la Syrie, le secrétaire d’État Mike Pompeo s’est vanté de couper la Syrie de ses sources de devises et de bloquer les pétroliers en provenance d’Iran. Nous avons ainsi causé un grand nombre de morts, de maladies et de souffrances aux pauvres Syriens.

On rappelle régulièrement aux citoyens Américains qu’en Syrie, « nous ne visons pas le peuple, seulement les dirigeants ». Balivernes !

Nous volons la nourriture, le carburant et les médicaments aux pauvres. Nous bloquons les fournitures pour la reconstruction, de sorte que les jeunes Syriens doivent se battre pour vivre, ou mourir de faim.

Si nous mettions fin au blocus, ils pourraient travailler à la reconstruction du pays. Dans la situation actuelle, le seul travail est le combat, qui se poursuivra tant que nous continuerons à l’alimenter.

Le monde doit rejeter ces guerres sans fin. Cela fait 10 ans que nous nous battons contre les Syriens, et nous opprimons le peuple irakien depuis 30 ans, en le bombardant alors même que nous occupons le pays.

Cette folie doit cesser."

Colonel Richard H. Black (cr), ancien sénateur de l’État de Virginie
Ancien chef de la Division du droit pénal de l’armée au Pentagone

source : https://www.institutschiller.org


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès