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Commentaire de Laconique

sur La scène de la NATIVITÉ est bien plus émouvante et attachante par ses traits apocryphes : l'ÉTOILE, le BOEUF et l'ÂNE, les 'ROIS' Mages


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Laconique Laconique 22 décembre 2020 16:52

Voir ci-dessous la véritable exégèse du récit des mages chez Matthieu. Ce texte est issu d’un cours donné en 2020 par un éminent bibliste que je ne nommerai pas, cours auquel j’ai assisté. Il s’agit d’un texte inédit, que je partage en exclusivité sur Agoravox :


« Le livre de Tobit est essentiel pour comprendre le récit des mages. (...)


Il a été déporté à Ninive où il a réussi à se faire une place dans l’entourage du roi, mais il ne peut plus aller à Jérusalem pour y sacrifier aux fêtes de pèlerinage ou pour payer les dimes qu’il doit aux prêtres desservant le sanctuaire. (...)


Le vrai culte est celui des œuvres de miséricorde, et la vraie Jérusalem est partout où ces œuvres sont pratiquées. (...)


L’Evangile selon saint Matthieu dialogue avec le livre de Tobit. Et ce dialogue est précisément mis en place dans l’épisode des Mages. La question du culte est posée dès le début du récit avec le verbe προσκυνέω – se prosterner, qui est le verbe de l’adoration devant le Seigneur, seul roi d’Israël. (...)


Les Mages trouvent donc le Christ à Bethléem, le fils de David qui règle le culte que les Juifs doivent rendre à leur Dieu. Ce culte est celui des œuvres de miséricorde qui est institué dans le don de la myrrhe, le parfum de l’ensevelissement de celui qui va être condamné à mort et ressusciter. L’espérance portée par le livre de Tobit s’accomplit à Bethléem, et non pas à Jérusalem. Cela annonce ce qui se vivra ensuite au tombeau vide, présenté comme le vrai sanctuaire où l’Ange du Seigneur, qui aura quitté le temple de Jérusalem, fera sa résidence quand les saintes femmes viendront y prendre soin du corps du crucifié. La miséricorde concrètement pratiquée au tombeau vide est la porte d’entrée dans le mystère de la résurrection annoncée par le don de la myrrhe à Bethléem, laissant deviner que l’Evangile n’a pas été étouffé à la croix et qu’il poursuit son œuvre dans le monde. »


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